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religion grecque une sympathie qui sera facilement partagée. On peut juger l'auteur injuste pour les savants de la seconde moitié du XIXe siècle, dont il dénonce de façon bien trop générale « l'absence totale de compréhension pour les problèmes religieux» (p. 103). Mais on souscrira à ce qui nous est prescrit, sur une méthode « interne >> disons intuitive, pour l'étude des cultes helléniques. Là comme dans les arts, d'ailleurs, on renonce de plus en plus volontiers à voir les effets d'une sérénité partout immuable. P. 1-31, le caractère « musical >> part de la musique, du goût de la musique dans la religion grecque, nous est ingénieusement montré. La critique présentée, p. 19, n. 1, de l'interprétation de l'enseignegnement des mystères, telle qu'elle a été donnée par les savants que M. M. n'aime pas, est-elle équitable? << Aberration »>, nous dit-on. Mais n'était-il pas sage de se borner à noter que nous ne connaissons rien de précis? Et que sait-on encore? L'invocation prêtée à Eschyle, dans une parodie aristophanesque, a beau nous être vantée: elle n'éclaire guère la question. P. 24, il est curieux de voir caractériser Héraclite comme « hiérophante », et, il est vrai, « hiérophante hautain », quand on sait qu'il abandonna de plein gré ses droits religieux de Codride, et surtout, quand on voit, dans les fragments conservés de l'Éphésien, selon quel mépris il traitait, autant que les mages, les prêtres de Bacchos, associés à ceux de Démèter dans sa ville, avec leurs orgies (mystères), dont il dénonce sans aménité la démence (G. Müllach, F. phil. gr., I, p. 326, no 81). — P. 28, le reproche de « demi-barbarie » adressé à Aristote, à cause de sa naissance à Stagire (N.-E. de la Chalcidique !) et de son opposition à la théorie platonicienne des idées, ne peut relever que... de la polémique. On ne choisit pas sa patrie. Démocrite, par exemple, n'était-il pas né à Abdère, et ainsi jusqu'en Thrace? P. 32-96, sur l'aspect héroïque de la religion grecque, c'est-à-dire plutôt sur la sympathie qu'eurent les Grecs pour leurs grands héros et pour la qualité « héroïque » de la vie idéale, nous rencontrons au passage maintes idées fines et suggestives. P. 49, je n'aime guère la traduction, bien plate, des vers 176-183 de l'Agememnon d'Eschyle. P. 58-59, pour l'interprétation du fronton Est d'Olympie (la course de Pélops), l'idée, très juste, de M. M. s'accorde avec le placement maintenant proposé par Winter (Bonner Jahrb., 130, 1925, p. 309310 Pélops à droite, du côté du seul char équipé, et du côté aussi

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- P. 71, je

où Zeus penchait la tête pour signifier la victoire). doute que le Palais des Atrides paraisse « le principal personnage de l'Agamemnon ». Ne serait-ce pas plutôt le Génie de la Race, révélé à la fin? Le troisième essai, beaucoup moins général, est consacré au Socrate platonicien (dont il ne faudrait pas oublier qu'il ressemble surtout beaucoup ...à Platon!). M. M. pense qu'il y avait en Socrate quelque chose d'un instructeur religieux et d'un prophète (encore un prophète! M. Zielinski appelle aussi prophètes les grands sculpteurs du ve et du ive siècle). On tend à nous montrer, à bon droit, le caractère mystique de Socrate, en d'excellentes analyses, par le Gorgias, le Banquet, le Phédon. Je note ce qui est dit du sens profond de la dispute entre Socrate et Calliclès, dans le Gorgias conflit politique, social et religieux, dont l'exacte compréhension dispenserait d'illusions encore trop répandues sur le caractère, notamment, de la politique des Athéniens. Celle-ci fut routinière, en général, et souvent aussi violente, injuste. La mise à mort de Socrate en dénonce symboliquement la cruauté. Mais ce procès individuel, correct selon la loi, n'a rien eu de comparable, on l'a dit justement, à une Saint-Barthélémy, par exemple. Il faut d'ailleurs avouer que la dialectique de Socrate, née de l'enseignement des sophistes qu'il combattit, était fort hautaine; son ironie tout juste bonne pour l'élite, et nullement charitable. Dans le Procès, qu'au surplus nous connaissons assez mal, pas par d'authentiques pièces d'archives, mais par des « Apologies (1), Socrate semble avoir mécontenté ses juges à plaisir. En son temps comme toujours, il y a eu quelque risque à irriter le peuple, dans une démocratie, et à trop marquer aux politiciens le mépris qu'on leur doit. — P. 144, certaines paroles d'Apollodore sur Socrate sont comparées avec un passage de l'Évangile de Jean; p. 155, autre comparaison avec les Écritures. M. M. nous convie ainsi sans doute à rapprocher Socrate et Jésus, ce à quoi il ne faudrait pas se prêter sans contrôle ; j'indique ci-dessus l'absence de charité dans l'enseignement du maître athénien; la doctrine socratique, de libre examen, excellente pour lui-même et les hautes âmes, celles qui sont capables de distinguer le juste et l'injuste, avait des périls que la comédie a relevés; les disci

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(1) Cf. P. K. Bizoukidis, Le procès de Socrate, 3o édit., Athènes-Berlin, 1924.

ples favoris et illustres de Socrate ont-ils tous bien servi la vertu et le droit ? P. 162-163, M. M. croit pouvoir fonder sa théorie de « Socrate initié » sur Phédon, 69 D.; mais la citation faite me paraît attester qu'au contraire, le philosophe n'acceptait que l'initiation philosophique; il méprisait celle d'Eleusis comme formaliste et trop accessible, insuffisante en qualité morale; même avertissement (p. 84), dans le manque de curiosité de Socrate devant les lapol λóyo: (éleusiniens, orphiques ?) qu'Euthyphron aurait voulu lui révéler.

On loue M. M. de son intelligence pénétrante du passé, de sa piété pour la pensée religieuse d'un petit peuple admirable. Mais, préoccupé de réagir contre la théorie, d'ailleurs de plus en plus abandonnée, de l'« immoralité foncière» de la religion grecque, il aurait peut-être à se garder lui-même, de temps en temps, de ne voir partout que musique, héroïsme, et supériorité d'âme. La mesure d'un exact humanisme exige qu'on veuille étudier, sans les déifier, les grands hommes d'autrefois, qui peuvent avoir été grands tout en restant très humains (1).

Ch. PICARD.

HUBERT GRIMME.

Die Lösung des Sinaischriftproblems. Die altthamudische Schrift. Mit einem Anhang: Thamudische Parallelen zu den altsinaitischen Inschriften. Mit 14 Abbildungen. Münster i. W. 1926. Preis: 3 Mark.

Les lecteurs de cette Revue se souviennent, sans doute, encore du bruit qui a été fait, il y a quelque temps, à propos d'un livre

(1) Correction typographique insuffisante, avec des fautes qu'on regrette. (Tethys, p. 11, Érechteus, p. 65, etc.), et une curieuse absence de virgules, là où elles seraient nécessaires. Le style a quelques taches; p. ex. : p. 54: « la négligenee du côté psychologique... a conduit » ; p. 96: « une activité quelconque perdure pour l'éternité ». Trop de citations littéraires peutêtre, prises dans la production la plus récente, et trop d'allusions, non indispensables, à la vie actuelle, par ex, aux séances de l'« Armée du Salut » (p. 142)! Le fronton d'Érétrie, p. 4, doit représenter plutôt l'enlèvement de Thétis par Pélée; la déesse assise (archaïque) de Berlin (est-ce même une statue de culte?) n'est pas, à beaucoup près, en tous cas, « la seule statue conservée qui ait été l'objet d'un culte ».

publié par M. Grimme. Cet auteur ne prétendit alors rien moins que d'avoir trouvé, dans les fameuses inscriptions sinaïtiques, les noms de Moïse, d'Hjatschepsut et de Thutmosis et même une pierre, sur laquelle Moïse exprimait ses remerciements à la princesse égyptienne pour l'avoir tiré des eaux du Nil!

Il va sans dire que ces hypothèses hardies ont été accueillies avec beaucoup de scepticisme. Ce sont surtout les égyptologues Erman, Sethe et Grapow qui ont pris position contre les théories de Grimme et les ont traitées de « fantastique et dénuées de tout fondement. » Or, Grimme vient de répliquer à ses adversaires dans une plaquette de 68 pages, où il essaie de justifier son point de vue, en introduisant, dans la discussion, un fait absolument nouveau. C'est que Grimme prétend que l'écriture sinaïtique n'est autre chose que le modèle de l'ancienne écriture thamudéenne, que nous connaissons par un grand nombre d'inscriptions publiées par Ch. Huber, J. Euting, Jaussen-Savignac, Ch. Doughty et expliquées, en partie, par Littmann (1904), Lidzbarski (1905) et J. J. Hess (1911).

A l'encontre de ses prédécesseurs, l'auteur croit pouvoir distinguer, parmi ces inscriptions, deux catégories, une plus ancienne et une autre plus récente, sans pourtant être à même d'indiquer une époque, même approximative, à laquelle il faudrait placer ces graffitti. Une comparaison entre les caractères sinaïtiques et thamudéens anciens montre clairement la dépendance et la parenté de ces deux sortes d'écriture et, en même temps, leur différence du type phénicien.

Quant à l'origine de l'alphabet sinaïtique, G. est d'avis qu'il s'agit d'une écriture secrète ou privée, inventée par les Israélites à l'époque, où ils se trouvaient sous la domination des Egyptiens, et le motif, invoqué à l'appui de cette opinion, est que les scribes du Sinai ne se contentent pas d'utiliser les 24 caractères égyptiens, mais qu'ils en ont créé d'autres encore. On avouera facilement que ce motif n'est guère plausible, surtout comme le contenu des inscriptions ne justifie, eu aucune manière, l'admission d'une écriture secrète ou privée. Il s'agit tout simplement d'une écriture primitive de gens qui connaissaient, sans doute, l'écriture égyptienne, mais qui, par suite de leur culture primitive, n'étaient pas à même de se servir d'un système aussi compliqué que celui des hiéroglyphes.

Une autre hypothèse émise par G. et qui concerne l'ordre et les noms des lettres sémitiques me paraît également bien fragile. Ainsi

le Jod doit désigner la Basse-Egypte, le Kaph la Haute-Egypte, le Lamed l'horizon, etc., parce que, toujours d'après G., les inventeurs de ces lettres doivent avoir vécu autour du temple de la déesse Hathor dans la péninsule du Sinaï. On conviendra que, pour établir une théorie de ce genre, il faudrait donner des preuves plus solides. Et si, enfin, nous passons à l'interprétation des textes proposés par G., nous aurons à faire encore pas mal de réserves. La ligne 5 du No 349 est transcriten et traduite: « Tu as été miséricordieux, tu m'as tiré du Nil.» Mais p ne peut pas être la 20 personne et le 1 de ne s'explique pas, en admettant une

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נעמ

,353 Ne) זה חק מנמה זמונה למכס La traduction de .משה pacine

1) par « Celui-ci est (ou fut) le sculpteur de Menaššeh et le compteur des impôts du temple » n'est, sans doute, pas exacte, puisque rien n'indique qu'il y avit des tombes à l'endroit, où se trouvent les inscriptions sinaïques. Ne vaudrait-il pas mieux de traduire Ceci a gravé Menaššeh et il est préposé à l'impôt ? La racine (No 353, ligne droite) n'a jamais le sens de « mourir >>

Seuil du parvis de Mana Ba'alat » בעלת מסך מאנה ספת et

»

est une construction impossible; il faut, sans doute, prendre comme verbe synonyme de faire une libation, puisque le ne signifie pas parvis, mais voile ou rideau. Un nom HOW TO «buisson est son nom » n'a probablement jamais existé, faut-il peut-être penser aux deux divinités Sin et Schumu?

קסד substantif

Toutes ces observations prouvent, avec évidence, combien il reste encore à faire en vue de parvenir à une compréhension exacte des inscriptions du Sinaï. Avant tout, il serait nécessaire d'avoir des copies aussi fidèles que possible non seulement des textes sinaïtiques, mais aussi de ceux du type thamudéen, car il parait indubitable, et ceci est précisément le mérite de G. de l'avoir prouvé, que l'écriture thamudéenne est, en effet, un dérivé de l'écriture sinaïtique. M. GINSBURGER.

Fr. WUTZ. Die Transkriptionen von der Septuaginta bis zu Hieronymus.

(Beiträge zur Wissenschaft vom Alten Testament. Herausgegeben von Rudolf Kittel. Neue Folge, Heft 9. Texte und Untersuchungen

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