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riens quand à une leçon grammaticalement incorrecte présentée par un groupe de manuscrits anciens, a été substituée, dans quelques manuscrits, une leçon correcte. Ainsi Mt. 7, 6 poTÉ καταπατήσουσιν de B CLW Χ Θ Σ... remplacé par καταπατήσωσιν dans * ΕΚΔ... ; Με. 9, 9 ἀναστὰς ἠκολούθει (s D. 1...) corrigé en ἠκολούθησεν (BGN); Lc. 4, 1 ἤγετο... ἐν τῇ ἐρήμῳ (NBDLW) remplacé par εἰς τὴν ἔρημον (Α Ν Δ Ο Ξ); Lc. 4, 4' ἐξήρχοντο... dau óvia (CXO...) remplacé par peto (A B D).

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Parfois une correction a été faite parce qu'un copiste n'a pas bien saisi le caractère grammatical de son texte. Ainsi on lit dans Mc. 2, 19 μή δύνανται οἱ υἱοὶ τοῦ νυμφῶνος ἐν ᾧ ὁ νυμφίος μετ' αὐτῶν ἐστιν νηστεύειν; ὅσον χρόνον ἔχουσιν τὸν νυμφίον μετ ̓ αὐτῶν οὐ δύνανται νηστεύειν. Dans tout un groupe de manuscrits la deuxième phrase a été supprimée, sans doute parce qu'on n'a pas reconnu que la première avait un caractère interrogatif.

Il y a des cas où l'on peut distinguer plusieurs étapes dans la correction grammaticale. Ainsi dans Mc. 15, 1 les manuscrits BCDLO.. ont la leçon pw, adverbe de temps. Cet adverbe ayant été considéré comme employé substantivement les manuscrits Α Ν Χ Δ... ont écrit ἐπί τὸ πρωί, enfin πρωί ayant été pris pour un datif, les manuscrits ESQ et un grand nombre de minuscules ont écrit ἐπί τῷ πρωί.

Nous signalerons enfin un type de textes qui présentent un caractère nettement secondaire. Il s'agit de leçons qui paraissent résulter de la combinaison de deux variantes entre lesquelles hésitait le copiste. C'est ainsi que dans Mc. 1, 13 en présence des deux lecons ἦν ἐν τῇ ἐρήμῳ (NAB DL Θ...) et ἦν énet (K II*. 1, 69... sys) les copistes de EA et l'auteur de la Peschitto ont adopté la legon ἦν ἐκεῖ ἐν τῇ ἐρήμῳ. De même dans Mt. 26, 15 les leçons τριάκοντα αργύρια de BL Γ et τριάκοντα

6) Il est vrai qu'il pourrait aussi y avoir, dans le cas que nous envisageons, ou bien omission par homoiotéleuton, ou bien conformation au texte de Mt. 9, 15. Lc. 5, 34.

Tapas de Dab q se retrouvent combinées dans la leçon τριάκοντα στατήρας ἀργύρια de 1. 22, 118, etc.'.

Les causes dont nous avons parlé jusqu'ici n'ont été ni les seules ni les plus importantes de celles qui ont déterminé une déformation du texte du Nouveau Testament. Il convient maintenant d'indiquer celles qui tiennent à la nature même des livres qui le constituent et notamment des Évangiles.

Si l'on tient compte du caractère du Nouveau Testament ce qui, au premier abord, pouvait apparaître comme un chaos de variantes que le hasard seul avait amassées, s'explique tout naturellement et s'il est un fait qui doit étonner ce n'est pas qu'il y ait tant de variantes d'un type différent de celles qu'on rencontre dans la tradition manuscrite des ouvrages classiques, c'est bien plutôt qu'il n'y en ait pas davantage.

On peut classer les types des variantes dont il nous reste à nous occuper en un certain nombre de groupes dont chacun est en relation directe avec certains traits que présentent les livres du Nouveau Testament.

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Les livres du Nouveau Testament et tout particulièrement les Évangiles, ont été, dès les premiers siècles du christianisme, intensément utilisés pour la lecture publique. En d'autres termes, il en a été fait un usage liturgique et cet usage n'a pas été sans réagir sur la forme des textes. C'est ainsi que le nom de Jésus a été introduit én tête de bien des péricopes où il .était originalement sous-entendu parce que la lecture publique s'accommodait mal d'une phrase initiale sans sujet personnel exprimé. Ainsi dans Mt. 11, 20 là où on lit dans les bons textes τότε ἤρξατο ονειδίζειν (CΚΙΘ...) ΑΝΟΛΣ lisent ἤρξατο ὁ

1) Il peut cependant arriver que, tandis qu'il paraît au premier abord y avoir combinaison de deux leçons dans une troisième, il y ait en réalité reproduction de deux éléments de la leçon primitive dans deux textes divergents. Tel semble être le cas pour Mc. 1, 35 où il semble bien que la leçon primitive soit celle de NACD0εv xaì άññ10εv et où on trouve seulement (peut-être par homoioteleuton) v dans B. 28, 56.. tandis qu'il y a άлñàɛν dans W. 1071. b d ff2.

'Inous. De même il se pourrait que dans Mt. 16, 24 B* 157... qui lisent Tóte eine aient conservé le texte primitif contre la majorité des manuscrits qui lisent tóte elevó Ingos. Dans II Tim. 3,10; 4,5 c'est sous l'influence de l'usage liturgique que le manuscrit 69 a ajouté réxvcv Tu60ce après 8.

Ce ne sont là que des détails sans grande portée mais l'usage liturgique a pu, dans bien des cas, être la cause de variations plus importantes. C'est sous son influence que la doxologie a été introduite dans un grand nombre de manuscrits à la fin de l'oraison dominicale (L W AE...). C'est à la même cause que nous attribuons les formes diverses que le récit de l'institution de l'eucharistie a prises dans divers témoins du texte qui, par des suppressions et des transpositions variées, sont parvenues à supprimer la seconde coupe que, contrairement à la pratique liturgique, mentionnait le texte de Luc 22, 17-20 dans les manuscrits NABC'.

On sait que les divers livres du Nouveau Testament contiennent beaucoup d'allusions à l'Ancien Testament et notamment de nombreuses citations. Par suite de négligences ou d'erreurs, un certain nombre de ces allusions et de ces citations sont plus ou moins imprécises, voire même inexactes. Ces inexactitudes ont été l'occasion de tout un travail des copistes dont on aperçoit la trace dans beaucoup de manuscrits et qui a tendu à diminuer ces imprécisions et à corriger ces erreurs. Il suffira de donner ici quelques exemples. Dans Mt., 15,8 un passage d'Esaïe 29,13 est, d'après & BD, librement cité sous la forme suivante : ὁ λαὸς οὗτος τοῖς χείλεσίν με τιμᾷ. Un grand nombre des manuscrits (CEFG K M...), conformant plus exactement cette citation au texte des LXX, mettent eyyiÇet por d λαὸς οὗτος τῷ στόματι αὐτῶν καὶ τοῖς χείλεσιν. Dans Mc. 1,2 la legon

1) On trouvera les raisons qui justifient cette manière de voir dans Maurice Goguel, L'eucharistie des origines à Justin Martyr, Paris, 1910, p. 108-117.

ἐν τῷ Ἡσαίᾳ τῷ προφήτῃ, matériellement inexacte, est corrigée en ἐν τοῖς προφήταις par AEFΗΚ Μ.

La notice également inexacte in 'A6:20xp ȧpyiepéos de Mc. 2,26 est omise par D W. 271, syst

Dans Luc 4,18 A LA II ajoutent, pour complèter la citation d'Εs. 61, 1: ἰάσασθαι τοὺς συντετριμμένους τὴν καρδίαν. De même, dans Actes 7,37, la citation de Deut. 18,15 est complètée dans CDEFG... par l'addition de tou súcs. Dans Actes 13,33 Τὰ οἱ les autres manuscrits donnent ἐν τῷ ψαλμῷ τῷ δευτέρῳ, D et Origène lisent to pót zu ce qui est une correction savante reposant sur la connaissance d'une tradition juive qui réunissait en un seul les deux premiers psaumes'.

Si l'harmonisation avec l'Ancien Testament a ainsi joué un rôle dans l'évolution du texte du Nouveau Testament, ce rôle est singulièrement moins important que celui qui revient à l'harmonisation au sein du Nouveau Testament lui-même.

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Parfois cette harmonisation se manifeste par une assimilation ou une conformation plus complète avec le texte du même livre. Ainsi dans Mt. 4, 10 la déclaration de Jésus Ünу σατανά devient dans D L Z sy se, it ὕπαγε ὀπίσω μου Σατανά, d'après Mt. 16, 23. Dans Lc. 1, 28 la salutation angélique ó xúptos petk σου est dans AC D complètée par les mots εὐλογημένη σὺ ἐν γυναιξίν qui viennent de Lc. 1, 42. Dans Actes 9,5 les manuscrits E. 1885. l'ancienne version latine et les traductions syriaques ajoutent d'après 26, 14 σκληρόν σοι πρὸς κέντρα λακτίζειν.

Mais le phénomène d'harmonisation de beaucoup le plus important est celui qui se produit entre les récits évangéliques parallèles. Ce phénomène est si général, et, dans certains cas, présente un caractère tellement systématique' qu'on s'est

1) Peut-être y a-t-il aussi l'influence des textes parallèles, Mt. 12, 4; Lc. 6, 4 qui n'ont pas le membre de phrase considéré.

2) Voir encore Rom. 13, 9; Heb. 2, 7. etc.

3) Notamment dans le manuscrit D. Voir là-dessus l'étude de H. J. Vogels, Die Harmonistik im Evangelienntexte des Codex Cantabrigiensis, Ein Beitrag. zur neutestamentlichen Textkritik, Leipzig, 1910 (T. U, Dritte Folge, VI).

demandé si le travail plus ou moins conscient des copistes suffisait pour l'expliquer et s'il ne fallait pas adopter l'hypothèse d'une harmonie comme celle de Tatien' dont l'action se serait exercée sur l'histoire du texte évangélique. Nous n'avons pas ici à examiner cette hypothèse, mais seulement à illustrer par quelques exemples le phénomène de l'harmonisation des textes : au lieu de la sagesse justifiée par ses œuvres dans Mt. 11, 19

(ἀπὸ τῶν ἔργων αὐτῆς), D ΘΣ sy ont, comme Lc. 5, 35: par ses enfants (réxvwv). Dans Mt. 27, 35 AOP... ajoutent d'après Jn. 19, 24 ἵνα πληρωθῇ τὸ ῥηθὲν ὑπὸ τοῦ προφήτου - διεμέρισαν τὰ ἱμάτιά μου ἑαυτοῖς καὶ ἐπὶ τὸν ἱματισμόν μου ἔβαλον κλήρον. Dans Mt. 27, 49 × B C L... ajoutent d'après Jn. 19, 34 άλλος δὲ λαβών λόγχην ἔνυξεν αὐτοῦ τὴν яλεŭρ¤ν xa! èÿλev ü6wp xxi aiuz. Dans Mc. 14, 70 un groupe de manuscrits (A N X A........) ajoute, d'après Mt. 26, 73 nai ý λaλiá cou ópotáčet. Dans Mc. 15, 3 NUWA... ajoutent autòs dè oùdèv insρivaτo, membre de phrase qui se trouve dans Mt. 27, 12. Dans Mc. 15, 28 EFGLAO ajoutent, d'après Lc. 22, 37 xxi énypáln ἡ γραφὴ ἡ λέγουσα " καὶ μετὰ ἀνόμων ἐλογίσθη. Dans Lc. 23, 38 * AC D... ajoutent γράμμασιν ἑλληνικοῖς καὶ ῥωμαϊκοῖς καὶ ἑβραϊκοῖς. Ces mots viennent manifestement de Jn. 19, 20. Dans Lc. 24, 40 (NAB W Θ... ajoutent καὶ τοῦτο εἰπὼν ἔδειξεν αὐτοῖς τὰς χειρᾶς καὶ τοὺς πόδας. Cette phrase est empruntée à n. 20, 20. Dans Jn. 1, 23 le manuscrit W ajoute d'après Mc. 1, 3 εὐθείας ποιεῖτε τὰς τρίβους αὐτοῦ. Dans In. 19, 14 Ne TDLA... substituent pit à éxtî, ce qui a pour effet de supprimer une contradiction entre le récit johannique et Mc. 15, 25. On sait que, tandis que le père de Simon Pierre est appelé Jona dans Mt. 16, 17, il est nommé Jean dans Jn. 1, 42; 21, 15. 16. 17. Il y a quelques manuscrits, tels que AXI qui, indubitablement sous l'influence de Matthieu, donnent, aussi dans le quatrième évangile, la forme Jona.

Dans certains cas on peut constater comme une sorte de double harmonisation. Ainsi dans Mt. 4, 18 au lieu de TеρITXTшv

1) C'est là-dessus que repose la théorie développée par Von Soden sur l'histoire du texte des évangiles.

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