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eur si comme je vous dirai. Et est souzmis au souté si est sus la mer; et y a moult bon port. Si

cent. Pour que Ssefär soit i aut absolument qu'elle u fasiramaut..... La principale

ar etait, pour les Arabes, are Hhimyar. Donc le Zhatu cait Ia eapitale des rois de

alar s'applique aujourd'hui, pie, mais à une série de villages Die ou près de la côte de l'océan hat et le cap Sadjir (raz Sadjir). « au plus occidental il peut y avoir ou 18 heures, ou deux journées ....... Voici les noms de ceux qui avoisien allant de l'est à l'ouest : Tac., Abélid, Alhháfah, Ssalálah, ...quatre premiers sont sur la mer et arniers à peu de distance du rivage. > nomme Bélid ou Hharkhám, est mais en ruines splendides; c'est l'an

L'Arabe de qui je tiens mes rensa visité ces débris. Il m'assure y ... et l'ogive et la voûte en plein cintre. · «t> > pierres employées par les architectes de ai sont taillées avec une précision géométril'on remarque dans chaque maison une que ou un oratoire (suit la tradition relaa cette particularité).

Woulfeda n'avait pas tout à fait tort en dique Zhafar est situé au bord d'un golfe, et ques batiments n'en pouvaient sortir qu'avec vent de terre; car Bélid est bâtie sur une squ'ile, ou ci-devant presqu'ile, entre l'Océan van golfe, ou ci-devant golfe; en sorte que le port se trouvait autrefois derrière la ville par apport à un spectateur placé au large. Aujour

bui, pendant presque toute l'année, au moins a la marée basse, le golfe est un lac, et la presqu'ile un isthme, l'entrée du port s'étant obstruce à la longue; mais ce qu'il y a de curieux, c'est que ce lac est un lac d'eau douce. Dans la saison des pluies (en été, comme dans l'Inde), il redevient golfe, golfe d'eau douce à la marée basse, et d'eau salée à la marée haute. Il n'y a plus aujourd'hui que trois ou quatre maisons habitées, dans toute la ville de Zhafar, c'est-à-dire

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à Bélid; la ruine de cette ville est, dit mon Arabe Mouhhsin, une punition du ciel; Dieu ensevelit les habitants sous les décombres de leurs palais, à cause du mauvais usage qu'ils faisaient de la magie. Ils s'en servaient, dit-il, pour amener dans leurs lits les plus belles femmes des pays étrangers; car ils étaient si habiles dans cette science qu'ils pouvaient, en traçant des caractères dont le secret est perdu, enlever le soir, à plus de mille lieues de distance, une femme à son mari, et la lui restituer avant l'aurore. »

Nous croyons devoir citer encore ici, après l'extrait curieux qui précède, la description suivante de la ville de Dufar (ou Zhafár, comme les Arabes orthographient ce nom), faite par IbnBatoutah presque contemporain de Marc Pol, et qui la visita deux fois, la dernière l'an 748 de l'Hégire (1347 de notre ère) :

« Nous nous embarquâmes à Couloua pour la ville de Zhafar alhoumoud (Zhafår aux plantes salines et amères). Elle est située à l'extrémité du Yaman, sur le littoral de la mer des Indes, et l'on en exporte dans l'Inde des chevaux de prix. favorable; et, pour ma part, j'ai fait une fois en La traversée dure un mois plein, si le vent est vingt-huit jours le voyage entre Kålikoûth, ville de l'Inde, et Zhafår. Le vent était propice, et nous ne cessâmes pas d'avancer nuit et jour. La distance qu'il y a, par terre, entre Zhafår et Aden est d'un mois à travers le désert. Entre Zhafår et Hadhramaout il y a seize jours, et entre la même ville et Oman, vingt jours de marche. La ville de Zhafår se trouve dans une campagne déserte, sans villages ni dépendance. Le marché est situé dans un faubourg appelé Hardja, et c'est un des plus sales marchés, des plus puants, et des plus abondants en mouches, à cause de la grande quantité de fruits et de poissons que l'on y vend. Ces derniers consistent, pour la plupart, en sardines, qui sont dans ce pays extrêmement grosses. Une chose étonnante, c'est que les bêtes de somme s'y nourrissent de ces sardines, et il chose dans aucune autre contrée. en est ainsi des brebis. Je n'ai point vu pareille

« La principale culture des habitants de Zhafår consiste en millet (dhourah) qu'ils arrosent

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qu'il y va et vient d'Inde moult grant quantité de navie". Et y amainnent, les marchans, quantité de destriers arrabis 1, en Ynde; de quoy il font moult grant gaaing. Ceste cité si a souz soi maintes autres cités et chasteaux. Et si y a moult d'encens blanc ; et vous dirai comment il croist. Il y a arbres ainsi comme sapins petiz, et les encisent d'un coustel en pluseurs lieus; si que par celle enciseure 3 giettent l'encens. Et il ist 4 aussi sans enciseure ; et est pour la grant chaleur du soleil qu'il y fait.

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Autre chose n'y a qui à conter face. Si nous partirons de ci et irons avant, et vous conterons du golf de Calatu et de la cité de Calatu aussi.

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au moyen de puits très-profonds... Ils ont aussi une sorte de blé qu'ils nomment 'alas, mais qui, en vérité, est une espèce d'orge. Le riz est importé de l'Inde dans ce pays, et il constitue la principale nourriture de ses habitants. Les direhms (monnaie) de cette ville sont un alliage de cuivre et d'étain, et n'ont pas cours ailleurs. Les habitants sont des marchands, et vivent exclusivement du trafic...

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Les habitants de Zhafår sont modestes, doués d'un bon naturel, vertueux, et ils aiment les étrangers. Leurs vêtements sont de coton, qui est importé de l'Inde, et ils attachent des pagnes à leur ceinture, en place de caleçon. La plupart se ceignent seulement d'une serviette au milieu du corps, et en mettent une autre sur le dos, à cause de la grande chaleur. Ils se lavent plusieurs fois dans la journée. La ville possède beaucoup de mosquées (voir l'extrait précédent), dans chacune desquelles il y a de nombreux cabinets pour les purifications. On y fabrique de très-belles étoffes de soie, de coton et de lin. La maladie qui attaque le plus souvent les gens de cette ville, hommes et femmes, c'est l'éléphantiasis; elle consiste en un gonflement des deux pieds. Le plus grand nombre des hommes sont tourmentés par des hernies; que Dieu nous en préserve ! ...

4 Sort.

« A une demi-journée de distance de Zhafår se trouve Akhaf (collines de sables, déserts), qui ont été jadis les demeures du peuple d'Ad... Zhafår possède des vergers où sont beaucoup de bananes d'une forte dimension. On a pesé devant moi un de ces fruits, qui se trouvait avoir le poids de douze onces; il est d'un goût agréable et trèssucré. On y voit aussi le bétel, de même que le coco, qui est connu sous le nom de noix de l'Inde. » (Voyages d'Ibn Batoutah, traduction de MM. Defrémery et Sanguinetti, t. II, p. 196 et suiv.)

Le voyageur arabe que nous venons de citer dit aussi (p. 214): « Nous nous embarquàmes sur la mer de Zhafår, nous dirigeant vers l'Oman, dans un petit navire appartenant à un individu, nommé Aly, originaire de l'ile de Massirah. Le deuxième jour nous abordâmes au port de Hàcic, habité par des gens de race arabe, pêcheurs de profession. Ici se trouve l'arbre qui fournit l'encens (olibanum thus); ses feuilles sont minces, et lorsqu'on pratique des incisions dans celles-ci il en dégoutte une liqueur semblable au lait, et qui devient ensuite une gomme (ou plutôt, une résine); et c'est là l'encens qui est très-abondant dans ce pays. Les habitants de ce port re vivent que de la pêche d'un genre de poisson qui ressemble au « chien de mer »; etc. »

CHAPITRE CXCI.

Cy dit du golf de Calatu, et de la cité aussi de Calatu.

Calatu (1) est une grant cité qui est dedens un golf, qui est appellez le golf de Calatu. Et est loin de Dufar .vi. (six) cens milles vers maistre. Elle est sus la mer, et si est noble cité. Et sont Sarrazins; et si sont souz Hormes. Et toutes fois que le Melik' de Hormes a guerre contre autre plus puissant de lui'; si s'en vient à ceste cité de Calatu pour ce qu'elle est moult fort, et en fort lieu. Il n'ont nulz blez, mais les ont d'autre part; car les mar

CXCI. — ■ Ms. C. merlic. C'est le mot arabe mélik, lequel signifie roi.

CXCI.

— 1 Plus puissant que lui.

CXCI. — (1) ~↳şbö Kalhát, comme ce nom

est écrit dans Ibn-Batoutah et dans Niebuhr. C'est actuellement encore une ville et un port d'Arabie, situé dans l'Omàn, sur une rivière du même nom, à son entrée dans le golfe d'Ormus, et à 80 milles sud-est de Maskat. Mais elle n'est plus aujourd'hui ce qu'elle était du temps de Marc Pol. Wellsted, qui l'a visitée de nos jours, l'a trouvée couverte de nombreuses ruines témoignant encore de sa splendeur passée. C'est là le sort qui attend toutes les places maritimes qui ne vivent que de commerce, lorsque ce commerce se retire d'elles pour prendre une autre direction; on en citerait des milliers d'exemples. Ibn Batoutah, qui la visita en 1347, en parle ainsi (Voyages cités, t. II, p. 225; traduction accompagnée du texte arabe, de MM. Defrémery et Sanguinetti):

Nous arrivȧmes (de l'ile de Massirah) à Kalhat, où nous entrȧmes dans un état d'extrême souffrance. La ville de Kalhât est située sur le littoral; elle possède de beaux marchés, une des plus jolies mosquées qu'on puisse voir, et dont les murailles sont recouvertes de faïence colorée de Kâchân, qui ressemble au zélidj. Cette mosquée est très-élevée; elle domine la mer et le port. J'ai mangé à Kalhât du poisson tel que je n'en ai mangé dans aucun autre pays; je le préférais à toute sorte de viandes. Les habitants le

font rôtir sur des feuilles d'arbre, le mettent sur duriz et le mangent ; quant à ce dernier, il leur est apporté de l'Inde. Kalhát est habité par des marchands qui tirent leur subsistance de ce qui leur arrive par la mer de l'Inde. Lorsqu'un navire aborde chez eux, ils se réjouissent beaucoup. Bien qu'ils soient Arabes, ils ne parlent point un langage correct. Après chaque phrase qu'ils prononcent, ils ont l'habitude d'ajouter la particule non (comme les Belges vous savez, ou savez-vous ?). Ils disent, par exemple : « Tu « manges, non; tu marches, non; tu fais telle « chose, non. » La plupart sont schismatiques, mais ils ne peuvent pratiquer ostensiblement leur croyance, car ils sont sous l'autorité du sultan Kothb-eddin Temehten (Tehemten), roi de Hormouz, qui fait partie de la communion orthodoxe.»

Ibn-Batoutah confirme, dans cette dernière phrase, le dire de Marc Pol, dans ce chapitre mème, « et si sont souz Hormes », comme il a bien soin de nous dire, en parlant de Dufar et d'Escier, que ces villes étaient soumises au « soudan d'Aden. » C'est une observation qu'il a faite, au reste, constamment dans le cours de son Livre, lorsqu'il parle d'une ville ou d'une province, en informant son lecteur du prince ou du souverain auquel elle se trouvait soumise.

chans leur aportent atoutes leurs nefs. Et si y a moult grant port et moult bon. Et si y vient aussi moult de marchandise d'Inde atout les nefs; car de ceste cité s'espant puis en pluseurs cités et chasteaux. Et porte l'en aussi de ce port moult de bons destriers arrabis 3 en Ynde. Et sachiez que de ceste cité et des autres, si comme je vous ai conté, va, chascun an, si grant quantité de chevaus par les isles, que c'est merveilles; et c'est pour ce que 4 il n'y en naist nul. Et d'autre part, quant il sont là venu' il y muerent tantost 5, pour la male garde; car il ne les sevent garder; et leur donnent à mengier viandes cuites et toutes autres choses, si comme je vous ai autrefois conté ci arrieres appertement; et si n'ont aussi nul mareschal de chevaus (2).

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Ceste cité de Calatu siet sus la bouche d'un golf; si que nulle nef n'y puet entrer ne issir 6, sans leur volenté. Et quant le Melic des Hormes qui est aussi le Melic de Calatu, lequel est souz le soudan de Querman (3), a paour de son seigneur le soudan de Querman, si entre es nefs des Hormes, et s'en vient à Calatu, et ne laisse passer nulle nef au golf, si que le soudan de Querman en a trop grant domage, pour ce qu'il pert 7 le droit des marchans qui venoient en sa terre, d'Inde et d'autre part, car il y en vient moult grant quantité de

b Ces quatre mots manquent dans le ms. A.

› Se répand. 3 Chevaux de guerre arabes.

c Ms. B. si est sur.

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7 Perd. Le texte français de la S. G. diffère ici sensiblement du nôtre. Il porte (p. 245): « Et si voz di qe ceste cité est sus la boche e à l'entrer dou gof de Calatu, si qe nulle nés ne i poit entrere ne osir sanz lor volunté, e mantes foies en a le melic de ceste cité grant par (sic) dou soudan de Cremain cui il est soutpost: car quand cel soudan « met aucu (sic) dasio (impót, tribut) au melic de Curmos ou aucun autre de sez firers (probablement impositions, du latin ferire) et cesti ne le velent doner, e le soudan hi tramest host (envoie là une armée) por elz efforcer, il se partent (le melic et ses gens) de - Curmos et entrent en nés e s'en vienent à ceste cité de Catalu et iluec demorent et - ne laissent passer nulle nés dont le soldan de Cremain en a trop grant domajes, et por ce convient qe il face pès (paix) au melic dou Curmos, e ne li tolt (prenne) pas tant • monoie con (comme) il li demandoit..

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(2) Voir précédemment, p. 614-615.

(3) Le souverain du Kerman, ancienne Carmanie, province actuelle de la Perse, bornée au

sud par le détroit d'Ormus, qui en est la ville principale, et à l'est par le Beloutchistan et le Caboul. V. précédemment le ch. xxxiv, p. 72.

navie atout leur marchandises; de quoi il reçoit moult grans droiz; si li que à force li convient faire ce que le Melic des Hormes veult. Encore a, celui Melic, un autre sien chasteau' qui est aussi fort et plus que la cité de Calatu, et mieux seigneury' en l'entrée de cel golf de Calatu.

Les gens de celle contrée vivent de dathes et de poisson salé; car il en ont en grant quantité, mais les seigneurs menguent* meilleurs viandes.

Autre chose n'y a qui à conter face'. Si irons avant, et vous dirons de la cité des Hormes dont autrefois vous ai conté ci arrieres 5,.

CHAPITRE CXCII.

Cy devise de la cité des Hormes dont autrefois vous ai conté ci arrieres.

Et quant l'en se part de la cité de Calatu et l'en va trois cenz milles entre maistre et tramontainne, si treuve l'en la cité des Hormes (1) qui est grant cité et noble, et est sus la mer. Et ont

d Ms. B. navire. — e Ces cinq derniers mots essentiels manquent dans le ms. A. f Ms. B. un autre chastel. — € Ms. A. miex seigneurie = « mieux exerce ses droits de suzeraineté ». Ces phrases sont un peu embarrassées. Le texte français de la S. G. porte (p. 245): E encore voz di que ceste melic de Curmos a un castians (pour castiaus, qe encore est plus fort que la cité, et miaus destraint (resserre, commande) le gof « et la mer. » — h Ms. B. menjuent. — i Ce chapitre n'est donné qu'en abrégé dans le nis. C.

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