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et quelques a priori dogmatiques qui se manifestent surtout dans les paragraphes où, en conclusion à chaque article de son inventaire des religions et de leur apport humain, l'auteur étudie les éléments de force et les éléments de faiblesse que décède chaque système religieux. Dans son ensemble, ce petit vade mecum, dépit de ses simplifications à outrance, de ses raccourcis un peu bien arbitraires, de son ton de palmarès des religions, est fort original et peut rendre d'incontestables services aux étudiants.

P. A.

en

CHRONIQUE

au

Jubilé Alfred Loisy et Congrès d'Histoire du Christianisme. Nous tenons à informer sans retard nos lecteurs d'une manifestation à laquelle s'attache le plus haut intérêt dans l'ordre de la science et de la pensée contemporaines. Notre Revue la salue de tous ses vœux. Un groupe d'amis et de disciples a décidé, en l'honneur des soixante-dix ans de M. Alfred Loisy et de sa quarante-cinquième année de labeur scientifique et d'enseignement, qu'un « jubilé Alfred Loisy, sous forme de congrès d'histoire du christianisme, aurait lieu à Paris, au Collège de France, du 19 22 avril 1927 (semaine de Pâques). Un comité s'est formé, à leur appel, et des savants éminents de France et de l'étranger ont tenu, en acceptant aussitôt d'en faire partie, à témoigner de toute la valeur que prend à leurs yeux cet hommage au maître de l'exégèse contemporaine. Ce premier groupe comprend MM. Benj. W. Bacon, G. A. van den Bergh van Eysinga, Ernesto Buonaiuti, Maurice Croiset. Fr. Cumont, Eng. de Fave, Sir J. G. Frazer, Ch. Guignebert, A. Von Harnack, L. P. Jacks, R. Kreglinger, Raff. Pettazzoni. Salomon Reinach, N. Soederblom. Le secrétaire du Comité d'organisation est M. P. L. Couchoud.

Des thèmes généraux sont dès à présent proposés aux travaux de ce congrès par les organisateurs: I. Le point de départ du christianisme. L'évolution du christianisme au cours des premiers siècles. II. La chrétienté du moyen âge. Le pouvoir politique de la papauté. Formation et décadence de la scolastique. III. La réforme protestante. La réaction catholique. L'origine des Etats modernes et la séparation des Eglises et des Etats.

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Pour prendre part à celle fête jubilaire et à ce congrès, on devra adresser son adhésion à Me M. Brunot, secrétaire-trésorière du congrès, 41, rue Gay-Lussac, Paris Ve (compte postal: Paris, no 522-74). La participation aux frais du congrès est fixée à 20 francs.

Publications récentes.

C'est pour nos études un réconfort et un exemple que le renouveau de l'Année sociologique dont une nouvelle série s'est ouverte voici quelques mois. Le premier fascicule du tome I (1923-1924) (Paris, Alcan, 1925, 192 p. in-8°) renferme deux mémoires originaux; les fasc. suivants conformément au plan des Années d'avantguerre, comprendront de nombreuses analyses d'ouvrages de sociologie générale, religieuse, juridique, morale, criminelle, économique, de morphologie sociale, de linguistique, d'esthétique, de technologie.

Les deux mémoires sont l'œuvre de notre collaborateur M. Marcel Mauss, cheville ouvrière, animateur de cette Année qui montre qu'en dépit des deuils les plus cruels à la science et à l'amitié, le groupe de l'école sociologique se maintient cohérent et actif, se recomplète, s'enrichit d'énergies et de tempéraments jeunes et divers. Aux maîtres disparus, et en premier à la grande mémoire d'Emile Durkheim, Marcel Mauss a consacré un bel et émouvant hommage liminaire; il passe en revue aussi les disciples excellents, qui déjà avaient pour la plupart fait œuvre de maîtrise, comme notre cher et toujours regretté Robert Hertz et termine sur des paroles de foi dans une science, dans une œuvre que l'épreuve de la guerre n'a certes pas éteinte : << Notre groupe ressemble à ces petits bois de la région dévastée où, pendant quelques années, quelques vieux arbres, criblés d'éclats, tentent encore de reverdir. Mais si seulement le taillis peut pousser à leur ombre, le bois se reconstitue ». Qui songe à douter des réserves de vitalité d'une école qui a donné à la science française nous le disons en toute objectivité quelques-unes de ses impulsions les plus originales et les plus vigou

reuses?

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M. Mauss publie, dans ce même fascicule, un très important mémoire intitulé Essai sur le don, forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques (pp. 30-186). Ce travail fait partie de la série de recherches qu'a instituées depuis longtemps M. Mauss sur les formes archaïques du contrat. Son enquête sur les principes de l'échange les poursuit jusqu'en leurs conséquences dans des types juridiques que l'on tient à tort pour créés par les sociétés modernes : Une partie considérable de notre morale et de notre vie ellemême stationne toujours dans cette même atmosphère du don, de l'obligation et de la liberté mêlés. » (p. 160).

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Notre collaborateur M. Richard Kreglinger vient de donner (Bruxelles, M. Lamertin, et Paris, E. Nourry), une nouvelle édition de son excellent ouvrage sur la Religion d'Israël paru en 1922 à Bruxelles (il forme le tome III de ses Etudes sur l'origine et le développement de la vie religieuse) et qui est actuellement épuisé. Cette deuxième

édition est revue et augmentée revue et mise au point dans sa précieuse bibliographie, augmentée de nombreuses notes et additions. de texte et notamment d'un chapitre sur les espérances messianiques d'Israël (pp. 331-359) où est très complètement et très clairement exposée l'évolution qui va d'Amos à l'Apocalypse de Baruch. L'excellent instrument de travail et la très sûre synthèse que nous fournit M. Kreglinger s'en trouvent ainsi améliorés encore. Signalons outre des modifications assez sensibles dans l'exposé des faits et l'enchaînement des conclusions au cours des divisions 1 et 2 du ch. I, IIe partie: L'unification politique et religieuse, p. 176 et suiv.

en

La Vereinigung für Schriften über jüdische Religion de Berlin vient de donner (C. A. Schwetschke et fils, Berlin, 1926, un vol. in-8° de 105 p.) un abrégé du grand ouvrage publié par un groupe de rabbins et d'hébraïsants allemands sous la direction du Dr. Simon Bernfeld: Die Lehren des Judentums nach den Quellen. Ce résumé, concis et clair, reproduit naturellement les divisions de l'ouvrage lui-même: I. Les fondements de l'ethnique juive (par MM. Baeck, Elbogen, Loewenthal, Bernfeld et Hochfeld); II. Les devoirs moraux de l'individu (par MM. Baeck, Bernfeld, Elbogen, Holzman, Hochfeld, Loewenthal); III. Les devoirs moraux de la communauté (par MM. Baeck, Bernfeld, Samuel, Holzman, Lowenthal; IV. La doctrine sur Dieu (par MM. Baeck, Wiener, Holzman, Elbogen, Loewenthal, Bernfeld). Il va sans dire que toute préoccupation apologétique n'est pas absente de ce manuel; mais elle ne déforme pas les faits ni ne sollicite les textes, et cet exposé loyal peut être utilisé, ne fût-ce qu'à titre documentaire sur des positions religieuses résolument actuelles.

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M. Guillaume Desouches

ou son éditeur a bien voulu nous adresser Le Spectre, synthèse sociale de l'Univers, œuvre que M. Henri de Noussanne qui la préfaça, dit contenir « une méthode inédite d'instruction universelle ». Ce n'est pas, nous semble-t-il, manquer d'égard à l'énorme labeur et à l'érudition avérée de M. Desouches que de dire franchement qu'ils n'ont pas ou fort peu de points de contact avec les disciplines auxquelles se consacre notre Revue. Tout au plus M. Desouches est-il amené, dans son quatrième traité (Theodicée) à passer en revue quelques phénomènes religieux pris dans différents peuples et temps, et à conclure un peu hâtivement qu'il n'existe qu'un culte le culte de la Puissance (laquelle puissance réside dans l'« unité évolutionniste ») et qu'une religion : la religion de l'humaine nature (t. IV. p. 501) ce qui nous

»

paraît expliquer trop ou trop peu.

- En tête du très remarquable Bulletin d'Histoire des Religions qu'il a donné dans les Recherches de science religieuse en décembre 1925, M. Pinard de la Boullaye analyse et commente un ouvrage de M. J. Wach, privat-docent à l'Université de Leipzig: Religionswissenschaft ;-Prolegomena zu ihrer wissenschafts-theoretischen Grundlegung (Leipzig, Hinrichs, 1924, gr. in-8). Dans les cinq chapitres de son livre, M. Wach montre comment la Science des religions s'est peu à peu émancipée de tutelles gênantes et illégitimes, il précise son objet, il explique sa division en deux disciplines subalternes et discute diverses questions de méthode. Dans un appendice, il s'applique à réagir contre l'importance excessive donnée aux études psychologiques et cherche à établir que les responsables de cet excès sont le subjectivisme et l'individualisme favorisés par la Réforme. M. Pinard soumet à une critique pénétrante la plupart des idées énoncées par M. W. dans un livre où les thèses originales paraissent être nombreuses, et notamment l'« anatomie >> qu'applique l'auteur à la complexe discipline qu'est la Religionswissenschaft: il la subdivise en Religionsgeschichte et en systematische Religionswissenschaft. La première de ces disciplines s'applique à « découvrir la marche suivie (das Werden) par des religions particulières et à comprendre leur évolution comme le développement du principe qu'elles portent en elles » tandis que la systematische Religionswissenschaft « étudie les formations similaires et les processus typiques » pour découvrir des principes d'explication empirique. Cette science se subdiviserait elle-même en systématique matérielle, visant l'explication de cas particuliers ou d'un ensemble de cas semblables, et en systématique formelle. Nous ne pouvons ici examiner avec l'étendue qu'elle mériterait la discussion serrée et fort judicieuse à laquelle M. P. de la Boullaye soumet ces divisions et subdivisions quelque peu arbitraires. Il leur préfère l'une ou l'autre des deux nomenclatures déjà en usage: hiérographie, hiérologie, hiérosophie histoire des religions, science des religions, philo

sophie de la religion.

sans dire

Le Journal de psychologie normale et pathologique a publié un numéro (15 janvier-15 mars 1926) d'un intérêt exceptionnel, puisqu'il renferme une sorte de compendium des découvertes de la psychologie moderne dans le domaine esthétique. Il va que l'évolution historique de chacun des arts à sa place dans cette magistrale revue de faits et d'idées, et c'est ainsi que notre collaborateur M. Ad. Lods a été invité à traiter des idées des anciens Israélites sur la musique. Il l'a fait avec la compétence parfaite et la clarté qui lui sont habituelles. Chez les Israélites comme chez les non-civilisés le chant et le jeu des instruments produisaient une exaltation pouvant aller jusqu'au délire extatiqué. Des nombreux tex

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