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P. ALFARIC, J. CAPART, J.-B. CHABOT, FR. CUMONT, E. DE FAYE, G. FOUCART,
A. FOUCHER, MAURICE GOGUEL, CH. GUIGNEBERT,

R. KREGLINGER, ISRAEL LEVI, SYLVAIN LEVI, AD. LODS, FR. MACLER,
M. MAUSS, A. MEILLET, P. MONCEAUX, ED. MONTET, A. MORET, P. OLTRAMARE,
C. PIEPENBRING, A. REBELLIAU, SALOMON REINACH, P. SAINTYVES,
J. TOUTAIN, A. VAN GENNEP, ETC., ETC.

TOME XCVI. N° 5. SEPTEMBRE-OCTOBRE 1927

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PARIS

LIBRAIRIE ERNEST LEROUX

28, RUE BONAPARTE (VI)

92

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SOMMAIRE

P.-L. COUCHOUD: Le style rythmé dans l'épitre de Saint Paul à Philémon.

A. AUDIN: Les rites solsticiaux et la légende de Saint Pothin.

Alfred BEL La codification du droit musulman en Algérie.

:

J. SCHOUSBOE: La messe la plus ancienne.

REVUE DES LIVRES

I. Analyses et comptes-rendus.

f° A. Anwander: Die Religionen der Menscheit (M. Ginsburger.)

2o F. Heman : Geschichte des jüdischen Volkes (M. G.)

3o M. Bulard: La religion domestique dans la colonie italienne de Délos (A. Boulanger.)

4o Isidore Lévy : Recherches sur les sources de la légende de Pythagore (A. B.)

5. A. Piganiol: La conquête romaine (A. B.)

6o D. C. Hesseling: La plus ancienne rédaction du poème sur Digénis Akritas (J. Psichari.)

7° John Vienot Histoire de la Réforme française des origines à l'Edit de Nantes (A. Alba.)

II. Notices bibliographiques.

J. Deniker. Les races et les peuples de la Terre. Vollmer Hans. Ein deutscher glossierter Auszug des 15. Jahrhunderts aus den Alttestamentlichen Propheten. J. Goulven. Les Mellahs de Rabat-Salé. F. Schwenn. Gebet und Opfer. - A. Dufourcq. L'avenir du christianisme, 1, 2e partie. A. Bayet. Les Morales de l'Evangile. U. A. Padovani. Vincenzo Gioberti ed il Cattolicismo. Ch. de Rouvre. Auguste Comte et le Catholicisme. - La Renaissance religieuse. — C. de Vesme, Histoire du spiritualisme expérimental. I. D. Merejkovsky. Les Mystères de l'Orient. Jean Bonnerot. La Sorbonne.

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CHRONIQUE

La REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS paraît tous les deux mois, par fascicules in-8° raisin, de 8 à 10 feuilles d'impression.

Prix de l'abonnement 1927: Paris.....

Départements.
Étranger.

Un numéro pris au Bureau..

75 fr.

75 fr.

85 fr.

22 fr.

Il reste quelques collections complètes de la Revue qui sont vendues 4,500 l'une.

La Revue est purement historique; elle exclut tout travail présentant un caractère polémique ou dogmatique.

Prière d'adresser tous les ouvrages destinés à la Revue à la Direction de la Revue de l'Histoire des Religions, à la LIBRAIRIE ERNEST LEROUX 28, rue Bonaparte, PARIS (VI).

AVIS IMPORTANT AUX ABONNES: Les demandes en duplicata des numéros non arrivés à destination ne pourront être admises que dans un délai maximum de 15 jours après réception du numéro suivant.

L'ÉPÎTRE

LE STYLE RYTHMÉ

DANS

DE SAINT PAUL A PHILEMON

Dans une des conférences qu'il a faites à l'Institut Biblique de Rome, en janvier et février 1927, pour exposer ses théories sur le style oral et les nouvelles armes qu'elles doivent fournir aux exégètes orthodoxes, le R. P. Marcel Jousse s'est exprimé ainsi au sujet de saint Paul (d'après le compte-rendu de la Croix du 3 février 1927):

« L'échevelé et, au dire de quelques rationalistes, l'incohérent des Epitres pauliniennes trouve son explication si l'on remet le grec en araméen. On est alors en présence d'une parole magnifiquement balancée et ordonnée selon toutes les règles si carac

téristiques du style oral araméen. Saint Paul, comme tous les autres auteurs des Epitres de notre Nouveau Testament improvisait donc en style oral araméen et était décalqué en grec selon les méthodes familières en Israël ».

Je voudrais vérifier cette assertion étonnante sur un exemple précis et essayer de répondre à ces trois questions :

1o Saint Paul pensait-il en araméen ?

2o Improvisait-il en style oral araméen et était-il traduit en grec par un metoûrgemân?

3o Ses lettres sont-elles composées en style rythmé ?

Je dirai tout de suite que je réponds non aux deux premières questions, oui à la troisième.

Elles reviennent à demander qu'est au juste saint Paul? Est-il un rabbi, récitant des sentences balancées, destinées à être apprises par cœur, comme le présente le P. Jousse? Est-il au contraire un argumentateur grec, et, pour employer sans mauvaise part le terme courant à son époque, un sophiste, à la façon de Dion de Pruse? Est-il, comme il le fait entendre lui-même, un prophète soumis à l'Esprit, à l'occasion un glossolale, en proie au langage automatique et inarticulé; dans ce cas quels sont ses rapports avec les nabi de l'Ancien Testament? Est-il un poète; dans ce cas quel est son art poétique, si manifestement différent de tout ce que nous savons de la prosodie grecque?

L'étude de la forme littéraire dans laquelle se présentent les récits des évangiles a beaucoup éclairé l'interprétation de ces récits. Pour l'intelligence de saint Paul il n'est pas moins important de déterminer aussi exactement que possible la forme littéraire dans laquelle il coule sa pensée.

Je prendrai pour exemple la petite épître à Philémon. Elle me paraît bien convenir à l'examen que je veux faire.

D'abord elle est, de toutes, celle où l'on s'attend le moins à trouver le style rythmé. C'est presque un simple billet adressé à un bourgeois de Colosses ou de Laodicée pour obtenir de lui l'affranchissement d'un esclave. Si nous trouvons dans ce billet les indices non équivoques d'un style rythmé, il y aura forte présomption que le même style s'étend aux grandes épîtres dont l'objet est plus élevé et, l'on peut dire, plus lyrique.

Elle est aussi la plus courte de toutes. C'est aussi un avantage Quand on extrait un fragment des grandes épitres pour en surprendre le rythme, on ne sait pas avec certitude si les deux coupures qu'on a faites pour isoler le fragment ne sont pas arbitraires, si le rythme qu'on saisit se marque déjà avant le fragment considéré et se poursuit après lui. Ici nous avons

un ensemble court mais entier. L'analyse peut facilement être complète.

Enfin notre billet, à cause de la précision même de son objet, n'est pas suspect de renfermer des interpolations. Un maître aussi prudent que M. Loisy admet aujourd'hui des interpolations dans les grandes épîtres (1). Il va de soi qu'une analyse rythmique est terriblement compliquée si elle doit tenir compte d'interpolations possibles. La petite épître à Philémon est à l'abri de cette cause perturbatrice.

Lisons-la donc. Bien que nous ayons à nous attacher à la forme plus qu'au contenu, nous sentirons le charme religieux qui s'en exhale. Elle exprime un sentiment délicat la répugnance à traiter un croyant en esclave. On a signalé le même sentiment chez les Mandéens (2), qui sont en quelque manière les frères aînés des chrétiens. Il a dû exister aussi, je pense, dans certaines confréries de mystères. Nulle part à coup sûr il n'a trouvé une expression plus profonde et plus exquise que dans la lettre de Paul.

I

Παῦλος δέσμιος Χριστοῦ Ἰησοῦ (3)

καὶ Τιμόθεος ὁ ἀδελφός

Φιλήμονι τῷ ἀγαπητῷ καὶ συνεργῷ ἡμῶν

καὶ ̓Απρίᾳ τῇ ἀδελφῇ

καὶ ̓Αρχίππῳ τῷ συστρατιώτῃ ἡμῶν

καὶ τῇ κατ' οἴκον σου ἐκκλησία

χάρις ὑμῖν καὶ εἰρήνη ἀπὸ θεοῦ

πατρὸς ἡμῶν καὶ κυρίου Ἰησοῦ Χριστοῦ.

(1) Revue Critique 1927, p. 414.

(2) Le P. Lagrange, La gnose mandéenne et la tradition évangélique dans la Revue Biblique 1927, p. 349.

(3) Les mots imprimés en caractères gras sont unis entre eux, dans la même strophe, ou d'une strophe à l'autre, par répétition, antithèse, gradation ou paronomase.

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