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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES

W. H. ROSCHER.

Die Hebdomadenlehren der Griechischen Philosophen and Arzte. In-4o, 240 p. Extrait du t. XXIV des « Abhandlungen» de l'Académie de Saxe. — Leipzig, Teubner, 1906.

Dans ce troisième mémoire, aussi considérable que les deux premiers réunis1, M. R., avec une patience digne de tout éloge, continue ses dépouillements méthodiques en vue de rassembler les matériaux d'une histoire de l'Hebdomade dans le monde Grec. Dans les deux premiers il s'était principalement attaché à tous les vestiges hebdomadiques concernant la mythologie, la religion et le culte; dans la troisième c'est le rôle de l'hebdomade dans les doctrines philosophiques, physiques et médicales qui a été l'objet principal de ses recherches. L'écueil inévitable d'une pareille entreprise c'est qu'à chercher partout les sept ou leurs multiples, on finit par être victime de le même obsession qui a poursuivi les Grecs, de voir et de mettre en toute chose ce nombre fatidique. Comme il n'est aucun critère pour distinguer les hebdomades accidentelles et fortuites de celles qui ont une valeur propre, il est presque inévitable comme a été amené à le faire M. R., de noyer les faits importants et caractéristiques sous la masse des petits faits sans conséquence ou même illusoires. Comme il ne peut se décider à sacrifier aucune de ses fiches, ses notes et appendices regorgent des textes les plus disparates. Ayant réuni une cinquantaine de citations sur le rôle géographique de l'hebdomade (les 7 îles, 7 villes, 7 bouches ou sources de cours d'eau, etc.), il n'a pu résister au plaisir de les donner dans une section spéciale. Non seulement une simple lecture de Strabon lui eût fourni plus de cent faits analogues, mais avant d'en entreprendre le relevé il eût dû examiner au préalable si cette étude était légitime, c'est-à-dire, si, dans le domaine géographique, l'hebdomade pouvait être considérée comme un produit grec, et ne révélait pas au contraire, comme l'a récemment soutenu M. V. Bérard, la présence ou la préexistence de navigateurs Phéniciens. Si M. R. continue, comme on doit l'espérer, ses belles recherches et aborde délibérément l'étude de l'hebdomade géographique, on peut compter qu'il nous donnera au préalable sur cette question capitale, l'étude théorique indispensable. A. J. REINACH.

1) Voir l'exposé de la théorie de M. R. dans notre compte-rendu de la Revue 1905, p. 286.

2) Je réunis en note, dans l'espoir d'être utile à M. R., quelques faits qu'il ne m'a pas semblé rencontrer dans ses trois mémoires les 7 quartiers ecclésiastiques de Rome au début du Moyen-Age remplaçant les 14 quartiers de la cité païenne; les 7 matières dont est fait le Serapis d'Alexandrie, les 7 consulats de

D. J. KAFTAN.Jesus und Paulus. Eine freundschaftliche Streitschrift gegen die Religionsgeschichtlichen Volksbücher von D. Bousset und D. Wrede. Tubingue J. C. B. Mohr (Paul Siebeck) 1906. 1 vol. in-12 de 78 pages.

- Prix : 0 m 80.

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Dans cette brochure, M. Julius Kaftan discute les fascicules des Religionsgeschichtliche Volksbücher que MM. Bousset et Wrede ont consacrés à Jésus et à l'apôtre Paul. Bien que M. K. soit un dogmaticien de profession, c'est à un point de vue historique qu'il entend se placer et qu'il se place en effet. Lest observations sont groupées avec clarté et présentées avec une courtoisie qui justifie le terme de freundschaftliche Streitschrift dont il se sert pour caractériser son travail.

Dans une première partie, l'auteur discute les principes des Religiongeschichtliche Volksbücher, tels qu'ils ont été exposés par l'éditeur de la collection, M. Friedrich Michael Schiele. Il s'attache en particulier au principe que

Fabius, les 7 mois du siège de Rome par les Gaulois; les trèves de 6 ans conclues par Bias de Priène (Dittenberger, Or. Gr. 13), celles de 8 ans avec les Eques (Liv. IV, 10), les 9 hiéromnémons (B. C. H. 1890, p. 53) et les 9 prêtres de la Mêter-Tolypiané à Cyzique (Ath. Mitth. 1885, 203); le пsλaруixòν évvéĽπuhov d'Athenes; le cúxo; έntabosíos) septemplicis de Turnus) d'Ajax; les 7 fils de Polyctor (II. XXIV, 399), les 9 jours des Karneia comprenant les 7 et 14 du mois; la fête des Heptéria où l'on dresse tous les 9 ans une tente de feuillage sur la terrasse du temple figurant le repaire de Python; l'ennéatéride_primitive des Pythia correspondant à un annus magnus de 8 ans qu'on trouve en Béotie (Müller, Orchomenos, 218); les 7 jours dans lesquels on meurt de la fièvre (Plut. Mar. 18) le Septempagium cédé par Veïes à Romulus; l'hydre à 7 têtes que dompte Héraklès (cf. le Tihamat à 7 têtes que tue Mardouk), les 7 grains de grenade que mange Perséphone (Ov. Met. V, 535); les 7 comtes palatins de la Rome de la décadence; les douxia que célèbre à Milet en l'honneur d'Apollon une Société Dionysiaque (Sitz. Ber. Berl. Ak. 1904, 622), le Dionysos Ebdomeus de Mytilene (I. G. XII, π, 123), les 7 jeunes gens sacrifiés par les Perses à leur entree en Grèce, les 14 victimes atheniennes du Minotaure; la fête italienne des Repotia se célébrant comme les Anakalyptéria 7 jours après les noces; les 7 jours de Vestalia; Achille, 7 des enfants de Thetis, envoyé à 7 ans (c'est à cet âge que Cuchulainn commence ses exploits) à Skyros; le roi Démaratos, né du héros Astrabakos, venant au monde à 7 mois; les 7 ou 9 Boiotarques; les 9 xopxt qui processionnent solennellement en l'honneur de Déméter dans le fr. Ox. I. attribué à Alkman; les 9 tribus de Pylos offrant chacune 9 taureaux; les 27 patrimi el maximi qui chantent l'hymne d'Horace aux Jeux Séculaires; les 27 (ou 24) sacellae de la fête des Argei; les 27 virgines qui font procession à Juno Lanuvina (Liv. XXVII, 37); les Iobakchoi d'Athènes se réunissant tous les du mois (Sylloge, 737); en Illyrie, le cheval jeté à la mer tous les 9 ans (Prob. ad Georg. 1, 12; cf. au Danemark, Grimm., Mythol., p. 28); Cincinnatus prenant 9 villes en 9 jours (Denys, XIV, 7); l'ennéobole qu'on verse avant de consulter Amphiaraos (Sylloge, 589); Romains et Epirotes chargeant par 7 fois à Héraklee (Plut. Pyrrh. 17); les 7 jours de pluie de pierres avant la défaite des Teutons, etc. Pour le développement des fristen décadiques aux dépens des hebdomadiques j'attirerais encore l'attention de M. R. sur une remarquable inscription d'Erésos (Classical Review 1902, 290) et sur le curieux Commentaire du protospathaire Jean, aux Jours d'Hesiode, fait à ce point de vue (Gaisford, Poetae Minores Graeci, III). Enfin, sur le 9 dans les formules magiques, voir Diels, Sibyll, Blätter, p. 41.

M. Schiele appelle « le principe de l'immutabilité de la méthode scientifique, qui ordonne d'après leur nature propre tous les domaines du monde selon les règles communes de la raison ». M. K. estime que le principe ainsi formulé est en contradiction avec le respect de la réalité, qui est pour lui la première règle de la science, et qu'il peut conduire dans certains cas à méconnaître le caractère propre des objets considérés, de l'histoire par exemple. M. K. fait très justement ressortir les différences qu'il y a entre les règles de la méthode qui sont variables et subordonnées à un but, et celles de l'éthique qui sont absolues et catégoriques. Il montre que le principe discuté ne résulte pas de considérations méthodologiques, mais découle d'une certaine conception philosophique des choses. En principe, M. K. semble bien avoir raison. Rien ne permet d'affirmer que tout dans le monde et plus particulièrement dans le domaine de l'histoire dont il est ici question soit accessible à la connaissance; en fait cependant, la thèse discutée apparait comme un principe pratique auquel on est obligé de se tenir si l'on ne veut pas rendre impossible toute connaissance historique.

Dans son second chapitre, M. K. discute le Jésus de M. Bousset. Le point sur lequel porte principalement le désaccord est la question de la conscience messianique, M. K. reconnaît bien la difficulté que soulève la conception traditionnelle de la conscience messianique de Jésus, mais croit pouvoir résoudre cette difficulté en admettant que Jésus s'est délibérément attaché à un autre type messianique que celui du messianisme national.

Du Jésus de M. Bousset, M. K. passe au Paulus de M. Wrede. Il fait de cette étude brillante, mais un peu hasardeuse, une critique très solide. On sait que l'originalité de M. Wrede consiste à chercher le point central de la pensée paulinienne dans l'idée de la Rédemption, en considérant l'idée de la foi et celle de la justification par la foi comme des idées accessoires n'occupant dans le système aucune place essentielle et que l'apôtre aurait été amené à développer par les nécessités de sa polémique contre le judaïsme. M. K. montre très bien que l'erreur de M. Wrede a été de chercher chez l'apôtre Paul une idée centrale, comme si le paulinisme était exclusivement un système théologique, tandis que pour l'apôtre il a été avant tout une réalité vivante.

A la fin de son chapitre sur Paul, et dans une dernière partie intitulée «< Jésus, Paul et Jean »>, M. K. aborde le problème, si controversé de nos jours, des rapports de la pensée paulinienne avec l'enseignement de Jésus. Il admet que le développement ultérieur de la pensée chrétienne, développement qui a abouti au dogme ecclésiastique, est une déviation de la pensée chrétienne primitive, mais il place le début de cette déviation, non pas entre Jésus et Paul, mais dans le IV Évangile, ou plus exactement dans le cadre hellénique dont s'enveloppe la pensée johannique. Sur ce point, nous n'avons pas été convaincu par la démonstration du professeur de Berlin. Si l'introduction de l'idée du Logos a eu une grande importance pour la préparation du dogme christologique, il n'en reste pas moins vrai que la transformation de l'evangelium Christi en un evangelium

de Christo a été une modification beaucoup plus importante, et que cette trans formation se rattache pour nous au nom de l'apôtre Paul.

MAURICE GOGUEL.

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Nel regno del Messia. Roma (a spese dell' autore), 1905, in-8 de 69 p.

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C'est une courte histoire de l'idée messianique qui n'offre rien de bien original. Dans les milieux protestants, en Allemagne surtout, ce sujet a été souvent traité par les maîtres de l'exégèse et d'une façon autrement plus complète. Mais, si l'auteur s'est approprié les meilleures opinions des savants étrangers Renan et Reuss semblent avoir été largement mis à contribution s'il a évité le défaut de prolixité, il a procédé avec méthode et avec clarté. Et c'est un mérite de vulgariser, en Italie, le résultat des recherches critiques religigieuses. Avant de prétendre à des travaux originaux de longue haleine, il faut nécessairement préparer les esprits, et ce petit écrit atteindra certainement le but auquel il vise.

L'auteur divise l'histoire du messianisme en quatre périodes: a) le messianisme antérieur au christianisme qui espère un triomphe de la race juive d'abord purement politique, puis politico-moral, annoncé et non réalisé; —b) le messianisme de Jésus, caractérisé par une sorte de dualisme

d'une part

le règne de Dieu que Jésus déclare déjà réalisé par lui sur la terre (messianisme d'ordre moral et prophétique, c.-à-d. conforme aux promesses des prophètes); d'autre part règne glorieux du Christ, qui est à venir et qui se réalisera sur la terre même; — c) le messianisme des apôtres et de l'Église primitive, le premier qui délaisse l'idée du royaume de Dieu que Jésus avait dit déjà réalisé par lui de son vivant et qui vit dans l'attente du retour terrestre et glorieux du Christ; le second qui tend à spiritualiser et à dégager des conceptions juives la théorie précédente (cf. l'Évangile de Jean); — d) enfin, à partir du ive siècle, le messianisme ecclésiastique. Le royaume de Dieu, c'est l'Eglise. Partout les Pères voient des allusions à l'Église, dont la notion se dédouble, comme pour Jésus le royaume de Dieu Eglise terrestre militante, Église céleste triomphante). Les textes ne sont plus pris au pied de la lettre : on les spiritualise.

Ce livre témoigne d'une étude attentive des sources. L'auteur déclare avoir renoncé, au dernier moment, à publier la critique des textes qu'il avait préparée, et c'est regrettable. Cette partie aurait donné la mesure de son individualité, sans compter qu'elle aurait servi à justifier de nombreuses assertions que les lecteurs, ennemis des hardiesses, s'empresseront de blâmer sans

examen.

L'auteur, en effet, et on ne peut que l'en féliciter a courageusement accepté les principaux résultats de la critique biblique moderne : évolution de l'idée de Dieu; polythéisme primitif des Hébreux; non ancienneté de la doc

trine de la résurrection, qui est d'abord terrestre et non céleste, et qui n'apparait clairement que dans le livre de Daniel, un des plus jeunes écrits du canon hébreu; date récente de plusieurs psaumes et de l'Évangile selon saint Jean (2e moitié du ne siècle); etc., etc.

Je ne relèverai pas quelques affirmations de détail qui sont contestables. L'impression d'ensemble est favorable.

Nul doute que ce petit livre n'inspire aux lecteurs, soucieux de s'instruire, le désir d'en savoir davantage.

TONY ANDRÉ.

RAFFAELE OTTOLENGHI,

Voci d'Oriente. « Studi di Storia religiosa ».
Firenze, Seeber, 1905. Prix : 4 fr.

Vol. I. Un vol. in-8, xv1-479 p.

Ces Voix d'Orient » m'ont désorienté! Voilà un mauvais jeu de mots! Mais l'auteur en mentionne tant dans son livre, que je puis bien m'en permettre un.

La thèse principale est parfaitement juste : l'Orient a joué un rôle important en Occident, où il a influé sur les idées religieuses et les manifestations litté raires. Ex Oriente lux je l'admets; mais, comme l'a dit Voltaire dans la « Princesse de Babylone »> « tout vient d'Orient le bien et le mal », et quand on veut trop prouver, on ne prouve rien.

Ce premier volume comprend : a) une première partie intitulée ; «< Influences orientales sur la renaissance littéraire et religieuse (14 chapitres); b) une seconde partie intitulée : « Le prosélytisme juif dans la société romaine à l'époque impériale, de César à Domitien » (24 chapitres); c) des notes complémentaires et justificatives (p. 441 à la fin du volume). Un second volume, qui contiendra deux autres parties, est annoncé.

Je serai bref. L'auteur, en définitive, a fait le panégyrique de la race juive, dont il oppose l'action bienfaisante à la corruption de la civilisation romaine et aux faiblesses organiques du christianisme naissant.

Dans ce livre, d'abord, pas de plan. L'auteur interrompt un sujet, le reprend, se répète. Les digressions sont continuelles, et il arrive qu'elles soient poussées très loin il est question de la récente expédition européenne contre la Chine, des socialistes modernes et des agitateurs populaires, de Max Régis, de la Démocratie chrétienne, de Dreyfus, de la guerre russe, du journalisme, de Louise Michel, des communards et des Tuileries, de miss Eddy et du scientisme chrétien, etc., etc.

Quand l'auteur aborde les textes, principalement ceux du N. T. ses fantaisies exégétiques aboutissent parfois à des résultats surprenants. D'autre part, la majeure partie des dogmes chrétiens de l'Église primitive (qui ont eu plus tard leur entier développement, dans l'église romaine) sont dus, selon lui, à des calembours; nous dirions, à des erreurs de lecture ou d'interprétation de mots hébreux.

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