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BELGIQUE

Franz Cumont Les Mystères de Sabazius et le Judaïsme (Paris, Picard, 17 p.; extrait des «< Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres », 1906, p. 63). Courte et substantielle notice, dans laquelle M. Cumont, revenant sur un sujet qu'il a déjà traité dans la «< Revue de l'Instruction publique en Belgique (1897), montre que le Sabazius phrygien dut être assimilé en Phrygie même au xúptoç Zx6a0 (Jahvéh Zebaoth) des Juifs, par suite de la transplantation de nombreuses familles juives de Babylonie en Phrygie et en Lydie, vers l'an 200 av. J.-C., par Antiochus le Grand. Ces Juifs exercèrent une influence monothéiste sur les populations païennes, à laquelle il faut rattacher le culte déjà connu du 0ɛóc "Yotos. Mais ils accommodèrent aussi leur religion à celle des païens. Les mains votives, avec disposition des doigts comme dans la bénédiction dite latine, appartiennent au culte de Sabazius et sont de provenance sémitique. Enfin c'est l'influence juive sur les doctrines des Mystères de Sabazius qui explique la valeur particulière des purifications que l'on y célébrait ainsi que la signification jusqu'à présent assez obscure de la célèbre fresque du tombeau de Vincentius, dans la catacombe de Prétextat.

Les observations de M. Cumont sont très intéressantes. Pour leur donner toute leur portée, il serait utile de préciser davantage la date des inscriptions et des textes sur lesquels on se fonde. C'est ainsi seulement que l'on pourra établir jusqu'à quel point le syncrétisme judéo-phrygien, attesté au n° siècle de notre ère, remonte à plusieurs siècles en arrière.

Notre collaborateur le comte Goblet d'Alviella vient de publier chez Weissenbruch, à Bruxelles, un beau volume intitulé: A travers le Far West, Souvenirs des Etats-Unis (gr. in-8 de 236 p.). Il y raconte les impressions qu'il a éprouvées en visitant les États-Unis en 1905, vingt-quatre ans après le premier séjour qu'il fit dans ce pays. Comme il fallait s'y attendre de la part d'un voyageur tel que lui, une bonne part est faite dans ce livre au côté religieux de la vie américaine. Nous signalerons particulièrement le chapitre sur les Mormons, sur les Indiens des Pueblos et l'appendice sur le Progrès religieux aux États-Unis.

J. R.

ANGLETERRE

Le fascicule d'octobre du Nineteenth Century renferme un article de l'évêque de Madras sur The Village Deities of South India. On y trouvera un nombre

assez considérable de détails sur des cultes locaux qui paraissent de formation indigène. Il sera bon de faire des réserves sur les hypothèses que présente l'auteur relativement à l'origine de certains rites, en particulier des éléments du sacrifice.

Dans le même numéro, M. Vambery étudie, avec la documentation nombreuse et pittoresque qui lui est habituelle, le mouvement panislamique dans certains pays musulmans et la situation des puissances européennes en présence de cette tenace inassimiliation.

Dans la Contemporary Review (décembre 1906), notre collaborateur le professeur Morris Jastrow consacre un article attrayant à l'étude d'un Job babylonien. C'est le roi de Nippur, Tabi-utul-Bel, dont l'histoire est contée sur plusieurs briques de la bibliothèque d'Assourbanipal. Cette histoire présente de frappantes ressemblances d'intention, de composition et même de détail littéraire avec le livre de Job. Elle montre, comme le récit biblique, la misère de l'homme et aussi le bonheur final du juste qui, au milieu de ses angoisses et malgré l'âpreté de ses plaintes, n'a pas désespéré de la justice divine. Ce livre, d'après l'importance qui parait y être donnée au culte de Mardouk, peut être daté des environs de l'an 2000 av. J.-C., c'est-à-dire de l'époque où Mardouk avait la suprématie dans le panthéon babylonien.

ALLEMAGNE

Notre collaborateur M. A. Loisy signale, dans la Revue critique (no 39) une étude du P. Vincenz Zapletal, intitulée : Der biblische Samson (Fribourg. Gschwend, 1906, 8°, 80 pages). Cette étude est, dit-il, nouvelle et intéressante; elle contient une bonne traduction des textes cités, des remarques originales sur le caractère métrique, et décèle de la part de son auteur un scepticisme assez justifié à l'égard des interprétations mythologiques tentées jusqu'à ce jour sur cette curieuse légende.

Les fasc. 3 et 4 du t. IX de l'Archiv für Religionswissenschaft ont paru en un seul volume en novembre. En voici le sommaire : J. Goldziher. Die Bedeutung der Nachmittagszeit im Islam; A von Domaszewski. Die Jupitersäule in Mainz; Salomon Reinach. "Awpor Bixiolávato; Fr. Cumont. Jupiter summus exsuperantissimus; Marie Gothein. Der Gottheit lebendiges Kleid; K. Holl. Die Entstehung der Bilderwand in der griechischen Kirche; H. Braus, Leichenbestattung in Unteritalien; A. Thomsen, Orthia; R. M. Meyer. Mythologische Fragen. Ce volume contient encore cinq bulletins : sur l'Indonésie, par M. Juynboll; l'Ethnologie russe, par M. L. Deubner; sur la religion des Indiens Cora (Mexique), par M. K. Th. Preuss; sur la religion égyptienne, par

M. A. Wiedemann; et sur l'ancienne religion sémitique et la religion israélite et juive, par M. Fr. Schwally.

Il s'attache un trop vif intérêt aux moindres publications de M. Hermann Oldenberg pour que nous ne mentionnions pas ici, ne fût-ce que sous forme d'indication bibliographique, la récente publication à la librairie J.-G. Cotta, de Stuttgart, de deux discours du célèbre indianiste. De ces deux discours, réunis sous le titre : Indien und die Religionswissenschaft (III. 59 p. gr. 8°), le premier, Die Erforschung der altindischen Religionen im Gesamtzusammenhang der Religionswissenchaft) a été lu au Congrès international des Arts et Sciences de Saint-Louis (1904); le second est un discours de rectorat : Ueber Göltergnade und Menschenkraft in den indischen Religionen.

M. Kehr, directeur de l'Institut historique prussien à Rome, vient de publier à Berlin (Weidmann, 1906) le premier volume d'un répertoire général des lettres émanées de la chancellerie pontificale antérieurement à l'avènement d'Innocent III. Dans un article paru dans les Göttingische gelehrte Anzeigen (1906, fasc. 8), M. Kehr expose le plan qu'il a adopté pour cette très considérable publication. Il a préféré le classement par diocèses au classement chronologique que les progrès de la science peuvent plus rapidement modifier. Le tome I est naturellement consacré au diocèse de Rome (Regesta pontificum Romanorum avec le sous-titre provisoire: Italia pontifica, sive repertorium privilegiorum et litterarum a Romanis pontificibus ante annun MCLXXXXVIII Italiae ecclesiis monasteriis, civitatibus singulisque personis concessorum.

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AUTRICHE-HONGRIE

Nous empruntons au Museon (VII, n. 1-2) l'annonce et les principaux détails du programme d'une nouvelle Revue, Anthropos, revue internationale et linguistique (Directeur P. Guill. Schmidt, S. V. O., Maison de Mission SaintGabriel, près Vienne, Autriche. Prix d'abonnement 15 fr., réduction de 50 0/0 pour les missionnaires). Cette nouvelle revue sera entièrement l'œuvre des missionnaires catholiques. Le Père P. G. Schmidt les convie à une besogne purement ou principalement descriptive, les met en garde contre les «< amples théories » et même contre les comparaisons étendues », les « données trop générales ». Les missionnaires sont invités à apporter dans leurs recherches un <«< esprit attentif, nous dirons même un religieux respect, pour tout ce qui se présente comme un fait ». Il ne faut, continue le P. Schmidt, ni amoindrir, ni augmenter, par une tendance d'apologie religieuse, un fait avéré ». A la fin du

programme, il engage d'ailleurs ses collaborateurs éventuels à étudier, en des monographies précises, non seulement une peuplade en général, mais des individus en particulier et surtout ceux que quelque supériorité intellectuelle ou morale met en évidence.

Un « questionnaire pour les recherches ethnologiques » est annexé au programme. La revue sera internationale; chacun y pourra écrire sa langue. D'ores et déjà de nombreux articles sont promis, et un grand nombre de prélats ont apporté à l'Anthropos le témoignage de leur sympathie.

ESPAGNE

Nous avons reçu le premier fascicule le premier volume serait plus juste d'une importante revue trimestrielle, la Cultura española, publiée à Madrid. Elle se propose de continuer, avec une collaboration beaucoup plus nombreuse et dans des conditions matérielles qui lui permettent de plus vastes ambitions, l'œuvre nécessaire de méthode et d'action scientifique entreprise il y a quelques années en Espagne par la Revista de Aragón. La rédaction de ce nouveau périodique groupe déjà quelques-uns des éléments les plus vivants de la science espagnole actuelle: MM. Ramon Menendez Pidal, Rafael Altamira, Gabriel Maura, E. Ibarra, Gomez de Baquero, R. D. Peres, V. Lampères, P. Longas Bartibas, Miguel Asin, Gomez Izquierdo, Julian Ribera, Severino Aznar, A. de Bernete, Cecilio de Roda, Elias Tormo y Monzo, le Dr Surbled, etc. ont collaboré à ce premier numéro et la seule présence de leurs noms en ce sommaire justifie pleinement les affirmations du programme liminaire : la Cultura española apparaît bien comme « dégagée de toute compromission de partis et libre de tout exclusivisme d'école ». Elle ne comporte pas encore de rubrique «< Science des religions », mais l'extension de la section «< philosophie » est déjà de bon augure pour nos études. C'est en effet dans cette section que nous trouvons les premières pages d'une très solide étude de M. Miguel Asin sur la «< psychologie de l'extase chez deux grands mystiques arabes, Algazel et Mohidin Abenarabi». Nos lecteurs connaissent bien le nom de M. Asin dont les beaux travaux sur Algazel et les sources musulmanes de la scolastique médiévale font autorité; c'est à lui et à M. Gomez Izquierdo qu'est confiée la direction du département philosophique dans la Cultura española.

P. A.

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