Slike strani
PDF
ePub

Commission, aux actes de violence constatés éventuellement par ses membres, aux plaintes faites, et aux résultats obtenus. || Cependant, en cette matière comme en tout ce qui concerne le fonctionnement de la Commission, le Gouvernement lui laisse pleine autorité. || En faisant parvenir à chacum des membres un exemplaire du nouveau Décret et en les informant individuellement de leur nomination, je leur fais part de votre désignation comme Secrétaire. Vous voudrez bien vous mettre en relations avec eux afin de provoquer, si possible, malgré les distances, par exemple à Léopoldville, une réunion de tous les membres de la Commission ou d'une partie d'eux, ou de constituer définitivement par correspondance la Commission, et d'arrêter les mesures qu'elle a à prendre pour l'exécution du Décret. Wahis*).

George Grenfell an den Generalgouverneur.

Bolobo, le 28 Décembre, 1896.

M. le Gouverneur-Général, || J'ai l'honneur de vous accuser la réception de votre lettre du 26 courant, avec copie certifiée du Décret du 18 Septembre. || Je suis très reconnaissant de l'honneur que m'a fait Sa Majesté le Roi-Souverain en me désignant Secrétaire de la Commission constituée par le dit Décret. || Je suis très désireux, M. le GouverneurGénéral, de coopérer avec l'Administration de l'État, par tous les moyens possibles, de faire observer les lois, et avec ce but j'accepte la nomination avec laquelle je suis honorée. || Cependant, je regrette que je ne vois pas comment la nouvelle Commission agira, parce que les membres sont très éloignés les uns des autres, et les moyens de communication sont si difficiles. En Europe la distance de 700 kilom. n'en empêcherait pas, mais pour la distance entre Boma et Bolobo il faut pour le service des postes trois semaines ou un mois. En présence de ce fait nous nous trouverons, je pense, dans l'impossibilité de nous réunir. Nos circonstances changent si vite au Congo, qu'il serait très difficile de les contrôler pour si longtemps comme il serait nécessaire de décider la date et l'endroit de réunion, et après pour nous rassembler. Néanmoins, comme Secrétaire, j'essayerai, M. le Gouverneur-Général, de provoquer une réunion à Léopoldville la mi-Février ou la mi-Mai. || Après notre première séance, ou après notre constitution par correspondance si nous ne pouvons pas nous rassembler, je vous avisera immédiatement, M. le Gouverneur-Général, de toutes les mesures qui seront prises. George Grenfell

*) Die Schreiben an die übrigen Mitglieder liegen nicht vor. Red.

E. van Hencxthoven an den Generalgouverneur.

A. M. D. G., Lemou (près Ki Santa), le 22. Janvier, 1897.

M. le Gouverneur-Général, || La lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser à la date du 15 courant et le Décret y joint me nommant membre de la Commission instituée pour la protection des indigènes, m'ont été remis hier, le 21. || Je suis bien sensible à la distinction et à la confiance que le Gouvernement m'accorde. Il peut compter sur mon dévouement. Cependant, je dois à la vérité de déclarer que, depuis quatre ans que je vis dans le district du Pool, je n'ai jamais constaté un acte de violence qui méritât d'être signalé à l'autorité supérieure. J'ai toujours rencontré dans MM. les Commissaires de District, un esprit de justice et d'équité à la hauteur des importantes fonctions qu'ils remplissent. Je serai heureux, M. le Gouverneur-Général, d'avoir l'honneur de vous offrir mes hommages, soit à Ki Santu, comme je l'espére, soit à tel endroit qu'il vous plaira de m'indiquer. E. van Hencxthoven,*)

Supérieur de la Mission du Kwango.

Traite des Esclaves.

Protection des Indigènes.

Circulaire à tous les Commissaires de District, Chefs de Zone et de Poste relative aux coutumes barbares en usage chez les Tribus Indigènes.**)

Bruxelles, le 27 Février, 1897.

Messieurs, Comme vous le savez, le Gouvernement n'a cessé de se préoccuper des pratiques barbares, telle que le cannibalisme, l'épreuve du poison, les sacrifices humains qui sont en usage parmi les Tribus indigènes et des moyens d'en amener la disparition. || En cette matière, comme dans toutes celles où l'on est obligé de tenir compte dans une certaine mesure de coutumes invétérées et d'un état social qu'il serait impolitique de heurter de front, le Gouvernement a cru devoir, au début, agir avec prudence et circonspection, sans toutefois rester inactif. || C'est ainsi que si les instructions premières données aux Agents ne leur prescrivaient pas d'employer en tous cas la répression par la force, elles leur enjoignaient d'user de leur influence et de leur autorité pour détourner, par la persuasion, les indigènes de ces partiques inhumaines. On alla plus loin; le jour où l'autorité de l'État se fut assez consolidée autour de ses postes

*) Die Antworten der übrigen Mitglieder, soweit sie vorhanden sind, sprechen einfach die Annahme des Auftrags aus. Red.

**) Dies Zirkular wurde den Kommissionsmitgliedern am 17. Mai 1897 mitgeteilt. Red.

et stations, il fut formellement interdit de tolérer de tels usages dans un certain périmètre autour des stations de l'État ou des établissements Européens, et la Loi Pénale, par ses dispositions sur les attentats contre les personnes, permit de les y réprimer. En dehors de ce périmètre, il appartenait au tact des officiers du Ministère Public de poursuivre ou non selon que le permettaient la situation du pays et les forces dont y disposait l'autorité. Ces mesures n'ont pas été infécondes. Non seulement les faits de cannibalisme sont devenus moins fréquents dans les centres occupés par les agents de l'État, mais encore l'indigène a appris et sait aujourd'hui la réprobation dont sont l'objet de la part des blancs les actes d'anthropophagie et il n'ignore plus qu'en les commettant il encourt un châtiment. En règle générale, en effet, c'est en secret et loin des regards des Européens qu'il s'adonne encore à l'odieuse coutume, car il a la conviction que, sauf les cas exceptionnels où le blanc ne peut faire autrement, celui-ci ne le laissera pas impuni. || Le Gouvernement pense qu'un pas plus décisif encore doit être fait dans la voie de la répression. L'occupation de ces territoires par l'État devenant de plus en plus complète, ses postes se multipliant dans tout le Haut-Congo et les Tribunaux réguliers prenant pied dans les régions intérieures, le moment est venu de chercher à atteindre définitivement le mal, et de viser à son extirpation partout où notre autorité est assez implantée pour que l'on puisse imposer le respect absolu de la Loi Pénale. || C'est dans cet esprit qu'a été conçu le Décret du 18 Décembre, 1896, qui érige en délits spéciaux notamment les actes d'anthropophagie et l'épreuve du poison. Il entre dans les intentions du Gouvernement que ces dispositions reçoivent une sévère application, et la présente Circulaire a pour but de prescrire à tous nos Agents de déférer à la justice les délits de ce genre qui parviendraient à leur connaissance. Les officiers du Ministère Public auront à exercer des poursuites contre les délinquants sans que, en cette matière spéciale, ils puissent, par application de l'Article 84 du Décret du 27 Avril, 1889, les abandonner à la juridiction du Chef local et à l'application des coutumes indigènes. Il est clair, en effet, que cette faculté ne se comprend plus, lorsque précisément il s'agit de délits contraires aux principes de notre civilisation et résultant d'usages dont la disparition est poursuivie. Le Gouvernement compte sur le concours de tous pour assurer une répression sûre et rapide de ces délits, et estime que quelques exemples sévères seront d'une puissante efficacité en vue d'amener l'indigène à mettre fin à ces pratiques condamnables. Les Commissaires de District et les Chefs de Station ont pour devoir de faire, à cet égard, la police des territoires soumis à leur commandement et de prendre les mesures nécessaires pour

être renseignés exactement. || Le Directeur de la Justice adressera trimestriellement un Rapport au Gouvernements sur la pratique du cannibalisme, les faits d'anthropophagie poursuivis, et, le cas échéant, sur les nouvelles dispositions à prendre pour enrayer et extirper cette coutume.

Grenfell an den Generalgouverneur.

Baptist Missionary Society, Bolobo, July 13. 1897.

Sir, || I have the honour to acknowledge the receipt of your letter dated the 17th May, together with the inclosure, relative to cannibalism, proof by poison, and human sacrifices, dated Brussels, the 27th February, 1897. || I need hardly say, M. le Gouverneur, that I sympathize most sincerely with the Government in its desire to eradicate the evils referred to; and you may rely upon my best efforts in the long and arduous struggle involved in combating them. || I am glad to recognize the gradual extension of the zone where justice is administered by regularly constituted Judges, for there is no doubt that where the administration of the State has been sufficiently advanced to allow of this, the evils referred to are very markedly on the decrease. It is not possible, of course, to complete at a stroke the organization of distant territory, or at once to appoint Judges in new districts, but the fact that the State is persistently pushing the regular administration of justice towards the interior encourages one in confidently looking forward to the reducing of the cases of cannibalism, proof by poison, and human sacrifices in those parts of the Colony that as yet have not benefited by the ameliorating influences that have done so much for its western section. George Grenfell.

Bentley an den Vizegouverneur.

Baptist Missionary Society Corporation, Wathen, Lutêté, le 10 Août, 1897. Excellence, || En réponse à votre lettre du 17 Mai, me donnant communication d'une Circulaire du Gouvernement traitant de la question du cannibalisme et autres coutumes inhumaines en usage chez les indigènes, j'ai l'honneur de vous assurer que j'essayerai de faire mon mieux d'aider le Gouvernement dans le but humanitaire de quoi il cherche la réalisation. || Le cannibalisme n'existe pas dans le district des Cataractes mais le Nkasa est donné jusqu'à présent, je signalerai à M. le Juge à Tumba les actes qui sont portés à ma connaissance. || J'ai retardé ma réponse dans l'espoir d'avoir une proposition à faire au sujet du don de personnes comme caution pour des dettes et le remboursement de la dot à la mort d'une femme, source fertile de palabres sans cesse et de violence et d'esclavage.

Il y a un Chef indigène qui s'occupe beaucoup de la réformation de son district, qui a originé des belles lois dans le district de Makitu qui s'occupe à présent avec ces deux questions. Quand le Gouvernement aura l'appui des indigènes les plus intelligents, beaucoup des difficultés disparaîtront. Le village de ce Chef est quatre heures et demie au sud de Lutété; il a construit une belle maison en briques sans aucune assistance ou instruction des blancs. L'étude de ces questions n'est pas encore. complète et je ne puis pas me retarder de donner les assurances empressées de ma collaboration. W. Holman Bentley, B.M.S.

Fuchs an den Generalgouverneur.

Léopoldville, le 11 Juin, 1897.

(Extrait.) M. le Gouverneur-Général. || J'ai reçu aujourd'hui la visite de Mr. Grenfell, de la Baptist Missionary Society Corporation, et Mr. Sims, de l'American Baptist Missionary Union. Ces messieurs m'ont exposé que la Commission instituée par Décret du 18 Septembre, 1896, pour la Protection des Indigènes s'était réunie à Léopoldville au nombre de trois membres (le Révérend Père van Hencxthoven, Dr. Sims, et Mr. Grenfell) le 17 Mai dernier. Ils ont reconnu l'excellence des instructions relatives aux rapports des Agents de l'État avec les indigènes ("Bulletin Officiel," 1896, p. 255), mais en exprimant le voeu qu'il fût veillé à leur rigoureuse application. || Ils ont examiné aussi quelques points spéciaux concernant (a) le concubinat forcé, (b) la prostitution des jeunes femmes. || Ils ont signalé aussi qu'autour des concubines se trouvent fréquemment plusieurs jeunes filles, en qualité de servantes, lesquelles vivent ainsi à l'école de la débauche, ajoutant même que les femmes et les soldats noirs prostituaient ces enfants dans un esprit de lucre. || Il serait préférable, a dit Mr. Grenfell, que ces enfants fussent dirigés sur les Missions. Il est probable que la Commission consignera ces faits dans le Mémoire qu'elle se propose d'adresser quelque jour au Gouvernement Central. Mais ces messieurs ne prendront aucune décision, m'a-t-il paru, avant l'arrivée de Mgr. van Ronslé, le Président de la Commission. || Au cours de leur visite, MM. Grenfell, et Sims ont rendu hommage aux efforts sincères et sérieux de l'État en vue de la moralisation des indigènes et ont reconnu que partout où était établi l'administration régulière, les abus disparaissaient. || A peine ai-je besoin de dire que j'ai donné toutes les assurances à ces messieurs que les abus qu'ils avaient bien voulu me signaler disparaîtraient bientôt si réellement ils existent. || J'ai ajouté que je me renseignerais personnellement à ce sujet et que je ferais, le cas échéant, rapport au Gouvernement Local. Le Président du Tribunal d'Appel, Fuchs.

« PrejšnjaNaprej »