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التاسع من رمضان مات صهر الوزير زوج بنته وكانت قبله عند السلطان شهاب الدين ولم يدخل بها احد منهما لصغرها فردّها ابوها لدارة واعطاني دارها وهي من اجمل الدور واستاذنته في ضيافة الفقراء القادمين من زيارة القدم فاذن لى في ذلك وبعث الى خسا من الغنم وهي عزيزة عندهم لانها مجلوبة من المعبر والمـلـيـبـار ومقدشو وبعث الارز والدجاج والسمن والابازير فبعثت ذلك كله إلى دار الوزير سليمان مانايك فطبخ لى بها فاحسن في طبخه وزاد فيه وبعث الفرش واواني النحاس وافطرنا على العادة بدار السلطانة مع الوزير واستاذنته في حضور بعض الوزراء بتلك الضيافة فقال لي وانا احضر ايضا

Le neuf de ramadhân, le gendre du vizir mourut. Sa femme, la fille de ce ministre, avait été déjà mariée au sultan Chihâb eddîn; mais aucun de ces deux époux n'avait cohabité avec elle à cause de son jeune âge. Le vizir, son père, la reprit chez lui et me donna sa maison, qui était au nombre des plus belles. Je lui demandai la permission de traiter les fakîrs revenant de visiter le Pied d'Adam, dans l'île de Ceylan (voir ci-après). Il me l'accorda et m'envoya cinq moutons, animaux qui sont rares chez ces insulaires, car on les y apporte du Ma'bar (côte de Coromandel), du Malabar et de Makdachaou. Le vizir m'expédia également du riz, des poulets, du beurre fondu et des épices. Je fis porter tout cela à la maison du vizir Souleïmân, le mânâyec (amiral), qui prit le plus grand soin de le faire cuire, en augmenta la quantité, et m'envoya des tapis et des vases de cuivre. Nous rompîmes le jeûne selon la coutume, dans le palais de la sultane, avec le grand vizir, et je le priai de permettre à quelques-uns des autres vizirs d'assister à mon repas. Il me dit : « Moi aussi je m'y rendrai. »

فشكرته وانصرفت الى دارى فاذا به قد جاء ومعه الوزراء

من ياتي كل وارباب الدولة فجلس فى قبّة خشب مرتفعة وكان الامراء والوزراء يسلم على الوزير ويرمي بثوب غير مخيط حتى

من

اجتمع ماية ثوب أو نحوها فاخذها الفقراء وقدم الطعام فاكلوا ثم قرأ القُرّاء بالاصوات الحسان ثم اخذوا في السماع والرقص وأعددت النار فكان الفقراء يدخلونها ويطونها بالاقدام ومنهم من ياكلها كما توكل الحلواء الى ان خدت ،

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ذكر بعض احسان الوزير الى ولما تمت الليلة انصرف الوزير ومضيت معه فررنا ببستان للمخزن فقال لى الوزير هذا البستان لك وساعمر لك فيه دارًا لسكناك فشكرت فعله ودعوت له ثم

Je le remerciai et retournai à ma maison; mais il y était déjà arrivé avec les vizirs et les grands de l'État. Il s'assit dans un pavillon de bois élevé. Tous ceux qui arrivaient, chefs ou vizirs, saluaient le grand vizir et jetaient une pièce d'étoffe non façonnée, de sorte que le nombre total de ces pagnes monta à cent ou environ, que prirent les fakîrs. On servit ensuite les mets et l'on mangea; puis les lecteurs du Coran firent une lecture avec leurs belles voix, après quoi on se mit à chanter et à danser. Je fis préparer un feu; les fakîrs y entrèrent et le foulèrent aux pieds; parmi eux il y en eut qui mangèrent des charbons ardents, comme on avale des confitures, jusqu'à ce que la flamme fût éteinte.

RÉCIT D'UNE partie des BIENFAITS DU VIZIR ENVERS MOI.

Quand la nuit fut achevée, le vizir s'en retourna, et je l'accompagnai. Nous passâmes par un jardin appartenant au fisc, et le vizir me dit : « Ce jardin est à toi; j'y ferai construire une maison pour qu'elle te serve de demeure. Je louai sa manière d'agir et fis des vœux en sa faveur. Le

D

بعث لى من الغد بجارية وقال لى خديمه يقول لك الوزير إن اعجبتك هاذه هي لك والا بعثت لك جارية مرهتية وكانت الجواري المرهتيات تعجبنى فقلت له انما اريد المرهتية فبعثها لى وكان أسمها قل استان ومعناه زهر البستان وكانت تعرف اللسان الفارسى فاعجبتنى واهل تلك الجزائر لهم لسان لم اكن أعرفه ثم بعث الى فى غد ذلك بجارية معبرية تسمّى عنبرى ولما كانت الليلة بعدها جاء الوزير الى بعد العشاء الاخيرة في نفر من اصحابه فدخل الدار ومعه غلامان صغيران فسلمت عليه وسالني عن حالى فدعوت له وشكرته فالقى احد الغلامين بين يديه لقشة (بقشة) وهي شبه السبنيَّة واخرج

lendemain il m'envoya une jeune esclave, et son messager me dit : « Le vizir te fait dire que, si cette fille te plaît, elle est à toi; sinon, il t'expédiera une esclave mahratte. » Les jeunes filles mahrattes me plaisaient; aussi répondis-je à l'envoyé : « Je ne désire que la Mahratte. » Le ministre m'en fit mener une, dont le nom était Gulistán, ce qui signifie « la fleur du jardin » (ou, plus exactement, «le parterre de fleurs »). Elle connaissait la langue persane, et elle me plut fort. Les habitants des îles Maldives ont une langue que je ne comprenais pas.

Le lendemain le vizir m'envoya une jeune esclave du Coromandel, appelée Anbéry (couleur d'ambre gris). La nuit suivante, après la prière de la nuit close, il vint chez moi avec quelques-uns de ses serviteurs, et entra dans la maison, accompagné de deux petits esclaves. Je le saluai, et il m'interrogea sur ma situation. Je fis des vœux en sa faveur et le remerciai. Un des esclaves jeta devant lui une lokchah (bokchah), c'est-à-dire une espèce de serviette, dont

منها ثياب حرير وحقا فيـه جوهر وحلى فاعطاني ذلك وقال لى لو بعثته لك مع الجارية لقالت هو مالی جئت به من دار مالك فأعطه اياها فدعوت له وشكــرتـه وكان مولاى والآن هو أهلاً للشكر رحمه الله ،

ذكر تغيّره وما اردته من الخروج ومقامى بعد ذلك وكان الوزير سليمان مانايك قد بعث الى ان اتزوج بنته فبعثت الى الوزير جمال الدين مستاذنا في ذلك فعاد الى الرسول وقال لم يعجبه ذلك وهو يحبّ أن يزوجك بنته اذا انقضت عدتها فابيت انا ذلك وخفت من شومها لانّه مات تحتها زوجان قبل الدخول واصابتنى اثناء ذلك حتى مرضت بها ولا بد

il tira des étoffes de soie et une boîte contenant des perles et des bijoux. Le vizir m'en fit cadeau, en ajoutant: « Si je t'avais expédié cela avec la jeune esclave, elle aurait dit : « Ceci est ma propriété, je l'ai apporté de la maison de mon maître. » Maintenant que ces objets t'appartiennent, fais-luien présent. » J'adressai à Dieu des prières pour le ministre et rendis à celui-ci les actions de grâce dont il était digne.

DU CHANGEMENT DE DISPOSITIONS DU VĪZIR, DU PROJET QUE JE FORMAI DE PARTIR ET du séjour que je fis ensuite aux maldives. Le vizir Souleïmân le mânâyec m'avait fait proposer d'épouser sa fille. J'envoyai donc demander au vizir Djémâl eddîn la permission de conclure de mariage. Mon messager revint me trouver et me dit : « Cela ne lui plaît pas, il désire te marier à sa fille, lorsque le terme légal du veuvage de celle-ci sera écoulé. » Je refusai de consentir à cette union, craignant la fâcheuse influence attachée à la fille dú grand vizir, puisque deux époux étaient déjà morts près d'elle, avant d'avoir consommé le mariage. Sur ces entrefaites, une fièvre me saisit et j'en fus fort malade. Il faut absolument que toute per

من يدخل تلك الجزيرة ان يحم فقوى عزمى على الرحلة لكل عنها فبعث بعض الحلى بالودع واكتريت مركبا اسافر فيه لبنجالة فلما ذهبت لوداع الوزير خرج الى القاضي فقال الوزير يقول لك إن شئتَ السفر فاعطنا ما اعطيناك وسافر فقلت له ان بعض الحلى اشتريت به الودع فشأنكم واياه فعاد الى فقال يقول إنما اعطيناك الذهب ولم نعطك الودع فقلت له أنا ابيعه وأتيكم بالذهب فبعثت الى التجار ليشتروه متى فامرهم الوزير أن لا يفعلوا وقصده بذلك كله ان لا اسافر عنه ثم بعث الى احد خواصه وقال الوزير يقول لك أقم عندنا ولك كل ما احببت فقلت في نفسي أنا تحت حكمهم وإن لم أُقم

sonne qui entre dans cette île-là ait la fièvre. Je pris une forte résolution de partir de ce pays; je vendis une portion de mes bijoux pour des cauris, et louai un vaisseau afin de me rendre dans le Bengale. Quand j'allai prendre congé du vizir, le kâdhi sortit à ma rencontre et me tint ce discours: « Le vizir te fait dire ceci : « Si tu veux t'éloigner, rendsnous ce que nous t'avons donné et pars ensuite. » Je répondis: «Avec une partie des bijoux j'ai acheté des cauris; faites-en ce que vous voudrez. » Au bout de quelque temps le kâdhi revint me trouver. « Le vizir, reprit-il, dit ceci : Nous t'avons donné de l'or, et non des cauris. Je répliquai: «Eh bien! je les vendrai et je vous rendrai l'or. » En conséquence, j'envoyai prier les marchands de m'acheter les coquillages. Mais le vizir leur ordonna de n'en rien faire; car son dessein, en se conduisant ainsi, était de m'empêcher de m'éloigner de lui..

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Ensuite il me députa un de ses familiers, qui me tint ce discours : « Le vizir te fait dire de rester près de nous et que tu auras tout ce que tu désireras. » Je dis en moi-même : « Je

a

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