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Tout en rendant hommage à leurs recherches, M. Bataillon se refuse à admettre leur interprétation. Les affinités alléguées s'expliquent suffisamment, dit-il, par le simple développement de certaines tendances affirmées dans le Dialogue, qui ne devait rien à Luther et Juan de Valdès se distingue essentiellement du moine révolté en ce qu'il entend' rester dans l'Eglise romaine.

L'on peut objecter que tous les hérétiques et les réformés euxmêmes auraient voulu rester en communion avec les catholiques, et, d'autre part, qu'il faut pourtant expliquer pourquoi les idées érasmiennes du Dialogue ont ainsi évolué en une direction plutôt luthérienne. Entre le luthéranisme et le catholicisme des accommodements étaient d'ailleurs possibles, ou du moins le semblaient à beaucoup d'esprits, avant les décisions du Concile de Trente. Le livre de M. Bataillon aide précisément à entrevoir et à comprendre la poussée réformiste qui s'est produite, pendant le second quart du xvre siècle, dans la catholique Espagne et jusque dans l'entourage des papes. C'est ce qui en fait la nouveauté et le mérite.

P. ALFARIC.

AUSTIN KENNETT. Bedouin Justice. Laws and Customs among the Egyptian Bedouin. Un vol in-16 de x1-158 pages. Cambridge University Press, 1925.

L'auteur a longtemps résidé au désert, en qualité de fonctionnaire, ou d'« officier ». Il a gagné ainsi la connaissance personnelle et prolongée de la vie des Bédouins du Sinaï. Il nous en donne une impression souvent précise et toujours vivante, et une description plus ample que celle qu'en fit autrefois le citoyen Coutelle, dans le grand ouvrage de l'expédition d'Egypte. On ne s'étonne point que cette description soit imprégnée de souvenirs bibliques: Ies Hébreux étaient eux-mêmes des Bédouins; nulle part mieux qu'au Sinaï il ne sied de chercher des échos de la Bible, ces échos que Stevenson savait bien découvrir jusqu'aux îles Marquises! Mais les Bédouins du Sinaï sont des cultivateurs, et même des spéculateurs; ils sont étrangement modernisés, et c'est fort justement qu'à leur propos M. Austin Kennett emploie des expressions très up-to-date. Il y a, chez ces Bédouins des nouveaux riches: et la guerre a produit chez

eux un camel boom. Renan done n'avait pas tout à fait tort de rapprocher, comme il faisait, l'antique et le récent, à propos des Bhabitants du désert palestinien; et, s'il a abusé du procédé, celui-ci pourtant reste fondé. L'auteur a en particulier, le sentiment très fort de la mobilité des sociétés tribales du désert. La tribu n'est pas du tout un organisme pétrifié; il s'y produit des changements constants, des ascensions de groupes, et des circulations de biens. L'autorité et la richesse se peuvent gagner ou perdre. On a vision plus juste de ces sociétés, si l'on sait se défaire à leur endroit des figures trop simples et des catégories trop uniformes de l'« évolution sociale ».

une

M. Austin Kennett a étudié surtout, chez les Bédouins du Sinaï, le droit et la justice. Il a noté, à la façon des juristes anglais, de nombreux cas de vengeance du sang. Et il n'a pas commis la faute de les interpréter mal, en ne voyant, dans la vengeance, qu'une pure réaction privéc: il sait y discerner une vraie Foi, et une institution organisée. Il a d'heureux rapprochements, et qui parfois vont assez loin, entre les traditions de la vengeance, et les usages du crédit : c'est à bon droit qu'on peut parler ici de blood-money. Cette analyse des lois du désert vient enrichir, sur plus d'un point, celle qu'en a donnée Jaussen. M. Austin Kennett n'est d'ailleurs point, en général, curieux de comparer; et s'il le fait, ce n'est pas en toute sûreté. Ainsi a-t-il tort d'affirmer, sans restriction ni précision, la « haute position de la femme berbère ». Cela n'est vrai ni des Kabyles, ni toujours des Marocains, lesquels excluent la femme de la succession aux biens, tout comme font les habitants du Sinaï.

René MAUNIER.

Notices Bibliographiques

BR. MEISSNER. Die Kultur Babyloniens und Assyriens, 1925. Quelle et Meyer in Leipzig (Wissenschaft und Bildung, 207).

mk. 1,80.

M. Bruno Meissner, professeur à l'Université de Berlin, est l'auteur bien connu de travaux remarquables sur l'histoire et la civilisation de l'Assyrie et de la Babylonie. C'est notamment son livre Babylonien und Assyrien paru chez Winter à Heidelberg, en deux volumes, qui lui a valu la réputation d'un des savants les plus compé tents en la matière.

sous les

Par la petite plaquette (de 108 pages) que nous avons yeux, M. a voulu mettre à la portée du grand public le résultat essentiel de ses recherches. Il faut dire qu'il y a pleinement réussi. Son exposé est clair et concis et, sans se perdre en des conjectures vagues et dénuées de fondement, il ne donne que des faits établis aussi solidement que possible.

Nous renvoyons le lecteur surtout aux chapitres 7, 8 et 9, qui traitent de la religion, de la littérature religieuse et de la magie chez les Assyriens et Babyloniens.

On y trouvera tout ce qu'il faut pour nous donner une idée précise sur la mentalité religieuse des habitants du pays entre l'Euphrate et le Tigre.

Des reproductions photographiques rehaussent encore la valeur du livre.

WOLF WILHELM GRAF BAUDISSIN.

M. GINSBURger.

Kyrios als Gottesname im Judentum und seine Stelle in der Religionsgeschichte. Herausgegeben von Otto Eissfeldt. 1926... Alfred Töpelmann in Giessen.

C'est une œuvre de longue haleine que l'éditeur bien connu vient d'entreprendre par la publication de l'étude approfondie laissée par Baudissin et mise au point par Eissfeldt.

Les deux premières parties de l'ouvrage veulent démontrer que, contrairement à ce qu'on admet généralement, la prononciation 'Adonaj pour le nom de Jhwh, qui, à partir d'une certaine époque, ne fut plus prononcé par les Juifs, n'est pas le prototype du xuptos de la Septante, mais que cette prononciation a été, au contraire, influencée par zupo, qu'elle a été introduite, vers le commencement de notre ère, dans les lectures sabbatiques de la Torah et que, par la suite, la forme ancienne Jhwh a été souvent remplacée par Adonȧj.

Dans la troisième partie, les rapports entre les deux termes, zuplog et 'Adonàj, sont étudiés dans une mesure encore plus large, et la preuve est faite que les deux expressions constituent, pour ainsi dire, les dernières phases de l'évolution de l'idée de dieu chez les Sémites, xuptos dans la forme hellénistique, 'Adonàj dans le sens juif.

L'ouvrage contiendra environ douze livraisons de 160 pages chacune. Le prix de la livraison est de 8 marks. Les deux premières livraisons sont déjà parues, et, comme le manuscrit est prêt à être imprimé, il est à supposer que la publication des autres livraisons ne se fera pas attendre longtemps.

L'éditeur insiste sur la grande valeur du livre principalement pour tous ceux qui s'occupent de l'histoire des religions. Nous aurons, sans doute, l'occasion de revenir à cette publication, dès qu'elle sera

achevée.

M. G.

D. HANS SCHMIDT. Die Thronfahrt Jahves am Fest der Jahreswende im alten Israel. (Sammlung gemeinverständlicher Vorträge 122). J. C. B. Mohr (Paul Siebeck), Tübingen, 1927, m. 1,50. Dans le second volume de ses Psalmenstudien, Sigmund Mo winkel a établi l'hypothèse que tous les Psaumes, qui contiennent la phrase << Jahvé est devenu roi, sont d'anciens chants cultuels d'une ancienne fête instituée pour célébrer l'intronisation de Jahvé. Le même auteur a démontré, par la suite, qu'une série d'autres Psaumes du même genre avaient été rédigés probablement dans le même but.

Partant de cette hypothèse, D. Hans Schmidt a essayé de réunir les détails de cette fête en un tableau vivant et coloré. Selon lui, ce serait plutôt en une procession qu'aurait consisté cette fête. On aurait conduit, de bon matin déjà, le trône divin d'un endroit déterminé, peut-être de la source de Gichon, à l'intérieur du Temple.

A cette procession étaient joints des jeux qui dramatisaient la victoire de Dieu sur les puissances du Chaos, sur les dieux et sur les peuples païens. La procession terminée, Dieu agissait comme juge. Aux temps les plus anciens, on immolait même les prisonniers de

guerre et les esclaves. Plus tard, des idées de pénitence devant Dieu, qui juge ses enfants pieux, et le souvenir de l'avènement du

roi au trône furent combinées avec cette fête.

L'histoire de la création du monde et l'eschatologie de l'Ancien Testament reçoivent une illustration toute nouvelle par cette théorie. Les données que nous possédons sur la célébration du Nouvel An chez les Babyloniens, surtout grâce aux travaux de Zimmern, semblent confirmer l'opinion de D. Hans Schmidt.

M. G.

H. J. BELL. Juden und Griechen im römischen Alexandria. Eine historiche Skizze des alexandrinischen Antisemitismus. Mit I Textabbildung und 2 Tafeln. (Beihefte zum << Alten Orient Heft 9). Leipzig, I. C. Hinrichs, 1926, 2,40 mk.

L'histoire des Juifs d'Alexandrie a fait, souvent déjà, l'objet de recherches scientifiques. H. J. Bell lui-même a publié un ouvrage remarquable sur cette matière. Ici il a voulu mettre à la portée ́du grand public les résultats obtenus par l'étude des sources que nous possédons sur l'histoire des Juifs d'Alexandrie et particulièrement sur l'antisémitisme qui a régné dans cette ville à l'époque romaine. Parmi ces sources, ce sont les œuvres de Philon et de Flavius Josèphe qui viennent surtout en ligne de compte. Une bibliographie choisie et de nombreuses références rendront service aussi aux spécialistes.

HUGO GRESSMANN.

M. G.

Die hellenistische Gestirnreligion. Mit 4 Tafeln. Leipzig. I. C. Hinrichs, 1925 (Beihefte zum Alten Orient. Heft 5). 1,80 mk.

Autrefois on admettait généralement que les Grecs de la Période classique étaient les représentants de l'astronomie scientifique, tandis que les Chaldéens penchaient plutôt vers l'astrologie. Mais, depuis quelque temps, cette opinion tend à se modifier. On se rend compte, de plus en plus, que les Grecs même des temps classiques ont été influencés par l'astrologie chaldéenne et que, d'un autre côté, les astronomes chaldéens possédaient déjà des connaissances scientifiques assez étendues.

Gressmann traite d'abord de ce dernier fait et démontre ensuite l'influence de l'astrologie chaldéenne sur la philosophie grecque. Puis il donne des extraits de la littérature astrologique, des livres de présages, des apocalypses et de la magie, et montre l'évolution de la religion hellénistique sous l'influence de l'astrologie. Selon G., la cause de cette évolution est à chercher surtout dans la situation politique à l'époque où l'hellénisme a pris fin et où se manifesta

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