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prévenir qu'en combattant le mal par des moyens rigoureuses, prompts, et efficaces:

1. Le Major Mouktar Aga, ayant comme guide un indigène nommé Traïkos, s'est rendu, il y a trois mois, à la tête d'un détachement, à Conoblatti (Caza de Castorie), centre d'action important du Comité. Le soir même de son arrivée à la dite localité les agents du Comité, afin d'inspirer la terreur parmi les Chrétiens, massacrèrent le père du susdit Traïkos à Roulia, sise à quelques heures loin de la localité précitée. Mouktar Aga alla le lendemain à Roulia pour découvrir l'assassin, mais dès qu'il eût quitté le village, sans obtenir, du reste, un résultat quelconque, les assassins massacrèrent sur les lieux trois femmes dont l'une seule portait soixante-dix blessures. | Peu de temps après les mêmes agents attaquèrent en plein jour et au milieu du marché de Kaszieh (Castorie) le susnommé Traïkos, qu'ils tuèrent à coups de revolver. Ces faits constituent un des procédés habituels, au moyen desquels le Comité impose ses volontés, règle les différends qui pourraient exister entre deux villages, s'empare des écoles, punit les prêtres, vole, pille, et gouverne à son gré. 2. Le 29 Janvier dernier (v. s.) quinze membres du Comité, armés, ayant à leur tête le renommé chef de bande Pétroff et le fugitif Professeur Chrouposti Cronzos entrèrent dans le village Cholista, rassemblèrent de force les habitants et les menaçant de mort, les forcèrent à jurer qu'ils laisseraient les quelques Bulgares Schismatiques officier dans l'église Grecque Orthodoxe. La terreur aidant, l'incident fut resté inconnu ce n'est que plus tard que le prêtre Grec du village communiqua le fait à titre confidentiel à son autorité ecclésiastique. || 3. La même histoire s'est renouvelée au village Aposképo, sis à une demi-heure loin de Kesrieh. || 4. Dans le village Corténetzi les membres du Comité forcèrent à main armée les habitants à leur donner l'argent de l'église Grecque pour les besoins du Comité Bulgare. || 5. Le Comité Bulgare depuis bien. longtemps a déclaré ouvertement la guerre contre les prêtres et les professeurs Grecs Orthodoxes de la Province de Kesrieh en les forçant par des menaces de mort à abandonner leurs places ou à embrasser le schisme. C'est ainsi qu'à Zomanitza les agents du Comité donnèrent un délai de vingt jours au prêtre Grec du village et au Professeur Argyri pour abandonner leurs postes; ils les menacèrent de mort dans le cas où ils dénonceraient aux autorités locales cette décision du Comité Suprême. Le prêtre du village fut ainsi forcé de quitter le pays. || 6. A Scambressi, il y a quelques jours, les membres du Comité renvoyèrent arbitrairement le prêtre Grec Orthodoxe. || 7. A Podjivisti, le professeur Grec, Papa Hélias, ayant continué dans l'école Grecque ses leçons, malgré les ordres

qui lui ont été donnés par le Comité Bulgare, fut invité sous peine de mort de se démettre de ses fonctions dans un délai de vingt jours. || 8. A Conoblatti, le prêtre Grec Orthodoxe, qui est en même temps professeur, a été forcé de même à abandonner sa place et à quitter le pays. 9. A Aposképo, les partisans du Comité Bulgare intimèrent aux habitants Grecs l'ordre d'envoyer dorénavant leurs enfants à l'école Bulgare, les menaçant de mort en cas de désobéissance; c'est ainsi que le nommé Zissi s'est vu contraint de partir pour ne pas se soumettre aux ordres tyranniques du Comité. || 10. A Zagoritzani, l'inspecteur ecclésiastique et aussi prédicateur Orthodoxe Hélias, fut attaqué le ler Janvier dernier (v. s.) en plein jour par les membres du Comité; il parvient pourtant à s'enfuir et se sauver la nuit dans un autre village Musulman, où il reçut l'hospitalité et put passer la nuit. Il dénonça le lendemain le fait à l'autorité locale, et, craignant la vengeance des bandes, partit pour la Thessalie. || 11. Au mois de Janvier, année courante, le Métropolitain Grec de Castorie (Kesrieh) fit sa tournée habituelle dans les villages du district de Kourestia, où siègent de préférence les chefs des bandes du Comité. Informées de ce fait, les bandes se mirent à parcourir les villages et à contraindre les habitants par tous les moyens possibles à se refuser de recevoir leur Métropolitain. Le Prélat a dû continuer sa tournée, escortée par un nombre suffisant de soldats, maist toujours sous le coup des menaces du Comité. Il trouva partout les habitants fidèles à leur foi et à leur nationalité Grecque, mais consternés et épuisés par les pillages et les souffrances endurés. Il est inutile ici de parler des églises Grecques que le Métropolitain trouva occupées de force par les schismatiques, avec le concours des bandes du Comité Bulgare. Ce qui est attristant, et digne sous tous les points de vue d'attirer l'attention sérieuse de qui de droit, c'est que dans plusieurs localités les autorités Ottomanes, terrifiées elles-mêmes ou bien corrompues par le Comité, ont été jusqu'à soutenir les organes du Comité dans la perpétration de leurs crimes et même à soustraire les coupables à l'action de la justice. L'élargissement, il y a deux mois, de trente-trois criminels Bulgares, détenus, a enhardi davantage les partisans du Comité et a contribué à aggraver considérablement la situation. || 12. Le 4 (17) Février dernier, quatre agents du Comité ont poignardé le Professeur Tzorbeff, habitant le village Mantzovinista (près de Perlépé) pour avoir osé critiquer et désapprouver dans ses entretiens avec les villageois la conduite du Comité et de ses partisans. | 13. Dans le village Sistovo, du district de Kesrieh, une bande de quatorze membres du Comité réfugié dans une maison de l'institutrice Bulgare, fut bloquée le 11 Février,

année courante, par un détachement militaire. Les rebelles ayant tenté une sortie, un engagement a eu lieu, à la suite duquel deux soldats, quatre hommes de la bande, l'institutrice elle-même ont été tués. Cette dernière avait encore en main son revolver. La plupart des habitants du village prirent la fuite avec les restes de la bande; les autres furent tous arrêtés et emprisonnés. || 14. A Doïran (district de Salonique) le Directeur de l'école Grecque et le Professeur Joannidès furent attaqués à coups de pierres le 18 Février, année courante, en plein jour, au milieu du marché, par les professeurs et les élèves de l'école Bulgare secondés par un certain nombre des partisans du Comité. Les professeurs Grecs parvinrent à se sauver des mains de leurs persécuteurs et affolés se réfugièrent dans un magasin tenu par un sujet Hellène; néanmoins, la populace effrénée continua pendant des heures entières à manifester et à crier que le jour de vengeance était proche. || Des scènes analogues eurent récemment lieu dans plusieurs autres localités dépendant de Salonique contrairement à la tranquillité relative qui y régnait jusqu'ici. Les populations Musulmanes et surtout celles du district de Kesrich (Castorie) se trouvent sous l'empire d'une excitation d'esprit de plus en plus croissante. Les Turcs, voyant qu'en dehors des bandes régulièrement organisées, telles que celles des Chefs Markoff et Pétroff, les villageois Bulgares forment chaque jour des bandes locales passagères pour forcer leurs voisins à embrasser leurs idées subversives et commencent à former à leur tour des bandes de défense dont les plus connues sont actuellement celles de Resna et de Perlépé. A Monastir plusieurs Musulmans, réunis sous la présidence d'un certain Youssouf Effendi, sont en train de former des bandes de défense analogues. Les faits qui précèdent suffiront, semble-t-il, à donner une idée du désordre et de l'anarchie qui règnent actuellement en Macédoine et à prouver que le danger d'un mouvement plus considérable est imminent si l'on ne prend pas à temps des mesures rigoureuses et efficaces.

Le 4 (17) Mars, 1902.

Nr. 12808. GROSSBRITANNIEN.

Bericht des Dragomans

Pissurica in Monastir an den Konsul in Saloniki über die Unruhen im Vilajet Monastir.

Monastir, le 3 Mars, 1902. ce qui

(Extrait.) || J'ai l'honneur de porter à votre connaissance suit: || Le 24 Février, au village Sistevo, à une heure et demie de Castorie, une bande Bulgare composée de quatorze personnes, s'était in

stallée dans la maison de l'institutrice Bulgare du village et invitait les villageois pour le catéchisme aux idées du Comité. Le Hukumet, avisé, s'est empressé de cerner l'endroit. Les bandits, s'étant aperçus de l'approche des soldats, essayèrent de se retirer du village sortant par une ouverture secrète de la rétrofaçade de la maison. Il paraît que la bande était familière du village. La retraite eut lieu naturellement au milieu d'une fusillade des deux côtés. Quatre Bulgares ont été tués et l'institutrice aussi (dont la main morte portait encore le revolver); deux soldats sont tombés de l'autre côté. La plupart des habitants du village ont quitté leurs toits et suivit la bande; les restants ont été arrêtés. Il y a à noter maintenant que quand je dis „bande" il ne s'agit plus, comme toujours, des individus venus de Bulgarie et qui en ont formé quelquesunes en s'associant des gens du pays, comme la bande de Marco, Kotte, Milenco, &c., et circulant dans le village. A l'heure actuelle ce sont les habitants eux-mêmes de deux ou trois villages voisins qui forment les bandes en s'unissant en petites bandes et allant dans d'autres villages pour les catéchiser à la révolte, ou dans les villages du parti Grec pour les induire, par la persuasion ou par les menaces, à s'unir aux Bulgares. D'autrefois ils se mettent en guet-apens aux divers croisements des routes pour tuer les Turcs, avec lesquels ils ont des comptes ouverts. En ce moment, donc, on ne peut pas savoir combien de bandes il y a Les villageois, se transformant journellement en bandits, augmentent, ce qui rend la position bien critique, surtout à l'égard des mesures probables de la part de la population Turque. A Resna (petite ville à cinq heures de Monastir), l'avant-dernière semaine, le nommé Tassi, commerçant du parti Grec, a été tué par erreur au lieu d'un autre Tassi, Bulgare des plus fanatiques. Sachant que le coup manqué du Comité Turc était destiné pour leur homme a eux en vengeance de trois Turcs Bektzis blessés par les Bulgares quelque temps avant, les Bulgares ont tiré en pleine rue de Resna contre le Vice-Président du Comité Turc; la balle a atteint son bras; des perquisitions suivirent en masse, et les autorités ont apporté ici une vingtaine de fusils Mannlicher et arrêté entre autres les trois maîtres d'école Bulgare de la dite ville. || Sur la route de Perlépé, Mardi passé, deux Turcs agas (petits rentiers) venant ici ont été tués par les Bulgares en guet-apens; un Juif se trouvait aussi dans la voiture. A ses cris et larmes les agresseurs l'ont laissé et l'ont chargé en rentrant à Monastir d'informer le Vali que c'est le Comité Bulgare qui tue les mauvais Turcs. Le Juif est venu ici et avisé le Hukumet, mais certes n'a pu osé répéter au Vali mot à mot les paroles dont il a été chargé de la part des assassins. Ce cas ajouté aux divers autres faits récents qui arrivent de

Staatsarchiv LXVIII.

toute part du vilayet ont aussi excité les Turcs de notre ville, qui depuis quelques jours se réunissent pour fonder à leur tour un contre-Comité, à l'imitation des Turcs de Resna et Perlépé. Un avocat, nommé Yousout Effendi, préside provisoirement à ces réunions. Où aboutira cette tendance, si les Turcs, de jour en jour provoqués et irrités, finissaient par adopter des mesures de nature néfaste? Il n'y a pas une seconde opinion sur l'état actuel des choses; nous couchons sur des volcans qui d'un jour à l'autre peuvent faire entendre une explosion plus au moins compliquée et désastreuse. Edib Pacha, quoique malade, développe une énergie remarquable. Soixante-douze villageois marchands, maîtres d'écoles, ont été amenés ici durant cette quinzaine; les prisons étant insuffisantes pour les recevoir, c'est la caserne militaire qui sert pour les arrêter. Pour le moment quelques autres mesures plus ou moins infructueuses ont été introduites; par exemple à partir de douze heures du soir à la Turque personne ne peut sortir d'une ville quelconque du vilayet pour voyage nocturne; dans les villes à partir de 1 heure du soir à la Turque jusqu'à minuit toute personne doit porter lanterne, après minuit même avec lanterne sera examinée par les patrouilles; on dit que le Gouverneur-Général a un programme plus sérieux sur l'état actuel et qu'il le mettra en vigueur

sous peu.

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Nr. 12809. GROSSBRITANNIEN. Der Botschafter in Wien an den Minister des Ausw. Österreich-Ungarn und Rußland glauben nicht an eine Förderung der Unruhen durch Bulgarien.

Vienna, March 27, 1902. (March 31.)

My Lord, || I have the honour to state that I learnt yesterday from Count Lützow that the Austro-Hungarian Government are disposed to believe that the Bulgarian Government are not giving any encouragement to the Macedonian conspirators. || His Excellency said that the Turkish Ambassador had come again to the Foreign Department yesterday with a fresh lot of instances of the insurrectionary spirit in the Balkan provinces, and with a fresh appeal to Count Goluchowski to bring pressure to bear on the Bulgarian Government. || Count Lützow said that the accounts from the Austro-Hungarian Consuls continued to give legitimate cause for anxiety, and that the danger of serious trouble breaking out was greater than it had been in previous springs. Nevertheless, he did not see that anything more could be done at Sophia than had already been done by the advice given there jointly by Austria-Hungary and Russia, and it

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