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BULLETIN DES PÉRIODIQUES DE L'ISLAM

(1914-1918)'

ANNUAIRE ET MÉMOIRES DU COMITÉ D'ÉTUDES HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE.

Première année, 1916 M. DELAFOSSE, La question de Ghana et la mission Bonnel de Mézières. Tableau de l'histoire de Ghana d'après les écrivains arabes. Cette ville, aujourd'hui disparue, aurait été située à une centaine de kilomètres au sud de Oualata, résultat des recherches de M. Bonnel de Mézières sur l'emplacement d'anciennes villes. Un des désiderata était de savoir si les Nemadi, sur lesquels M. Carbou a donné une notice dans le volume suivant, parlaient une autre langue que l'arabe. Toutes ces indications sont une utile contribution à l'enquête menée dans l'Afrique orientale française. M. DELAFOSSE, Note sur les manuscrits arabes acquis en 1911 et en 1913 par M. Bonnel de Mézières dans la région de Tonbouctou-Qualata. Ces manus. crits ont trait presque tous à l'histoire du Soudan et seront publiés dans le Bulletin de Correspondance africaine.-P. MARTY, Considérations sur l'unité des pays maures. L'auteur examine successivement l'unité de terrain, de provenance et de religion.

ABDOULAYE-KANE, Histoire et origine des familles du Fouta Toro. Légendes traditionnelles sans grande valeur historique jusqu'au moment de l'introduction de l'islam par Soulaïmân Bal, tué en combattant les pillards maures et les Almamys ses successeurs, depuis 'Abd oul Ghadir vers 1774. P. MARTY, Proverbes et ma.cimes maures recueillis chez les Braknas et les Trarzas (traduction seule). Il serait curieux de les comparer avec les proverbes de Chinguit donnés par Aḥmed ben El Amin dans son Kitâb el Quasit (Le Qaire, 1329 hég. in 8), p. 510-536 —

1) Par suite de la guerre et de l'interruption des communications, un certain nombre de périodiques n'a pu être dépouillé complètement. Cette lacune sera comblée dans les Bulletins suivants.

BIBLIOGRAPHIE P. MARTY, Les tribus de la Haute Mauritanie, Travail consciencieux et soigneusement documenté. C. R. par M. DELAFOSSE.-EL HADJ MALIK, OEuvres complètes. Le chef de la confrérie tidjania du Sénégal a rassemblé dans un volume de 470 pages en vers et de 27 en prose rimée, tout ce qui concerne la confrérie à laquelle il appartient, ses prônes, un traité sur l'éducation et deux autres sur les successions et la prosodie. Il m'est impossible de reconnaître, avec l'auteur du compte rendu, J. SALENC, dans ce lourd fatras didactique, l'œuvre d'un écrivain de grande valeur et d'un poète de réel talent. NEHLIL, Lettres chérifiennes; IBN ABI ZEÏD, Rissala (sic) trad. FAGNAN C. R. par P. MARTY-M. DELAFOSSE et GADEN, Chroniques du Fouta sénégalais HOUDAS et DELAFOSSE, Tarikh el Fettach. Cet ouvrage devra être consulté par tous ceux qui voudront consulter l'histoire du pays des noirs au moyen âge et au xvin® siècle. M. DELAFOSSE, Traditions historiques et légendaires du Soudan occidental. Très utile contribution à la connaissance historique des anciens états soudanais. Les Musulmans

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français et la guerre; Adresses et témoignage de fidélité des chefs musulmans. C. R. par P. MARTY.

2e année 1917. CARBOU, Notice sur les Nemadi. Renseignements intéressants sur une peuplade d'origine maure, les Guranin et les Dja'fera, vivant exclusivement de chasse et formant une caste méprisée des autres Maures dans le cercle de Oualata (Néma). - DUPUCH, Essai sur l'empire religieux du Peulh des Fouta Djallon. La thèse soutenue est que les Peulh du Fouta Djallou ont moins de ferveur religieuse que d'apathie naturelle et que c'est à celle-ci qu'on doit attribuer leur gravité imperturbable. Ils considèrent la prière et les paroles du Qorân comme ayant une puissance magique. Naturellement, ils font un large emploi des versets du Qorân comme amulettes et comme grigris, mais cet usage ne leur est pas particulier. En somme, il semblerait que, pour eux, l'islam est une forme spéciale du fétichisme. Ce qui fait la puissance de sa diffusion, c'est que « ses pratiques sont imposées par l'exemple, ordonnées par la société, renforcées par la valeur magique que les Peulh leur attribuent ». L'auteur aurait pu ajouter que cet islam, qu'on y voie une façade ou une puissance, peut, dans certaines occasions, devenir un danger et, qu'en tout cas, nous n'avons pas d'intérêt à en favoriser l'extension.

Tome III', 1918, fasc. 1. Janvier-mars. MANGEOT et P. MARTY.

1) A partir de 1914 cette revue paraît par fascicules, sous le titre de Bulletin du Comité d'Etudes historiques et scientifiques de l'Afrique occidentale française.

Les Touaregs de la boucle du Niger. Renseignements précieux sur un groupe de Touaregs peu étudiés jusqu'ici les Touaregs soudanais, divisés en Oullimiden (sur lesquels nous avons les documents transmis par Barth et les Kel Tadmakket: ce sont eux qui forment le sujet du présent travail : ils sont désignés par les noirs sous le nom de Sergou ou Sourgou. En 1844, Hodgson donna une courte liste de mots de leur dialecte (Notes on Northern Africa, New York, 1844, in-8, p. 101). Les auteurs passent successivement en revue les tribus de la confédération des Tadmekket, qui tirent leur nom de Tadmkka, les Tenguéredief, les Irreganaten, les Kel-Timoulaït A eux sont joints les Igouadaren qui descendent des Oullimiden et les Tenguéreguedech.

No 2. Avril-juin. MANGEOT et P. MARTY. Les Touaregs de la boucle du Niger (suite). Description des tribus imrad ou vassales devenues à peu près libres; les Himkademmet et Zimenaten, les Imededren, les Kel R'eris, les Kel Oulli, les Oudalen, les Logomaten.

N° 3-4. Juillet-décembre. SALENC, La Vie d'El Hadj‘Omar, traduction d'un manuscrit arabe de la Zaouyah Tidjania de Fâs. Quoique ce texte renferme de grandes lacunes, particulièrement en ce qui concerne les débuts d'El Hadj 'Omar comme prédicateur de la guerre sainte dans le Fouta Diallon (1838-1848) et ses premières conquêtes sur le Niger (1848-1854) et au Nord de ce fleuve jusqu'à Nioro, il renferme d'importants détails sur la destruction de l'empire bambara de Ségou, la conquête du Masséna et la mort d'El Hadj 'Omar en février 1864. Les renseignements donnés sur le marabout comme thaumaturge sont surtout intéressants. Toutefois, c'est aller loin que d'affirmer comme le traducteur que le biographe « fait, dans une certaine mesure, partager au lecteur les sentiments d'amour et d'admiration. dont son cœur est rempli » - MANGEOT et P. MARTY, Les Touaregs de la boucle du Niger; les tribus maraboutiques qui nous sont foncièrement hostiles: Kelessouq d'où est originaire le principal chef des insurrections, Mohammed Ahmed; les Kel Tarangat, les Kel Assakar, les Chérifs (Icherrifen) qui restèrent fidèles én 1916, les Chorfa.

ARCHIVES BERBÈRES.

Tome I, 1915-1916, fasc. 1. Questionnaire de la société berbère. Excellent cadre pour les recherches sur cette matière. La X partie concerne la religion les Tolba, les 'Écoles coraniques, 2o les Chorfa, les Marabouts; 3° les Confréries et les Zaouyas, 4o le rôle arbitral des personnages religieux; 5o les

pratiques religieuses, les mosquées; 6° l'influence de l'islamLAOUST, Le mariage chez tes Berbères du Maroc. Contribution importante à la sociologie musulmane; l'auteur établit que si, au point de vue juridique, la convention intervenue entre les deux familles intéressées peut avoir le caractère d'une vente, en fait, le Berbère n'achète pas sa femme comme on le voit par les cérémonies compliquées auxquelles le mariage donne lieu obligatoirement.-NEHLIL, L'azref des tribus et des qsour berbères du Haut Guir. Au Maroc, l'azref représente ce qui est appelé qanoun en Algérie. Il est opposé à la chera'ah ou loi musulmane qui néanmoins gagne du terrain sans discontinuer. Il est à remarquer que partout où les azrefs ont été rédigés par écrit, ils l'ont été en arabe, M. Nehlil donne comme spécimen l'azrej de Bou-Denib; il ne traite que de questions pénales.

Fasc. II. QUERLEUX, Les Zemmour, consciencieuse étude ethnographique sur cette tribu au point de vue des usages, de la vie sociale et privée. Le chapitre sur la religion est particulièrement intéressant. Nous y trouvons des détails sur le rôle joué par les chérifs. Il existe chez les Zemmour trois Zaouyas, dont une des Kettaniyn, deux des Derqaoua. Les confréries religieuses sont au nombre de quarante-deux dont les plus importantes sont les Touhamiya, rattachés aux chorfa d'Ouezzan; les Tidjaniya, les Kettaniya, les Derqaoua, les Qâdiryah. Les superstitions sont dominantes dans le pays-ARIN, Le talion et le prix du sang chez les Berbères marocains - NEHLIL, L'Azref des tribus et des qsour berbères du Haut Guir (suite): Azref du qsar de Tamz; deux Azref de B. Ouzim; Azre/ des Aït Acha, fraction des précédents.

Fasc. III. NEHLIL, L'Azref des tribus et des sour berbères du Haut Guir (fin) Azref des Saheli; fragment de l'Azref de Tazouggart, Asref de Qaddous; Azref d'Al Gor'an, Azref des Aït Azaghou, Azref de Toulal; Azref des Aït Izdeg. - BRUNO, Note sur le statut coutumier des Berbères marocains. Il s'agit des Iguerouan du Sud, des Ait Ndhir et des Ait Mguild. L'izref (autre forme d'azref) continue à régir toutes les transactions de la vie civile et la chera'ah n'a pu le remplacer. L'article est complété par la traduction d'un règlement ('orf) des Aït 'Abd es Selâm, fraction de la tribu des Iguerouan et par celui des Ouchchan, fraction des Aït Ndhir-HERBER, Mythes et légendes du Zerhoun. Documents intéressants sur la grotte de Mouley Idris, la recherche des trésors, le qsour Fara'oun, la légende de Si Abd el Krim, cherif d'Ouezzan, mort il y a moins de 50 ansTRENGA, Les Branès. Parmi les fractions de cette famille, on compte les Oulâd Sidi Ya'qoub. Ceux-ci descendent d'un saint surnommé Bou Qobrin parce que son corps repose dans deux sépultures, l'une au S.-O. de Debdou, l'autre à Feqqous sur la

rive gauche de la Molouya'. On trouve, sur le territoire de cette tribu, la confrérie des Touhamiya qui se rattachent aux chérîfs d'Ouezzan et celle des Tidjaniya; c'est celle qui a le plus d'adhérents.

Fasc. IV. BIARNAY, Un cas de régression sur la coutume berbère chez une tribu arabisée. Il s'agit de la tribu de Ouedras entre Tanger et Tétouan où, à la suite d'un acte arbitraire du du cheikh Si Abined Aneggarou en 1280 hég., une convention substitua à l'autorité du cheikh celle d'une assemblée de notables, par un acte dûment enregistré et conservé par le qadhi. Mais peu à peu, son action cessa de s'exercer. - CASTELLS. Note sur la fête de l'Achoura à Rabat. —ABĖS. Les Izayan d'Oulmès. Population entièrement berbère, suivant les coutumes indigènes.TRENGA. Les Branès (fin). Renseignements sur si Ahmed Zarrouq (né en 1442 de J.-C.) fondateur de la confrérie qui porte son nom et qui était un des seba' redjȧl, les sept personnages les plus vénérés des Branès. Parmi les fêtes saisonnières, il faut mentionner l'Aïd-el-Kebir, où l'on donne le divertissement d'Abou Chikh, appelé Bou Jeloud dans d'autres tribus; il est répandu chez toutes les populations zenatia. Il faut mentionner aussi ce qui est raconté des B. Meḥassen, fraction des Ghiața, entraînés dans la voie de l'erreur par l'imposture d'un serviteur juif de Sidi El Boudali. On leur attribue ce qui est dit ailleurs des Zekkara, mais ces accusations n'ont pas de bases certaines. Les principaux lieux de pèlerinage sont la Mekke, la Djebel El-A'lam et Mouley Idris.

T. II, 1917.

Fasc. I. WESTERMARCK, Cérémonies du mariage au Maroc trad. par Mme ARIN. Renseignements très détaillés sur des coutumes, qui ne sont pas d'ailleurs spéciales au Maroc, relatives au mariage; l'une des plus particulières a pour but d'écarter le mauvais œil; le rôle des parents est bien moins actif chez les populations berbères que chez les populations arabes, mais nulle part, la jeune fille n'est consultée. L'article est accompagné de notes comparatives qui en augmentent la valeur. MAURAN, Une république de pirates, sommaire de l'histoire de Salé qui fut longtemps un nid de corsaires. DE ALDECOA, Ibn el Khatib Lisan edain. Biographie du célèbre vizir de Grenade, tirée surtout d'El Maqqari; il n'eût pas été inutile de donner la bibliographie des œuvres de Lisân eddin. Aux sources mentionnées p. 44-46, on peut joindre maintenant l'article que

1) Ce Sidi Ya'qoub était un chérif idrisite, parent de Sidi Yahya de Guéfait et vivait au temps de Mouley Ismaʻil. Cf. Nehlil, Notice sur les tribus de la région de Debdou. Bulletin de la Société de géographie d'Alger, 1911, p. 53-54.

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