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pour ce qu'il n'a nuls chevaus; et que moult de chevaus vont en Inde; car il n'y a nef nulle, qui voist 6 là, qui ne portent chevaus et d'autres marchandises assez. Aussi que c'est une mauvaise chose et n'est mie oeuvre de roy.

d

Autre chose n'y a qui à conter face. Si vous dirons ci avant d'un autre royaume qui est appelé Cambaet.

CHAPITRE CLXXX.

Cy devise du royaume de Cambaet.

Cambaet (1) est un grant royaume vers ponent. Et ont roy, et ont langage par eus. Et sont ydolatres, et ne font treu à nullui. Et de cest regne voit l'en plus l'estoille tramontaine. Car des ores mais

d Ms. A.

6 Aille.

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derne Daoulet-Abåd, par Alå-ed-din, neveu de Djelal-ed-din Khildji, sultan de Déhli, en 1294. Ces pirates, c'étaient les Koulis, dont le nom en mahratte signifie pêcheurs », et qui étaient les premiers occupants et habitants des îles de Sal. sette et de Bombay. Cette tribu de Koulis, en même temps qu'elle se livrait à la pêche, se livrait aussi à la piraterie, et il est probable que le tribut qu'elle payait au rådja du Dekhan, et que celui-ci préférait, était en grande partie tiré du produit de leur industrie.

کنایت

On peut conclure de ces faits que Marc Pol visita Tana, ou l'ile de Salsette, avant 1294, ce qui s'accorde, au surplus, parfaitement avec la date de son retour de Chine, qui lui était antérieur de quelques années. CLXXX. (1) La Kumbayet, dans Aboulféda, qui s'exprime ainsi (Gildemeister, Scriptorum arabum de Rebus Indicis, p. 187): « Ibn Said ait: Kambaya in maritimis India tractibus est, urbs a mercatoribus frequentata, in qua Muslimi quoque degunt. In Canone ad litus maris viridis sita dicitur. Aliquis qui eo iter fecit eam ita descripsit : « In occidente Malabariæ ad maris sinum, trium dierum navigatione lungum, sita est, urbs pulchra, Maarra major, lateribus exstructa, a Muslimis inhabitata; ibi

invenitur marmor album. Hortos paucos habet. Secundum Idrisium tribus milliaribus a mari distat. »

كنباية Ibn Batoutah nomme cette ville

Kinbayah, et la décrit ainsi (traduction citée, t. IV, p. 53): « De Sâghar nous nous transportâmes à Kinbayah, qui est située sur un golfe formé par la mer, et ressemblant à un fleuve. Les vaisseaux y entrent, et on y sent le flux et le reflux. J'y ai vu des navires à l'ancre dans le limon, au moment du reflux, et qui, lorsque arrivait le flux, flottaient sur l'eau. Kinbayah est au nombre des plus belles villes, par l'élégance de sa construction et la solidité de ses mosquées. Cela vient de ce que la plupart de ses habitants sont des marchands étrangers, qui y bâtissent continuellement de belles maisons et de superbes temples.

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Le golfe de Cambaye a 150 milles de long; ce bras de mer peut donc bien ressembler à un grand fleuve, comme le dit Ibn Batoutah. La ville de ce nom est située par 22° 21′ de lat. N. et 70° 22′ de long. E. au fond du golfe. Près de la ville, les vagues se brisent avec impétuosité et s'élèvent jusqu'à 40 pieds de hauteur, de sorte que les navires, à la marée haute, peuvent s'ancrer près de la ville; mais à la marée basse, ils

I

tant comme vous irez plus par ponent, tant la verrez vous plus haute. Il se fait moult grant marchandise en ce royaume. Et si y a inde moult bon en grant habondance. Et il fait l'en moult de fins bouguerans. Et si y a coton assez, si que d'illec le porte l'en en assez de lieus. Et si si fait grans marchandises de cuirian qui est adoubés moult bien. En ce royaume n'a nuls coursaus et sont bonnes gens, et vivent de marchandises et de leur ars.

Autre chose n'y a qui à conter face. Si vous dirons ci avant d'un autre royaume qui est appellés Semenat.

CHAPITRE CLXXXI.

Cy dit du royaume de Semenat.

a

Semenat (1) est un grant royaume vers ponent. Et sont ydolatres. Et ont roy et langage par eus; et ne font nul treu à nullui ;

CLXXX. -a Cette phrase manque dans le ms. C.

CLXXXI. a Ms. B. uns royaumes.

CLXXX.

I

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Indigo. Le texte français de la S. G. porte: « Et hi a Ynde moult Le traducteur de l'édition illustrée dit : « Il y a du bois d'Inde moult bon

« et en grande abondance, » Cela n'est pas difficile à croire; mais le bois d'Inde n'est pas de l'indigo.

-

Préparés.

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que les Européens y ont découverts, en témoignent encore. On trouva en 1780, à Cambaye, dans un temple souterrain de cette secte, deux statues massives, l'une blanche et l'autre noire. Une inscription, gravée sur la première de ces statues, faisait connaître que c'était l'image ou la figure de Pars' wanatha, le fondateur déifié de la secte des Djainas, et que cette statue avait été sculptée et érigée sous le règne de l'empereur Akbar, correspondant à l'année 1602 de notre ère.

La langue qui est parlée actuellement à Cambaye est le Goudjarati; mais, du temps de Marc Pol, ce devait être un dialecte plus rapproché du sanskrit, et que parlaient les sectateurs de Pars'wanatha ou Djainistes.

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et vivent de marchandises et d'ars. Ne n'y a nul coursaus 1. Il s'y fait moult grant marchandise. Il sont moult crueus 2 ydolatres (2).

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Férichtah. Le premier la décrit ainsi (Gildemeister, loco laudato, p. 185): « Canon eam ad mare in provincia Indica Bawazîdj sitam esse dicit. Ibn-Said hæc habet : Celebris est peregrinatorum narratione; pertinet ad terram Guzarât, quæ etiam Lâr nominatur; sita est in lingua in mare prominente; ad eam appelli solent naves Adanenses, quia non ad sinum jacet; portum habet, qui continuum accipit augmentum e monte magno septentrionem versus et orientem sito. Mahmud ben Sabuktagin hanc urbem expugnavit et idolum destruxit, ut in historia mea narravi.

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Un autre géographe arabe, Bakoui (de Bakou), parle ainsi de Soumenat : « Ville célèbre du Hind, sur le bord de la mer, qui de ses flots bat les murailles. Il y a un temple où l'on voit une idole qu'on appelle Soumenat; elle se tient en l'air au milieu du temple. Le sultan Yamin Eddoulet Mahmoud, fils de Sebegteghin, ayant conquis ce pays, se rendit maître du temple, en arracha le toit où était une pierre d'aimant, et aussitôt la statue tomba. >> (Notices et Extraits des mss., t. II, p. 413, trad. Deguignes.)

Un autre géographe arabe, Kaswini (m. 1283), parle aussi très au long du temple indien de Soumanât et de l'idole qu'elle renfermait (voy. Gildemeister, Scriptorum Arabum de Rebus Indicis, etc., p. 205 et suiv.). Il ne donne aucun renseignement sur sa position géographique, sinon que c'est une ville de l'Inde connue de tous, située sur le littoral de la mer qui baigne ses murs: « Sumanât urbs India omnibus nota "in litore maris, cujus fluctus eam alluunt. »

Pattan-Somnath, comme on la nomme aujourd'hui (le mot sanskrit et marathe, pattana, signifiant « ville» et Somanátha, également sanskrit, signifiant le « maître ou seigneur de la lune ", l'un des noms de S'iva, auquel le temple était dédié), la ville de Sómanât'ha est située par 20° 53′ de lat. N. et 68° 09' de long. E., faisant partie de la grande circonscription géographique nommée Guzarât (que l'on doit prononcer Goudjarát). Sa population n'est pas aujour

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d'hui toute «< idolâtre ou pratiquant l'une des religions indiennes. Parmi les Hindous, les djai. nistes sont nombreux; les autres suivent le brahmanisme sivaïte, dont le temple le plus renommé était à Sómanat'h. La langue de la province est en général le « goudjarât'i »; mais le marat'hi est plus spécialement parlé à Somanât'h. Du temps de Marc Pol, le pays formait, selon lui, un royaume indépendant. Toutefois, lorsque le fameux Mahmoud le Gaznévide s'empara de Sómanath, en 1024 (voir ci-dev., c. CLXXVIII, note 1), cette ville et son territoire dépendaient du rådja ou souverain du Goudjarât'h appelé alors par les indigènes « Sórath ». Un écrivain arabe qui, ayant pénétré dans l'Inde à la suite de Mahmoud, y étudia la langue savante, le sanskrit, pendant le long séjour qu'il y fit, au point qu'il dit, dans son Tarikh-Hind ou « Histoire de l'Inde» (dont la Société asiatique de Paris prépare une édition par les soins de M. Woepcke, qui l'accompagnera d'une traduction française), qu'il avait traduit du sanskrit en arabe deux ouvrages de philosophie Sankhya, cet écrivain surnommé Al-Byrouny, parle en ces termes de la ville de Sómanât'ha (trad. de M. Reinaud, Fragments arabes et persans inédits, relatifs à l'Inde, p. 111, note) : « Soumenat se compose des mots soum (sóma) ou lune, et nat (nátha) ou maître, ce qui équivaut à maitre de la lune. Les Indiens avaient élevé, sur la partie la plus avancée de la côte de Soumenat, à un peu moins de trois milles à l'ouest de l'embouchure de Sarasvati, et à l'orient du château de Baraoua, une pierre en forme de cône qui représentait les parties naturelles de Siva, et qu'on nommait en conséquence le linga (phallus) de Mahadeva. Voilà ce qu'on entend par pierre de Soumenat. La partie supérieure était garnie d'or et de pierres précieuses. Deux fois chaque jour, au lever et au coucher de la lune, et, d'une manière beaucoup plus marquée, deux fois chaque mois, lorsque la lune croit ou décroit, l'eau de la mer venait baigner la pierre sous forme d'hommage. Telle

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tant comme vous irez plus par ponent, tant la verrez vous plus haute. Il se fait moult grant marchandise en ce royaume. Et si y a inde moult bon en grant habondance. Et il fait l'en moult de fins bouguerans. Et si y a coton assez, si que d'illec le porte l'en en assez de lieus. Et si si fait grans marchandises de cuirian qui est adoubés 2 moult bien. En ce royaume n'a nuls coursaus et sont bonnes gens, et vivent de marchandises et de leur ars.

Autre chose n'y a qui à conter face. Si vous dirons ci avant d'un autre royaume qui est appellés Semenat.

CHAPITRE CLXXXI.

Cy dit du royaume de Semenat.

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Semenat (1) est un grant royaume vers ponent. Et sont ydolatres. Et ont roy et langage par eus; et ne font nul treu à nullui;

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CLXXXI. -a Ms. B. uns royaumes.

CLXXX. - Indigo. Le texte français de la S. G. porte :

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Il y a du bois d'Inde moult bon

et en grande abondance. » Cela n'est pas difficile à croire; mais le bois d'Inde n'est pas de l'indigo,

2 Préparés.

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que les Européens y ont découverts, en témoiguent encore. On trouva en 1780, à Cambaye, dans un temple souterrain de cette secte, deux statues massives, l'une blanche et l'autre noire. Une inscription, gravée sur la première de ces statues, faisait connaître que c'était l'image ou la figure de Pars' wanatha, le fondateur déifié de la secte des Djainas, et que cette statue avait été sculptée et érigée sous le règne de l'empereur Akbar, correspondant à l'année 1602 de notre ère.

La langue qui est parlée actuellement à Cambaye est le Goudjarâti; mais, du temps de Marc Pol, ce devait être un dialecte plus rapproché du sanskrit, et que parlaient les sectateurs de Pars'wanatha ou Djainistes.

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CLXXXI. - Corsaire. -2 Cruels.

Férichtah. Le premier la décrit ainsi (Gildemeister, loco laudato, p. 185): « Canon eam ad mare in provincia Indica Bawâzîdj sitam esse dicit. Ibn-Said hæc habet : Celebris est peregrinatorum narratione; pertinet ad terram Guzarât, quæ etiam Lâr nominatur; sita est in lingua in mare prominente; ad eam appelli solent naves Adanenses, quia non ad sinum jacet; portum habet, qui continuum accipit augmentum e monte magno septentrionem versus et orientem sito. Mahmud ben Sabuktagin hanc urbem expugnavit et idolum destruxit, ut in historia mea narravi.

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Un autre géographe arabe, Bakoui (de Bakou), parle ainsi de Soumenat : « Ville célèbre du Hind, sur le bord de la mer, qui de ses flots bat les murailles. Il y a un temple où l'on voit une idole qu'on appelle Soumenat; elle se tient en l'air au milieu du temple. Le sultan Yamin Eddoulet Mahmoud, fils de Sebegteghin, ayant conquis ce pays, se rendit maître du temple, en arracha le toit où était une pierre d'aimant, et aussitôt la statue tomba. » (Notices et Extraits des mss., t. II, p. 413, trad. Deguignes.)

Un autre géographe arabe, Kaswini (m. 1283), parle aussi très au long du temple indien de Soumanât et de l'idole qu'elle renfermait (voy. Gildemeister, Scriptorum Arabum de Rebus Indicis, etc., p. 205 et suiv.). Il ne donne aucun renseignement sur sa position géographique, sinon que c'est une ville de l'Inde connue de tous, située sur le littoral de la mer qui baigne ses murs: « Sûmanât urbs Indiæ omnibus nota « in litore maris, cujus fluctus eam alluunt. »

Pattan Somnath, comme on la nomme aujourd'hui (le mot sanskrit et marathe, pattana, signifiant « ville» et Somanȧt'ha, également sanskrit, signifiant le « maitre ou seigneur de la lune »>, l'un des noms de S'iva, auquel le temple était dédié), la ville de Sómanât'ha est située par 20° 53′ de lat. N. et 68° 09' de long. E., faisant partie de la grande circonscription géographique nommée Guzarât (que l'on doit prononcer Goudjarat). Sa population n'est pas aujour

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d'hui toute « idolâtre » ou pratiquant l'une des religions indiennes. Parmi les Hindous, les djai. nistes sont nombreux; les autres suivent le brahmanisme sivaïte, dont le temple le plus renommé était à Somanat'h. La langue de la province est en général le goudjarât'î »; mais le marat'hi est plus spécialement parlé à Sômanât ́h. Du temps de Marc Pol, le pays formait, selon lui, un royaume indépendant. Toutefois, lorsque le fameux Mahmoud le Gaznévide s'empara de Sómanat'h, en 1024 (voir ci-dev., c. CLXXVIII, note 1), cette ville et son territoire dépendaient du râdja ou souverain du Goudjarât'h appelé alors par les indigènes Sórath ». Un écrivain arabe qui, ayant pénétré dans l'Inde à la suite de Mahmoud, y étudia la langue savante, le sanskrit, pendant le long séjour qu'il y fit, au point qu'il dit, dans son Tarikh-Hind ou « Histoire de l'Inde » (dont la Société asiatique de Paris prépare une édition par les soins de M. Woepcke, qui l'accompagnera d'une traduction française), qu'il avait traduit du sanskrit en arabe deux ouvrages de philosophie Sankhya, cet écrivain surnommé Al-Byrouny, parle en ces termes de la ville de Somanât'ha (trad. de M. Reinaud, Fragments arabes et persans inédits, relatifs à l'Inde, p. 111, note) : « Soumenat se compose des mots soum (sóma) ou lune, et nat (natha) ou maître, ce qui équivaut à maitre de la lune. Les Indiens avaient élevé, sur la partie la plus avancée de la côte de Soumenat, à un peu moins de trois milles à l'ouest de l'embouchure de Sarasvati, et à l'orient du château de Baraoua, une pierre en forme de cône qui représentait les parties naturelles de Siva, et qu'on nommait en conséquence le linga (phallus) de Mahadeva. Voilà ce qu'on entend par pierre de Soumenat. La partie supérieure était garnie d'or et de pierres précieuses. Deux fois chaque jour, au lever et au coucher de la lune, et, d'une manière beaucoup plus marquée, deux fois chaque mois, lorsque la lune croît ou décroit, l'eau de la mer venait baigner la pierre sous forme d'hommage. Telle

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