Slike strani
PDF
ePub

en guise d'amulettes. « Suivant Jobson, chez les Iolofs, les gris-gris de la tête se portent en croix depuis le front jusqu'au cou, et depuis une oreille jusqu'à l'autre' ».

Lors du passage de Schweinfurth, la première femme du roi Bongoua, près de Tombouctou portait des croix de SaintAndré tatouées sur la poitrine et sur l'épaule droite, ces croix étaient d'ailleurs réunies par un tatouage simulant une sorte de collier'. Les nègres du Sénégal inférieur Oualofs et Peuhls,

Fig. 7.- Première femme du roi Bongoua près de Tombouctou.

portent des scapulaires rectangulaires ornés de croix de SaintAndré, et des scapulaires en losange ornés de croix grecques'.

Afrique du Nord. - Lorsqu'on sait l'importance magico-religieuse des tatouages chez les primitifs, on est conduit à admettre que les trois croix grecques qui marquent le front et les joues des filles et des femmes de Metlili (Algérie Saha

rienne) ont un rôle mystique'. Chez les Kabyles les hommes portent la croix tatouée sur le front et les femmes sur le menton. D'autre part la saignée se fait en croix. Parmi les Berbères

[graphic]

1) Prévost, Hist. des Voyages, Paris, Didot, 1747, in-4, pl. IX dans t. IV, p. 100-101.

2) Prévost, Histoire des Voyages, III, 274.

3) Dr G. Schweinfurth, Voyage au cœur de l'Afrique dans Tour du Monde, 1874, 2° sem., p. 368, repr. par Ansault, Album, fig. 174, p. 202.

4) Voyage et expédition au Sénégal et dans les contrées voisines dans Tour du Monde, 1861, 1er sem., p. 29. Ansault, Album, fig. 179, p. 204; Ansault, Mémoire, p. 27.

5) Commandant V. Colomieu, Voyage dans le Sahara Algérien dans Tour du Monde, 1863, 2 sem., fig. pp. 177 et 179. Ansault, Album, fig. 171 et 172,

p. 202.

6) Ch. Géniaux, Sous les figuiers de Kabylie, Paris. 1917, in-12, pp. 132 et

192,

de la région tunisienne la croix est la figure la plus souvent employée dans les tatouages. Les pointes de feu appliquées aux malades sont toujours disposées en croix lorsqu'on a cherché à leur donner une forme. Lorsqu'un tatouage médical ne produit pas l'effet voulu il est ordinaire d'y surajouter la

[graphic][merged small][ocr errors]

croix. Des croix sont disposées en collier, d'autres décorent les poignets, le cou de pied, les tempes, les coins des sourcils et tous les points particulièrement vitaux. Nous savons d'ail

1) Dr Carton, Ornementation et stigmates tegumentaires chez les indigènes de l'Afrique du Nord dans Mém. de la Soc. d'Anthr. de Bruxelles (1909), XXVIII, 55-56 et pl. I à IX.

2) Loc. cit., pl. II, 17; VI, 62; VIII, 86; I, 1-5. Voir également : Dr Ber

leurs que les tatouages prophylactiques si fréquents parmi les fellahs d'Égypte revêtent ordinairement la forme d'une croix plus ou moins ornée'.

1

La croix grecque qui orne l'arçon de la selle chez les Touaregs est sans doute destinée à protéger l'homme et sa monture'. « Cette selle » présente l'aspect original d'une mître épiscopale à deux pans relevés, l'un postérieur ayant exactement le profil d'un bonnet d'évêque, l'autre antérieur portant une gracieuse croix toute semblable à celle du manche du poignard et à laquelle le cavalier peut se maintenir... En outre le bec antérieur est également percé à jour d'une croix grecque donnant une grande légèreté à l'ensemble' ».

Fig. 9.

Arçon de Selle chez les Touaregs

Le bouclier du touareg est ordinairement orné de deux croix grecques et de deux croix de Saint André distri

buées en un dispositif crucial'. Il

est tout naturel de leur attribuer un rôle protecteur.

La croix (qui nous est sans doute représentée à tort comme une croix latine) se retrouve encore sur l'étoffe du siège qui pend de chaque côté de la selle chez ces mêmes populations.

tholon, Origine néolithique et mycénienne des tatouages des indigènes du Nord de l'Afrique. Paris, 1904, in-8, fig. 25, 26, 27, 30, 31, 37, 48 à 55.

1) Dr H. Weisgerber, Les Blancs d'Afrique, Paris, 1910, p. 267.

2) Commandant V. Colomieu, Voyage dans le Sahara Algérien dans Tour du Monde, 1863) 2o sem., p. 193, rep. par Ansault, Album, fig. 231, p. 226. 3) G. de Gironcourt, L'art chez les Touaregs dans Revue d'ethnogr. et de Sociologic (1914). V, p. 54.

[ocr errors]

4) M. Benhazera, Six mois chez les Touaregs, Alger, 1908, fig. des pp. 56 et 160. On trouve également une croix grecque au centre du bouclier des bédouins de la Syrie. Dr Lortet, La Syrie d'aujourd'hui, Paris, 1884, in-f, fig. P. 413.

La croix y est cantonnée de quatre points et chacun des angles de l'étoffe porte ces quatre points répétés '.

[merged small][ocr errors][merged small]

Les Touaregs aiment beaucoup une tunique diaprée qu'ils appellent leur «robe de pintade ». Elle est en effet fort jolie et

[graphic][subsumed][ocr errors][merged small]

ornée de dessins géométriques où dominent le carré superposé

1) Dr H. Barth, Voyages et Découvertes dans l'Afrique septentrionale et centrale, tr. fr. P. 1861, in-8°, t. I. fig. no 12,

F

à la croix grecque, chaque branche dépassante étant perpendiculaire à l'un des côtés1.

L'utilisation de la croix pattée dans les coussins de cuir sur lesquels on repose la tête ou les bras est vraisemblablement guidée par des raisons de même ordre. On ne saurait en douter pour ce qui est des sachets à amulettes, en cuir teinté, destinés àquoɔenir quelques versets du Coran. La croix y est d'ailleurs

Fig. 12. Coussin de Tombouctou.

[ocr errors]

cantonnée de quatre triangles

ou de quatre lunules qui sou-
lignent les relations de ce sym-
bole avec les forces mystiques
des quatre quartiers du monde'.

Les Touaregs mettent pour ainsi dire la croix partout, à l'extrémité des clefs, sur des cuillers' et sur un grand nombre d'objets de bois. «Les plus anciens sont de grandes masses miplates, ajourées et sculptées, dont l'extrémité inférieure est taillée en forme de pieu, qui se fichent en terre au bord des couchettes et supportent des sacs d'objets précieux, tels que livres dans les tribus maraboutiques ou amulettes chez les nobles. Le plus souvent d'ailleurs, ces pièces de bois restent nues et ornent l'intérieur de la tente d'une manière originale, en retenant les coussins de couchage sur l'emplacement du lit.

« Il semble, bien qu'aucun renseignement ne soit fourni à ce sujet par les Touaregs, que ces pièces de bois gardent en quelque sorte un caractère rituel de palladium symbolisant le foyer.

« La partie hors de terre de ces pieux est un ovale très allongé,

[graphic]

1) Dr H. Barth, loc. cit.. II, 25 et fig. 34.

2) G. de Gironcourt, V, 55. D' H. Barth, loc. cit., II, 25 et fig. 36; IV, 100 fig. 84, 85, 86.

3) G. de Gironcourt, p. 55, fig. 17; p. 50, fig. 8 et Dr H. Barth, loc. cit., I, 264 et fig. 30.

« PrejšnjaNaprej »