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ici le lieu d'en discuter ni les méthodes ni les résultats l'autorise à dresser le bilan des revendications de la conscience moderne et il les formule ainsi une répudiation formelle du dogmatisme, úne notion pratique de la piété, une revision de la morale religieuse, une reconstruction de la croyance, une église à constitution libérale... Ces conditions un jour réalisées, l'auteur de cette enquête est sûr que se dissiperaient les inquiétudes et les contradictions» qui tourmentent l'âme de notre temps.

P. A.

CHRONIQUE

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Le Congrès international des Sciences historiques à Oslo. Le sixième Congrès international des Sciences historiques se tiendra à Oslo, du 14 au 18 août 1928. Dès à présent les sections sont constituées; l'une d'elles, la huitième, comprendra les travaux et les débats intéressant l'histoire des religions et l'histoire ecclésiastique. La seconde circulaire qui nous parvient indique quelques-unes des communications qui y seront présentées : L'influence du schisme de 1378 sur les maisons anglaises de l'ordre de Cîteaux, par M. Rose Graham; les éléments tchèques dans l'église morave en Angleterre au XVIIIe siècle, par M. R. Fitz Gibbon Young, d'Oxford; le christianisme est-il historiquement d'essence juive ou hellénique? par M. Anathon Aall, professeur à l'Université d'Oslo; travaux récents et problèmes principaux dans l'histoire ecclésiastique de l'Angleterre au treizième siècle, par M. F. Pohwicke, professeur à l'Université de Manchester; Dante et l'eschatologie musulmane, par M. Merkle, professeur à l'Université de Würzbourg; les commencements du Christianisme à Aquilée, par M. Rudolf Egger, professeur à l'Université de Vienne; les chapitres généraux et provinciaux des Bénédictins anglais (1215-1540), par M. U. A. Pautin, lecteur à l'Université de Manchester, etc. De nombreux travaux viendront certainement s'inscrire à côté de ceux-là sur le « rôle » de cette section. La participation française s'annonce comme devant être importante et active. Dans les autres sections (Histoire de l'Ancien Orient, Grèce et Rome, Byzance, Histoire moderne et contemporaine, Histoire de l'art, etc.), des études monographiques et des « états de question seraient à retenir en grand nombre pour notre discipline.

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PUBLICATIONS RÉCENTES

Dans la Revue historique (novembre-décembre 1927, pp. 324-336), M. le docteur Contenau donne un intéressant Bulletin des travaux intéressant l'Assyriologie et les études hittites pour la période 19221927. Nous reproduisons la partie de cet article qui montre dans quelle mesure l'histoire des religions a bénéficié des études assyriologiques, grace surtout aux livres de MM. F. Thureau-Dangin (Rituels Acca

diens) et Svend Aage Pallis (The Babylonian Akitu Festival) : « Nous connaissons mieux maintenant le rituel compliqué des solennités et. entre autres, celui des fêtes du Nouvel An; il était, à peu de chose près, le même pour nombre de villes de Babylonie et même d'Assyrie que pour la capitale. La cérémonie se composait essentiellement d'une procession où la statue du dieu Marduk, entourée des objets sacrés et d'une cour de dieux de second rang, était conduite au fleuve, embarquée sur l'Euphrate et emmenée à peu de distance, sur la même rive, à un temple, dit de l'akitu, d'où elle revenait après y avoir séjourné quelques jours. Mais d'autres cérémonies des plus importantes se déroulaient à cette occasion. Il semble bien qu'un drame sacré se jouait, dans lequel Marduk, dieu suprême, tenait le premier rôle. Marduk avait usurpé les caractères du grand dieu primitif de Sumer (qui est aussi celui de l'Asie Occidentale ancienne et dont les attributs sont ceux d'un dieu-terre, d'un dieu de végétation); il subissait une véritable passion suivie de résurrection, tout comme dans le rituel osirien. Après quoi, le dieu fixait solennellement les destins pour l'année commençante et l'on célébrait son mariage mystique avec la déesse parèdre. La complication de ces rites donne à penser qu'au moins à certains moments les statues n'y suffisaient pas et que des prêtres costumés, tenant le rôle des divers personnages divins, représentaient les péripéties du drame devant les fidèles (op cit., p. 332).

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Notre collaborateur M. Masson-Oursel signale, dans la Revue philosophique (novembre-décembre 1927. pp. 454-456) le travail considérable de M. Prabodh Chandra Bagchi sur Le Canon bouddhique en Chine; les traducteurs et les traductions, Paris, Geuthner, 1926. << Bagchi dresse, époque par époque, un inventaire complet, dans lequel il fait entrer les textes mêmes qui ne nous furent pas conservés, car ce n'est qu'ainsi qu'on peut arriver à comprendre l'activité des missionnaires bouddhiques en Chine ». L'œuvre se composera de deux volumes; le premier se clôt à l'avènement des Souci. ... Bien que la légende inévitablement s'y mêle, nous sommes en pleine histoire. Pelliot et sa phalange de collaborateurs ou d'élèves prouvent avec assez de maitrise quelle sûreté la plus exigeante critique peut trouver dans la bibliographie chinoise. On ignore trop. non seulement dans le public, mais parmi les historiens de la pensée universelle, quel accroissement obtient par là notre connaissance de l'esprit humain. L'Occident n'a pas connu de manifestation plus grandiose de l'humanisme que ce long effort qui mit à la portée de l'Extrême-Orient des doctrines issues du monde indien. Nous qui parlons sans cesse d'interpénétration entre les peuples et de bonne volonté pour s'entrecomprendre, nous restons infiniment loin d'accomplir un pareil apostolat d'intelligence réciproque. Où trouverait-on un autre milieu dans lequel

autant de zèle pour l'objectivité se déploya parmi les rivalités religieuses? Quiconque étudiera cette époque capitale de la pensée aura besoin de recourir au répertoire de Bagchi; combien peu d'ouvrages qui passent pour << philosophiques », au sens conventionnel de ce terme, possèdent un tel mérite! Seuls les spécialistes profiteront du double index sanskrit-chinois publié dans la « petite thèse > [Geuthner, Paris, 1928]; mais il faut souhaiter que l'essentiel de la << grande passe dans les œuvres de vulgarisation qui seules atteignent, quant à présent, les historiens de la philosophie. L'un des principaux résultats qui se trouveront ainsi adjoints au stock usuel de nos connaissances, c'est un fait significatif de la relative unité humaine : le rôle joué par des peuples intermédiaires entre l'Inde et la Chine, Parthes ou Scythes, Iraniens de Khotan ou Sogdiens, non seulement comme véhicules de textes indiens, mais comme rédacteurs des premiers manuels bouddhiques destinés à l'exportation.

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L'on n'a pas oublié le remarquable article de M. E. Gilson sur Michel Menot et la technique du sermon médiéval, paru dans la Revue d'histoire franciscaine, fasc. III de l'année 1925. Sur l'architectonique, la logique interne des compositions des grands sermonnaires médiévaux cet article contenait des vues aussi neuves que suggestives. M. Robert Fawtier nous donne, dans la même Revue (octobre-décembre 1927) une étude sur la prédication en Angleterre au Moyen âge qui résume et utilise le livre de M. G. R. Owst, Preaching in medieval England (Cambridge 1926), mais renferme en outre des remarques personnelles d'un vif intérêt pour les historiens de la chaire au Moyen âge. M. F. présente notamment quelques observations nouvelles au sujet de la langue dans laquelle ont été rédigés les sermons. << Cette question de la langue a son importance, car elle implique certaines habitudes d'esprit. N'est-ce pas un fait curieux que les Anglo-Saxons si disciplinés en toutes choses ne le soient pas en matière religieuse? Ne serait-ce pas que, à l'origine, ils auraient sur ce point subi l'influence du français? Quand l'anglais a triomphé dans la prédication, les habitudes, bonnes ou mauvaises, étaient déjà prises. On peut même se demander si ce n'est pas dans cette question de la langue que réside une des causes du caractère de la réforme anglaise. Si les Mineurs ont préché en français, ils ont évidemment perdu le contact avec le pays quand l'anglais a triomphé. Leurs idées ont été reprises, transformées et poussées à leurs dernières conséquences par des laïcs ou des universitaires, les chefs des Lollards s'adressant directement au peuple. Et ceci nous ferait peut-être comprendre comment l'Angleterre, où la réforme paraît à première vue l'œuvre de la royauté, est le pays où le mouvement religieux protestant est le plus vigoureux parce que ses racines sont plus profondes. Si au contraire les Mineurs n'avaient pas perdu le contact avec l'Angleterre nouvelle du xv. siècle, ils

auraient probablement pu agir comme frein, comme ils l'ont fait en France par exemple. Nous croyons qu'il vaudrait la peine de considérer les choses de ce point de vue. »>

Durant huit années de séjour entre Uskub, Salonique et Monastir, de 1904 à 1912, M. Max Choublier a connu de près des musulmans appartenant à des communautés de bektachis. On se souvient qu'au Congrès de l'Histoire des Religions de 1923, Kuprulu Zade Bey situa avec précision le bektachisme dans l'histoire et la théologie musulmanes. M. Choublier, dans un article publié par la Revue des Etudes islamiques (1927, cahier III), article plein d'observations pittoresques et sagaces, décrit la vie des bektachis rouméliotes d'avant-guerre, notamment des « moines » du Tekké de Kalkandelen, << communauté de bonnes mœurs, religieuse de nom, mais préoccupée d'un idéal temporel à caractère national et démocratique ». « Deux choses distinguaient de façon complète les bektachis de Roumélie de tous les autres ordres de ces provinces, ils n'avaient pas le sentiment aristocratique de l'Islam. Ils étaient albanais avant d'être musulmans. >> Ils représentaient << une petite bourgeoisie modérée, patriote et à idéal humanitaire ». Plus rien ne restait en eux « de leur ancien esprit d'ordre mendiant, à la fois mystique et révolutionnaire ». M. Choublier apporte aussi de curieuses notes sur leurs affiliés, assez nombreux, fidèles n'ayant pas prononcé de vœux spéciaux, paysans albanais, petits propriétaires, sorte de tiers-ordre sans physionomie religieuse définie. Quelques-uns de ses membres, ceux groupés autour du Tekké de Kalkandelen, étaient des artisans occupés, selon un curieux << taylorisme » établi par les moines eux-mêmes, à la fabrication de fusils de guerre. En dépit de cette industrie belliqueuse, les bektachis même laïques ne paraissent avoir opposé aucune résistance aux troupes qui, durant les guerres balkaniques, chassèrent ou tuèrent les habitants du Tekké. Aujourd'hui le vieil ordre de derviches a disparu de Roumélie. Il n'a gardé un reste de vie que dans l'Albanie indépendante.

P. A.

Nous recevons l'Eternelle Question, poème en deux volumes, de M. Raoul Bernard, « arrière-neveu de Pascal ». L'auteur traite du pourquoi des Atomes, des Mondes... Sur l'Eternel, l'Evolution, l'Immortalité, il émet des idées, des théories évidemment toutes personnelles. En tête de cette édition, la seconde, de l'Eternelle Question, nous lisons que Camille Flammarion a salué l'œuvre de M. R. Bernard comme «< un nouveau Poème de la Nature, poème spiritualiste, dont la grande idée se substituera à l'avenir au classique poème de Lucrèce ». C'est une opinion, toute personnelle aussi. P. A.

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