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relève et qui donnent tant d'intérêt aux recherches sur ce site. La publication de M. Cumont en révèle l'importance et nous ne doutons pas qu'elle n'incite à continuer d'aussi heureuses recherches. René DUSSAUD.

MAURICE GOGUEL. Introduction au Nouveau Testament, tome IV, deuxième partie. Les épîtres pauliniennes, deuxième partie, Paris, Leroux, 1926.

Ce nouveau livre de M. Goguel étudie les épîtres aux Corinthiens, aux Galates, aux Romains, aux Colossiens, à Philémon, aux Ephésiens et les épîtres pastorales. On y retrouve la même information abondante que dans les livres précédents et aussi la même prudence dans les jugements.

Les deux épîtres aux Corinthiens contiennent en réalité six lettres écrites par Paul à diverses époques de sa vie. L'épître aux Galates est entièrement authentique. Authentique aussi est l'épître aux Romains, sauf pourtant la doxologie XVI, 25-27 qui est d'inspiration marcionite. L'origine paulinienne de l'épître aux Colossiens et du billet à Philémon ne soulève aucune difficulté sérieuse. L'épître aux Ephésiens qui, en toute hypothèse, est antérieure à 90, a probablement pour auteur le compagnon de Paul Tychique qui l'a écrite en utilisant largement l'épître aux Colossiens. Quant aux épîtres pastorales, elles ne peuvent émaner de Paul. Mais elles sont attestées par les épîtres ignatiennes. Leur composition se place donc, au plus tard, aux environs de 110, mais plus probablement entre go et 100. L'auteur (p. 309) dit que Delafosse « a reconnu le caractère marcionite [de la doxologie finale de l'épître aux Romains] sans connaître les théories maintes fois déjà professées sur ce point ». Dans la dissertation à laquelle cette note fait allusion, Delafosse s'efforce, en effet, de démontrer le caractère marcionite de ladite doxologie. Mais il prouve en même temps que ce morceau marcionite est interpolé d'une addition catholique qui le rend aujourd'hui incohérent. C'est cette interpolation catholique et non l'origine marcionite de la doxologie qu'il croyait avoir été le premier à découvrir. En réalité la découverte avait été faite peu auparavant par Harnack, et Delafosse l'ayant su, l'a dit. Mais il a été le premier à donner du fait une

démonstration en règle. M. Goguel ne mentionne ni la découverte de Harnack ni la dissertation dont je parle en ce moment.

D'une manière générale il rejette les études de Delafosse sur l'épître aux Romains et sur la première épître aux Corinthiens; et il renvoie le lecteur à une réfutation qu'il a publiée dans la Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses. Sa réfutation qui est très courtoise, me paraît très peu concluante. En tout cas, même si l'on rejette les solutions de Delafosse, les questions qu'il a soulevées retiendront, je crois, désormais l'attention. Et voici venir le temps où l'on admirera la sérénité avec laquelle l'école classique a jusqu'ici passé devant les problèmes sans les voir. En somme le livre de M. Goguel ferme très honorablement la porte du passé; mais il n'ouvre pas celle de l'avenir.

H. DELAFOSSE.

VAN DEN BERGH.
Paris, Rieder.

La littérature chrétienne primitive, 235 p.

M. Van den Bergh, qui a déjà publié plusieurs études en allemand et en anglais, initie dans ce livre les lecteurs de langue française à la littérature chrétienne qui va des origines à saint Irénée. On avait jusqu'ici des manuels consacrés à l'étude du Nouveau Testament, c'est-à-dire à l'étude des vingt-sept livres que les diverses églises chrétiennes tiennent pour inspirés. On avait également des manuels de patrologie débutant, tantôt par l'épître de Clément Romain, tantôt par la Didachè. Mais un livre français correspondant au tome premier de la Chronologie de Harnack, c'est-à-dire associant les livres canoniques aux premiers produits de la littérature chrétienne, nous manquait jusqu'ici. Aujourd'hui cette lacune est comblée. Désormais, quand on voudra se renseigner sur les problèmes littéraires que soulève l'étude des deux premiers siècles chrétiens, on n'aura plus besoin d'aller au-delà du Rhin, on n'aura qu'à consulter le petit livre de M. Van den Bergh.

L'auteur déclare appartenir à l'école radicale. Ce n'est pas ici qu'on l'en blâmera. L'école << libérale >> a eu, en son temps, le grand mérite de reviser les solutions admises par les apologistes et d'en montrer la faiblesse. On ne saurait donc trop la remercier des éminents

services qu'elle a rendus. Mais beaucoup de ses solutions n'ont pas tenu devant un examen approfondi. Son insuffisance est manifeste. On doit donc recueillir avec sympathie les propositions de l'école radicale, quitte à les soumettre à leur tour au crible de la critique.

M. V. d. B. estime que Matthieu a utilisé plusieurs sources et, à l'appui de ce sentiment, il signale dans le premier évangile diverses contradictions, notamment les suivantes : Jésus descend de David. Néanmoins il a été conçu du Saint-Esprit, lequel ne descend sur lui qu'à son baptême. Jean-Baptiste connaît la condition de Jésus et, plus tard, ne la connaît pas encore. Le discours de la montagne s'adresse aux disciples, mais plus loin au peuple. Jésus est reconnu comme Christ pour la première fois par l'apôtre Pierre dans l'entretien de Césarée de Philippe ; ce qui n'empêche que, plusieurs fois déjà auparavant, il a été considéré comme tel. << Marc peint un Christ spirituel. Afin d'y remédier il lui attribue des sentiments humains, pour qu'il ne soit pas complètement abstrait de l'humanité ». - Chez lui « Jésus n'appartient pas tant au peuple juif qu'à l'humanité toute entière... Constamment nous retrouvons ce point de vue si large. Toute la période de Samarie nous le rappelle; car il ne faut pas perdre de vue que les Samaritains sont le symbole du monde païen ».

L'épître de Jacques, a été écrite vers 130 ou 140. Cette date. approximative est aussi celle de la première épître de Pierre. Quant à la seconde épître elle se place aux environs de 170, tandis que l'épître de Jude remonte aux environs de 150. L'apocalypse a été publiée vers 140.

Le livre de M. V. d. B. est écrit avec concision, ce qui lui permet, malgré son petit volume, de fournir de nombreux renseignements. Il sera le compagnon obligé de tous ceux qui s'occupent des origines chrétiennes.

H. DELAFOSSE.

AMBROGIO DONNINI.

Ippolito di Roma. — Polemiche teologiche e controversie disciplinari nelle Chiesa di Roma algli inizi del IIIe Secolo. Roma, Libreria di Cultura, 1925, in-8°, de 200 p. (Collection гPAÞн, no 5).

L'intérêt principal de ce livre tient à la volonté de son auteur de faire exclusivement œuvre d'histoire et d'écarter toute préoccupation

de pure théologie. Il est sûr qu'Hippolyte a beaucoup souffert des théologiens, qui ont cherché à le reconstruire en fonction d'opinions qui lui étaient, selon toute apparence, parfaitement étrangères. C'est le personnage lui-même que M. Donnini a considéré et c'est dans son ambiance réelle, dans sa vie concrète, qu'il a cherché à le saisir et à le fixer. C'est pourquoi son étude commence par deux descriptions de milieux le milieu païen à Rome sous les Sevère, et le milieu païen, la communauté romaine, au commencement du Ie siècle. Tableaux intéressants, entre lesquels le personnage considéré prendrait bien sa place, si nous étions vraiment en état de la lui fixer avec exactitude.

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Par malheur Hippolyte est à la fois très célèbre et mal connu. Les documents nous manquent qui nous rendraient sa personne familière et son rôle pleinement intelligible. M. Donnini gémit, à juste titre, sur la perte de tant d'écrits d'Hippolyte lui-même et de ses contemporains, qui nous seraient aujourd'hui bien précieux. Il montre la cause principale de leur infortune dans le sentiment qu'a eu l'Eglise de leur inutilité ou de leur inopportunité; elle s'est toujours montrée fort diligente pour se débarrasser d'impedimenta de ce genre. En ce qui touche spécialement à l'œuvre d'Hippolyte, l'épuration qu'elle a subie pourrait bien être sortie de préoccupations assez différentes quand l'illustre écrivain a communément passé pour un saint, des zélateurs déplorablement empressés ont pensé servir sa mémoire en la soulageant de quelques traités compromettants. Et l'orthodoxie romaine n'aura pas manqué d'agir dans le même sens, avec une complaisance égale, pour ôter de son chemin des ronces qui l'importunaient.

M. Donnini a tiré le meilleur parti possible d'une documentation déficiente et il a rattaché son exposé aux trois grandes séries de polémiques qui agitent, au début du me siècle, la communauté chrétienne de la Ville eschatologiques, théologiques, disciplinaires. Une étude spéciale est consacrée aux Philosophumena et à la question du Syntagma. Du reste, tout ce que nous avons conservé d'Hippolyte est replacé autant que possible dans le cadre des circonstances qui l'ont engendré, et éclairci à la lumière de l'histoire générale.

Considéré d'ensemble, le livre, d'ailleurs intéressant et intelligent, ne donne pas l'impression d'une composition très cohérente, mais plutôt celle d'une suite d'essais ou d'études sur des points particuliers. Je

crois bien qu'il était impossible d'éviter cet inconvénient, déterminé par la nature même de notre information, sans recourir à beaucoup d'hypothèses et de remplissage. Il faut louer M. Donnini de s'en être abstenu. Son livre, tout justement parcequ'il ne cherche pas à nous leurrer sur l'étendue de nos ignorances, donne une impression de sécurité très estimable. Je serais surpris que des travaux du plus grand mérite ne nous vinssent pas dans l'avenir de cette plume à la fois hardie et prudente.

Ch. GUIGNEBERT.

A. OMODEO. Storia delle origini cristiane III. Paolo di Tarso apostolo delle genti. Messina, C. Principato, s. d. (1923), in-8° de VII-444 P.

L'économie générale de ce livre intéressant, est la suivante: l'auteur relève d'abord sur le terrain du judaïsme quelques points qui lui paraissent d'importance touchant la suite de son explication. Il insiste ensuite sur le passage de Jésus à Paul et sur l'Eglise de Jérusalem. L'étude de la vie de l'Apôtre se répartit entre les développements que voici: La vision de Damas; Les Eglises des Gentils; - Le mythe du Christ; La grande mission et la lutte pour la liberté chrétienne ; Macédoine et Achaïe; La civilisation grécoromaine et le christianisme en Asie; Les désordres de Corinthe; -Les Eglises et la vallée du Lycos; -La grande apologie; Le message aux Romains; Le chemin du martyre. Deux appendices viennent en complément, l'un sur le premier homme, le fils de l'Homme, le second Adam, l'autre sur Paul et la religiosité des Mystères.

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Le dessein de l'auteur est de rassembler autour de la figure de l'Apôtre toute l'histoire de la première génération chrétienne, depuis la mort de Jésus jusqu'à la persécution de Néron, sans toutefois exagérer le rôle de Paul, ni grandir démesurément sa personne. L'exposé est fondé sur une étude personnelle et très poussée des sources et il abonde en vues ingénieuses, tout à fait intéressantes. Je me sépare pourtant de M. Omodeo sur un point essentiel: il me paraît exagérer le judaïsme de Paul et, en complément, laisser tomber trop bas son hellénisme. L'élément tarsiote me semble plus

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