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de choses qu'il ne connaît pas. C'est sans doute par habitude qu'il affirme si fortement le grand sérieux de ses « difficultés d'ordre intellectuel ». Il oublie qu'il a eu l'honnêteté de nous raconter sa conduite à la Faculté de théologie protestante de Paris. « Uniquement épris de questions sociales, j'abandonnai ma Bible pour les apôtres de la Révolution, les Lamennais, les Michelet, les Quinet. »> S'il avait accordé plus d'attention aux méthodes de ses maîtres, M. Adolphe Lods, M. Maurice Goguel et M. de Faye, nos collaborateurs, n'aurait-il pas donné à sa vie une autre direction? En tout cas, son affaire parait fort claire il avait besoin d'une autorité.

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Ce qui semble caractériser la plupart de ces convertis, c'est non seulement le besoin d'une autorité pour soi ou pour les autres non seulement l'indifférence pour la critique historique, mais encore chez les uns, la crédulité voulue, chez les autres, une véritable fringale de merveilleux. Les légendes évangéliques ne leur suffisent pas. Il leur faut, comme dit M. Paul Claudel, « les admirables récits de la sœur Emmerich ». Un jour, M. Francis Jammes lut à M. Charles de Bordeu, « dans les visions de Catherine Emmerich, l'histoire divine: la naissance, le Gloria in excelsis dans la nue, et la paix signifiée du ciel à la terre, dans la crèche, les langes de pauvreté et les bergers adorant l'Enfant... la Mère et saint Joseph, la nuit d'étoiles, où celle des Mages va se lever... » Une exclamation échappe à M. de Bordeu : « Quel imbécile que Renan! » M. de Bordeu, qui nous rapporte cette histoire ajoute glorieusement: Je ne m'en dédis point... » Et le R. P. Mainage juge que c'est le « mot exact ».

Ces quelques notes feront comprendre, je l'espère, le grand intérêt psychologique que présente ce petit livre. Puissent ses éditeurs nous donner plusieurs séries de confessions analogues! Ils ne doivent avoir que l'embarras du choix; les conversions sont, parait-il, actuellement si nombreuses. Et, comme le remarque l'éloquent P. Sertillanges: « N'est-il plus dit dans l'Evangile : On n'allume pas la lampe pour la mettre sous le boisseau ? »

A. HOUTIN.

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES

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FRANZ CUMONT. Gaionas, le deipnokritès (Extrait des Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1917, p. 275). Un texte provenant des environs du temple des dieux syriens, construit sous l'Empire romain dans le lucus Furrinae où Cains Gracchus trouva la mort, avait résisté jusqu'ici à la sagacité des épigraphistes qui en avaient tenté l'interprétation. M. Fr. Cumont en présente une explication qui paraît définitive et qui offre un grand intérêt pour les cultes orientaux ainsi transplantés à Rome. Il part de la traduction littérale : « Pour qu'un lien puissant (desmos krateros), que Gaïonas, juge des repas (deipnokritès), a établi, fournisse une victime (ou : un sacrifice) aux dieux ». S'appuyant sur le sens que la langue poétique donne à desmos, il suggère qu'il s'agit d'une captation des eaux destinée à consti tuer un vivier où les poissons sacrés étaient conservés jusqu'au jour où ils devaient servir aux repas sacrés. La dalle, sur laquelle le texte est gravé, a certainement servi à la construction d'un bassin. Le long de la dalle on reconnaît la trace d'une conduite de décharge et en son milieu se trouve un orifice qu'il suffisait d'ouvrir pour vider le bassin à moitié afin de s'emparer aisément de la victime dont parle l'inscription et qui serait alors lichthys d'Atargatis. Ces repas liturgiques semblent faire parti des cérémonies d'initiation et le juge pouvait avoir pour fonction de juger quels néophytes étaient dignes d'être admis. Gaïonas, connu par une série de textes grecs et bien qu'ayant des fonctions (cistiber Augustorum) qui lui donnaient rang dans la police des quartiers de la rive gauche du Tibre, porte un nom sémitique, probablement GaïonBa'al ou Gaïon-Hadad qu'il aura grécisé en le contractant.

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R. D.

A. GRATRY, prêtre de l'Oratoire, professeur de théologie morale à la Sorbonne, membre de l'Académie française. De la connaissance de Dieu. Neuvième édition. 2 vol. in-12 de 372 et 360 pages. - Paris, Téqui, 1918. Prix : 8 francs. L'ouvrage fut publié, en 1853, dans des conditions qui lui permirent d'obtenir l'imprimatur de l'archevêque de Paris et même les encouragements du pape, « quoique les continuelles occupations de la charge apostoliques ne lui eûssent pas permis de le lire ». Maintenant, l'éditeur nous envoie sa neuvième édition. Un tel succès de librairie n'est pas un phénomène très

1) Gauckler, Le sanctuaire syrien du Janicule, p. 6 et suiv.; Nicole et Darrier, Le sanctuaire des dieux orientaux au Janicule, p. 64.

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étonnant le livre a tout ce qu'il faut pour donner l'illusion de la science et de la philosophie.

On suppose démontré que Dieu a parlé aux hommes, qu'il leur a revélé sa nature avec bien d'autres choses et qu'il a institué une société pour la prédication de sa connaissance. Partant de ces postulats, l'auteur recherche ses propres idées dans Platon, Aristote, saint Augustin, saint Anselme, saint Thomas d'Aquin, Descartes, Malebranche, Fénelon, Petau, Thomassin, Bossuet et Leibniz. Il recueille une belle gerbe de textes intéressants. Mais on doit prudemment se défier de ce qu'il en déduit et revoir le contexte ou même le système général de chaque auteur.

La réimpression semble faite avec soin. Toutefois, dans « le résumé de la foi catholique » qui couronne cet ouvrage, il y a (tome II, p. 333) une grosse faute, à propos de « la peine due au péché ». On lit : « d'ordinaire, quand la peine éternelle est remise, il reste une peine éternelle à subir »>; on devrait lire, dans la seconde partie de la phrase, « une peine temporelle. »>

A. HOUTIN.

Abbé F. DUINE, Mémento des sources hagiographiques de l'histoire de Bretagne. 1 Partie. Les Fondateurs et les Primitifs (du V• au X° siècle). -Rennes, Bahon-Rault, 1918, in-8°, 216 p. « Le but du présent travail est d'établir un inventaire des saints bretons, dont le souvenir est conservé dans des documents autres que la simple toponomastique, et de faire un dénombrement critique des textes hagiographiques imprimés, qui fournissent des renseignements sur l'histoire, ou profane, ou religieuse, de la Bretagne, et qui permettraient d'écrire un livre sur les origines littéraires de cette grande et illustre province » (P. 3). « Notre Mémento comprendra quatre parties: 1o Les primitifs et les fondateurs; 2o Les saints bretons du x* au xır siècle; 3o Les données de l'hagiographie non celtique; 4 Les origines et dédicaces diocésaines. Une Introduction générale sera placée à la fin et précédera l'index complet des noms et des matières « (P. 9). Les renseignements sont condensés dans le plus petit espace possible et mêlés de brèves remarques d'intérêt général dont peuvent faire leur profit tous ceux qui s'occupent d'hagiographie médiévale. Un excellent index alphabétique termine cette première partie, petit chef d'œuvre de méthode.

A. HOUTIN.

Nous recevons d'Amérique le premier numéro d'une nouvelle revue théologique intitulée « Anglican Theological Review » elle est publiée par l'Université de Columbia et à pour éditeurs MM. Samuel A. B. Mercer et Leicester C. Lewis, professeurs au Western Theological Seminary, à Chicago.

Voici le sommaire de ce premier numéro: Editorial notes. The problem of of Evil in the Present State of the World (Dickinson S. Miller) morals of Israel

I Pro-prophetia Morals (Samuel A. B. Mercer) Troeltsch vs. Ritschb: A Study in Epochs (Leicester C. Lewis) A New Testament Bibliography for 1914 to 1917 Inclusiva (Frederic C. Grant) Critical notes (John A. Maynard) puis viennent quelques comptes-rendus étendus et une chronique dans laquelle est signalée entre autres la Bible du Centenaire dont la publication a été entreprise par la Société bibliqué protestante de Paris.

Nous devons, à propos de l'article de M. F. C. Grant exprimer un regret. Sa bibliographie est tout à fait incomplète en ce qui concerne la littérature de langue française. On y chercherait vainement le commentaire de M. Loisy sur l'épître aux Galates et celui de P. Lagrange sur l'épître aux Romains. Les articles parus dans les périodiques français (Revue de l'Histoire des Religions, Revue Biblique, etc.), ne sont pas mentionnés. Il y a là une lacune que les relations de plus en plus étroites qui se nouent entre la France et l'Amérique rendent doublement regrettables. Il est fort à désirer qu'un effort de rapprochement soit fait de part et d'autre et qu'on ne puisse plus avoir l'impression en lisant les revues scientifiques américaines que la science française n'est pas connue de l'autre côté de l'Océan comme elle mériterait de l'être. MAURICE GOGUEL.

L'étude publiée par M. Carl D. Borck sous ce titre Studies in Greek NounFormation Based in part upon material collected by the late A. W. Stratton, Dautal Terminations I (The University of Chicago Press in-8, 46 p. s. d. Priv O doll, 50) est en relation trop indirecte avec les études d'histoire religieuse pour qu'il soit possible de faire plus ici que d'en mentionner le titre.

Le Gérant: A. THÉBERT.

ANGERS IMP. F. GAULTIER ET A. THÉBERT

RUE GARNIER,

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