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La troisième édition connue sous le nom de Regia est de format in-folio. Elle aussi a été composée avec des caractères appartenant à François Ier. C'est la première édition du Nouveau Testament grec dans laquelle le texte soit accompagné de variantes. Elles sont disposées dans les marges intérieures, les marges extérieures, étant réservées à l'indication des parallèles.

La dernière édition de Robert Estienne a été publiée à Genève en 1551. Elle contient, à côté du texte grec, la Vulgate et la version d'Érasme'. C'est la première édition dans laquelle le texte soit divisé en versets. Dans la Regia les diverses parties de chaque chapitre n'étaient encore désignées que par des lettres en marge.

Les quatre éditions de Robert Estienne ne présentent entre elles, au point de vue du texte, que des variations peu importantes. Elles reposent sur la Complutensis et les éditions d'Érasme d'une part, et, d'autre part, sur la collation faite par Henri Estienne, le jeune fils de Robert, de quinze manuscrits, la plupart de la Bibliothèque royale. Estienne ne les désigne pas d'une manière absolument précise. Il a été cependant possible de les identifier avec une probabilité suffisante, à part deux qui n'ont pu être retrouvés. En voici la liste avec les désignations données par l'éditeur.

1) Renouard, p. 75 s.; Hist. Cat., III, p. 587 s. Dans certains exemplaires, la date paraît avoir été imprimée MDXLI et le X gratté après coup.

2) Renouard, p. 78 s.; Hist. Cat., III, p. 588 s.

3) Dans la Préface de l'édition de 1546, Robert Estienne s'exprime ainsi : Siquidem codices nacti aliquot ipsa vetustatis specie pene adorandos, quorum copiam nobis bibliotheca Regia facile suppeditavit, ex iis ita hunc nostrum recensuimus, ut nullam omnino litteram secus esse pateremur quam plures, iique meliores libri, tanquam testes comprobarent. Adjuti praeterea sumus, cum aliis, tum vero Complutensi editione quam ad vetustissimos Bibliothecae Leonis X. Pont. codices excudi jusserat Hispaniarum cardinalis, Franciscus Simenius, quos eum nostris miro consensu saepissime convenire ex ipsa collatione deprehendimus. Dans la préface de l'édition de 1550, il nomme : 1 La Complutensis; 2o Exemplar vetustissimum in Italia ab amicis collatum; 3° 8 manuscrits quae ex Bibliotheca Regia habuimus; 4o ea quae un lique corrogare licuit.

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Les collations d'Henri Estienne n'ont, sans donte, pas été faites avec toute la minutie qui est de règle de nos jours dans cette sorte de travaux. Scrivener a constaté, par exemple, que le Nouveau Testament d'Alcala est cité par Estienne correctement cinq cent cinquante-quatre fois et incorrectement soixante-seize fois. La proportion d'erreurs ne doit pas être moins forte pour les manuscrits.

D'après Mill, l'édition de 1546 se séparait de la Complutensis en cinq cent quatre vingt-un passages. Dans trois cent soixante

1) Nous nous servons des désignations habituelles: e, évangiles; a, actes;

c, catholiques; p, Paul; r. (revelatio), apocalypse.

2) Scrivener, Plain Introd., II. p. 190. Cf. I. p. 124, n. 3.

et un d'entre eux Estienne aurait la meilleure leçon, empruntée quinze fois aux manuscrits, six fois aux troisième et quatrième éditions d'Érasme, à l'édition Aldine et à celle de Simon de Colines, trois cent quarante fois à la cinquième édition d'Erasme. Dans les deux cent vingt autres cas où Estienne se sépare de la Complutensis, il suit vingt-deux fois des manuscrits et cent quatre-vingt-dix-huit fois la cinquième édition d'Érasme1.

Les collations de Reuss mettent en lumière cette relation du texte d'Estienne avec celui des éditeurs antérieurs. Elles établissent six cent cinquante-six accords à la fois avec la Complutensis et la cinquième édition d'Erasme, deux cent trente-trois avec la cinquième édition d'Erasme, quatre-vingt-seize avec la Complutensis seule, six présentent une combinaison d'Erasme et de la Complutensis et neuf sont différentes à la fois d'Érasme et de la Complutensis.

La seconde édition qui est de 1549, ne se sépare de la première, d'après Mill, qu'en soixante-sept passages'. Reuss répartit ainsi les quinze divergences qu'il relève dans la seconde édition par rapport à la première : sept abandons de la Comыlutensis pour Érasme, un abandon d'Érasme pour la Complutensis, trois leçons nouvelles substituées à des leçons d'Érasme, une leçon d'Erasme modifiée, et trois leçons nouvelles.

D'après Mill, le texte de la troisième édition (1550) se sépare de celui des précédentes en deux cent quatre-vingt-quatre passages la dessus, dix viennent de Simon de Colines, trente et un de la Complutensis et quatre-vingt-dix-neuf d'Érasme'.

Dans la troisième édition d'Estienne on discerne comme une sorte de lassitude et de timidité. L'autorité des éditions, c'està-dire de la tradition, l'emporte sur celle des manuscrits, c'està-dire de l'innovation. Au total, Reuss compte quatre cent

1) Mill, § 1177, p. 119.

2) Mill, § 1220, p. 125.

3) Mill, §§ 1228-1229, p. 126-127.

cinquante-neuf accords avec la Complutensis, deux cent soixante-sept avec Érasme, six cent cinquante-deux avec ces deux éditions réunies, vingt-deux leçons nouvelles et il remarque que les divergences d'avec Érasme se rencontrent presque toutes dans les livres historiques mais sont extrêmement rares dans les épîtres et dans l'Apocalypse. Progrediente labore, remarque-t-il, emendandi vel studium, vel audacia editorem defecit1.

La dernière édition (1551) a suivi la première de trop près pour avoir pu donner une récension sensiblement différente du texte. Reuss ne relève que six variantes2.

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Théodore de Bèze (1519-1605) n'a pas publié, à lui seul, moins de dix éditions du Nouveau Testament grec' qui ont été reproduites un très grand nombre de fois et ont servi de base au texte reçu. Dès 1557, Théodore de Bèze avait publié chez Robert II Estienne, à Genève, une nouvelle version latine du Nouveau Testament accompagnée d'Annotationes. Il eut à sa disposition pour l'établissement du texte plus de matériaux qu'aucun de ses devanciers. Henri Estienne lui avait donné les collations qui avaient servi à son père, augmentées de celles de dix manuscrits nouveaux et de la plupart des éditions anté

1) Reuss, Bibl. N. T. G., p. 54. Cf. Samuel Berger, La Bible au XVI° siècle, p. 130. 2) Sur les réimpressions des éditions des Estienne, voir Reuss, Bibl. N. T. G., p. 51; Hist. Cut., III, p. 586 ss.

3) Voici le titre de la première de ces éditions: Iesu Christi D. N. Nouum Testamentum siue Nouum foedus. Cuius Graeco textui respondent interpretationes duae.......... Excudebat llenricus Stephanus, illustris viri Huldreci Fuggeri typographus, [Geneva] 1565, Il y eut en tout quatre éditions in-folio: 1565, 1582, 1588 (ou 9) [il y a des exemplaires de cette édition avec l'une et avec l'autre de ces deux dates], 1598, et six éditions in-8: 1565, 1567, 1580, 1590, 1604, 1611. Sur ces diverses éditions, voir Reuss, Bibl. N. T. G., p. 84 ss.; Hist. Cat., III, p. 591 ss.

4) Voir Reuss, Bibl N. T. G., p. 84 ss.

rieures'; il a eu entre les mains d'autres manuscrits, notamment les deux qui sont désignés par la lettre D ei dont l'un, le célèbre codex D des évangiles, a été donné par lui à l'université de Cambridge. Il a pu utiliser certaines versions orientales, comme la Peschitto qui avait été. publiée en 1569 par Tremellius et, pour certains livres au moins, la version arabe traduite en latin par Franz Junius'. Cependant de ces riches matériaux, Théodore de Bèze n'a tiré qu'un profit fort médiocre, soit qu'il n'ait pas osé corriger trop profondément le texte de ses prédécesseurs, soit qu'il n'ait pas véritablement saisi l'intérêt que présentait l'établissement d'un texte correct'.

Le texte de Théodore de Bèze diffère assez peu de celui de Robert Estienne 1551. Wettstein estimait les leçons nouvelles à cinquante et pensait qu'il faudrait tripler ce nombre si on voulait tenir compte des leçons supposées par Théodore de Bèze, soit dans les Annotationes, soit dans sa version latine*.

Sur ses mille passages, Reuss n'en relève que vingt-cinq pour lesquels la première édition de Théodore de Bèze se sépare de la quatrième de Robert Estienne. Dans neuf seulement de ces vingt-cinq passages, de Bèze adopte une leçon nouvelle. La comparaison du texte de Théodore de Bèze avec ceux des éditions antérieures donne les résultats suivants: il suit Érasme dans deux cent cinquante-six passages, la Complutensis dans soixante et un, ces deux éditions réunies dans six cent quarante-neuf, Estienne dans vingt-cinq et a neuf leçons particulières. Dans ses éditions ultérieures Théodore de Bèze n'a que très peu modifié son texte. Reuss ne relève qu'une leçon nouvelle dans la seconde, deux de plus dans la troisième,

1) Mill, § 1258, p. 131.

2) Gregory, Textkritik, p. 935.

3) Ainsi qu'on peut le conjecturer, puisqu'il admet dans les Annotationes el suppose dans la version latine des corrections qu'il n'a pas faites, ou n'a pas ose faire dans le texte grec. Cf. Reuss, Bibl. N. T. G., p. 84. 4) Mill, § 1258, p. 131; Reuss, Bibl. N. T. G., p. 84. 5) D'après Scrivener, Plain introduction, Il, p. 193.

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