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large scapulaire où la croix grecque éclate dans un encadrement quadrangulaire'.

Toujours dans le Zanguebar anglais les enfants Wa-ny-ika portent au cou une sorte de bulle en cuivre gravée à la pointe,

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offrant une croix de Malte inscrite dans une couronne'. Ils

1) Mer Le Roy, Au Zanguebar Anglais dans Les Missions catholiques, 28 octobre 1890, XXII [4° H 13]. Voir Ansault, Album, fig. 194,[p. 214 et Ansault. Mémoire, p. 54.

2) Mer Le Roy, Les Missions Catholiques, 28 octobre 1890. Ansault, Album. fig. 149, p. 194 et Ansault, Mémoire, p. 55.

n'en connaissent plus la signification, prétendent-ils; mais c'est un signe qui leur vient de leurs pères. Ce disant, ils dissimulent; car il est certain qu'ils utilisent encore la croix à des usages magico-liturgiques. A

Kisimo. pour découvrir l'auteur

d'un vol on sème sur la route de la cendre d'un bois magique de manière à former une croix a branches égales, parfaitement distincte. « Les suspects sont placés successivement debout les pieds sur la croix (tant que dure la singulière ordalie à laquelle on les soumet) on leur perçe l'oreille avec une petite épine, puis le sorcier prend un peu de cendre enchantée et la met dans le trou de l'oreille. Si la cendre passe à travers; l'accusé est le voleur cherché! »'

Fig. 2. Croix des Wa-ny-ika.

1

Au reste Ms Le Roy qui fut témoin de cette cérémonie

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Fig. 3. — Disques d'oreille chez les Akikaya.

déclare que ceux qui la pratiquaient se montrérent fort contrariés de sa présence.

Les Mehanboués, peuplade des côtes orientales de l'Afrique se tatouent sur la poitrine une croix grecque tres bien dessinée"

13. P. Le Roy. A travers le Zaagter, Lyon at Pars. Congregacion Sant-Esprit 1884. gr. -8, p. 166.

3 Le dernier journal de Livingstone, p. 15, ale par A, Henire,

Les croix pectorales, bulles, tatouages ont évidemment une valeur talismanique. Le cou et la poitrine ont tout particulièrement besoin d'être protégés, ce sont les sièges du souffle, des centres de vie. Chez les Akikuya (possession anglaise de l'Est-Africain) nous trouvons la croix grecque sur des disques d'oreille et nous pouvons en voir plusieurs variétés sur les boucliers qui servent dans les cérémonies d'initiation. Ces

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dernières sont incontestablement des croix d'origine rituelle3. Peut-on attacher une importance à la forme cruciale (croix de Saint André) que l'on donne aux lingots de cuivre provenant de l'Ouroua près de Zanzibar. Il est bien difficile de se pro

noncer'.

Afrique centrale et Afrique méridionale. - On sait l'importance attachée à la chevelure par les primitifs, elle est, avec

1) W. S. Routledge et Mrs K. Routledge, With a prehistoric people, London, 1910, pl. XIV, fig. 3, p. 22.

2) W. S. Routledge et Mrs Routledge, loc. cit., pl. LXXXV, nos 18, 20, 21 et pl. CVII-CVIII qui représentent les danses qui précèdent l'initiation.

3) V. L. Camerou, A travers l'Afrique de Zanzibar à Benguela. Paris, Hachette, 1878, in-8°, pp. 227 et 394. Ansault, Album, fig. 315, p. 248. Ansault, Mémoire, p. 56,

les os, surtout les os du crâne, l'un des sièges par excellence de la vie. Aussi nous ne doutons pas que ce soit à dessein que les deux planchettes qui maintiennent la coiffure d'une indigène de l'Ougouba soient disposées de façon à former une croix'. On peut évidemment assigner uue fonction protectrice

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aux croix qui décorent les boucliers des guerriers Kanambous (Soudan central) et des guerriers Niam-Niams'. Les NiamNiams se tatouent d'ailleurs sur le ventre une espèce de cartouche qui figure à peu près une croix de Saint André".

1) Stanley, A travers le Continent Mystérieux dans Tour du Monde, 1878, 2 sem., p. 94 et fig. 95, repr. par Ansault, Album, fig. 169, p. 200.

2) Dr Barth, Voyage de découverte au centre de l'Afrique dans Tour du Monde, 1860, 2 sem., p. 220. Cf. Ansault, Album, fig. 213, p. 220.

3) Dr G. Schweinfurth, Au cœur de l'Afrique dans Tour du Monde, 1874, 2 sem., fig., p. 213 repr. par Ansault, Album, fig. 229, p. 226, 4) Dr G. Schweinfurth, loc. cit., p. 212,

Dans l'Afrique du Sud nous pouvons signaler des séries de croix de Saint André sur des haches de guerre chez les indigènes du Lovalé (Zambèze). Mais nous avons mieux. L'explorateur V. L. Cameron a assisté à une cérémonie contre l'incendie exécutée par les féticheurs de Bihé (région de Benguela) dans laquelle la croix remplit précisément un rôle d'orientation rituelle caractéristique. Laissons-le parler :

<< Au moment où le soleil allait se coucher le féticheur et son acolyte arrivèrent avec tous les éléments de l'incantation qui comprenaient une chèvre, une poule, un grand vase rempli d'eau, un panier contenant de l'argile, une balle faite avec des lambeaux d'écorce, de la boue et de la fiente, une sébile, des racines, des fragments de ramilles, une branche dépouillée de feuilles, une houe, des couteaux, une hache, de la terre de pipe, enfin une auge d'écorce au milieu de laquelle était fixé un bâton posé transversalement.

<< L'acolyte, un jeune garçon décoré de trois lignes blanches,la première descendait du front au bout du nez, la seconde traversait la lèvre supérieure, la troisième était au milieu de la poitrine l'acolyte alla s'asseoir sur l'auge, en face du midi; le féticheur s'assit de l'autre côté, et, lui tournant le dos, eut la figure au nord.

<«< Ainsi placés, ils se frottèrent réciproquement les bras, tandis que le magicien marmottait des paroles mystiques. Le frottement terminé, l'acolyte se leva et posa la branche effeuillée sur l'auge. Ensuite, l'homme et l'enfant écorcèrent les brindilles et les racines, mirent l'écorce dans la sébille, la réduisirent en poudre et coupèrent les buchettes en très petits

morceaux.

« Après cette opération, le féticheur traça sur le sol, avec son pied, une croix dont l'un des bras désignait le couchant: il prit une poignée de la poudre d'écorce, en souffla une partie vers le soleil et le reste dans la direction contraire.

1) V. L. Cameron, A travers l'Afrique de Zanzibar à Benguela, P., 1876, fig., p. 409, repr. par Ansault, Album, fig. 232, p. 226.

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