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Jesu Christe, qui septem verba ultimo die vitae tuae, etc. ». < Per septem verba quae pendens in cruce dixisti, etc. », dit l'oraison de saint Augustin (1).

1. EMT. Ecce mater tua.

2. DMVODM. Deus meus ut quid (O pour Q) dereliquisti me? 3. S. Sitio.

4. PIMTCSM. Pater, in manus tuas commendo spiritum meum. 5. CE. Consummatum est (2).

6. QF. Ces lettres sont sans doute l'abrégé des paroles « Ignosce illis quia nesciunt quid faciunt ».

7. HMEIF. Hodie mecum eris in Paradiso (F pour P). 8. EFT. Ecce filius tuus.

En réalité, les groupes 1 et 8, « Ecce mater tua, ecce filius tuus », placés ici l'un au début, l'autre à la fin, ne forment qu'une des << paroles de Christ, et devraient être réunis, ce qui ramène bien le chiffre total à 7. Ces paroles sont entrecoupées de signes de croix, correspondant à des oraisons jaculatoires à la croix.

e) Aux lettres disposées dans la moitié droite de la croix correspond l'explication « SS. et Altissimo (pour Altissima) Dei nomina ». C'est l'énumération des noms divins; portés sur soi, ils préservent de tout mal: « Haec sunt nomina Domini nostri Jesus Christi; quicumque portaverit super se, salvus erit, et ab omni periculo liberabitur » (3). Ces noms varient en nombre et en qualité (4); il ne nous a pas été possible de les identifier avec les initiales de notre amulette; nous retrouvons pourtant dans l'« Enchiridion Leonis Papae » IEIAH, soit le groupement EIAH de la branche verticale de la croix (5).

(1) Enchiridion, éd. 1667, p. 134.

(2) Voir plus haut, 5 a.

(3) Enchiridion, éd. 1667, p. 151.

(4)

⚫ Decem

liste de ces

126, etc.;

< par

sunt nomina quibus appelatur Deus », ibid., p. 126; noms, p. 151; noms très saints, ibid., p. 128 sq. p. 110, < par les noms >, Thiers, op. 1.. I, p. 165; Puissant » ibid., p. 166; R. de Gourmont, Genava, III, 1925, p. 247.

79 les 72 noms de Dieu Tout

Le Latin mystique, p. 118;

(5) Enchiridion, éd. 1667, pl., à la fin.

f) Dans la branche supérieure de la croix, sous JHS, on lit verticalement :

FDIN, sans doute « Filius Dei Iesus Nazarenus ».

AOAA, sans doute AGLA, le nom très saint qui protège contre tout mal, contre les armes, le tonnerre, les tempêtes, que l'on met sur des amulettes, des cloches, etc. (1).

6. A droite: a) Croix lorraine, faisant pendant à la précédente et occupant l'autre extrêmité de la même rangée, avec une semblable disposition des images et des lettres. Dans le médaillon central, une Vierge de pitié tient sur ses genoux le corps de Jésus descendu de croix; autour, dans la bordure, la légende : «<lesus et Maria Vobis Decor cum anima mea ».

b) Au pied de la croix. A gauche: Saint Benoit debout, tenant la crosse et le calice d'où sort le serpent, ses attributs habituels (2), et la légende: « S. Benedic. Contra prestigia ». A droite, Saint Roch et son chien (3), et la légende : « S. Rochus. Contra pestem ». L'invocation à saint Benoit est répétée par la formule de ce saint que nous allons analyser (d), et par la médaille collée sur la plaquette de carton (4 c).

ou

(1) Agla serait l'acrostiche des mots hébreux Atha, Gehir, Leilam, Adonai, signifiant < Tu es fort toujours, Seigneur »>, l'acrostiche des quatre noms d'anges Ariel, Gabriel, Lanabiel, Assiel. Thiers, op. l., I, p. 412; Wolf, Curiosus amuletorum scrutator, 1692, p. 184; Le Comte de Gabalis ou entretiens sur les sciences secrètes, Amsterdam, 1700, p. 60; Rev. arch., 1892. I, p. 57; 1923, I, p. 995 sur les armes, Wegeli, Inschriften auf mittelalterlichen Schwertklingen, Diss. Zurich, Leipzig, 1904, p. 31 sq. ; sur des cloches, de Mély, Bull. Soc. Nationale Antiquaires de France, 1920, p. 212; sur un tableau de van Eyck, pris à tort pour une signature, de Mély, Bull. Société Nationale Antiquaires de France, 1920, p. 204 sq., spécialement p. 211 sq.; id., Rev. arch., 1921, II, p. 35, 36; Rev. art ancien et moderne, 1920, ΠΟΥ. p. 200, 207; Durrieu, Une tradition . d'atelier chez van Eyck, Bull. arch. Comité des Travaux historiques, 1919, p. 305, etc. On trouvera dans ces travaux de nombreux exemples de l'emploi de ce talisman.

(1) Cahier, op. 1, p. 174-5.

(3) Parait fréquemment sur les amulettes de cette série, van Schevensteen, p. 142, etc. Saint Roch est un saint antipesteux.

c) Les lettres disposées en croix sont les suivantes :

[merged small][merged small][ocr errors][subsumed][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Nous n'avons pu retrouver les formules dont ce sont les initiales.

d) Dans la branche verticale de la croix, en haut, les initiales de Marie, MRA, trois croix, et des lettres à gauche Z, à droite SS. Sont-ce des lettres mystiques (1), ou les initiales de formules analogues à celles de la croix de Saint Zacharie, telles que:

+ Crux Christi salva me

Z: Zelus domus libera me

t: Crux Christi vincit et regnat, etc. (2).

e) Aux initiales disposées dans la partie gauche de la croix répond l'explication « Crux S. P. Benedicti ». C'est en effet la formule dite de la croix de Saint Benoit, fréquente sur ces amulettes (3), qui protège contre les maléfices et les tentations des démons, contre de nombreux maux, et qui paraît sur de nombreuses médailles (4). Une de ces médailles est collée sur le carton central (4 d). Les lettres VRSNSMVSMQLT (au lieu de I) VB signifient: Vade retro Satanas, nunquam suade mihi vana. Sunt mala quae libas, ipse venena libas. La lettre L., qui

p.

(1) Sur les signes mystiques S, SS, SSS, et Z, Rev. hist. des religions, 1924,

(2) Ex. Elworthy, The Evil eye, p. 401.

(3) van Schevensteen, p. 138, 140, etc.

(4) Cahier, op. l. p. 220, 470, 471, 550; Parfait, L'arsenal de la dévotion (8), 1876, p. 161 sq.; Dom Guéranger, Essai sur l'origine, la signification et le privilège de la médaille ou croix de saint Benoit, 5e éd. Poitiers, 1869; abbé de Saint Paul, Origine et effets admirables de la croix ou médaille de S. Benoit, trad., de l'italien par d'Avrainville, Paris; Thiers, op. l., I, p. 303 sq.; Roy-Chevrier, La croix d'Augsburg, Mém. Soc. d'histoire et d'arch. de Châlons-sur-Saône, XIII, 1925, p. 167 sq.; Archiv. für die Geschichte der Medizin, VIII, 1885, p. 471 sq. Die Benedictspfennige.

vient ensuite, semble résumer à elle seule le membre de phrase << Crux sacra sit mihi lux »>, qui précède les mots NDSMD†: Non draco sit mihi dux (1).

f) Les initiales de la partie droite de la croix sont commentées par la légende: « Crux S. Zacharia ». C'est en effet la formule de la croix de Saint Zacharie, aussi chargée de vertus que la précédente, que l'on place sur les maisons, les cloches, les médailles, et qui est spécialement utilisée contre la peste (2). Fréquente sur les amulettes de notre série, comme la croix de S. Benoit, ses initiales sont celles de versets de psaumes ou de citations bibliques, et les croix qui les entrecoupent sont des oraisons jaculatoires à la croix (« Crux Christi salva me. Crux vincit,

crux regnat, crux imperat.

Domine », etc).

Per signum Crucis libera me

D. Deus meus, expelle pestem a me et a loco isto, libera me. A. Abyssus abyssum, Psaume 41, 8.

B. Beatus vir, etc, Psaume 39, 5.

Z. Zelus honoris Dei convertat me, antequam moriar, etc. H. Haeccine reddis, etc. 5 Mos. 6.

G. Gutturi meo, etc. Psaume 136, 6.

F. Factae sunt tenebrae, Luc, 23, 45; Jean, 3, 8.

B. Beatus qui non respexit, etc. Psaume 39, 5.

E. Factus est Deus in refugium mihi, Psaume 39, 22. E au lieu de F..

R. Respice in me Domine, etc. Psaume 21, 2 et 24, 16.

S. Salus mea tu es, Jérémie, 17, 14.

I. In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum, cor et corpus meum. Luc, 23, 46.

A. Ante coelum et terram Deus erat, et Deus potens est ab hac peste me liberare.

B. Bonum est, etc. Jérémie, 3, 26.

(1) Cf. une réduction semblable, dans la croix placée à l'extrémité de la même rangée, et au même point (5 d. 6).

(2) Archiv fur Geschichte der Medizin, VIII, 1885, p. 467 sq.; van Schevensteen, p. 146, référ.; sur les amulettes de notre série, ibid., p. 140.

I. Inclinabo, etc. Psaume 72, 3.

Z. Zelavi super iniquos. Psaume 72, 3.

S. Salus tua ego, etc. Psaume 34 et go.

Rang inférieur. 7. A gauche. Le rectangle est partagé horizontalement en deux tableaux.

a) En haut, dans un cartouche de style Louis XV, les trois Rois Mages sont agenouillés. Légende: « SSS. Tres Reges. Fideles Itinerantium Patroni. » Les rois mages protègent de divers dangers, et ils sont en effet les patrons des voyageurs (1). Les billets des trois mages que l'on vendait à Cologne préservait ceux-ci de toute mauvaise rencontre (2), des « malheurs des chemins »> ; leurs noms et leurs images, sur une bande de parchemin qu'on s'attache aux jarrets, rendent infatigable à la marche; et c'est encore pourquoi les enseignes d'hôtelleries sont souvent à l'effigie des Mages (3), protecteurs des voyageurs, et eux-mêmes voyageurs.

Au-dessus d'eux paraît l'hexagramme mystique, (4), portant en son centre un T et dans ses branches les lettres du nom Adonai. Le T est le Tau dont la vertu est grande: « Per signum Domine Tau, libera me», dit une oraison du pape Léon (5); << In virtute huius signi Tau qui signati fuerunt viri filii Israel. Epidemia libera nos Domine Deus noster, etc. », lit-on sur plusieurs amulettes de notre série (6). Quant au mot Adonai, qui signifie Seigneur, Dominus, il est bien connu, employé déjà sur les pierres gnostiques, puis pendant des siècles

(1) Sur leur emploi talismanique, Deonna, Traditions populaires dans l'ancienne Genève, Archives suisses des traditions populaires, XXVII, 1926, p. 76; Rev. numismatique, 1891, p. 250 sq.; Rev. arch., 1892, I, p. 60. Sur les amulettes de cette série, van Schevensteen, p. 139, 143, etc. (2) Collin de Plancy, Dict. critique des reliques, III, p. 42. (3) Archives suisses des traditions populaires, XXVII, 1926, p. 69. Les

Trois rois.

(4) Sur l'hexagramme, entre autres travaux, fort nombreux, Leite de Vasconcellos, Signum Salomonis, 1918.

(5) Enchiridion Leonis Papae, éd. 1667, p. 92; Thiers, Traité des superstitions, éd. Avignon, 1777, IV, p. 87.

(6) van Schevensteen, p. 141, 142, 144.

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