Slike strani
PDF
ePub

Nepos. Le colophon, à la suite du texte, porte la date de 1518. II y en a encore deux autres qui donnent, après l'épître de Froben au lecteur Non's Febr. anno MDXIX (soit le 5 février), et, après la liste des errata et l'Index ternionum, MDXIX Mense Martio, cette date est celle de l'achèvement définitif du volume.

La seconde édition' contient quelques pièces qni ne se trouvaient pas dans la première telles que: Lettre de Léon X à Erasme; Ratio seu compendium verae theologiae; De hac posteriore editione; Capita argumentorum contra morosos quosdam ac indoctos; Canons d'Eusèbe; Vies des évangélistes de saint Jérôme3.

Dans le titre de la seconde édition, Érasme annonçait une sérieuse révision de son œuvre primitive: multo quam antehac diligentius... recognitum3. Cette déclaration ne doit pas être prise à la lettre, plus que les indications sur les manuscrits utilisés donnés dans l'épître à Léon X. On ne connaît qu'un seul manuscrit grec nouveau utilisé dans la seconde édition : c'est le manuscrit 3, du xe siècle, actuellement à Vienne qui appartenait au XVIe siècle au couvent des chanoines de Consendonck près de Tournhout".

En réalité, la deuxième édition d'Erasme n'est guère qu'une réimpression, à peine modifiée, de la première. Si quelques fautes ont été corrigées, d'autres ont été ajoutées et les deux récensions restent, tout compte fait, assez voisines l'une de l'autre. Mill estimait qu'il n'y avait guère entre elles que

1) Voir Hist. Cat., III, p. 577 s. La seconde édition fut tirée à 2.100 exemplaires. Cf. Responsio ad notationes novas Lei, IX, 280 D.

2) On peut noter en outre que dans la deuxième édition la division grecque est indiquée pour tous les livres à l'exception des évangiles.

3) Lettre à Willibald Pirkheimer, du 2 nov. 1517. 1. 274, III, col. 268 D. Novum Testamentum... retexo ac recudo et ita recudo ut aliud opus sit futu

rum.

4) Il faut y ajouter un manuscrit du xe siècle des évangiles latins appartenant à la même bibliothèque.

5) Bludau, p. 29.

6) Delitzsch, Handschriftliche Funde, I, p. 5. Paul de Lagarde. (Goett. Gel· Anz., 1884, I, p. 75) estime la seconde édition inférieure à la première.

[ocr errors]

quatre cents diffférences dont trois cent trente seulement lui paraissaient constituer des progrès1. Cinquante-sept des mille passages de Reuss présentent des différences entre les deux premières éditions d'Erasme. Pour un passage on trouve une leçon qui, ne se rencontrant dans aucun manuscrit, constitue une conjecture, mais une conjecture très heureuse'.

Nous passerons rapidement sur les trois autres éditions qui sont dues aux soins d'Erasme. La troisième, qui parut en 1522*, suit la seconde d'assez près. Une quarantaine de passages sont corrigés d'après les observations de Stunica, quinze seulement des mille passages collationnés par Reuss présentent des différences entre la seconde et la troisième éditions. Mais l'un de ces passages est le fameux verset des trois témoins 1 Jean 5, 7. Érasme, dans sa polémique contre Stunica, explique qu'il l'a inséré parce qu'il l'a trouvé dans un manuscrit grec, ne cui sit causa calumniandi. Il ne dissimule cependant pas qu'il le tient pour interpolé dans le grec d'après les manuscrits latins. Le

1) § 1134, p. 114.

2) La deuxième édition d'Erasme fut reproduite à Haguenau en 1521 par Thomas Anshelm. C'est la première édition dans laquelle le texte grec ne soit pas accompagné d'une version latine. L'édition de Haguenau fut réimprimée à Strasbourg en 1524 par Wolf Cephalaeus. Cf. Reuss, Bibl, N. T. G., p. 30 s. Hist. Cat., III, p 578 s.

3) Il s'agit du passage Jacques 4. 2, que d'après les manuscrits il faudrait lire : ἐπιθυμεῖτε καὶ οὐκ ἔχετε · φονεύετε καὶ ζηλοῦτε καὶ οὐ δύνασθε ἐπιτυχεῖν. Il faut reconnaître, avec le dernier commentateur Windisch (Die katholischen Briefe, Tubingen, 1911. dans Lietzmann, Handbuch zum Neuen Testament, IV, 2, p. 25), que poveúɛTE, pris littéralement, est impossible. Il faut donner à ce mot un sens qui permette de l'associer à nλoûtɛ et qui en fasse un équivalent de ÉлOvμεTτε. On ne voit guère comment on pourrait donner à ce mot une interprétation figurée assez élastique. Érasme, dans sa seconde édition, a mis p0oVETTE, correction graphiquement peu importante et qui donne un sens satisfai

sant.

4) Reuss, Bibl. N. T. G., p. 29; Hist. Cat., III, p. 579.

5) Bludau, p. 133. Mill (§ 1138, p. 114) relevait dans la troisième édition d'Erasme 118 différences par rapport à la seconde. La-dessus 36 venant de l'édition aldine.

6) Verumtamen ne quid dissimulem, repertus est apud Anglos graecus codex, unus, in quo habetur quod in vulgatis deest... Ex hoc igitur codice Britannico

codex Britannicus ou bien comme le dit dans les Annotationes, codex apud Anglos repertus, est le codex Montfortianus, le manuscrit 61'.

Trois des leçons nouvelles signalées par Reuss dans la troisième édition se trouvent dans la Complutensis. La rencontre peut être fortuite; on admet, en général, que ce n'est que pour sa quatrième édition qu'Erasme a pu utiliser le Nouveau Testament d'Alcala. Cette quatrième édition parut en 1527'. Le texte grec et la version d'Erasme y sont accompagnés de la Vulgate. La quatrième édition d'Erasme présente dans vingtneuf des mille passages de Reuss des leçons nouvelles dont vingt-trois sont celles de la Complutensis. Le profit qu'Erasme a tiré du travail des éditeurs espagnols est donc bien petit. « Érasme, dit Delitzsch, n'avait pas assez d'amour de la vérité et d'abnégation pour tirer de ce texte tout le profit qu'il aurait pu en tirer». La polémique qu'il avait eue avec Stunica lui a peut-être rendu plus difficile de reconnaître le mérite de ses rivaux.

Sa cinquième édition qui parut en 15355 ne donne pas la

reposuimus quod in nostris dicebatur deesse, ne cui sit causa calumniandi, quanquam et hunc suspicor ad Latinorum codices fuisse castigatum. Apol. ad Stunicam., IX, 353.

1) Sur ce manuscrit qui date du xvi° siècle voir Scrivener, Plain Introduction*, 1, p. 199 s. Rendel Harris, The Origin of the Leicester Codex, London, 1887, p. 46-53. Rendel Harris considère comme vraisemblable que le passage considéré a été interpolé dans le manuscrit d'après la Vulgate par un moine franciscain du nom de Froy. En dehors de ce manuscrit, le passage des trois témoins se trouve encore dans le manuscrit 629 (x1vo ou xv° siècle). Le codex Ravianus (110) qui le donne aussi a été reconnu n'être qu'une copie de la Complutensis (Gregory, Textkritik, p. 135).

2) Reuss, Bibl. N. T. G., p. 36; Hist. Cat., III, p. 580.

3) Il y en aurait en tout 106 d'après Mill, § 1141, p. 115.

4) Delitzsch, Studien, p. 5. S. Berger (La Bible au XVI° siècle, p. 56) dit de même : « Érasme n'eut pas la conscience de payer sa dette envers le texte authentique de l'Apocalypse et de faire disparaître les quelques lignes qui n'appartenaient pas à l'original ».

5) Reuss, Bibl. N. T. G., p. 37; Hist. Cat., III,

P. 583.

Vulgate comme la quatrième. Le texte grec est presque identique à celui de la précédente', Reuss pour les passages étudiés par lui n'a relevé que deux variantes'.

[blocks in formation]

Une mention spéciale doit être faite de l'édition publiée à Paris en 1534 par Simon de Colines (1480?-1546), le beau-père de Robert Estienne'. Le texte qui est à la base de cette édition est celui de la troisième édition d'Erasme, mais il n'est pas servilement reproduit. L'éditeur a utilisé aussi la Complutensis. C'est son texte qu'on trouve dans cinquante-trois des cent treize passages où Reuss a relevé des divergences entre le Nouveau Testament de Simon de Colines et celui d'Erasme. Dans quatre passages, Colines suit l'édition Aldine, dans quatre autres l'édition Bebel qui est une reproduction de la troisième édition d'Érasme avec un très petit nombre de modifications (neuf sur les mille) que Reuss croit résulter de conjectures plutôt que de l'utilisation de nouveaux manuscrits".

Reuss a relevé chez Simon de Colines cinquante-deux leçons qu'on ne trouve dans aucune édition antérieure et qui, toutes, sont attestées par un ou plusieurs manuscrits. Contrairement à ce qu'avaient fait la Complutensis et la troisième édition d'Érasme et à ce que firent tous les éditeurs jusqu'à l'avènement de la critique, Simon de Colines a eu le courage d'éliminer de

1) Mill, (§ 1150, p. 116), ne relève que quatre différences.

2) Sur les réimpressions des éditions d'Erasme, voir Reuss, Bibl. N. T. G., p. 30 ss. et Hist. Cat., III, p 578 ss.

3) Ph. Renouard, Bibliographie des éditions de Simon de Colines, 15201546, Paris, 1894, p. 234. Pour le titre et la description voir Hist. Cat., III, p. 582. Le volume, titre compris, est entièrement composé en grec. Le texte est accompagné d'une table des livres et suivi de Vies des évangélistes, et d'arguments des épîtres.

4) Mill (§ 1144, p. 116) estime à 150 les leçons particulières à Simon de Colines.

5) Reuss, Bibl. N. T. G., p. 32 s.

son texte le passage des trois témoins I Jean 5, 7. Il ne s'est malheureusement pas expliqué sur la méthode qu'il a suivie et sur les documents qu'il a utilisés. Il est probable qu'il a connu deux manuscrits des évangiles de la Bibliothèque royale les nos 119 et 120 qui datent, l'un et l'autre, du xi ou du XIe siècle1. Le texte de Simon de Colines représente un très respectable effort pour améliorer, par un recours aux manuscrits, le résultat des travaux des premiers éditeurs. Cet effort ne fut pas suivi. Deux siècles s'écouleront avant qu'il se retrouve un éditeur assez courageux pour écarter de son texte le passage 1 Jean 5, 72; et l'on a pu dire que si l'édition de Simon de -Colines avait été suivie comme elle méritait de l'être, la critique du texte aurait économisé un siècle de tâtonnements et de piétinements sur place3.

5.

[ocr errors]

LES ÉDITIONS DE ROBERT ESTIENNE *.

On doit à Robert Estienne (1503-1559) quatre éditions du Nouveau Testament grec dort trois publiées à Paris et une à Genève où les persécutions l'avaient obligé à se réfugier.

La première parut en 1546; elle forme deux élégants volumes in-16 composés avec le petit caractère qui venait d'être gravé aux frais de François Ier. La générosité du roi est vantée dans la préface latine qui commence ainsi : O mir ficam regis nostri optimi et praestantissimi principis liberalitatem... D'où le nom de O mirificam sous lequel ce Nouveau Testament est connu 5. Cette édition fut reproduite en 1549°.

1) S. Berger, La Bible au XVI siècle, p. 129; Scrivener, Plain Introd.⋆, II, p. 188.

2) Reuss, Bibl. N. T. G., p. 48.

3) Gregory, Textkritik, p. 932.

4) A. Renouard, Annales de l'imprimerie des Estienne 2, Paris, 1843, p. 65. 5) Hist. Cat., III, p. 585 s. D'après le catalogue des Estienne, cette édition valait, en 1547, 8 sols, et en 1552, 10 sols.

6) Renouard, p. 75; Hist. Cut., III, p. 587. La seconde édition se distingue de la première par la faute pulres dans la préface et par la correction des fautes signalées dans l'erratum de la première édition.

« PrejšnjaNaprej »