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le manuscrit D donne pżyш qui se trouve dans Mc. 1, 16; tandis que, dans ce dernier passage, AA donnent πeρizτ» qui est la leçon originale de Mt. 4, 18.

Du phénomène de l'harmonisation par addition ou transformation on peut rapprocher le phénomène, beaucoup plus rare, de l'harmonisation par suppression. C'est ainsi que dans Lc 23, 34 la phrase ὁ δὲ Ἰησοῦς ἔλεγεν · πάτερ ἄφες αὐτοῖς· οὐ γὰρ οἴδασιν tív, propre à Luc, est supprimée par a BD* O.

Nous arrivons maintenant à un groupe particulièrement important de variantes. Elles sont la conséquence de ce fait que ceux qui copiaient le Nouveau Testament et ceux pour qui on le copiait étaient d'accord pour considérer que les livres qui le composaient étaient l'expression parfaite de la vérité. Il en résultait que le Nouveau Testament ne pouvait contenir ni erreur proprement dite, ni obscurité véritable. Là où il y en avait, devait se faire un travail d'élimination.

Il y a d'abord des cas où l'on a enrichi le texte, soit par des gloses primitivement marginales, que la négligence des copistes a finalement introduites dans le texte, soit par des additions véritables.

L'épisode de la femme adultère est un exemple typique d'addition qui, d'abord extérieure au texte biblique, a fini par se fixer, le plus souvent dans Jn. 7, 53-8. 11, mais, parfois aussi ailleurs 1.

Il faut mentionner ici les éléments particuliers ajoutés au texte dans le manuscrit D. Le principal est celui qu'on lit à la suite de Lc. 6, 6 τῇ αὐτῇ ἡμέρᾳ θεασάμενός τινα ἐργαζόμενον τῷ σαββάτῳ εἶπεν αὐτῷ· ̓́Ανθρωπε, εἰ μὲν οἶδας τί ποιεῖς, μακάριος εἶ: εἰ δὲ μή οἶδας, ἐπικατάρατος καὶ παραβάτης εἶ τοῦ νόμου (cf. aussi Μι. 20, 28).

1) Le morceau manque dans BW... peut être aussi dans AC qui présentent une lacune. Il est accompagné d'astérisques ou de remarques dans d'autres manuscrits comme M. Les manuscrits du groupe de Ferrar (13-69-124-346) le donnent après Lc. 21, 38. Le manuscrit 221 le place après Jn. 7, 36. Le manuscrit 1 et quelques autres, à la fin du quatrième évangile, enfin un certain nombre de manuscrits dont DEFG l'insèrent là où on le lit dans le texte reçu.

Peut-être faut-il ranger ici la fin inauthentique de Marc (16, 9-20), ce morceau a dû en effet, être ajouté originairement comme complément et non comme continuation du texte mutilé. On ne comprendrait pas, sans cela, que dans l'évangéliaire d'Edschmiadzin il soit attribué au presbytre Aristion et que le manuscrit L lui juxtapose une autre finale.

On peut citer encore bien d'autres gloses explicatives, par exemple Mc. 1, 34 après οὐκ ἤτιεν λαλεῖν τὰ δαιμόνια ὅτι ᾔδεισαν αὐτόν les mots to Xpistòv elva: ajoutés par BCL; dans Mt. 7,21 les mots οὗτος εἰσελεύσεται εἰς τὴν βασιλείαν τῶν οὐρανῶν que les manuscrits C' W Θ Φ... répètent après ἀλλ' ὁ ποιῶν τὸ θέλημα τοῦ πατρός μου τοῦ ἐν τοῖς οὐρανοῖς ; les mots εἰς μετάνοιαν ajoutés dans Mt. 9, 13 par CLO sy ou encore te ajoutés par BWP dans Mt. 6, 25 οι κἄν ἐν τῇ ἑτέρᾳ διώκωσιν ὑμᾶς, φεύγετε εἰς τὴν ἄλλην ajoutes dans Mt. 10, 23 par DLO...; dans Rom. 8. 1 l'addition de pǹ κατά σάρκα περιπατοῦσιν ἀλλὰ κατὰ πνεῦμα de A w° D E K L P, (d'après Rom. 8, 4; dans I Cor. 11,29 celle de vais par N° C DEF GK... (d'après I Cor. 11, 27).

C

Parfois l'addition a nettement le caractère d'une explication grammaticale, par exemple dans II Cor. 8, 9 les mots éx00x! pas ajoutés par 118, 302, 469. Dans II Cor. 13, 2 l'addition de Ypaço par De EKL P; le mot de dans I Tim. 6, 7 introduit par Db K L P ou dans Phm. 12 l'addition par N° DEKLP de δέ... προσλαβοῦ.

Il est probable que des gloses semblables à celles que nous venons de citer se trouvent en divers passages, mais introduites à des dates si anciennes que nous n'avons pas conservé de témoin du texte qui ne les contienne pas. Dans ces cas, ce n'est que par conjecture qu'on peut les reconnaître. On peut citer comme exemple de semblables gloses les mots ἐγὼ δὲ Χριστοῦ dans / Cor. 1, 12 où il est impossible de découvrir ce que pourrait être le parti du Christ'; dans I Cor. 4, 6 le membre de

1) έyà ôè Xpiatoù serait alors la remarque de quelque pieux lecteur. L'hypothèse a été proposte par Bruins, Theol. Tijdschr., 1892, p. 40. Elle a été adoptée par Heinrici, J. Weiss, etc.

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phrase ἵνα ἐν ἡμῖν μάθητε τὸ μὴ ὑπὲρ ἅ γέγραπται ἵνα μὴ εἰς passage tellement obscur que l'on n'a jamais pu en donner d'interprétation satisfaisante, mais qui devient très clair si on admet, suivant l'ingénieuse hypothèse de Baljon, qu'une glose explicative s'est introduite dans le texte qui primitivement aurait été ïva èv quiv páðŋte ïva un sis... Le mot , omis par erreur, aurait été inscrit dans l'interligne au-dessus de l'a de vz, ce qu'un copiste consciencieux aurait consigné dans une remarque marginale : « Le mot est écrit au-dessus de l'a». Un copiste ultérieur qui n'avait pas saisi le sens de cette phrase l'aura introduite dans le texte.

Souvent des corrections ont eu pour effet de supprimer des erreurs matérielles ou de rectifier des expressions qui trahissaient la pensée de l'auteur. Dans Mt. 5, 39 le mot div a été supprimé par D k sys, parce qu'on a remarqué que c'était la joue gauche et non la joue droite qui était normalement exposée à être frappée. Les correcteurs ignoraient sans doute que, d'après le Talmud', le soufflet donné du revers de la main était regardé comme particulièrement offensant, ce qui explique et justifie la leçon δεξιάν.

Dans Lc. 6, 1 BCL... ont supprimé EUTEроTρút, terme auquel personne n'est, jusqu'à présent, parvenu à trouver un sens satisfaisant. Dans Lc. 23, 32 c. e. sys ont suprimé le mot Tepo: qui donne à la phrase de Luc un caractère si bizarre : « On emmena (avec Jésus) deux autres malfaiteurs ». Dans Rom. 5, 1 a B3 FG P, dans I Cor. 15,49 B. 181 ont substitué des indicatifs plus logiques aux subjonctifs (Exwμev, popέowμev) qui répondent à une nuance très particulière, mais quelque peu difficile à saisir de la pensée paulinienne.

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Très fréquemment les variantes ont une origine dogmatique. Elles sont destinées à mettre les textes du Nouveau Testament

1) J. Weissmann, Zur Erklärung einer Stelle der Bergpredigt, Z. N. T. W., 1913, p. 175 s.

mieux en harmonie avec les idées reçues dans l'Église. Il en est ainsi, par exemple, quand dans Jn. 7, 8 un grand nombre de manuscrits (BLAA.......) écrivent oл au lieu de oùx άvabaívw parce qu'il ne paraissait pas possible que Jésus ait pu ou changer de décision, ou dire qu'il n'allait pas à Jérusalem, alors que son intention était d'y aller.

La puissance miraculeuse de Jésus est soulignée par certaines variantes, par exemple dans Mt. 4, 24 0εрάπeusev autoúg est remplacé, dans D a b c g sy se, par ávτag élepáñeusev. πάντας ἐθεράπευσεν.

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Plusieurs variantes ont eu pour effet de faire disparaître des expressions qui ne s'accordaient pas avec l'idée de la naissance surnaturelle. La fortune de ces corrections a été telle que c'est à peine si l'on peut entr'apercevoir le texte original. Ainsi dans Mt. 1, 16 le texte pri.nitif devait être proche de celui que suppose la version syriaque du Sinai qui est Ἰωσὴφ δὲ ᾧ ἐμνηστεύθη Mapiau ý лaptévos éyévyσev 'Inσouv... La vetus itala (a g k q) dit de même : Joseph cui desponsata virgo (q om. virgo) Maria genuit Jesum. D'autres manuscrits de l'ancienne latine ont des modifications importantes: ainsi d substitue à genuit qui signifie engendrer, peperit qui veut dire enfanter, b c lisent Joseph cui desponsata erat (c om. eral) virgo Maria. Virgo autem Maria (c Maria autem) genuit Jesum.. En grec on trouve encore un écho du texte primitif dans la leçon de O. 346, 543, 826, 828, Ἰωσὴφ ᾧ μνηστευθεῖσα παρθένος Μαριὰμ ἐγέννησε (346 aj. τὸν) Ἰησοῦν... Par contre, l'adaptation à la croyance à la naissance surnaturelle est achevée dans le texte courant : Ιωσὴφ τὸν ἄνδρα Μαρίας ἐξ ἧς ἐγεννήθη Ἰησοῦς ὁ λεγόμενος Χριστός.

Dans Lc. 2, 5 la leçon primitive, supposée par la syriaque du Sinai et quelques latins comme be, συν Μαριάμ τῇ γυναικὶ αὐτοῦ olon éyxów, a été successivement corrigée par AAO... en tỷ éμvŋoteuμévy aútÿ yuvatxi....... puis, dans la grande masse des manuscrits, par vyoteuμévy auto'. Dans Lc. 2, 43 Marie et Joseph

1) A moins que la troisième leçon ne soit une combinaison des deux premières.

sont appelés les parents de Jésus (ci yovsig z) mais, dans un groupe de manuscrits, A CNX... on a substitué à ces mots: Ἰωσὴφ καὶ ἡ μήτηρ αὐτοῦ.

Dans Lc. 2,22 l'expression tоù xxxрioрoù zu de la quasi universalité des manuscrits grecs a paru choquante à un copiste parce qu'il lui semblait que Jésus ne pouvait avoir eu besoin d'une purification. C'est pour cela que, dans le manuscrit 76, αὐτῆς est substitué à αὐτῶν.

C'est aussi à une correction dogmatique qu'il faut, pensent plusieurs critiques, attribuer l'omission de la sueur de sang et de l'ange qui vient fortifier Jésus dans Lc. 22,43-44 par Na ABN... syrs.

Il est vraisemblable que dans Jn 1,18 la substitution par NB C*... de povoyevǹs Deòs à povoyevis uiós est, sinon une correction, du moins une précision dogmatique. De même dans Actes 20,28 la leçon de x B 218.,. tùy èxxkyoíxv TO ɛ (au lieu de τοῦ κυρίου) ἣν περιεποιήσατο διὰ τοῦ αἵματος τοῦ ἰδίου et, dans l'épitre de Jude (v. 4) l'addition de 6è après desñótyy par K L P : tòv póvov δεσπότην θεὸν καὶ κύριον ἡμῶν Ἰησοῦν Χριστὸν.

C'est sans doute une correction destinée à affirmer la personnalité du Saint-Esprit qui a fait écrire par HP tò пvɛυμë au lieu de tò veux 'Iooo dans Actes 16,7'.

C'est pour sauvegarder la toute science du Christ qui parais sait impliquée dans sa divinité que X. 983, 1689 ont supprimé oùòè ó utós dans Mc. 13,32.

C'est pour bien préciser les conditions du baptême chrétien qu'un groupe de manuscrits (E. 307, 322, 323...) ajoute le verset Actes 8,37 Εἶπε δὲ ὁ Φίλιππος · Εἰ πιστεύεις ἐξ ὅλης τῆς καρδίας ἔξεστιν. ̓Αποκριθείς δὲ εἶπε· Πιστεύω τὸν υἱὸν τοῦ θεοῦ εἶναι τὸν Ἰησοῦν Χριστόν.

Enfin, c'est pour une raison dogmatique que l'affirmation de Paul dans 1 Cor. 15,51 πάντες οὐ κοιμηθησόμεθα, πάντες δὲ ἀλλαγησό

1) Peut-être accessoirement sous l'influence de Lév. 12, 4-6.
2) Des astérisques marquent ces versets dans ESVAI...
3, Peut-être y a-t-il aussi conformation avec le v. 6.

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