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conscience d'une vocation particulière comme prédicateur, c'est ce qui apparait dans Lc. 12, 8: λέγω δὲ ὑμῖν, πᾶς ὃς ἂν ὁμο λογήσῃ ἐν ἐμοὶ ἔμπροσθεν τῶν ἀνθρώπων, καὶ ὁ υἱὸς τοῦ ἀνθρώπου ομολογήσει ἐν αὐτῷ ἔμπροσθεν τῶν ἀγγέλων τοῦ θεοῦ. Des passages de ce genre ont vivement intéressé, entre autres, D. F. Strauss et J. Wellhausen, sans qu'ils aient cependant pu trouver une explication suffisante de leur étrange teneur. Strauss a failli trouver cette explication; dans « Das Leben Jesu » (1835), I, p. 467 ss. 476 s., il parle de la possibilité que Jésus, à une certaine époque, au commencement de son activité, ait vu dans << le fils de l'homme » un autre que lui-même. L'explication complète a été donnée par A. B. Drachmann, professeur de philologie classique à l'université de Copenhague, dans un article. du périodique « Tilskueren » << Tilskueren» (Copenhague) 1908, p. 773, où cet auteur indique en outre comment ont dû apparaître de fausses affirmations sur << le fils de l'homme » : << Jésus s'est servi de l'expression << le fils de l'homme », même assez souvent, et a voulu indiquer par là le Messie céleste, notion qui pour lui était un élément indispensable des idées qu'il se faisait sur l'avènement du royaume de Dieu. Lorsque, par sa résurrection, les disciples furent arrivés à croire que Jésus était lui-même le « fils de l'homme », il en résulta que cette expression, dans toutes les paroles où elle se trouvait à bon droit transmise, dût être comprise comme se rapportant à lui-même, c'est-à-dire comme une désignation de lui-même; il était donc naturel, et même inévitable, qu'elle dût également pénétrer dans des paroles où il ne l'avait pas employée, et que des paroles où il s'en était servi, mais non en se désignant lui-même, dussent être modifiées de telle manière que le fils de l'homme ne pût être compris que comme une dénomination appliquée à lui-même ».

Pour les Saints du temps de Jésus, le Christ a été une réalité spirituelle active. Ayant dû reconnaître, après la résurrection de Jésus, que celui-ci vivait parmi eux avec la puissance de cette réalité spirituelle, les disciples en arrivèrent dans leur prédication

à s'exprimer, par exemple, de la manière suivante: 6 es moly, σεν τὸν Ἰησοῦν καὶ κύριον καὶ χριστόν, ου: ὁ Θεὸς ὕψωσεν τὸν Ἰησοῦν ἀρχηγὸν καὶ σωτῆρα (Act. 2, 36; 5, 31). Derrière ces expressions, se cache certainement le sentiment qu'en vertu de la puissance de Dieu, il est arrivé quelque chose de tout à fait arbitraire. Jésus, un homme comme les autres, un prophète et martyr comme tant d'autres, a reçu tout pouvoir au ciel et sur la terre. Cependant, la première réflexion a appris sans doute aux disciples que Jésus devait avoir existé antérieurement auprès de Dieu justement comme le Christ céleste. Jésus est le Christ descendu sur terre. Mais les qualités célestes, « le nom » et la puissance, sont restées au ciel et se sont fait connaître du ciel, même pendant que Jésus parcourait sa route périlleuse de prédicateur. Et le Christ descendu n'avait eu que des qualités humaines et n'avait pas eu d'autre conscience de lui-même que celle que les autres prophètes peuvent avoir. Autrement dit: ce qu'on appelle actuellement la préexistence a dû s'ajouter tout de suite à l'image; les disciples ont vite bâti toute la théorie, rendue plus tard par Paul dans le passage Philipp. 2,5-11: TOUTO poveite ev Quiv 6 καὶ ἐν Χριστῷ Ἰησοῦ, ὃς ἐν μορφῇ θεοῦ ὑπάρχων οὐχ ἁρπαγμὸν ἡγήσατο τὸ εἶναι ἴσα θεῷ, ἀλλὰ ἑαυτὸν ἐκένωσεν μορφὴν δούλου λαβών κτλ.

Paul qui possède toute prète et toute formulée l'histoire des événements de cette éternité, s'exprime, chose étrange, d'une manière semblable à celle des disciples de Jérusalem: 6 dò, ὑπερύψωσεν καὶ ἐχαρίσατο αὐτῷ τὸ ὄνομα τὸ ὑπὲρ πᾶν ὄνομα (Philipp 2, 9). Il ne dit pas que Jésus fut réinvesti de sa dignité de Christ, qu'il reprit sa position divine, ou autre chose semblable, mais seulement que Dieu l'a exalté, que Dieu lui a donné le nom qui est au-dessus de tout autre nom. Il semble que la surprise qu'avait causée, au groupe de disciples de Jérusalem, le fait que l'homme Jésus avait passé tout à coup à la divinité met encore sont empreinte sur la manière de s'exprimer de Paul, bien que celui-ci n'ait jamais connu Jésus.

Comme les apôtres qui avaient personnellement connu Jésus, Paul a sans doute été d'avis que celui-ci, tant qu'il était sous la forme d'un serviteur, n'avait pas la moindre idée de son origine céleste, ou plutôt du rapport obscur, éternel, existant entre lui et le nom puissant, qui, pendant la prédication, agissait du ciel pour le progrès du royaume.

A une époque postérieure, on s'est imaginé au contraire, dans la congrégation chrétienne, que Jésus avait su au moins dès son baptême dans le Jourdain (Mc. 1, 10 s.) qu'il était le Christ. Par conséquent, toutes les fois qu'il avait employé l'expression << le fils de l'homme », ou une des autres désignations du Christ céleste, il devait avoir par là pensé à lui-même. Mais d'autre part puisqu'on savait encore que Jésus n'avait jamais passé pour prétendant à une dignité quelconque comme Christ, on a dû supposer aussi qu'il n'avait pas voulu provoquer, chez ses auditeurs, la croyance qu'il était le Christ, mais que, au contraire, il avait désiré rester inconnu de la foule. Ce n'était qu'un tout petit nombre de ses adhérents croyait-on qui, à cette époque, avait compris, par inspiration, qui était en réalité Jésus, et parmi ceux-ci se trouvait avant tout Pierre (Mc. 8,27-30).

Ce n'est que quand tout souvenir de l'apparition personnelle de Jésus eut été effacé, qu'on put croire, dans la congrégation chrétienne comme le font « Matthieu » et « Luc >> que Jésus était officiellement apparu en qualité de Christ, et qu'il s'était servi de l'expression « le fils de l'homme » comme d'une désignation de lui-même.

Plusieurs passages, qui, avec beaucoup de vraisemblance, peuvent être rapportés à la vraie doctrine de Jésus concernant le Puissant qui est au ciel auprès de Dieu, ont cependant été conservés dans les synoptiques. Outre ces passages, dans lesquels le Puissant est appelé « fils de l'homme », et dans lesquels le plus naturel est de prendre celui qui parle et celui dont il est pralé pour deux personnes différentes, il en existe d'autres où le Puissant est appelé <«< Christ » ou « Seigneur, et qu'on doit certaine

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ment aussi considérer comme authentiques. Mc. 12, 35-37 est particulièrement intéressant: πῶς λέγουσιν οἱ γραμματεῖς ὅτι ὁ Χριστὸς υἱὸς Δαυείδ ἐστιν; αὐτὸς Δαυεὶδ εἶπεν ἐν τῷ πνεύματι τῷ ἁγίῳ · εἶπεν κύριος τῷ κυρίῳ μου κάθου ἐκ δεξιῶν μου ἕως ἂν θῶ τοὺς ἐχθρούς σου ὑποκάτω τῶν ποδῶν σου . αὐτὸς Δαυίδ λέγει αὐτὸν κύριον, καὶ πόθεν αὐτοῦ ἐστιν υἱός ; Ces paroles montrent qu'il y a eu des luttes entre l'ancienne et la nouvelle idée du Messie. Pour réfuter l'opinion défendue par les scribes, à savoir que le Christ serait un homme terrestre et le fils de David, Jésus se sert du psaume 110. Celui-ci montre que le Christ ne peut pas être le fils de David, vu que ce dernier l'y appelle « mon Seigneur ». Voici d'autres passages dans lesquels Jésus fait mention du Christ: Me 9, 4r: ὃς ἂν ποτίσῃ ὑμᾶς που τήριον ὕδατος ἐν ὀνόματι, ὅτι χριστοῦ ἐστε, ἀμὴν λέγω ὑμῖν ὅτι οὐ μὴ ἀπολέσῃ τὸν μισθὸν αὐτοῦ, et Mt. 23, 9 ss. : πατέρα μὴ καλέσητε ὑμῶν ἐπὶ τῆς γῆς· εἰς γάρ ἐστιν ὑμῶν ὁ πατὴρ, ὁ οὐράνιος . μηδὲ κληθῆτε καθηγηταί, ὅτι καθηγητὴς ὑμῶν ἐστιν εἷς, ὁ χριστός. Dans ce dernier passage le sens est évidemment que ὁ χριστός ὁ καθηγητής) est οὐράνιος (c'est-à-dire se tient ἐν τοῖς οὐρανοῖς) comme ὁ πατήρ.

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La denomination κύριος, pour le Christ agissant du ciel, se trouve dans le passage Mc. 13, 20 : εἰ μὴ ἐκολόβωσεν κύριος τὰς ἡμέρας, οὐκ ἂν ἐσώθη πᾶσα σάρξ · ἀλλὰ διὰ τοὺς ἐκλεκτοὺς οὓς ἐξελέξατο ἐκολόβωσεν τὰς ἡμέρας [cf. Mc. 13, 27 : ἀποστελεῖ (ὁ υἱὸς τοῦ ἀνθρώπου) τοὺς ἀγγέλους καὶ ἐπισυνάξει τοὺς ἐκλεκτούς αὐτοῦ - - - ].

Il est indubitable que le titre du Christ: « Seigneur » est déjà apparu chez les Juifs de langue araméenne et non pas (comme le pensait W. Bousset) chez les chrétiens hellénistiques seulement. Si les communautés de langue grecque invoquent le Christ par xúpie, c'est que le mot araméen marana a été traduit. Il est d'ailleurs digne de remarque que l'exclamation cultuelle marana tha (notre Seigneur, viens!) a été d'une si grande importance dans la liturgie araméenne qu'elle a passé (comme le amen), sans être traduite, dans la liturgie des plus anciennes communautés de

langue grecque (Didachè 10, 6). Que xúpos ait eu chez Paul une signification non judaïque, est une circonstance à part.

Le titre Seigneur », appliqué au Christ, tire sans doute son origine précisément du verset du psaume 110, que cite Jésus dans Mc. 12, 36. Le poète inconnu qui a employé l'expression « mon Seigneur » pour un prince judaïque, est devenu David prophétisant sur le Christ céleste. Cette explication du verset a dû paraitre très vraisemblable; en effet, l'invitation de Jahvé: « Assieds-toi à ma droite » peut bien se comprendre comme s'adressant à un être céleste. Dans la Didachè, la langue de l'interprétation supranaturaliste a atteint sa plus grande précision; il est dit positivement: ὡσαννὰ τῷ θεῷ Δαυίδ - papava (Didachè 10, 6).

Le commencement de la connaissance du Christ céleste semble pouvoir être rapporté, avec une certitude assez grande, à l'époque de Jannée, c'est-à-dire au début du premier siècle avant notre ère. A cette époque semblent être nées les paraboles d'Hénoch. Elles remontent, en tout cas, plus haut que l'arrivée des Romains en Palestine. Des jours de détresse extrême ont enlevé aux Saints tout espoir terrestre. Mais « la sagesse du Seigneur des esprits leur a révélé le Christ céleste (Hénoch 48, 7); c'est-à-dire que les Saints ont tiré des écritures une espérance toute nouvelle.

On ne peut montrer avec certitude aucune influence iranienne dans les points centraux. Les matériaux ayant servi à la formation des mythes eschatologiques paraissent, en tout cas, avoir été natio

naux.

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Tout d'abord, les Saints ont profité du livre de Daniel, écrit pseudepigraphique d'un contenu saisissant, datant d'environ 165. Daniel a vu « comme un fils de l'homme » ( conduit à l'Ancien des jours, et recevant la puissance, la gloire et le règne. Bien qu'il ressorte nettement de l'interprétation de Dan. 18. 22. 27 que celui qui est «< comme un fils de l'homme >> signifie les Saints du Très Haut, qui possèderont tout ce qui a appartenu aux « bêtes >> les royaumes ennemis et bien que Daniel ne prédise nulle part un Messie sauveur, les Saints

7,

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