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retracer dans un résumé chronologique, les faits les plus importants du règne de Mohammed, depuis son avénement, jusqu'à l'époque où Ibn Batoutah quitta l'Inde pour la dernière fois, à la fin de l'année 747 de l'hégire (commencement d'avril 1347).

Mois de rébi' premier 725 (février-mars 1325). Avénement de Mohammed.

727 (1326-1327). Mohammed se rend à Diouguir, et forme le dessein de prendre cette ville pour capitale, en place de Dibly. (Khondémîr, t. III, fol. 110 ro. Cf. Ibn Batoutah, p. 314.)

Fin de 727 (novembre 1327). Mélic Behrâm Abiah, gouverneur de Moultân, et plus connu sous le nom de Cachloù khân, se révolte. (Khondémîr, ibidem; Firichtah, t. I, p. 243'; Ibn Batoutah, p. 322 et 323.)

Même année. Thermachîrîn khân, souverain de l'Oloûs de Djaghataï, envahit l'Indoustan et s'avance jusqu'aux portes de Dihly. Mohammed achète de lui la paix; mais la crainte de cet ennemi le retient trois ans dans Dihly. (Khondémîr, ibidem; Firichtah, t. I, p. 238.)

738 (1337-1338). Mohammed envoie, dans les montagnes de Karatchil, que l'on appelle autrement Hémadjile (Himalaya), une armée de cent mille cavaliers, commandée par le fils de sa sœur, Khosrew Mélic. (Firichtah, t. I, p. 239 à 241; Ibn Batoutah, p. 325-327.)

Date inconnue. Béhâ eddîn Guerchâsp, cousin germain du sultan

1 Firichtah retarde cet événement jusqu'après l'échec qui atteignit l'armée indienne dans son expédition au delà de l'Himalaya, en l'année 738 (1337-1338). Ici, comme plus bas, nous avons suivi de préférence la chronologie de Khondémîr, auteur plus ancien, et, en général, plus exact. M. Ed. Thomas a déjà fait observer, à propos de l'époque où Diouguir fut choisi comme capitale par Mohammed ibn Togblok, combien peu les dates données par Firichtah méritent de confiance. (Op. sup. laud. p. 61, n. 18. Cf. ibid. p. 74, note.)

et gouverneur de la province de Sâghar, dans le Dekhan, se révolte; il est défait par Khodjah Djíhân et se réfugie près du radja de Canbîla, dans le Carnatic; puis près de Bilâl Déo, radja de Déhoûresmend (Dwarsamoudra), qui le livre au vainqueur. (Firichtah, t. I, p. 241; Khondémîr, fol. 110 r°; Ibn Batoutah, p. 318 à 321.)

739 (1338-1339). Mélic Fakhr eddin, serviteur de Mélic Bidâr Kadr khân Khildjy, gouverneur de Lacnaouty, se révolte dans le Bengale, tue Kadr khân, s'empare de Lacnaouty, de Sonârgânou et de Chittagong. (Firichtah, t. I, p. 244; t. II, p. 574. 575; Khondémîr, fol. 110 r.)

...Seyid Ahçan, père de Seyid Ibrahim Kharîthah Dâr, se révolte dans le Ma'bar. (Firichtah, t. I, p. 244; Khondémîr, fol. 110 v°; Ibn Batoutah, p. 328.)

742 (1341-1342). Le sultan se dirige vers le Ma'bar; après être arrivé à Diouguir ou Daoulet Abâd, il renvoie Khodjah Djihân à Dihly et part pour le Ma'bar, par le chemin du Tiling, afin de combattre le rebelle. Il séjourne dix jours à Warangol; une épidémie se met parmi ses troupes; lui-même tombe malade et retourne à Daoulet Abâd, puis à Dihly, qu'il trouve en proie à la plus extrême famine. (Firichtah, ibidem; Khondémîr, fol. 110 v°; Ibn Batoutah, p. 333, 334, 372 et 373.)

Chahoù l'Afghân se révolte à Moltân et tue Bihzâd, vice-roi de cette ville. (Firichtah, t. I, p. 245; Ibn Batoutah, p. 362.)

743 (1342-1343). Mélic Djender (probablement le Kuldjund d'Ibn Batoutah, p. 332), chef des Cakers, arbore l'étendard de la révolte et tue le gouverneur de Lahore, Mélic Tatar khân. Le sultan fait marcher contre lui Khodjah Djihân, qui le met en déroute. (Firichtah, ibidem.)

Le sultan reconnaît la suprématie du khalife abbâcide ré-
Égypte. (Firichtah, t. I, p. 246; Khondémîr, fol.

110 v°. Cf. Ibn Batoutah, t. I, p. 363 1.)

1 Il est démontré, par une monnaie d'or du sultan Mohammed, décrite par M. Thomas, p. 50, n° 85, que cet événement doit être plus ancien d'au moins une année.

Mélic 'Aïn Almolc Moltâny, gouverneur d'Oude et de Zhafer Abâd, se révolte avec ses frères. (Firichtah, t. I, p. 248, 249; Ibn Batoutah, ci-dessous, p. 342 à 357.) Firichtah place cette rébellion dans l'année 746; mais il est évident, d'après le récit de Khondémîr (fol. 110 v°), comparé avec celui d'Ibn Batoutah, que la révolte d'Ain Almolc a dû arriver quelques années plus tôt, sans doute en 742.

744 (1343-1344) Hâdj Sa'id Hormouzy (Sarsary, d'après Khondémîr) arrive d'Égypte, en compagnie de l'ambassadeur que le sultan y avait envoyé, et apporte à ce souverain un diplôme d'investiture et un vêtement d'honneur. (Firichtah, ibidem; Khondémîr, fol. 110 v°. Cf. Ibn Batoutah, t. I, p. 364, 366.)

745 (1344-1345). Nosrah khân, qui avait affermé toute la province de Bider pour cent lacs de Tengah, se révolte et se fortifie dans la citadelle de Bîder. Kothloûgh khân est envoyé de Diouguir contre lui, prend le château par capitulation et expédie le rebelle au sultan. (Firichtah, t. I, p. 247; Ibn Batoutah, ci-dessous, p. 340, 341 et 357.)

746 (1345-1346) 'Aly châh tue, en trahison, le gouverneur de Colbergah; puis il se rend à Bider, en tue le vice-roi et s'empare de la province. Kothlough khân marche contre lui, le défait, l'assiége dans Bîder et le prend par capitulation. Le sultan exile le rebelle et ses frères à Ghiznîn; et, comme ils en revinrent sans permission, il les fait mettre à mort. (Firich. t. I, p. 247, 248; Ibn Batoutah, ci-dessous, p. 357, 358.) Même année. Le sultan reçoit, à Dihly, Hadji Redjeb (Hâdji Sa'id, d'après Khondémîr) et le cheïkh des cheïkhs de l'Égypte, qui lui apportent un diplôme du khalife, un vêtement qui avait été porté par ce prince et un étendard. (Firichtah, t. I, p. 249; Khondémîr, fol. 111 r°; Ibn Batoutah, t. I, p. 367, 370.)

Le sultan envoie comme gouverneur, dans le Malwa, 'Azïz Khammar, « qui était au nombre des gens les plus vils » (Firich. t. I, p. 250). 'Azîz, étant arrivé à Dhâr, invite à un festin les émîrs de Sadeh ou « centeniers », et en tue, par trahison, près de soixante et dix. (Firichtah, t. I, p 251; Khondémîr, fol. 111 r.)

Le sultan confie à Mokbil, esclave d'Ahmed ibn Ayaz Khodjah Djihan, le vizirat du Guzarate. (Firichtah, t. I, p. 251.)

A la fin du mois de ramadhân 745=commencement de février 1345 (Khondémîr, fol. 111 r°), Mélic Mokbil se met en route pour Dihly, par le chemin de Dévy et de Baroda, avec des trésors et des chevaux destinés au sultan. Les émîrs centeniers du Guzarate lui enlèvent le tout, et il s'enfuit à Nehrwâleh. (Firichtah, t. I, p. 252. Cf. Ibn Batoutah, p. 364.)

A la nouvelle de cet outrage, le sultan part pour le Guzarate, à la fin de l'année susdite 1; il s'arrête dans la petite ville de Sultânpoûr, à quinze kosses de Dihly, et y apprend la défaite et la mort d'Azîz Khammâr. (Firichtah, t. I, p. 252. Cf. Ibn Batoutah, ibidem.)

A son arrivée près de la montagne d'Âbhou, qui forme la limite du Guzarate, il envoie contre les rebelles le cheikh Mo'izz eddîn, un des principaux émîrs. Celui-ci est rejoint, près de Déwy, par Mélic Mokbil; et tous deux livrent aux révoltés un combat dans lequel ils remportent la victoire. (Firichtah, t. I, p. 253.)

Le sultan s'établit temporairement à Bahroûtch, et perçoit avec la dernière sévérité les tributs arriérés de cette ville, de Cambaie et des autres cantons du Guzarate (cf. Ibn Batoutah, p. 365-368). Il envoie à Daoulet Abâd deux émissaires chargés d'arrêter et de mettre à mort les perturbateurs, émîrs centeniers ou autres; puis il se ravise et ordonne de lui expédier ces individus, sous l'escorte de quinze cents cavaliers. Mais les prisonniers, parmi lesquels se trouvait Haçan Gângoù, redoutant la sévérité du monarque, fondent sur leur es corte, tuent un de ses chefs, retournent à Daoulet Abâd, et y assiégent Nizhâm eddîn 'Alim Almolc, frère de Kothough khân. Ils débauchent la garnison, s'emparent de la ville, et mettent

1 Telle est la date donnée par Khondémîr, fol. 111 r°. Firichtah indique celle de 748, qui est contredite par ce qu'on lit dans une autre portion de l'ouvrage de cet auteur. En effet, on y voit (p. 525) que l'intronisation de Haçan Gângoû Behmény, comme roi de Colberga, laquelle arriva deux années au moins après ces événements, eut lieu le 24 rebi second 748 (4 août 1347).

à mort les officiers impériaux, à l'exception de Nizhâm eddîn. (Firich. t. I, p. 253, 254, 521, 522; Khondémîr, fol. 111 r°; Ibn Batoutah, p. 365, 366.)

Les émîrs centeniers du Guzarate, qui, depuis leur défaite, se tenaient cachés, se joignent tous aux rebelles de Daoulet Abâd. Ils reconnaissent pour roi l'émir Ismâ'il l'Afghân, qui était chef de deux mille hommes, et lui donnent le nom de Nâssir eddîn. Le sultan, ayant appris ces nouvelles, part en toute hâte de Bahroûtch, et arrive devant Daoulet Abâd. Les révoltés, au nombre de trente mille cavaliers, Afghâns, Mongols, Radjpouts, Dekhanis, en viennent aux mains avec lui, et mettent ses deux ailes en déroute. Mais le chef de leur avantgarde ayant été tué, près de quatre mille de leurs cavaliers prennent tout à coup la fuite. La nuit interrompt le combat, et le souverain des rebelles en profite pour se retirer dans la citadelle de Daoulet Abâd, où il est assiégé par Mohammed, qui s'établit dans le kiosque impérial de la ville. Le siége durait depuis près de trois mois et avait déjà coûté la vie à beaucoup de monde, quand une nouvelle rébellion, survenue dans le Guzarate, force le sultan à quitter Daoulet Abâd, en y laissant, toutefois, un corps d'armée, commandé par Khodâwend Zadeh Kiwâm eddîn. (Firichtah, t. I, p. 254, 255, 523, 524; Khon. démîr, fol. 111 r°; Ibn Batoutah, p. 368, 369.)

La lecture de ce tableau, où les événements racontés par Ibn Batoutah sont indiqués à leur place respective, permettra de mieux saisir l'enchaînement des faits, en même temps qu'elle montrera combien notre auteur . s'accorde généralement avec Khondémîr et Firichtah. Il nous a semblé que c'était là l'épreuve la plus décisive à laquelle on pût soumettre l'exactitude du voyageur africain. Ce résumé chronologique présente deux ou trois circonstances dont Ibn Batoutah n'a pas parlé; telles sont, par exemple, l'invasion de l'Inde par Thermachîrîn, antérieure, il est vrai, d'au moins sept à huit ans à l'arrivée d'Ibn Batoutah dans cette contrée, et la révolte du Ben

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