Slike strani
PDF
ePub

lui est apparu (1) (légende, S. Ign.); en bas à droite, Saint François Xavier, tenant le lis (2) (légende: ... F. X.). Ces deux derniers saints sont placés chacun du même côté que leur image gravée sur la rangée inférieure du feuillet (no 7 b, 9).

b) Une croix en cuivre estampé, à double traverse, c'est-à-dire du même type que les deux croix gravées dans la même rangée (no 5-6); elle est pourvue à son sommet d'un anneau de suspension, et porte en relief des lettres indistinctes. Il s'agit sans doute de la croix de Saint Zacharie, talisman que nous retrouvons plus loin (no 6) (3).

c) Les deux branches en sont recouvertes par deux cachets circulaires en cire rouge, avec têtes indistinctes de saints.

d) Au-dessous, une médaille octogonale de Saint Benoit (4). Dans la bordure, JHS et les initiales VRSNSMVSMQLIVB, « vade retro Satanas, nunquam suade mihi vana, sunt mala quae libas, ipse venena bibas » ; dans la croix, verticalement CSSML, « Crux sacra sit mihi lux »; horizontalement NDSND (le second N pour M), « non draco sit mihi dux»; dans les cantons de la croix, CSPB, « Crux Sancti Patris Benedicti ».

Les croix de saint Zacharie et de saint Benoit, associées ici, le sont aussi sur les gravures de cette même rangée (nos 5-6).

e) Six bandes d'étoffe, rose, jaune, bleue, verte, qui contiennent sans doute des parcelles de reliques ou qui ont été mises en contact avec celles-ci; chacune porte imprimé un nom de saint ou de sainte, martyr: S. Tacit. M. S. Fortunatae M. S. Innocentia M. S. Emeritae M. S. Romani M. S. Renati M.

f) Une rondelle de cire jaunâtre, au centre du carton.

g) Un carré de toile blanche, sur lequel est imprimée en violet la silhouette d'une robe ou chemise; est-ce la tunique sans cou

(1) Cahier, op. l., p. 97.

(2) Ibid., p. 518.

(3) Plusieurs exemples de ces croix-amulettes, Archiv. f. Geschichte der Medizin, VIII, 1885, p. 647 sq. fig. Cf. plus loin.

(4) Cf. plus loin.

ture de Jésus (1), la robe de la Vierge (2), ou de quelque saint (3)?

h) Un carré de papier avec la tête auréolée de la Vierge, imprimée en noir dans un médaillon.

I) Un fragment de papier plié en triangle, portant des mots écrits à l'encre des deux côtés, sans doute quelque formule protectrice (4). La forme triangulaire est symbolique, et rappelle la Trinité, ou a une valeur magique (5).

j) Deux figurines en faïence coloriée : la Vierge tenant l'enfant Jésus; Jésus debout, sans doute attaché à la colonne. k) Une croix en cire jaunâtre, de forme grecque.

1) Des fragments d'encens, qui éloigne les démons (6), comme tous les parfums (6).

(1) Conservée à Trèves et ailleurs; messe de la Sainte Tunique, Thiers, Traité des superstitions concernant les sacremens, éd. Avignon, 1777, II, p. 370 sq.

(2) On sait que la Vierge légua deux de ses chemises à deux veuves ; elles furent envoyées en présent à Charlemagne, qui les donna à l'église d'Aix-la-Chapelle; Charles le Chauve en passa une à Chartres. Une troisième aurait été déposée en 1205 dans l'église de Soissons; une quatrième à Utrecht. Collin de Plancy, op. l., II, p. 167-8 ; robe de la Vierge en divers endroits, p. 171 sq.

A Chartres, on vendait des médailles découpées en forme de chemisettes, qui avaient touché le vêtement de la Vierge, Parfait, op. l., P. 246.

(3) Tunique de Saint Vincent, vénérée à Paris, dans l'église de Saint Germain des Prés, Collin de Plancy, op. l., III, p. 190; robe de Saint Bonnet en Auvergne, ibid., I, p. 97, etc.

(4) Il semble que l'on distingue quelques mots de la formule « Et verbum caro factum est », de l'Evangile selon Saint Jean. Voir plus loin. (5) Triangle de la Trinité, Didron, Hist. de Dieu, p. 565; 237 (triangle dans cercle); 33 (nimbe triangulaire); 59 sq., 288 (plusieurs triangles entrecroisés); 62 sq.,; Cahier, Caractéristiques des saints, II, p. 671, note 5, 777; églises, Didron, op. l., p. 63, 553 sq.; colonne de la Trinité, miniature de Sainte Hildegarde, Scivias, XII s., Monuments Piot, 19, 1911, p. 110; Gâteaux triangulaires, et pratiques superstitieuses, Delrio, Controverses et recherches magiques, trad., Duchesne, 1611, p. 473; Collin de Plancy, Dictionnaire infernal (6), 1867, p. 297; triangles magiques, Mélusine, IX, 1898-9, p. 127 sq.

[ocr errors]

(6) Mélusine, VII, p. 250, Encens ; Lexa, La magie dans l'Egypte antique, 1925, I, p. 103; Revue d'ethnographie et des traditions populaires, 1926, p. 240.

(6) Boguet, Discours exécrables des sorciers, éd. Rouen, 1603, p. 253 sq.

m) Des graines de plantes et des débris végétaux divers, qui paraissent souvent sur ce genre d'amulettes, sans doute à cause de leurs vertus talismaniques (1).

5. A gauche: a) Croix à double traverse, dite lorraine, espagnole, patriarcale; elle est fréquente sur les amulettes de cette catégorie, avec une disposition analogue des formules dont les initiales sont réparties dans les branches (2). Au centre de la croix, le crucifix avec les lettres INRI; dans la bordure du médaillon, «Con summatum est », une des dernières paroles † die Christ, de valeur prophylactique (3), qui reparait plus loin (5 d).

b) Au pied de la croix, deux saints militaires. A gauche, Saint Michel, le glaive levé, terrassant le démon, et la légende. « S. Michael. Contra spiritus malignos»; le saint protège en effet contre tout mal (4). A droite, Saint Georges, à cheval, transperçant de sa lance le dragon, et la légende: « S. Georg. Contra lapsus et hostium insultus » (1); saint non moins protecteur que le précédent (5).

c) Entre les branches, des lettres, elles-mêmes disposées en

croix :

(1) van Schevensteen, op. l., p. 136, 139, 142, 146. On trouvera de nombreux exemples des vertus talismaniques des plantes, et des références, in Revue historique vaudoise, 1926, p. 195 sq.

(2) van Schevensteen, l. c.; Archiv. fur Geschichte der Medizin, VIII, 1885, p. 470.

361.

(3) Cette formule sert à divers usages, elle arrête le sang, calme la tempête, guérit les chevaux, rend dur, etc. Enchiridion Leonis papae, éd. 1667, p. 104; éd. Rome, 1660, p. 156, 168; Thiers, op. l., I, P. 377, 413; Wier, éd. 1885, I, p. 25, 181; Jacobs, Curiosités des sciences occultes, p. 358 Rev. hist. vaudoise, 1926, p. 290. sq.;

(4) Invocation à Saint Michel, Enchiridion, éd. 1667, p. 137; éd. 1660, Rome, p. 145.

Rojdestvensky, Le culte de Saint Michel et le moyen âge latin, 1922. (5) Volbach, Der heilige Georg. Bildliche Darstellung im Suddeutschland, Strasbourg, 1917; Gunther, Der älteste Zyklus des Drachentöters S. Georg, Byzant. neugriech. Jahrbücher, II, 1921, p. 389.

[blocks in formation]

Ce sont les initiales de formules qu'il faut lire en utilisant les lettres de chaque croix d'abord verticalement, puis horizontale

ment.

1. Verbum Caro Factum Est.

2. Et Habitavit In Nobis (la première lettre par erreur F au

lieu de E.

La formule « Et verbum caro factum est, et habitavit in nobis », empruntée au début de l'Evangile selon saint Jean, a une grande valeur prophylactique; elle paraît de bonne heure sur de nombreux talismans, dans de nombreuses recettes; on la retrouve au verso du feuillet (B 3 c.) (1).

3. Sanctus Deus, Sanctus Fortis.

4. Sanctus Immortalis, Miserere Nobis.

>>

La formule « Sanctus Deus, sanctus Fortis, sanctus Immortalis, miserere nobis » reparaît au verso du feuillet, à la quatrième ligne (B. 2). Elle est fréquente, avec diverses variantes (2). C'est ainsi qu'il faut lire les lettres SD. SF. SI. MN., sur une amulette de cette série décrite par M. van Schevensteen (3).

La disposition des lettres en croix augmente la valeur des formules dont elles sont les initiales. Pour se protéger du tonnerre et du mauvais temps: «ils font sur la terre avec un couteau un cercle simple, capable de contenir tous ceux qu'ils veulent garantir, puis ils font une croix au milieu, y écrivent

(1) Sur ces amulettes, van Schevensteen, p. 137, 140. (2) Enchiridion Leonis Papae, éd., 1667, p. 138, 60, < sanctus Deus, sanctus fortis, sanctus misericors et immortalis, miserere mei » ;

p. 83,

<< sanctus Deus, sanctus fortis, sanctus et immortalis, et misericors »; p. 122, << sanctus Deus, sanctifica me, fortis Deus fortifica me, immortalis Deus miserere mei >, etc.

(3) Op. l., I, p. 137.

Verbum Caro factum est (cf. 5, c. 1) et fichent ensuite un couteau au milieu de la croix, le tranchant vers l'endroit d'où peuvent venir les foudres, les ouragans, les orages, et la pluie, en biaisant un peu » (1). C'est dans les quatre cantons d'une croix que l'on met les lettres du mot mystique et protecteur Agla (2), du nom de Jésus (3). C'est en croix que l'on place celles du nom d'Adam, qui du reste répondent au quatre points cardinaux (4) et qui, mises aux quatre coins d'un colombier, empêchent les scorpions de nuire aux pigeons (5). C'est en croix que le christianisme primitif dispose les mots, 7, qui désignent Christ, la lumière et la vie. « Cette façon de désigner le Christ, pleine de promesse et de mystère, multipliait pour les chrétiens superstitieux les vertus magiques de la croix... Au lieu de représenter sur la croix le corps de Jésus, on y crucifiait, si j'ose dire, deux des noms mystérieux du Christ, le nom étant l'équivalent de la personne (6). C'est là un procédé dont on connaît de nombreux exemples.

»

d) La grande croix lorraine ou patriarcale est constellée de lettres.

A celles de gauche, qu'on doit lire de haut en bas, correspond l'explication << Verba Christi in Cruce prolata ». Ce sont en effet les sept dernières paroles prononcées par Christ crucifié, utilisées dans les oraisons protectrices, « per septem verba ». L'oraison des sept dernières paroles, attribuée à Bède, confère à celui qui la récite dévotement à genoux la protection contre tout mal, et l'assure de ne pas mourir sans confession (7) : « O Domine

(1) Thiers, op. l., I, p. 302.

(2) Bull. Soc. Nationale Antiquaires de France, 1920, p. 212-3. (3) Ibid.

(4) In Geoponica, et Hippiatricon; Rev. des ét. grecques, 1892, p. 93; Mâle, Etude sur l'art de l'époque romane, Rev. de Paris, 1921, 1er juin, p. 496; Troje, AAAM und Z20H. Eine Szene der altchristlichen Kunst. (5) Adam comme talisman, Rev. arch., 1920, II, p. 338-9; Wolf, Curiosus amuletorum scrutator, 1692, pl. III, 8.

(6) Perdrizet, Rev. des études anciennes, 1911, p. 255; Rev. hist. rel., 1917, 76, p. 111, et note 1, autres exemples et référ.

(7) Thiers, op. l., IV, P. 60.

« PrejšnjaNaprej »