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<< que la sollicitude divine qui a présidé à la composition de nos Evangiles n'a laissé échapper aucune donnée importante sur la vie et l'enseignement du maître. » Je doute qu'il se trouve beaucoup d'exégètes pour ratifier ce jugement-là; mais, enfin, à chacun son opinion. Celle-là offre l'avantage de permettre à M. Besson de se consoler du petit nombre et de la médiocrité des Agrapha d'origine patristique. Deux appendices, l'un sur le Christ dans le Talmud et l'autre sur le Christ dans la tradition musulmane, rassemblent des textes curieux et qu'on retrouve toujours avec intérêt. Le livre est imprimé avec beaucoup de soin et se présente sous un aspect très élégant: les matières dont il traite n'ont point accoutumé d'être si bien parées. Ch. G.

Du

ERNESTO BUONAIUTI. Lettera a Diogneto, 1921, 59 p. in-160; GIUSEPPE SOLA. La Passione delle SS. Perpetua et Felicita, 1921. 59 p.; Du même. Frammenti gnostici, 1923, 163 p. ; même. Detti extracanonici di Jesu, 1925, 128 p.; MARIA MONACHESI. Il Pastore di Erma, 1923, 139 p.; UBALDI FALDATI S. Ireneo. Esposizione della predicatione apostolica, 1923, 170 p. FRANCISCO SCIVITTARO. Lattanzio. La morte dei persecutori, 1923 MARIA FERMI. Taziano. Discorso ai Greci, 1924, 116 p. MARIA ZAPPALA. La Didache (Dottrina dei dodici Apostoli 1924, 58 p.; - AGOSTINO FAGGIOTTO. L'eresia dei Frigi, 194 146 p., Roma, Libreria di Cultura.

86 p.;

Tous ces petits livres se rangent dans une même collection, intitulé Scrittori Antichi Cristiani et dont l'intention est de mettre à l portée de tout homme qui veut remonter aux sources, étudiant o penseur, des textes bien présentés et aisément accessibles. L'intention est excellente en effet, mais je regrette que son exécution ne se su bordonne pas, dans tous les cas, à un plan uniforme et bien établi Il faudrait, par exemple, décider une bonne fois si on donnera l'ori ginal grec ou latin, ou seulement une traduction; les éditeurs on hésité entre les deux procédés et adopté tantôt l'un tantôt l'autre Il est trop clair que le premier est de beaucoup préférable. D'autr part, on se demande pourquoi le travail de M. Faggiotto, qui est un étude de critique et d'histoire, mais nullement une publication d textes, de mème que celui de M. Buonaiuti, sur les Fragmen gnostiques, qui n'est nullement ce que son titre ferait attendr prennent place dans la collection. Pourtant, telle qu'elle est, ell rendra des services fort appréciables. Elle se présente bien: S introductions sont substantielles et sages, ses bibliographies bie au courant, ses traductions faciles et correctes. Il y a, naturellemen quelque irrégularité d'un ouvrage à l'autre, mais l'ensemble répon de façon satisfaisante aux souhaits des auteurs, qui ont visé l'utili

immédiate des débutants et des travailleurs plus que les satisfactions étroites de l'érudition. Peut-être serait-il désirable cependant que les notes explicatives fussent plus nombreuses et plus explicites: ces vieux documents cachent beaucoup de pièges, que le lecteur inexpérimenté a du mal à repérer et à éviter.

Je n'insisterai quelque peu que sur trois des numéros de la collection parce que leur titre ne dit pas clairement au premier abord ce qu'ils renferment. Les Frammenti gnostici de M. Buonaiuti contiennent une Introduction nourrie sur les sources gnostiques et les antignostiques, suivie d'une étude sur la nature du gnosticisme et d'une petite bibliographie. Vient à la suite une série d'exposés sur les grands maitres de la gnose: Basilide et Isidore, Carpocrate et Epiphane, Valentin, etc. Les fragments annoncés sont traduits et incorporés à la narration. Etant donné la grande compétence de l'auteur sur le mouvement gnostique, ces notices demeurent suggestives et, dans tous les cas, utiles, mais elles ne dispensent pas d'un ouvrage d'ensemble et elles sont autre chose que ce qu'on attendait. Il en va un peu de même des Detti extracanonici du même Buonaiuti. Ils seraient, je pense, plus correctement intitulés apocrifi e extracanonici, car c'est à rassembler les logia répandus dans les Apocryphes que l'auteur s'attache d'abord. Du reste, il ne cherche pas à faire un recueil vraiment complet, car il laisse de côté les logia isolés des papyrus. En revanche, il groupe ceux qui sont disposés dans l'ensemble de la littérature chrétienne, en les accompagnant des explications nécessaires travail excellent et de grande utilité. Quant à l'Ereria dei Frigi de M. Faggiotto, elle ne rappelle de près ni de loin les Sources de l'histoire du Montanisme de M. de Labriolle, où sont rassemblés tous les témoignages antiques relatifs au mouvement phrygien c'est un examen critique du récit qui a été fait de cette crise montaniste et qui n'a pas toujours été conduit, pense l'auteur, suivant une bonne méthode on n'a pas assez tenu compte de la chronologie des documents, et, par suite, on a brouillé les étapes successives de l'opinion chrétienne sur les hérétiques phrygiens. On n'a pas non plus pris assez exactement garde au caractère particulier de ces divers documents par exemple tout en sachant bien que Tertullien était un polémiste, on l'a trop oublié en interprétant ses écrits. En sorte qu'au total on a construit une représentation passablement fausse du phénomène en cause. C'est cette représentation que M. Faggiotto s'efforce de rectifier par une étude personnelle des sources. Il arrive, en effet, à des conclusions assez différentes de celles qui semblaient communément admises jusqu'à présent. Elles dérivent toutes, plus ou moins, de l'idée que l'hérésie phrygienne n'a pas été constituée du premier jour et que le tableau que l'orthodoxie s'en est tracé s'est peu à peu chargé. La « nouvelle prophétie » serait, dans son principe, une suite du songe millénaire, apparentée à l'Apocalypse

et d'esprit relativement orthodoxe. Son installation dans l'hérésie serait un phénomène de la seconde heure, postérieur à Montanus, à Priscille et Maximilla, et une conséquence du rejet définitif de l'espérance millénaire par les Eglises d'Asie. La prétention de réaliser la venue du Paraclet serait plus tardive encore. Les observations de M. Faggiotto sont souvent pénétrantes et méritent, dans tous les cas, d'être prises en sérieuse considération.

Ch. GUIGNEBERT.

ALB. PINCHERLE. Gli Oracoli sibillini giudaici (Orac. Sibyl. LL. III-IV-V), 1922, in-8° de XLIII-133 p. ; A. FAGGIOTTO. La Diaspora catafrigia, 1924, in-8° de 184 p. (Collection TPAOH, sous la direction de MM. AGOSTINO BIAMONTI et ALBERrto Pincherle, Rome, Libreria di Cultura).

Je ne vois pas très bien ce qui doit distinguer cette collection de celle des Scrittori antichi cristiani puisque ce livre de M. Faggiotto y figure. Dans le principe, il s'agissait d'un recueil parallèle consacré aux religions juive et profanes. L'étude de M. Pincherle, limitée volontairement à des fragments, du reste de particulière importance, est très poussée et très solide. Je regrette l'absence du texte grec en face de la traduction; mais, du moins, les notes sont-elles abondantes et utiles. C'est là un bon instrument de travail. Le titre choisi Bpar M. Faggiotto répond mal au contenu de son livre qui est, en réalité, la suite de celui qu'il a donné à la collection des Scrittori antichi cristiani. Il tourne autour de quatre développements: 1o) Les sources de l'histoire montaniste datant du me siècle; 2o) les sources d'Epiphane; 3o) l'essence de l'hérésie des Phrygiens; 4o) Tertullien et l'hérésie des Phrygiens. L'idée fondamentale qui l'inspire est celle que j'ai signalée dans le premier volume, savoir qu'il y a lieu de reprendre l'étude critique des sources de notre information sur le montanisme et de réformer plus d'une de nos opinions à son endroit. Dans sa première enquête, M. Faggiotto s'était appliqué à l'étude des sources eusébiennes; maintenant il fait le même travail sur les sources datant du siècle. Au total, il s'agit d'une collection de notes critiques, souvent très pénétrantes et toujours utiles, sur une large tranche de notre documentation relative aux Cataphrygiens.

En définitive ce qui est arrivé à ces gens-là se place dans la ligne de ce qui s'est produit pour les premiers grands docteurs de la Gnose et pour Marcion il a fallu du temps pour repérer le péril qu'ils pouvaient faire courir à la foi commune et on les a peut-être plus construits qu'exactement observés, en les combattant, dans la Grande Eglise.

Ch. G.

JEAN BRÉMOND.

Les Pères du Désert. Introduction par H. Brémond. Paris, Lecoffre-Gabalda, 1927, 2 vol. in-12 de la Collection < Las Moralistes Chrétiens »>, IX-582.

ou le

Dans l'introduction, M. l'abbé Brémond nous raconte, avec l'élégance très séduisante qui lui est propre, comment il a fait la connaissance des Pères du Désert, et conjointement des critiques qui se sont occupés d'eux. Il se réjouit de voir Reitzenstein« fervent et docile » à ses côtés et aux côtés du P. Lebreton « dans la cellule de Paphnuce ou de Poimen ». Il admire car c'est là de véritable admiration les jets soudains, multiples, continus de flammes de bengale qu'ont projetés les travaux de M. Bousset jusqu'aux dernières profondeurs du sujet. Maintenant que la critique est unanime paraît à reconnaître l'authenticité des maximes des Pères du Désert, M. B. s'abandonne et engage ses lecteurs à s'abandonner au plaisir de la découverte dans le trésor spirituel que nous ouvrent la vie et la parole des solitaires de Nitrie. Que le lecteur ne s'y trompe pas : ce livre n'est aucunement un manuel d'ascétisme. M. Jean Brémond a fait la plus harmonieuse mosaïque des écrits d'Athanase, de Pallade, de Théodoret, de Cassien, de Dorothée, de Jean Climmaque et les couleurs en sont constamment tempérées par une teinte de « discrétion », au sens théologique aussi bien qu'esthétique du mot. Mesure, opportunité, ce sont des idées qui reviennent souvent au cours de ce guide de vie intérieure, d'ascèse morale. Le merveilleux, surtout le satanisme oriental, sont éliminés pour laisser à la narration et à la doctrine une valeur constante de méthode psychologique. Les « rigueurs corporelles ne pouvaient être passées sous silence, mais, les relatant avec toute sincérité, le commentateur invite le lecteur à tenir compte, dans les jugements qu'il portera sur ces excès de l'ascétisme nous sommes étrangers » (p. 155); on ne saurait mieux dire.

Une note de l'introduction nous annonce que M. André Brémond prépare un parallèle entre les Pères du Désert et les Stoïciens (p. XLVII). Souhaitons et tout porte à croire que nous serons exaucés que son livre présente autant d'agrément que celui de ses frères et soit écrit dans un ton aussi voisin de l'objectivité.

P. A.

P. SABATIER, A. MASSERON, H. HAUVETTE, H. FOCILLON, ET. GILSON, ED. JORDAN. L'Influence de S. François d'Assise sur la civilisation italienne. Paris, Leroux, 1926, un vol. in-8° de 128 pages, illustrée de 12 planches.

Ces conférences faites à la Sorbonne sous le patronage de l'Union intellectuelle franco-italienne présentent un ensemble fort heureux. Chacun des savants conviés à cette manifestation a apporté sur l'action de S. François dans le monde et non pas seulement dans l'Italie

-

:

le

du XIIIe siècle et un peu de notre temps, un témoignage tel que lui pouvait dicter son étude spécialisée et surtout son tempéramment. Il en résulte un portrait qui n'a rien de disparate, qui n'en est que plus animé et même précis. M. Paul Sabatier parle de l'actualité de la figure de S. François. C'est justice quand M. P. S. donne Ernest Renan comme le « prophète >> du renouveau de l'historiographie franciscaine. On est trop porté à l'oublier. Ce rappel nous vaut d'ailleurs (pp. 11 à 13) un bien agréable croquis d'un cours de Renan au Collège de France en 1884. - M. A. Masseron décrit l'Assise de S. François : son charme propre, dit-il, est d'« exalter un tombeau et créer de la joie >> M. H. Hauvette étudie les questions de littérature et d'histoire que soulève l'épisode consacré à S. François au chant XI du Paradis. Dante a compris l'idée franciscaine de la réforme par la Pauvreté, mais sa nature n'était pas apte à comprendre la tendresse du Poverello Dante est d'ailleurs, par son amour de la science et de la théologie, par l'étude minutieuse qu'il a faite de S. Thomas, << surtout l'élève des Dominicains ». M. H. Focillon a tracé, à propos de S. François et la peinture italienne au XIII et au xve siècles une délicate psychologie de la pensée religieuse dans l'art byzantino-italien à l'âge du franciscanisme primitif. Il montre la préparation de l'œuvre franciscaine de Giunta Pisano, de Giotto et des Giottesques. M. E. Gilson présente un tableau magistral, et qui était difficile, de l'influence de S. François sur la pensée médiévale. Quatre grands noms: S. Bonaventure, Duns Scot, Roger Bacon, Raymond Lulle; des différences entre eux qui paraissent irréductibles. Pourtant M. G. montre que ces philosophies franciscaines restent << dans leur essence la plus profonde, autant de méditations sur le Christ (pp. 97-98) M. Ed. Jordan clôt le volume par un chapitre sur les premiers franciscains en France; en réalité c'est le problème d'ensemble de l'évolution de l'ordre vers les réalisations pratiques qui est étudié dans ces fortes pages: les Spirituels disaient volontiers, avec Jacopone de Todi, que Paris, le Paris des études séculières, de la « lecturerie », avait détruit Assise ». Les études franciscaines, dont M. J. montre les premières institutions matérielles comme M. Gilson en a montré les premières positions spéculatives, n'ont nullement banni l'idéalisme au profit de la science : << simplement Paris a donné à Assise un très utile complément et un contre-poids peut-être nécessaire » (p. 128).

un peu

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P. A.

J. ANCELET-HUSTACHE. Mechtilde de Magdebourg. Etude de psychologie religieuse. Paris, E. Champion, 1926. Un vol. in-8° de 402 pages.

Le public français connaît ou devrait connaître la grande mystique Mechtilde de Magdebourg par la double publication, latine et fran

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