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Moyen Age pendant la première période du Concile de Trente; la seconde est intitulée : Ecriture et Tradition, contribution à l'histoire de la théologie catholique et du Concile de Trente. En fait il s'agit dans les deux cas d'étudier dans quelle mesure les idées « conciliaidont l'auteur en son Introduction rappelle l'histoire jusqu'au début du xvIe siècle ont influencé les délibérations et les décisions du concile de 1545 à 1547.

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et le secrétaire

Le pape Paul III désirait sincèrement réunir un concile et réformer l'Eglise; mais, dès le début, on le voit toujours hanté par les souvenirs de Constance et de Bâle. La correspondance échangée entre les légats del Monte, Cervini et Poole cardinal Alexandre Farnèse, neveu du pape et son d'Etat, montre l'anxiété où était la curie à la pensée de se heurter à une violente opposition conciliaire. Aussi le pape accorda-t-il aux légats des pouvoirs très considérables (il leur réserva le droit d'initiative), avec la recommandation expresse d'éviter toute discussion touchant de près ou de loin à la question des droits respectifs du pape et du concile. En fait le concile se montra, de façon générale, très docile. On ne peut guère citer que deux prélats, Martelli et Nacchiante de Chioggia qui eussent un peu conservé l'esprit de Bâle et de Constance. M. S. énumère consciencieusement les divers épisodes où l'on put voir se heurter les prétentions du concile à affirmer ses droits et les prétentions des légats toujours jaloux d'affirmer ceux du pape. Et il est très caractéristique que ce soit dans des épisodes que s'attarde et se perde cette opposition conciliaire si puissante au xve siècle. Même sur les questions qui leur tenaient à cœur (prendre le titre de représentants de l'Eglise universelle », se réserver certains droits de juridiction, commencer les travaux par la question de la Réforme de l'Eglise) les Pères ont fini par céder; et quand il s'est agi de transporter le concile de Trente à Bologne, l'opposition n'a eu d'autre résultat que de donner aux légats l'occasion de remporter une complète victoire.

Il est vrai que, dans la question de la réforme de l'Eglise l'épiscopalisme a compté quelques succès; mais on a insisté sur les devoirs des évêques plutôt que sur leurs droits et l'on a limité leur action par la formule « salva in omnibus apostolicae sedis auctoritate ›. Au fond le plus grand résultat des idées « conciliaires » a été négatif on ne trouve pas parmi les décrets du Concile de Trente de

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schéma sur l'Eglise c'est qu'il aurait fallu prendre parti sur la question des droits relatifs du concile et du pape; et la curie, nous l'avons vu, redoutait un pareil débat. Il n'en reste pas moins qu'en fait, et grâce à l'habileté des légats, la question des rapports du pape et du concile a été résolue, à Trente, en faveur de la papauté. M. S. dans sa conclusion, rappelant le fameux débat sur la liberté des Pères auquel sont attachés les noms de Sarpi et de Pallavicini, prend parti pour Sarpi, et reproche à Pastor, de n'avoir pas assez montré que « le concile ne fut pas libre ».

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Cette importance du rôle des légats, nous la retrouvons dans la seconde étude que nous présente M. S. L'auteur a voulu nous faire comprendre la génèse et les caractères des deux décrets de la quatrième session du concile, relatifs l'un à l'Ecriture et la tradition apostolique, l'autre à l'édition et à l'usage des Livres Saints. On a souvent fait remarquer l'ordre logique avec lequel les Pères ont fixé d'abord les sources de la doctrine ecclésiastique, puis chaque doctrine séparément. En fait, c'est pur hasard si la première question a été posée au concile. Elle ne le fut que parce que les légats n'avaient pas encore reçu de Rome une réponse qu'ils attendaient avec impatience. Pour tenir les Pères en haleine et se donner du temps ils leur proposèrent cette question à discuter. D'ailleurs ils dirigèrent le débat avec beaucoup d'habileté : le texte définitif du décret sur l'Ecriture reproduit presque textuellement le projet de Cervini. Mais surtout le décret ne parle que de l'Ecriture et de la Tradition apostolique ; il ne mentionne pas la Tradition ecclésiastique, celle qui se retrouve aux écrits des Pères, aux décisions des conciles et aux décrétales des papes. Non pas que les légats rejetâssent cette tradition, mais ils ne pouvaient la mettre à l'ordre du jour sans soulever la question des rapports des papes et des conciles. Prudemment ils l'ont laissé tomber. Ainsi s'explique cette lacune si curieuse. Et il y en a une autre qui s'explique également par la peur des idées conciliaires : le décret ne dit pas qui, en cas de conflit, jugera du sens de l'Ecriture et de la Tradition apostolique le pape ou le concile. Ces résultats très importants ne constituent pas la seule nouveauté de l'étude de M. S. II y a une foule de détails intéressants dans le récit des séances où s'élaborèrent, du début de février au début d'avril 1546, les textes des deux décrets. Nous y voyons combien les avis furent

partagés. Dans les discussions sur l'autorité de l'Ecriture les uns ne voulaient pas qu'on se contentât d'énumérer les Livres Saints mais demandaient qu'on expliquât pourquoi on les regardait comme inspirés; un évêque affirma qu'il croyait à l'Evangile de St-Jean non pas parce que cet évangile était reçu dans l'Eglise, mais parce qu'il était l'œuvre de St-Jean: il faisait ainsi dépendre sa canonicité de son origine apostolique; enfin la discussion fuț très vive lorsqu'il s'agit de savoir si l'on mettrait sur le même plan l'Ecriture et la Tradition apostolique, toutes deux devant être acceptées pari pietatis affectu l'évêque Nacchianti de Chioggia s'indigna de cette « impiété » » et les légats pensèrent à remplacer pari par simili (Finalement le mot pari fut accepté.) Bien curieuses aussi sont les divergences au sujet de la Vulgate. Certains voulaient laisser subsister d'autres éditions à côté de celle de St. Jérôme ; quelques uns, sachant cette dernière fautive, voulaient demander au pape de la faire corriger, tandis que d'autres, plus méfiants, préféraient confier cette tâché à une commission nommée par le concile; d'autres enfin craignaient de donner une arme aux hérétiques en avouant les erreurs de St-Jérôme.

En somme deux études fort bien faites, pleines de choses, partout appuyées sur une documentation de première main et écrites avec un haut souci d'impartialité.

A. ALBA.

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Notices Bibliographiques

Bulletin de l'Ecole Française d'Extrême-Orient. Tome XXIV, 1924. Janv.-Juin, Hanoï, 1924 (p. 1-322); Juil.-Décembre (1925) (p. 325 à 685). Tome XXV, 1925. Janv.-Juin (p. 1-287).

L'étude par P. DEMIÉVILLE des Versions chinoises du Milindapanha dépasse par l'ampleur de l'érudition et la puissance du travail fourni, les dimensions normales d'un article de Revue savante, même de ce magnifique Bulletin qui depuis un quart de siècle a tant fait pour la science. Les conclusions qui résultent de la comparaison entre les versions chinoise et pâlie sont les suivantes : 1o le texte primitif comprenait une introduction présentant les lieux et les personnages, et le récit de la controverse; 2o des additions furent insérées dans la seconde partie de la controverse; des avadânas des deux héros, Ménandre et Någasena, se glissèrent dans l'Introduction. D'où deux récensions, la chinoise (Ive siècle), sous deux formes inégalement complètes; et la pàlie, chargée d'interpolations; celle-ci, qui existait dès le ve siècle, s'accrut à Ceylan de quatre livres supplémentaires.

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La traduction du texte chinois est extrêmement précieuse; elle apporte aux analystes de la pensée indienne, pour éclairer un document capital, maintes lumières. Malheureusement la critique des opinions religieuses et philosophiques n'est pas, chez Demiéville, leurs plus sinologue qu'indianiste égale à la science bibliographique, bien qu'il se fonde sur des motifs « d'ordre doctrinal »> (74) pour risquer une interprétation générale de l'ouvrage. Cette interprétation tient en quelques mots : le contenu du Milindapañha paraît tout proche de celui des Nikâyas, et par conséquent peut fort bien remonter à la fin du нe ou au cours du 1er siècle avant J.-C.. Quoi qu'en aient dit les Japonais, l'ouvrage n'est point mahâyâniste; en particulier Nagasena ne saurait être le personnage de ce nom, qui passe pour avoir composé le Trikyaçâstra. Nous nous reprocherions de ne pas signaler que l'érudition de P. Demiéville renouvelle, à l'occasion, plus t'un sujet accessoire: telle son interprétation du dharmakaya, qui touche au fond de la mentalité indienne, pour laquelle l'être ne se conçoit qu'à travers le verbe de l'enseignement; tel l'appendice sur

la pensée unique

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(qu'on aurait trouvée aussi dans la Bhagavad Gita) et les doctrines de salut par la grâce.

L'archéologie indo-chinoise domine dans la seconde partie du Bulletin de 1924 et dans la première de celui de 1925. En ce domaine règne la maîtrise de G. Coedès, qui poursuit ses « Etudes Cambodgiennes » (époque du temple de Phimai, nouvelles inscriptions de Chantaboun) [1924, 345] et ouvre une vaste enquête sur l'histoire politique et religieuse du Laos occidental [1925, 1202]. L'histoire commence sur le haut Me Phing par l'installation des Mons indianisés et bouddhistes de Lavô, parmi leurs cousins encore sauvages, les Lavas (VIIIe siècle). D'où la création des villes de Lamphun et de Lampang, puis de longues guerres avec les Khmers. A la fin du XIIIe siècle débute la période thaie, qui s'étend jusqu'au commencement du xvie siècle; des relations s'établissent avec Ceylan, en particulier par l'intermédiaire du Pégou. Le Bouddhisme singhalais s'installe dans le pays (Ire moitié du xve siècle); et sous son influence directe se rédige une littérature pâlie Laotienne, dont Coedès édite et traduit deux documents concernant l'histoire religieuse de la région jusqu'au début du xvIe siècle : le Câmadevivamsa de Bodhiramsi et la Jinakâlamálinî de Ratanaрañña.

A propos des légendes de la Någi et de l'Apsaras, M. Goloubew examine un thème de folklore comparé : celui des familles régnantes nées de serpents. L'aire géographique de cette légende s'étend de la France au Cambodge; que les Pallavas soient ou non d'origine parthe, toujours est-il qu'à cet égard leur tradition rappelle étrangement l'origine des Scythes, issus selon Hérodote de l'union d'Héraclès avec Echidna.

P. MASSON-OURSEL.

Louis ROUGIER. -Celse ou le conflit de la civilisation antique et du christianisme primitif. T. I. de la collection Les maîtres de la pensée antichrétienne. Paris. Editions du Siècle, 1926. Un vol. in-8° carré de xxxIII-442 pages.

Ce nouvel ouvrage de l'auteur de la retentissante Scolastique est le frontispice d'une collection où, sous la direction de M. Rougier, seront étudiés les penseurs qui, de l'antiquité à nos jours, de Celse à Nietzsche et Rémy de Gourmont, ont médité et écrit en dehors du courant idéologique issu du fonds judéochrétien. Quelques-uns de ces penseurs ont délibérément dressé leurs positions en travers de ce courant: Celse partageait par avance l'idée de M. Rougier qu'« il n'est pas possible de concevoir deux sensibilités, deux optiques du monde et de la vie, deux hiérarchies de valeurs plus antithétiques que celles de l'hellénisme et du christianisme ». Il eut dit probablement aussi que ce problème, cette antithèse < nous invitait à un péremptoire examen de conscience ». Il nous en a donné

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