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It reste encore à acquitter des dépenfes des années 5, 6 et 7; i en restera encore de l'an 8: l'état en fera configné par aperçu dans les rapports des différens miniftres. Le rapport du miniftre des finances offrira toutes les reffources qui restent à la république pour les acquitter.

L'an 9 marche avec fes propres revenus, fans emprunt fur le paffé, fans anticipation fur l'avenir.

Tout ce qui refte à recouvrer des revenus des années précédentes, eft fidellement réservé à l'acquit de leurs dépenses.

L'aperçu des dépenfes neceffaires de l'an 9, a été calculé avec une févère économie. Les revenus ont été évalués avec tout ce qu'on a pu y mettre de précifion. Ces revenus ne fuffiront pas à la dépense préfumée: le gouvernement propofera an Corps Legillatif ce qu'il croit de meilleur pour combler ce déficit éventuel, et fa fageffe en décidera.

Une caiffe d'amortiffement a été créée; l'adminiftration n'en est déjà plus onéreufe aux finances; elle fournira un jour de grands moyens à la libération progreffive de la dette publique, et un grand inftrument de crédit. En attendant, elle fait avec fuccès la fonction importante de caiffe de garantie pour les obligations des receveurs.

Une banque a été fondée, faible encore, mais dont la faibleffe eft en proportion avec les befoins actuels de la circulation: à la paix, elle prendra tout l'effor qu'exigera notre commerce, agrandi par le retour de nos anciennes relations, et par les fecouffes mêmes de la révolution. Le gouvernement, qui en a favorisé la naiffance de tout fon pouvoir, la protégera toujours de fon influence, et la regardera conftamment comme un dépôt facré qui doit être confervé par la puiffance et la fidélité de la nation.

D'autres améliorations feront offertes dans un rapport du miniftre des finances; d'autres projets d'amélioration font encore fous les yeux et dans la penfée du gouvernement.

Une fois forti du chaos des dilapidations, des abus et des injuftices, chaque jour verra éclore des idées falutaires et de nouveaux moyens de profpérité. Les citoyens honnêtes, ceux qui ont des facultés et une réputation à conferver, prêteront leurs moyens et leur appui à une adminiftration fidelle au plan que la loyauté et l'intérêt public lui ont tracé. Elle n'eft déjà plus affiégée par l'intrigue qui trafique de l'embarras des finances, ni par la cupidité qui vend chèrement, pour des valeurs réelles, mais lointaines, de miférables fecours qui ne foulagent les befoins du moment qu'en ajoutant aux besoins de l'avenir.

Déjà des compagnies folides ont accepté des entreprises importantes à des prix modérés, et n'ont point exigé qu'on leur livrât d'avance, comme on faifait autrefois, des valeurs effectives pour gage d'un fervice qu'elles n'avaient pas encore fait.

Nos

Nos fuccès dans la guerre ont paffé nos efpérances; quatre armées toutes victorieufes fe tiennent par une chaîne non interrompue depuis la ligne formée par la neutralité Pruffienne, juf qu'au centre de l'Italie. Maîtreffes des deux rives du Danube et

du Pô, elles occupent, par leurs détachemens, les bords de l'Adriatique et la Tofcane.

Le génie de la France a fauvé l'armée d'Orient de l'exécution d'une convention qui l'aurait mife dans les fers de l'Angle

terre.

Malte a cédé, mais après deux années de la plus glorieufe réfiftance. Tout ce qui pouvait être tenté pour conferver cette importante pofleflion, le gouvernement l'a tenté, mais toujours

inutilement.

L'organifation de l'armée, la difcipline militaire, la recherche des dilapidations et des abus, le rétablillement de l'ordre et de l'économie dans toutes les parties du fervice, ont été l'objet des travaux et des arrêtés du gouvernement. Un rapport du miniftre de la guerre en préfentera le réfultat. La paix, la paix feule peut donner aux fuccès qu'ils ont obtenus, leur complément et leur folidité.

Il n'a pas été au pouvoir du gouvernement de réparer tout-àcoup les malheurs de notre marine, et de lui rendre fon ancien luftre; mais il en a recueilli les débris, et il en prépare le rétabliffement et la gloire. Des réglemens ont réformé des abus, affuré la régularité du fervice, établi dans les ports unité de pouvoirs et furveillance févère; d'anciennes dilapidations ont été recherchées et atteintes; des contrats onéreux ont été réfiliés, des marchés plus avantageux à la république ont été conclus; enfin, bien des pas ont été faits vers l'ordre et l'économic: mais combien il en refte à faire! combien il faut encore de travaux et detems pour remplir la tâche que le gouvernement s'eft impofée, et que l'intérêt public exige de lui!

Dans l'état où était la marine, il était impoffible d'entretenir régulièrement avec nos colonies, ces relations de correfpondance et de pouvoirs qui appartiennent à la métropole.

Le gouvernement a confervé avec foin des liens qui les attachaient à la France; et il prépare dans le filence, les moyens de les rendre au calme, à la culture et à la profpérité.

Un confeil des prifes, autorifé par une loi rendue dans la dernière feflion, a porté dans cette matière délicate un efprit de juftice et d'impartialité qui a eu déjà une heureufe influence fur nos relations commerciales. Les pavillons neutres fe font remontrés fur les mers et dans nos ports; les puiffances Barbarcfques ont repris leurs anciennes liaifons avec nous. Si le gouvernement eût pu les renouer plutôt, Malte ferait peut-être encore en notre pouvoir; mais du moins elles allureront des fubfiftances à la Ligurie

et à nos départemens méridionaux, et elles ne feront pas inutiles à l'armée d'Orient.

Une convention fondée fur des intérêts communs et fur la plus parfaite réciprocrité, rétablira les liens qui attachaient les EtatsUnis d'Amérique à la France: ils dureront éternellement ces liens, parce qu'aucune condition inégalé n'en altère la force et la pureté.

La nation Française ne veut ni privilége exclufif, ni faveur partiale; elle ne demande aux peuples amis que les droits de l'égalité. Qu'aucune nation ne foit plus favorifée qu'elle, qu'ellemême ne foit pas plus favorifée qu'une autre nation; telles font fes prétentions, et l'intérêt de tous les peuples qui contracteront avec elle.

Tous les peuples qui connaiffent leurs droits fe rallieront à ces principes. Le Nord s'affranchira de la tyrannie qui pèse fur fon commerce et fur les mers; il fentira que nos intérêts font les intérêts du genre humain. La Ruffie fur-tout se souviendra de fa dignité, des anciennes relations qui l'unirent avec la France. Elle fait que la France eft un contre-poids néceffaire dans la balance maritime,

Le gouvernement avait offert la paix avant l'ouverture de la campagne: il l'a offerte fur le champ de bataille et au sein de la victoire; il l'a offerte digne de la grandeur, mais auffi de la modération du peuple Français, et à des conditions qui devraient lui en garantir l'acceptation et la durée.

Au plus léger efpoir d'en rapprocher l'époque, il a suspendu les fuccès que nous affuraient la position de nos armées et l'ardeur de nos guerriers.

Si nous n'en jouiffons pas encore, il n'en faut accufer que cette puiffance qui, étrangère aux défaftres du continent, ne veut que cimenter du fang des nations fon empire fur toutes les mers et fon monopole dans le monde entier.

Enfin un négociateur Autrichien est à Lunéville, un homme qui a mérité l'eftime de l'Europe. S'il a toute entière la confiance du fouverain qui l'envoie, il déployera cette franchise qu'a droit d'attendre la franchise du gouvernement, et que promet fon caractère perfonnel.

L'Autriche ceffera de facrifier le repos et l'intérêt du continent à l'ambition des dominateurs des mers.

Cependant, dans cette incertitude, la prudence commande à la France de ne pas fe laiffer amufer par un vain fimulacre de négociations; elle appuiera fes propofitions de toute la force de fes

armes.

La conduite du gouvernement a démontré qu'il n'a ni exagéré les prétentions de la république, ni facrifié au délire de l'ambition les intérêts de l'humanité.

Les

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Les crimes de la guerre retomberont tous fur ceux qui en font les véritables artifans; fur les gouvernemens affez faibles et affez aveugles pour s'affervir aux vues mercantiles d'un feul peuple, pour vendre à fon or et à fes intrigues le fang et l'industrie des nations qui leur obéiffent, et la liberté des mers, qui eft la proprieté du genre humain.

Tel eft l'aperçu d'une adminiftration dont les principes et les actes ont été franchement expofée aux regards de la France. Si elle n'a pas fait tout le bien qu'elle s'était promis, fi elle n'a pas rempli toutes les efpérances qu'on en avait conçues, elle fe doit au moins le témoignage qu'elle a déployé tout ce qu'elle avait de force, de conftance et de moyens.

State of the Republic, prefented to the Legislative Body by the Coun fellors of State, Regnier, Gouvion-Saint-Cyr, and Najeac, on the 2d Frimaire (Nov. 23).

AT the moment when the Legislative Body refumes the course of its labours, the government fubmits to all France a sketch of its operations. This is a duty dictated by its principles, and it discharges the task with that franknefs which it owes to the public intereft, and the purity of the fentiments by which it is animated, All know what was the fituation of the republic on the 4th Nivofe, year 8 (25th Dec. 1799). The events of the 18th Brumaire had reanimated the courage of the people, but men's minds ftill floated in uncertainty. The departments of the Weft were a prey to civil war; every where there prevailed feeble, diftracted adminiftrations, without unity of principles or concert of operations. No energy in command, no promptitude in execution; a police without activity; tribunals without authority; diforder in the public receipts; requifitions which haraffed the public, and confumed our revenue; commerce and manufactures in a state of ftagnation; the armies of Auftria, from the top of the Alps and Appennines, menacing Liguria and France; neutral veffels driven from the fea by the terror of the English maritime code; America, which owed to us her independence, armed against ours; Spain, Batavia, Helvetia, Ligu-ria, faithful to our ailiance, but waiting with a painful anxiety what the future fhould decide, refpecting our fate and theirs :-it was under these aufpices that the year 8 began. Peace was the first want, and the ardent prayer of the nation; peace, too, was the first object that occupied the mind of government. Two letters, written by the Chief Conful to the Emperor of Germany and the King of England, expreffed to them, without weaknefs, but without guile, the wifh of France and of humanity. This prayer was rejected by the minifters of Auftria and Great VOL. X. Britain,

Rr

Britain. The cabinet of Vienna mingled fome hopes with the refufal. The cabinet of England blended bitterness and reproach with its correfpondence, and afterwards declamation and invective in the public difcuffions, in which it expofed the overtures made by France. This publicity, thefe declamations and invectives, but ill affifted the animofity and the plans of the Britifh administration.

Frenchmen recognised in the conduct of their chief magiftrate the fincere defire of peace. They felt indignant at the enemy by whom the overtures were rejected, and faw that they had to expect peace only from their efforts and their courage.-Hence the principle of that energy which produced our laft fuccefs and our laft victories. Hence, perhaps, in the minds of the English, a fentiment of justice towards a people, who after so many exploits, and fo much glory, fighed only for peace; hence, in the minds of other nations, a return of favour for the cause of our independence and our liberty.

The rebellion in the Weft was fuppreffed. Nothing more was neceffary than to fupport, by the difplay of force, the authority of reafon and principle, in order to bring the people back to their duty. All thofe who had been led away by feduction and terror fubmitted to a government beneficent and protecting.Every day the attachment to the republic increafes in thefe departments, as well as refpect for our inftitutions and hatred towards our enemies.

The establishment of gendarmerie à pied will ferve to clear the country from the remains of a fet of wretches habituated to pillage, and covered with crimes, which the amnefty could not reach. In thefe departments, as in all the others, the influence of the authorities established by the conftitution has been marked by progreffive improvements. A power concentred in an individual, and, therefore, inevitable refponfibility, give to public and private affairs a rapid movement, and restore, by degrees, economy in adminiftration. Infpection is more active; informations more prompt and more certain; the citizens perceive more clearly the advantages of the power which protects them, as well as the vigour of that authority which repreffes and restrains them. Throughout the republic there ftill exift fome individuals who regret the paft; fome feeble minds whom a refidue of fanaticifm torments; but thefe regrets daily become more weak; fanaticifm dies away, and manly fentiment gains more the af cendency. To wish that man should difavow with readiness, today, what yesterday he profeffed-that he should fubmit at once, without murmuring, to the yoke of the laws, which lately he fpurned, is the wifh, not of lawful power, but of tyranny.Let us leave it to time to complete its work. Time alone confirms inftitutions. It is only after they have long exifted that they

come

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