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mais aussi les sectateurs des anciens cultes de Mésopotamie et de Syrie, restés particulièrement nombreux à Harrân (Carrhae) non loin d'Édesse. Nulle part n'apparaît d'ailleurs aussi clairement que chez Thomas l'idée que les mazdéens se faisaient de cette fête. Il était à même de bien connaître leurs croyances : Mar Aba, son collaborateur était né dans la religion de Zoroastre, qu'il s'attacha dans la suite à combattre. L'empire des Ténèbres, selon Thomas, est opposé à celui de la Lumière; à mesure que les nuits augmentent, il envahit le domaine de celle-ci et lui prend une à une les heures. Mais au solstice d'hiver cet empire est vaincu et obligé de reculer par le soleil invincible. Dans les expressions de l'écrivain chrétien, s'exprime encore ce dualisme des deux principes et des deux royaumes opposés, qui est le dogme fondamental de toute la religion perse.

Le recueil sur les « Causes des fêtes » contient aussi un traité de Thomas d'Édesse sur l'Epiphanie. Cet opuscule est malheureusement encore inédit, mais d'après l'analyse qu'en a publiée Baumstark', le cinquième chapitre renferme une réfutation de << la seule opinion historiquement exacte, celle de la priorité de la fête du 6 janvier et de la substitution de celle du 25 décembre à une vieille solennité païenne ». Il serait curieux d'établir qui avait exprimé cette opinion combattue par Thomas c'est probablement à cet auteur que remonte la scholie souvent citée, de Mar Salibi, ou le même rapport de succession est formellement affirmé1.

Fr. CUMONT.

Derses

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1) Oriens christianus, l. c.

2) Assemani, Bibl. Or., II, p. 164; cf. Mommsen, C. I, L., I, 2, p. 338; Usener, Weihnachtsfest, 1911, p. 349.

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REVUE DES LIVRES

ANALYSES ET COMPTES-RENDUS

ALFRED LOISY - Essai historique sur le sacrifice, 1 vol. in-8, de 532 pages, Paris, Émile Nourry, 1920.

L'année précédente, M. Loisy a fait paraître sous le titre Les Mystères païens et le Mystère chrétien, une série de conférences faites au Collège de France, et rédigées par un auditeur de bonne volonté, d'après des notes prises au cours du savant professeur. Dans cette étude approfondie, l'auteur s'attachait à établir l'influence que les Mystères de l'antiquité païenne ont exercée sur la christologie de la primitive Église et, en particulier, sur la conception que l'Apôtre Paul a áttachée au sacrifice de Jésus. Après avoir exposé comment le christianisme a subi l'empreinte du paganisme expirant, M. Loisy montrait pour quelles raisons la foi nouvelle l'a emporté sur les cultes concurrents du monde antique.

L'ouvrage qu'il publie aujourd'hui a l'avantage d'être directement sorti de sa plume et d'envisager l'institution sacrificielle d'une façon plus large et plus générale. Il y expose comment cette institution a partout exercé une fonction plus répandue et plus essentielle qu'on ne le croit d'ordinaire. Il définit le sacrifice comme <«< une action rituelle, la destruction d'un objet sensible doué de vie ou qui est censé contenir de la vie, moyennant laquelle on a pensé influencer les forces invisibles, soit pour se dérober à leur atteinte, lorsqu'on les suppose nuisibles ou dangereuses, soit afin de promouvoir leur œuvre, de leur procurer satisfaction et hommage, d'entrer en communication ou même en communion avec elles. » Cette définition est un peu longue et on pourrait peut-être

l'abréger en réfléchissant que les objets du sacrifice ne sont pas toujours des objets sensibles et vivants ou imaginés tels. Mais elle a le mérite de renfermer tous les éléments que l'auteur réunit dans sa conception du Sacrifice et de rencontrer les diverses théories qui envisagent exclusivement le Sacrifice sous une seule de ses différentes formes. On y constate que M. Loisy attribue l'origine du Sacrifice à la jonction de deux facteurs souvent considérés isolément: l'un, plutôt magique, qui comprend les tentatives pour agir en quelque sorte mécaniquement sur les forces invisibles, pour en tirer profit, l'autre, qui assume plutôt un aspect religieux, consistant dans une oblation en vue d'influencer, d'écarter ou d'exploiter l'intervention de personnalités surhumaines. La notion de sacrifice ne s'affirme en réalité que « quand l'offrande s'est associée à l'idée d'action sacrée ou quand l'action sacrée s'est associée à l'idée d'offrande ».

L'un de ces éléments a-t-il dû logiquement ou historiquement précéder l'autre ? L'auteur semble hésiter entre les deux solutions : « Le rite simplement magique et le don alimentaire, autant qu'on peut en juger, écrit-il sont indépendants l'un de l'autre... Ce n'est point sacrifier que d'accomplir un rite même sanglant, pour faire tomber la pluie, si l'efficacité du rite est censée directe et si son intention est toute entière dans cet objet. Ce n'est point sacrifier que de jeter quelques aliments à un mort pour qu'il ne fasse point mauvais parti au vivant. » Ailleurs, il conclut que si l'on en juge par les tribus australiennes, le rituel pour influencer directement les opérations de la nature ne pourrait ètre antérieur à l'idée de pourvoir à l'alimentalion des esprits. C'est un des rares points où nous pouvons saisir quelque flottement dans la pensée habituellement si nette et si logique de l'auteur.

N'est-il pas plus simple d'admettre que la conception magique du sacrifice dominait au temps si celui ci a existé - où l'imagination primitive était réduite à la conception du mana, c'est-à-dire d'une puissance impersonnelle inégalement répandue dans les êtres et les choses, que l'on pouvait utiliser ou écarter par des rites magiques et que, d'autre part, le sacrifice-don est apparu dès que l'homme a personnifié les dépositaires de cette puissance. Il est clair qu'on n'a pu concevoir l'idée d'offrir des dons à des êtres réels ou imaginaires avant le jour où l'on s'est figuré que le trans

fert de l'objet ou de la victime occasionnerait chez le donataire une impression analogue au sentiment de satisfaction éprouvé en pareil cas par le donateur.

Quoiqu'il en soit, et c'est là ce qui fait l'originalité en même temps que la valeur de la thèse, il paraît bien, si haut qu'on puisse remonter, que les deux éléments, se rencontrent parfois isolés, parfois combinés, dans toutes les formes de culte depuis les rites rudimentaires des Aruntas ou des Zunis, jusqu'au sein des religions les plus raffinées, toutefois avec cette distinction, bien mise en lumière par M. Loisy, qu'à mesure que les cultes s'organisent et se civilisent, la part de la magie décroit, et celle de la religion augmente. Le Sacrifice, désormais, s'accomplira moins pour agir directement sur la nature que pour obtenir l'intervention gracieuse des divinités qui agissent sur les phénomènes naturels. Bientôt même apparaît un élément moral. Ce ne sont plus seulement des bienfaits immédiats qu'il procure, mais l'association à l'immortalité qu'on prête aux dieux, réservée en partage à ceux qui ont vécu en conformité avec les lois réglant les rapports des hommes et l'économie des mondes.

Cependant, à ce niveau, l'élément magique est toujours là. L'auteur fait observer que, même dans le christianisme, nous retrouvons le sacrifice considéré comme un symbole commémoratif d'une immolation vicariale, basé sur la vieille idée que l'individu peut représenter l'espèce, compter pour elle et expier pour elle, tout comme dans les rituels magiques, la dernière gerbe compte pour la moisson entière, le premier-né pour le troupeau, le chef pour la tribu, le Roi pour la nation Ainsi le Christ représente le genre humain, il prend le péché sur lui et par son expiation volontaire rachète l'humanité de la mort éternelle. « Sans grand effort d'intelligence on reconnaît là une transformation du mécanisme magique de l'expiation et comme la sublimation du plus abominable des sacrifices, le sacrifice humain ». Quant au sacrement eucharistique, il perpétue le sacrifice de la croix et en applique le bienfait aux fidèles, en réalisant leur union avec le Christ et en les faisant participer à la vie éternelle : « Néanmoins l'idée est la même que celle de l'homophagie dionysiaque et celle-ci est la même que celle de la communion totémique chez les Aruntas de l'Australie. »>

L'auteur fait observer modestement, trop modestement peut-être,

qu'il n'a pas voulu présenter une histoire complète du Sacrifice, au sens propre du mot histoire, mais simplement étudier à travers les âges l'évolution de certains rites sacrificatoires, en partant des temps. les plus reculés accessibles à l'observation. Un compte-rendu, comme celui-ci, ne peut le suivre pas à pas dans ces recherches qui envisagent, en autant de chapitres substantiels : I, La nature de l'Action sacrée. II, Le caractère de la figuration rituelle. III, Les raisons essentielles et les aspects principaux du sacrifice. IV, Le sacrifice dans les rites funéraires. V, dans les rites de saisons; VI, dans ses rapports avec la divination. VII, Les sacrifices d'alliance et de serment. VIII, Les sacrifices de purification et d'expiation. IX, Les sacrifices de consécration. X, Les sacrifices d'initiation. Xl, Le sacrifice dans le service ordinair des dieux. XII Les économies sacrificielles des diverses religions: 1. Civilisés et non civilisés. 2. Anciennes religions de la Chine et du Japon, Égypte, Mésopotamie, Inde et Perse. 3. Celtes, Germains, Slaves, Grèce et Rome. 4. Cultes cananéens, Israël, Arabie, Islamisme, Christianisme.

Cette suite de tableaux atteste une masse énorme de recherches, d'annotations et de références consciencieuses. L'auteur s'est particulièrement attaché à relever non seulement les faits similaires qui établissent dans les milieux les plus divers l'unité des procédés de l'esprit humain, mais encore les transitions qui marquent une liaison entre les formes successives des croyances et des rites, tout en indiquant la direction générale de l'évolution religieuse. Il convient de signaler la netteté avec laquelle il démontre comment le sacrifice magique est devenu le service des dieux, comment les fêtes saisonnières se rattachent aux sacrifices destinés à seconder ou à provoquer les opérations de la nature, comment la poursuite d'avantages matériels dans les initiations des mystères antiques est devenue une économie de salut et une garantie d'immortalité, enfin comment l'évolution du Sacrifice est en rapport avec celle des êtres surhumains, avec le sens des interdictions sexuelles, du jeûne, de la divination, des rites propitiatoires, du serment, de la divination, du rôle du feu dans le culte, du choix des lieux sacrés et des époques propices.

On voit que c'est presque un traité complet de l'évolution religieuse et l'on peut juger de l'avance prise par les études de cet ordre, quand on compare aux démonstrations parfois un peu

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