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ذكر هذه المملكة ولما كان في اليوم الثاني من حلولنا بمرسى كيلوكرى استدعت هذه الملكة الناخوذة صاحب المركب والكراني وهو الكاتب والتجار والرؤساء والتنديل وهو مقدم الرجال وسپاه سالار وهو مقدّم الرماة لضيافة صنعتها لهم على عادتها ورغب الناخوذة منى ان احضر معهم فابيت لانهم كفار لا يجوز أكل طعامهم فلما حضروا عندها قالت لهم هل بقى احد منكم لم يحضر فقال لها الناخوذة لم يبق إلا رجل واحد بخشى وهو القاضي (1) بلسانهم وبخشى بفتح الباء الموحدة وسكون الخاء وكسر الشين المعجمين وهو لا ياكل طعامكم فقالت ادعوه فجاء جنادرتها واصحاب الناخوذة فقالوا أجب المملكة فاتيتها وهى بمجلسها الاعظم وبين يديها

DÉTAILS sur cette princesse.

Le second jour après notre arrivée au port de Caïloûcary, cette princesse invita le nákhodhah, ou patron du navire, le carany ou secrétaire, les marchands, les chefs, le tendîl ou général des piétons, et le sipáhsâlâr ou général des archers. C'était à l'occasion du repas d'hospitalité qu'Ordoudjâ leur offrait, suivant son habitude. Le patron du navire me pria d'y aller aussi en leur compagnie; mais je refusai, puisque ces peuples sont des infidèles, et qu'il n'est pas permis de manger de leurs aliments. Quand les invités furent arrivés chez la princesse, elle leur dit : « Y a-t-il quelqu'un des vôtres qui ne se soit pas rendu ici?» Le patron du navire lui répondit: «Il n'y a d'absent qu'un seul homme, le bakhchy, ou le juge, lequel ne mange pas de vos mets. » Ordoudjâ reprit : « Faites-le venir dans ce lieu.» Ses gardes vinrent me trouver, et avec eux les compagnons du nàkhodhah, qui me dirent: «Obéis à la princesse.»

Je me rendis près de celle-ci, et la trouvai assise sur son

نسوة بايديهن الازمة يعرضن ذلك عليها وحولها النساء القواعد وهن وزيراتها وقد جلسن تحت السرير على كراسي الصندل وبين يديها الرجال ومجلسها مفروش بالحرير وعليه ستور حرير وخشبه من الصندل وعليه صفائح الذهب وبالمجلس مساطب خشب منقوش عليها اوانى ذهب كثيرة من كبار وصغار كالخوابي والقلال والبواقيل اخبرنى الناخوذة أنها مملوة بشراب مصنوع من السكر مخلوط بالاقاويه يشربونه بعد الطعام وأنّه عَطر الرائحة حلو المطعم يفرح ويطيب النكهة ويهضم ويُعين على الباءة فلما سلمت على الملكة قالت لى بالتركية حسن مِسَن يخشى مسن (خوشمیسن يخشیمیسن) معناه كيف حالك كيف انت واجلستنى على قرب منها وكانت

grand siége, ou trône d'apparat; devant elle, des femmes tenaient à la main des registres qu'elles lui présentaient. Autour d'elle il y avait des femmes âgées, ou duègnes, qui sont ses conseillères; elles étaient assises au-dessous du trône, sur des fauteuils de bois de sandal. Devant la princesse étaient aussi placés les hommes. Le trône était tendu de soie, surmonté de rideaux de soie, et fait en bois de sandal incrusté de lames d'or. Dans la salle de l'audience l'on voyait des estrades de bois sculpté, sur lesquelles étaient beaucoup de vases d'or, grands et petits, tels qu'amphores, cruches et bocaux. Le patron du navire m'a dit qu'ils étaient remplis d'une boisson préparée avec du sucre mêlé d'aromates; que ces gens la prennent après le repas; que son odeur est aromatique, sa saveur douce; qu'elle porte à la gaieté, rend l'haleine agréable, active la digestion et excite au plaisir de l'amour. Lorsque j'eus salué la princesse, elle me dit en langue turque, Khochmicen iakhchimicen, ce qui signifie « Estu bien? Comment te portes-tu? Elle me fit asseoir près

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تحسن الكتاب العربي فقالت لبعض خُدامها دواة وبنك كاتور الله بسم اکتور) معناه الدواة والكاغد فاتى بذلك فكتبت الرحمن الرحيم فقالت ما هاذا فقلتُ لها تنضری (تنگری) نام وتنصرى بفتح التاء المغلوة وسكون النون وفتح الضاد وراء وياء ونام بنون والف وميم ومعنى ذلك اسم الله فقالت خشن (خوش) ومعناه جيّد ثم سالتني من اي البلاد قدمت فقلت فسالتني نعم لها من بلاد الهند فقالت بلاد الفلفل فقلت عن تلك البلاد واخبارها فاجبتها فقالت لا بد ان اغرُوها وأخذها لنفسي فانّي يعجبني كثرة مالها وعساكرها فقلت لها افعلي وامرت لى باثواب وحمل فيلين من الارز وبجاموستين وعشر من الضان واربعة ارطال جُلاب واربعة مرطبانات وهى

d'elle. Cette princesse savait bien écrire l'arabe, et elle dit à un de ses domestiques, « Daouâh oué betec guétoûr, » paroles dont le sens est : « Apporte l'encrier et le papier. » Il les apporta, et la princesse écrivit, « Au nom de Dieu clément et miséricordieux; » puis elle me dit : « Qu'est-ce ceci? » Je lui répondis, « Tangry nâm, » c'est-à-dire : « C'est le nom de Dieu. . Elle reprit, « Khoch, ou, en d'autres termes : « C'est bon. » Après cela elle me demanda de quel pays j'arrivais, et je lui dis que je venais de l'Inde. La princesse dit alors, « Du pays du poivre? » (le Malabar), et je répondis par l'affirmative. Elle m'interrogea beaucoup sur ce pays, sur ses vicissitudes, et je satisfis à ses demandes. La princesse ajouta Il faut absolument que je fasse la guerre à cette contrée, et que je m'en empare pour moi; car l'abondance de ses richesses et de ses troupes me plaît. »Je lui dis: « Faites cela. » Cette princesse me fit donner : 1° des vêtements; 2o la charge de deux éléphants en riz; 3° deux buffles femelles; 4° dix brebis; 5° quatre livres de julep ou sirop;

: «

أوان ضخمة مملوة بالزنجبيل والفلفل والليمون والعنبا كل ذلك مملوح مما يستعد للبحر واخبرنى الناخوذة أن هذه الملكـة لها في عسكرها نسوة وخدم وجوار يـقـاتـلـن كالرجال وانها في العساكر من رجال ونساء فتغير على عدوّها وتشاهد خرج القتال وتبارز الابطال واخبرني انها وقع بينها وبين بعض اعدائها قتال شديد وقُتل كثير من عسكرها وكادوا ينهزمون فدفعت بنفسها وخرقت الجيوش حتى وصلت الى الملك الذي كانت تقاتله فطعنته طعنة كان فيها حتفه فمات قافتكه (1) اهله منها وانهزمت عساكره وجاءت براسه على رمح

6° quatre marthabân, ou grands vases de porcelaine, remplis de gingembre, de poivre, citron et mangue; le tout étant salé, et de ces choses qu'on prépare pour servir aux voyages sur mer.

Le patron du navire m'a raconté qu'Ordoudjâ compte dans son armée des femmes libres, des filles esclaves et des captives, qui combattent comme les hommes; qu'elle sort avec les troupes, composées d'hommes et de femmes, qu'elle fait des invasions dans les terres de ses ennemis, qu'elle assiste aux combats, et qu'elle lutte contre les braves. Il m'a dit aussi qu'une fois une bataille opiniâtre eut lieu entre cette princesse et l'un de ses ennemis; qu'un grand nombre des soldats d'Ordoudjâ furent tués, et que toutes ses troupes étaient sur le point de prendre la fuite; qu'alors la princesse se lança en avant, qu'elle traversa les rangs des guerriers, jusqu'à ce qu'elle fût arrivée au roi qu'elle combattait; qu'elle le perça d'un coup mortel, qu'il en mourut, et que ses troupes s'enfuirent; qu'Ordoudjâ revint avec la tête de son ennemi sur une lance, et que les parents de celui-ci dégagèrent, ou rachetèrent d'Ordoudjâ cette tête, au moyen de riches tré

يمال كثير فما عادت الى ابيها ملكها تلك المدينة التي كانت بيد اخيها واخبرني ان ابناء الملوك يخطبونها فتقول لا اتزوج إِلَّا مَن يُبارزني فيغلبني فيتحامون مبارتها خوف المعرة ان غلبتهم ثم سافرنا عن بلاد طوالسي فوصلنا بعد سبعة عشر يوما والربح مساعدة لنا ونحن نسير بها اشد السير واحسنه الى بلاد الصين واقليم الصين متسع كثير الخيرات والفواكه والزرع والذهب والفضّة لا يضاهيه في ذلك اقليم من أقاليم الارض ويخترقه النهر المعروف باب حياة معنى ذلك ماء الحياة ويسمى ايضا نهر السبر ) (السرو) كاسم النهر الذي بالهند (1) ومنبعه من جبال بقرب مدينة خان بالق تُسمى کوه بوزنه

sors; enfin que, lorsque la princesse retourna vers son père, il lui donna cette ville de Caïloûcary, que son frère gouvernait avant elle. Je tiens encore du même patron de navire, que les fils des rois demandent à se marier avec Ordoudjâ, et qu'elle répond, « Je n'épouserai que celui qui combattra contre moi et me vaincra; mais qu'ils évitent de lutter contre elle, par crainte du tort que cela leur ferait si elle l'emportait sur eux.

Nous quittâmes le pays de Thaouâlicy, et après dix-sept jours de trajet, pendant lesquels le vent fut toujours favorable, et notre marche accélérée et heureuse, nous arrivâmes en Chine. C'est une vaste contrée, abondante en toutes sortes de biens, en fruits, céréales, or et argent; aucun autre pays du monde ne peut rivaliser avec la Chine sous ce rapport. Elle est traversee par le fleuve nommé Abi-haïah, mots qui signifient l'eau de la vie. On l'appelle aussi le fleuve Sarou (fleuve Jaune), du même nom que celui qui se trouve dans l'Inde. Sa source est sur des montagnes situées auprès de la ville de Khân-bâlik (Cambalu, Pékin), et connues sous le nom de Coûhi-boûznah, ce qui veut dire

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