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أربعين يوما منها واذا كتب المخبرون الى السلطان بخبر من يصل إلى بلاده استوعب الكتاب وأمعنوا في ذلك وعرفوه أنه ورد رجل صورته كذا ولباسه كذا وكتبوا عدد أصحابه وغلمانه وخدامه ودوابه وترتيب حاله في حركته وسكونه وجميع تصرفاته لا يغادرون من ذلك كله شياً فاذا وصل الوارد الى مدينة قاعدة بلاد السند اقام بها حتى ينفذ أمر السلطان ملتان وهى بقدومه وما يجرى له من الضيافة وانما يكرم الانسان هنالك بقدر ما يظهر من افعاله وتصرفاته وهمته اذ لا يعرف هنالك ما حسبه ولا آباؤه ومن عادة ملك الهند السلطان ابى المجاهد محمد شاه اكرام الغرباء ومحبتهم وتخصيصهم بالولايات والمراتب

Lorsque les nouvellistes écrivent au sultan pour l'informer de l'arrivée de quelqu'un dans ses états, il prend une pleine connaissance de la lettre. Ceux qui l'écrivent y mettent tout leur soin, faisant connaître au prince qu'il est arrivé un homme, conformé de telle manière et vêtu de telle sorte. Ils enregistrent le nombre de ses compagnons, de ses esclaves, de ses serviteurs et de ses bêtes de somme; ils décrivent comment il en use dans la marche et dans le repos, et racontent toutes ses dépenses. Ils ne négligent aucun de ces détails. Lorsque le voyageur arrive à Moultân, qui est la capitale du Sind, il y séjourne jusqu'à ce qu'on reçoive un ordre du sultan touchant sa venue à la cour et le traitement qui lui sera fait. Un individu est honoré, en ce pays, selon ce qu'on observe de ses actions, de ses dépenses et de ses sentiments, puisque l'on ignore quel est son mérite et quels sont ses ancêtres.

C'est la coutume du roi de l'Inde, du sultan Abou'l-Modjâhid Mohammed châh, d'honorer les étrangers, de les aimer et de les distinguer d'une manière toute particulière, en leur accordant des gouvernements ou d'éminentes dignités. La plu

الرفيعة ومعظم خواصه وحجابه ووزرائه وقضاته واصهاره غرباء ونقذ امرة بان يسمى الغرباء في بلاده بالاعزة فصار لهم ذلك اسما علما ولا بد لكل قادم على هذا الملك من هدية يهديها اليه ، ويقدّمها وسيلة بين يديه، فيكافيه السلطان عليها بأضعاف مضاعفة وسَمرٌ من ذكر هدايا الغرباء اليه كثير ولما تعود الناس ذلك منه صار التجار الذين ببلاد السند والهند يعطون لكل قادم على السلطان الآلاف من الدنانير دينا ويجهزونه بما يريد ان يهديه اليه أو يتصرف فيه لنفسه من الدواب للركوب والجمال والامتعة ويخدمونه باموالهم وانفسهم ويقفون بين بديه كالحشم فادا وصل الى السلطان اعطاه العطاء للجزيل

part de ses courtisans, de ses chambellans, de ses vizirs, de ses kâdhis et de ses beaux-frères, sont des étrangers. Il a publié un ordre portant que ceux-ci, dans ses états, fussent appelés du titre d'illustres : ce mot est devenu pour eux un nom propre.

Aucun étranger admis à la cour de ce roi ne peut se dispenser de lui offrir un cadeau et de le lui présenter, en guise d'intercesseur auprès de lui. Le sultan l'en récompense par un présent plusieurs fois aussi considérable. Nous raconterons beaucoup de choses touchant les dons qui lui ont été offerts par des étrangers. Lorsque ses sujets furent accoutumés à lui voir tenir cette conduite, les marchands qui habitaient le Sind et l'Inde se mirent à donner en prêt à chaque individu se rendant à la cour du sultan des milliers de dînârs. Ils lui fournissaient ce qu'il voulait offrir au souverain, ou bien il employait cette somme comme il l'enten. dait pour son propre usage, en chevaux de selle, en chameaux et en effets. Ces marchands le servaient de leur argent et de leurs personnes, et se tenaient debout devant lui comme des domestiques. Quand il arrivait près du sul

فقضی

ديونهم ، ووقاهم حقوقهم ، فنفقت تجارتهم ، وكثرت ارباحهم ، وصار لهم ذلك عادة مستمرة ولما وصلت الى بلاد السند سلكت ذلك المنهج واشتريت من التجار الخـيـل والجمال والمماليك وغير ذلك ولقد اشتريت من تاجر عراقي من اهل تكريت يعرف بحمد الدورى بمدينة غزنة نحو ثلاثين فرسا وجملاً عليه جمل من النشاب فانه مما يهدى الى السلطان وذهب التاجر المذكور الى خراسان ثم عاد الى الهند وهنالك تقاضى منى ماله واستفاد بسببي فايدة عظيمة وعاد من كبار التجار ولقيته بمدينة حلب بعد سنين كثيرة وقد سلبني الكفار تما كان بيدى فلم القَ منه خيرًا.

tan, celui-ci lui faisait un présent considérable. Alors il payait les sommes qu'il devait aux marchands, et s'acquittait envers eux. De la sorte, leur négoce était achalandé et leurs profits étaient considérables. Aussi cette conduite est-elle devenue pour eux une coutume constante.

Lorsque je fus arrivé dans le Sind, je suivis cette méthode, et j'achetai à des marchands des chevaux, des chameaux, des esclaves, etc. Précédemment, j'avais acquis à Ghaznah, d'un marchand de l'Irâk, originaire de Tecrît et nommé Mohammed Addoûry, environ trente chevaux et un chameau qui portait une charge de flèches, car cet article figure au nombre des présents que l'on offre au sultan. Le susdit marchand partit pour le Khorâçân, puis il revint dans l'Inde et y reçut de moi ce que je lui devais; par mon moyen il fit un profit considérable, et devint un des plus riches marchands. Après de nombreuses années, je le rencontrai dans la ville d'Alep, lorsque les infidèles m'eurent dépouillé de ce que je possédais; mais je n'en obtins aucun bienfait.

ASHMOLEAN

OXFORD

MUSEUM

7.

ذكر الكركدن ولما اجزنا نهر السند المعروف ببنج آب دخلنا غيضة قصب لسلوك الطريق لانه في وسطها فخرج علينا الكركدن وصورته انه حيوان أسود اللون عظيم الجرم راسه كبير متفاوت الفخامة ولذلك يُضرب به المثل فيقال الكركدن راس بلا بدن ، وهو دون الغيل وراسه اكبر من راس الفيل بأضعاف وله قرن واحد بين عينيه طوله نحو ثلاثة أذرع وعرضه نحو شبر ولما خرج علينا عارضه بعض الفرسان في طريقه فضرب الفرس الذي كان تحته بقرنه فانفذ فخذه وصـرعـه وعاد الى الغيضة فلم نقدر عليه وقد رايت الكركدن مرة ثانية في هذا الطريق بعد صلاة العصر وهو يرعى نبات الارض فهما قصدناه

DESCRIPTION DU CARCADDAN (RHINOCÉROS).

Quand nous eûmes franchi le fleuve du Sind, connu sous le nom de Pendjab, nous entrâmes dans un marais planté de roseaux, afin de suivre le chemin qui le traversait par le milieu. Un carcaddan en sortit sous nos yeux. Voici la description de cet animal: il est de couleur noire, a le corps grand, la tête grosse et d'un volume excessif; c'est pourquoi on en fait le sujet d'un proverbe, et l'on dit : « Le rhinoceros, tête sans corps. » Il est plus petit que l'éléphant, mais sa tête est plusieurs fois aussi forte que celle de cet animal. Il a entre les yeux une seule corne, de la longueur d'environ trois coudées et de la largeur d'environ un empan. Lorsque l'animal dont il est ici question sortit du marais à notre vue, un cavalier voulut l'attaquer; le carcaddan frappa de sa corne la monture de ce cavalier, lui traversa la cuisse et la renversa, après quoi il rentra parmi les roseaux et nous ne pûmes nous en emparer. J'ai vu un rhinocéros une seconde fois, pendant le même voyage, après la prière de l'asr; il était occupé à se repaître de plantes. Lors

منا ورايته مرة أخرى ونحن مع ملك الهند دخلنا هرب غيضة قصب وركب السلطان على الغيل وركبنا مـعـه الـفـيـلة ودخلت الرجالة والفرسان فاثاروه وقتلوه واستاقوا راسه الى المحلة وسرنا من نهر السند يومين ووصلنا الى مدينة جناني وضبط اسمها بفتح الجيم والنون الاولى وكسر الثانية مدينة كبيرة حسنة على ساحل نهر السند لها اسواق مليحة وسكانها طائفة يقال لهم السامرة استوطنوها قديما واستقر بها أسلافهم حين فتحها على أيام الحجاج بن يوسف حسبما اثبت المورّخون في فتح السند واخبرني الشيخ الامام العالم العامل الزاهد العابد ركن الدين بن الشيخ الفقيه الصالح شمس الدين بن

que nous nous dirigeâmes vers lui, il s'enfuit. J'en vis un encore une fois, tandis que je me trouvais avec le roi de l'Inde. Nous entrâmes dans un bosquet de roseaux; le sultan était monté sur un éléphant, et nous-mêmes avions pour montures plusieurs de ces animaux; les piétons et les cavaliers pénétrèrent parmi les roseaux, firent lever le carcaddan, le tuèrent et poussèrent sa tête vers le camp.

Cependant, nous marchâmes pendant deux jours, après avoir passé le fleuve du Sind, et nous arrivâmes à la ville de Djénâny, grande et belle place située sur le bord de ce même fleuve. Elle possède des marchés élégants, et sa population appartient à une peuplade appelée les Sámirah, qui l'habite depuis longtemps et dont les ancêtres s'y sont établis lors de sa conquête, du temps de Heddjâdj, fils de Youcef, selon ce que racontent les chroniqueurs à propos de la conquête du Sind. Le cheïkh, l'imâm savant, pratiquant les bonnes œuvres, pieux et dévot, Rocn eddîn, fils du cheikh, du vertueux docteur Chems eddîn, fils du cheikh,

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