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الفا عشر المدينة واميرهم حدثنى القاضي وسواه انهم اثنا في زمام العسكرية وبتنا ليلة دخولنا في دار اميرهم وفى اليوم الثاني دخلنا المدينة الثانية على باب يعرف بباب اليهود ويسكن بها اليهود والنصارى والترك عبدة الشمس وهم كثير وامير هذه المدينة من أهل الصين وبتنا عنده الليلة الثانية وفى اليوم الثالث دخلنا المدينة الثالثة ويسكنها المسلمون ومدينتهم حسنة واسواقهم مُرتبة كترتيبها في بلاد الاسلام وبها المساجد والمؤذنون سمعناهم يؤذنون بالظهر عند دخولنا ونزلنا منها بدار اولاد عثمان بن عفان المصرى وكان احد التجار الكبار استحسن هذه المدينة فاستوطنهـا وعـرفـت

toure toutes. Dans la première ville demeurent les gardiens de la cité avec leur commandant. J'ai su par le kâdhi et par d'autres qu'ils sont au nombre de douze mille, inscrits sur le rôle des soldats. Nous passâmes la nuit dans la maison de ce commandant. Le lendemain nous entrâmes dans la deuxième ville par une porte nommée la Porte des Juifs; cette ville est habitée par les israélites, les chrétiens, et les Turcs adorateurs du soleil; ils sont fort nombreux. L'émîr de cette ville est un Chinois, et nous passâmes la seconde nuit dans sa demeure. Le troisième jour nous fîmes notre entrée dans la troisième ville, et celle-ci est occupée par les musulmans. Elle est belle, les marchés y sont disposés comme dans les pays de l'islamisme, elle renferme les mosquées et les muezzins; nous entendîmes ces derniers appeler les fidèles à la prière de midi, lors de notre entrée dans la ville.

Ici nous fûmes logés dans la maison des descendants d'Othman, fils d'Affan l'Égyptien. C'était un des plus notables négociants, qui prit cette ville en affection et s'y domicilia;

بالنسبة اليه واورث عقبه بها الجاه والحرمة وهم على ما كان عليه أبوهم من الأنثار على الفقراء والإعانة للمحتاجين ولهم زاوية تعرف بالعثمانية حسنة العمارة لها اوقاف كثيرة وبها طائفة من الصوفية وبنى عثمان المذكور المسجد الجامع بهذه المدينة ووقف عليه وعلى الزاوية اوقافاً عظيمةً وعدد المسلمين بهذه المدينة كثير وكانت اقامتنا عندهم خسة عشر يوما فكُنّا كلّ وليلة في دعوة جديدة ولا يزالون يحتفلون في أطعمتهم يوم للنزهة في أقطار المدينة وركبوا معى يوما ويركبون معنا كل يوم

فدخلنا الى المدينة الرابعة وهى دار الإمارة وبها سكنى الامير الكبير قرطى ولما دخلنا من بابها ذهـب عـنى اصحابي ولقـيـنى

elle porte même son nom (la ville d'Othmân, ou Alothmâniyah). Il transmit à sa postérité dans cette ville la dignité et le respect dont il jouissait; ses fils imitent leur père dans le bien qu'ils font aux religieux pauvres, et dans les secours qu'ils accordent aux gens nécessiteux. Ils ont un ermitage, ou zâouiyah nommée Al'othmaniyah, qui est d'une construction fort jolie, et pourvue de beaucoup de legs pieux. Elle se trouve habitée par une troupe de Soûfis, ou moines. C'est ledit 'Othmân qui a bâti la mosquée cathédrale qui se voit dans' cette ville, et à laquelle il a légué, comme fondation pieuse, des sommes considérables, ainsi qu'il l'a fait pour l'ermitage. Les musulmans sont très-nombreux dans cette ville; nous restâmes avec eux quinze jours, pendant lesquels, jour et nuit, nous assistions à un festin nouveau. Ils ne cessaient point de mettre une grande pompe dans leurs repas, et ils se promenaient tous les jours à cheval avec nous dans les différentes parties de la ville, pour nous divertir. Un jour ils montèrent à cheval avec moi, et nous entrâmes dans la quatrième ville, qui est celle où siége le gouvernement et où se trouve le palais du grand émîr Korthaï.

الوزير وذهب بي الى دار الامير الكبير قرطى فكان من اخذه الفرجية (1) التي اعطانيها ولى الله جلال الدين الشيرازي ما قد ذكرته وهذه المدينة منفردة لسكنى عبيد السلطان وهى احسن المدن الست ويشقها انهار ثلاثة احدها وخدامه وهى احسن خليج يخرج من النهر الاعظم وتاتى فيه القوارب الصغار الى هذه المدينة بالمرافق من الطعام واحجار الـوقـد وفـيـه السفن للنزهة والمشور) في وَسَط هذه المدينة وهو كبير جدا ودار الامارة في وسطه وهو يحق بها من جميع الجهات وفيه سقائف فيها الصنّاع يصنعون الثياب النفيسة وآلات الحرب اخـبـرني الامير قرطى أن عددهم الف وستماية معلم كل واحد منهم

Lorsque nous eûmes franchi la porte de la ville, mes compagnons me quittèrent, et je fus reçu par le vizir, qui me conduisit au palais du grand émîr Korthaï. J'ai déjà raconté comment ce dernier me prit la pelisse qui m'avait été donnée par l'ami de Dieu, ou le saint Djélâl eddîn de Chirâz (cf. ci-dessus, p. 220). Cette quatrième ville est uniquement destinée pour l'habitation des esclaves du sultan et de ses serviteurs; c'est la plus belle des six villes, et elle est traversée par trois cours d'eaux. L'un est un canal qui sort du grand fleuve, et sur lequel arrivent à la ville, dans de petits bateaux, les denrées alimentaires, ainsi que les pierres à brûler; on y voit aussi des navires pour aller se promener. Le michouer, ou la forteresse est située au milieu de cette ville, elle est immensément vaste, et au centre se trouve l'hôtel du gouvernement. La citadelle entoure celui-ci de tous côtés, elle est pourvue d'estrades où se voient les artisans qui font des habits magnifiques, et qui travaillent aux instruments de guerre ou aux armes. L'émir Korthaï m'a dit qu'ils sont au nombre de seize cents maîtres, et que cha

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عبيد القان وهم أجمعون المتعلمين وهم

يتبعه الثلاثة والاربعة من وفى ارجلهم القيود ومساكنهم خارج القصر ويباح لهم للخروج الى اسواق المدينة دون الخروج على بابها ويُعرضون كل على الامير مأية مأية فان نقص احدهم طلـب بـه امـیـره يوم خدم احدهم عشر سنين فك عنه قيده انه اذا وعادتهم النظرين امّا أن يُقيم فى الخدمة غير مُقيَّد واما وكان يخير من بلاد القان ولا يخرج عنها واذا بلغ شاء ان يسير حيث سنه خمسين عاما أُعتق من الاشغال وأنفق عليه وكذلك يُنفق على من بلغ هذه السن أو نحوها من سواهم ومن بلغ ستين سنة عدوه كالصبي فلم تجر عليه الاحكام والشيوخ بالصين يُعظَّمون تعظيما كثيرا ويسمى احدهم أطا ومعناه الوالد :

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cun de ceux-ci a sous sa direction trois ou quatre apprentis. Tous sont esclaves du kân, ils ont les chaînes aux pieds, et habitent au dehors du château. On leur permet de se rendre aux marchés de la ville, mais on leur défend de sortir hors de la porte. L'émîr les passe en revue tous les jours, cent par cent, et, s'il en manque un, son chef en est responsable.

L'usage est qu'après que chacun d'eux a servi dix ans on brise ses entraves, et il peut choisir l'une ou l'autre de ces deux conditions: continuer à servir, mais sans chaînes, ou aller où il veut, dans les limites des pays du kân, sans quitter son territoire. A l'âge de cinquante ans, il est dispensé de tout travail, et entretenu aux frais de l'État. D'ailleurs, chaque personne qui a cet âge, ou à peu près, peut, à la Chine, être nourrie par le trésor. L'individu qui a atteint soixante ans est considéré comme un enfant par les Chinois, et n'est plus sujet aux peines ordonnées par la loi. Les vieillards sont très-vénérés dans ce pays-là; chacun d'eux est nommé áthâ, c'est-à-dire « père ».

ذكر الامير الكبير قرطى وضبط اسمه بضم القـان وسـكـون الراء وفتح الطاء المهمل وسكون الياء وهو امير امراء الصين اضافنا بداره وصنع الدعوة ويسمونها الطوى بضم الطاء المهمل وفتح الواو وحضرها كبار المدينة وأتى بالطباخين المسلمين فذبحوا وطبخوا الطعام وكان هذا الامير على عظمته يناولنا الطعام بيده ويقطع اللحم بيده واقمنا في ضيافته ثلاثة أيام وبعث ولده معنا الى الخليج فركبنا في سفينة تشبه الحراقة وركب ابن الامير فى اخرى ومعه أهل الطرب واهل الموسيقى وكانوا يغنون بالصيني وبالعربي وبالفارسي وكان ابن الامير معجبا بالغناء الفارسي فغنّوا شعرا منه وامرهم بتكريره مرارا حتى (رجز) حفظته من أفواههم وله تلحين عجيب وهو ،

DU GRAND ÉMIR KORTHAI.

C'est le principal commandant de la Chine; il nous offrit l'hospitalité dans son palais, il donna un festin que ces peuples appellent thowa (thoï), et auquel assistèrent les grands de la ville. Il fit venir des cuisiniers musulmans qui égorgèrent les animaux et firent cuire les mets. Cet émîr, malgré sa grandeur, nous présentait lui-même les aliments, et coupait les viandes de sa propre main. Nous fûmes ses hôtes pendant trois jours, et il envoya son fils pour se promener avec nous sur le canal. Nous montâmes sur un navire semblable à un brûlot, le fils de l'émîr monta sur un autre, et il avait avec lui des musiciens et des chanteurs. Ceux-ci chantèrent en chinois, en arabe et en persan. Le fils de l'émîr était un grand admirateur de ce dernier chant; or ils entonnèrent une poésie persane qu'il leur fit répéter à plusieurs reprises, de sorte que je l'appris par cœur de leur bouche. Cette poésie avait une jolie cadence, et la voici (mètre radjez) :

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