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Les commissions de codification du droit musulman auraient, par là, rendu un très grand service à tous ceux, magistrats et justiciables, qui ont le légitime désir, autant que l'impérieuse nécessité, d'être conduits avec sûreté dans les textes diffus des manuels, si abondamment commentés et glosés, du droit civil en vigueur chez les Musulmans de l'Algérie.

Alfred BEL.

LA MESSE LA PLUS ANCIENNE

RECHERCHES SUR LES ORIGINES DU CHRISTIANISME

Ήσαν προσκαρτεροῦντες τῇ διδαχῇ τῶν ἀποστόλων καὶ τῇ κοινωνίᾳ, τῇ κλάσει τοῦ ἄρτου καὶ ταῖς προσευχαῖς.

Par cette étude je désire soumettre au jugement des historiens des religions quelques recherches pour résoudre la question de savoir quel a été originairement le culte chrétien, ou, comme on pourrait dire aussi, comment il a été avant d'avoir subi l'influence des idées de Paul. Il faut que les matériaux de mes observations soient pris, non seulement dans l'âge le plus ancien du christianisme, mais aussi dans les époques postérieures; car, en premier lieu, il sera de grande importance pour la reconstruction du culte le plus ancien qu'on puise des renseignements dans les détails de la pratique cultuelle postérieure, qui sont évidemment des restes des temps anciens; et deuxièmement, il sera utile de vérifier à la fin si la pratique du culte des époques postérieures, prise dans son ensemble, se laisse expliquer comme le résultat de certaines modifications naturelles, apportées au cours des années, au culte qui, d'après la reconstruction entreprise à l'aide de détails épars, pourrait être présumé avoir été le culte primitif.

Je commencerai par un aveu qui fournira au lecteur des rensei

gnements préliminaires sur le résultat de mes recherches. Je considère la vie de communauté qui se concentrait souvent dans des réunions intimes, et qui constituait la vie cultuelle du temps des apôtres, comme une création datant déjà de l'époque de Jésus, et j'estime que la raison principale du fait que les traces de vie cultuelle ne sont qu'assez rares dans les récits qui nous sont parvenus, est que ces récits, rédigés plusieurs années après la « résurrection »>, ont dû représenter Jésus uniquement en qualité de Christ, et que, par conséquent, à leur rédaction, les récits plus anciens dans lesquels Jésus a été représenté comme un prophète annonçant le royaume de Dieu, n'ont pu être employés que dans des extraits assez pauvres.

En émettant cette opinion je montre en outre que j'ai accepté toutes les conséquences de ce qu'a enseigné William Wrede dans. son livre de 1901 sur le « Secret du Messie ». Il me semble que la supposition suivant laquelle Jésus n'a jamais cru être le Christ, et n'a jamais été considéré comme tel de son vivant, fait que toutes les dates historiques et d'histoire littéraire s'accordent parfaitement et rend possible une intelligence naturelle et satisfaisante de la personnalité de Jésus. Il faut se rappeler que toutes les tentatives, faites jusqu'à présent, pour représenter, avec une exactitude psychologique, Jésus comme ayant quelque conception messianique de lui-même, ont échoué. Je ne doute pas que ce ne soit tout d'abord la résurrection de Jésus et les expériences des disciples qui s'y rattachent, qui aient fourni la base à cette conviction que le Christ s'était manifesté dans l'homme Jésus. Des témoignages directs prouvant que c'est précisément de cette manière que s'est établie la conception mentionnée, ont été conservés dans les sermons qui, dans les Actes des apôtres, sont attribués à Pierre. Nous lisons dans 2, 36 : « γινωσκέτω πᾶς οἶκος Ἰσραὴλ ὅτι καὶ κύριον αὐτὸν καὶ χριστὸν ἐποίησεν ὁ θεός, τοῦτον τὸν Ἰησοῦν ὃν ὑμεῖς ἐσταυρώσατε », et dans 5, 30 s. : », et dans 5, 30 s.: «6 fòs TOV TXTÉρOV θεὸς πατέρων ἡμῶν ἤγειρεν Ἰησοῦν, ὃν ὑμεῖς διεχειρίσασθε κρεμάσαντες ἐπὶ ξύλου τοῦτον ὁ θεὸς ἀρχηγὸν καὶ σωτῆρα ὕψωσεν τῇ δεξιᾷ

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αὐτοῦ τοῦ δοῦναι μετάνοιαν τῷ Ἰσραὴλ καὶ ἄφεσιν ἁμαρτιῶν Sur le premier passage, Wrede s'est exprimé comme suit (Das Messiasgeheimnis, p. 214): « Dies Wort würde ganz allein beweisen, dass es im Urchristentum eine Anschauung gegeben hat, nach der Jesus in seinem irdischen Leben nicht der Messias war »>. Je citerai également le récit qui figure dans les Actes des apôtres, 18, 24-28, comme étant un témoignage que la doctrine de la messianité de Jésus s'est ajoutée après sa mort à la doctrine du Christ déjà pleinement achevée et se propageant. Il y est raconté qu'Apollos, ἐπιστάμενος μόνον τὸ βάπτισμα Ἰωάνου, enseignait à Ephèse ἀκριβῶς τὰ περὶ τοῦ κυρίου (1), mais que Priscille et Aquilas le reçurent chez eux et lui expliquèrent ἀκριβέστερον τὴν ódov To Beau et que par la suite il rendit de grands services aux croyants d'Achaïe, en réfutant publiquement les Juifs, et en prouvant par les paroles de l'Écriture que « le Christ », c'est Jésus (εἶναι τὸν Χριστὸν Ἰησοῦν). Apollos est probablement un représentant du mouvement religieux primitif partant de Jean. On constate ici une rencontre entre le christianisme le plus ancien et le christianisme des apôtres, dans lequel Jésus avait été élevé à la dignité du Christ. Cependant, il n'est pas vraisemblable que cette rencontre soit précisément typique; ce n'est sans doute que dans un petit nombre de cas que les adhérents instruits de la doctrine ancienne ont cédé. Néanmoins, ce fut le parti nouveau, pour lequel Jésus était devenu le Christ, qui se maintint au cours des siècles.

Le Christ prêché par Jean, c'est le Christ étant dans le ciel, celui qui par sa venue mettra fin au processus de création du royaume de Dieu sur la terre, qui engrangera le blé moissonné : οὗ τὸ πτύον ἐν τῇ χειρὶ αὐτοῦ, καὶ διακαθαριεῖ τὴν ἅλωνα αὐτοῦ, καὶ συνάξει τὸν σῖτον αὐτοῦ εἰς τὴν ἀποθήκην, τὸ δὲ ἄχυρον κατακαύσει Tup! à béory (Mt. 3, 12). De ce même Christ, Jésus dit: noπυρὶ

(1) La plupart des éditeurs des Actes maintiennent la leçon fortement attestée « τὰ περὶ τοῦ Ἰησοῦ » qui rend le texte entièrement incomprehensible.

στελεῖ ὁ υἱὸς τοῦ ἀνθρώπου τοὺς ἀγγέλους αὐτοῦ, καὶ συλλέξουσιν ἐκ τῆς βασιλείας αὐτοῦ πάντα τὰ σκάνδαλα καὶ τοὺς ποιοῦντας τὴν ἀνομίαν, καὶ βαλοῦσιν αὐτοὺς εἰς τὴν κάμινον· τοῦ πυρός (Mt. 13, 41 s.). Cependant, dans la prédication de ces deux prophètes, le Christ n'a pas seulement été le Puissant, qui amènera le dénouement; il a été une puissance qui, dès les conditions d'alors, durant le développement du royaume de Dieu sur la terre, agissait du ciel au profit des Saints, et pouvait spirituellement se rapprocher d'eux et leur conférer de sa force.

Quant à Jésus, nous trouvons qu'il se croit revêtu de la dignité de prophète (Mc. 6, 4), et qu'il est également considéré comme tel par ses contemporains (Mt. 21, 11). Il va de synagogue en synagogue pour prêcher le royaume de Dieu, et par son activité, et pendant celle-ci, le royaume se développe comme une réalité vivante ; il se répand comme le levain dans la farine (Mt. 13, 33). Avant peu, l'accroissement caché du royaume sera terminé, et alors il se révèlera à tous ἐν δυνάμει. Le début de ce déploiement de pouvoir sera la manifestation visible du Christ céleste, apparaissant dans sa gloire, en qualité de juge du monde.

Bien que à cause de la christologie née de la résurrection de Jésus on ait commencé, dès une époque assez reculée de l'histoire de la littérature chrétienne, à faire un choix avec beaucoup de précaution parmi les paroles de Jésus, il s'en trouve toutefois encore dans les évangiles synoptiques plusieurs qui montrent de quelle manière Jésus a parlé en réalité du Christ céleste. Il existe surtout un nombre assez grand de passages où le Christ est appelé « le fils de l'homme », c'est-à-dire « l'homme ». Ainsi dans Mt. 10, 23 : ἀμὴν λέγω ὑμῖν, οὐ μὴ τελέσητε τὰς πόλεις τοῦ Ἰσραὴλ ἕως ἔλθῃ ὁ υἱὸς τοῦ ἀνθρώπου, Mc. 13, 26: ὄψονται τὸν υἱὸν τοῦ ἀνθρώπου ἐρχόμενον ἐν νεφέλαις μετὰ δυνάμεως πολλῆς καὶ δόξης. Μt. 24, 44 : διὰ τοῦτο καὶ ὑμεῖς γίνεσθε ἕτοιμοι, ὅτι τ οὐ δοκεῖτε ὥρᾳ ὁ υἱὸς τοῦ ἀνθρώπου ἔρχεται, et Mt. 24, 27: ὥσπερ ἡ ἀστραπὴ ἐξέρχεται ἀπὸ ἀνατολῶν καὶ φαίνεται ἕως δυσμῶν, οὕτως ἔσται ἡ παρουσία τοῦ υἱοῦ τοῦ ἀνθρώπου. Que Jésus ait eu

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