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tent paraissent diminuer notablement la valeur de l'ouvrage M. N., au point de vue de l'histoire religieuse, tant par la finesse et l'originalité de ses analyses que par la synthèse toute nouvelle de documents jusqu'ici dispersés, il prendra nécessairement sa place, à côté de la Mythologie de M. Gruppe, dans la bibliothèque de quiconque veut s'occuper de religion grecque où il remplira un des principaux vides qui restaient à y combler. A.-J. REINACH.

O. J. MEHL. Das Urevangelium nach D. Alfred Resch' Wiederherstellung der Logia Jesu ins Deutsche ueLeipzig. Hinrichs, 1906, pet. in-8° de xn et 94 p.

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bersetzt. Prix 1 m. 20. :

E. WENDLING. Ur-Marcus. Versuch einer Wiederherstellung der ältesten Mitteilungen über das Leben Jesu. Tübingen. Mohr, 1905, in-8° de 73 p. Prix : 1 m. 50.

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H. HOLTZMANN. Die Marcus-Kontroverse in ihrer heucker d'après lesquelles les fêtes de Linos auraient été dès l'origine des fêtes des Muses et que, à Argos encore, les Agrionia ne seraient que des fêtes d'évocation et d'apaisement des àmes. C'est à tort aussi qu'il croit avec Maass que, si les fêtes d'Ino s'appellent Inacheia à Isthme, c'est qu'on a voulu l'y associer avec le héros argien Inachos. Un passage d'Aristote (Rhet., II, 23) qui lui a échappé montre qu'on célébrait des thrènes d'Ino en Grande Grèce ; d'où, probablement, le proverbe 'Ivous azn et les Inacheia. Comme autre oubli je ne trouve à signaler que celui des Hérosantheia d'Argos et celui des Kalamaia; au moins la présence d'un mois Kalamaios à Milet, Cyzique et Olbia permet de supposer dans ces villes l'existence de fêtes de ce nom sur le modèle de celles du Pirée et d'Éleusis. Puisque M. N. admet qu'on doive trouver une forme du héros Karnos dans le Kranios Stemmatios arcadien, il peut en être de même du crétois Hermès Kranaios (Mus. Ital., II, 913). Sur la question des γύλλοι dans le règlement des Molpoi de Milet il aurait fallu discuter l'opinion de G. Hock, Griechische Weihgebrauche, 1905, 90. — M. N. ne parait pas tout à fait au courant des ouvrages français, ainsi, à propos des fêtes de Tégée et de Mantinée, il ne cite pas les chapitres très intéressants du Mantinée de G. Fougères ni, sur la boégia de Milet, l'étude d'Haussoullier; sur l'Amphiaraon d'Oropos, il ne paraît pas connaître la thèse latine de Dürrbach, ni les articles de Holleaux et de Jamot sur les Mouseia de Thespies ou le livre récent de Colin sur la théorie athénienne d'Apollon Pythien. Enfin il ne paraît guère familier avec les deux volumes de S. Reinach, Cultes, Mythes et Religions (1905-6) où il eût pourtant trouvé bien des idées sur la flagellation dans les rites agraires, les théoxénies, l'omophagie, Mélicerte, les deux flambeaux d'Artémis etc.

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tigen Gestalt, dans Archiv für Religionswissenschaft, x, 1 et 2 Leipzig. Teubner.

(1907).

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Die Entstehung der Schriften des Neuen
Tübingen. Mohr, 1907, in-8° de vi et 112 p.

Testaments.

Prix 1 m. 50.

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Dans les dernières années, la question des synoptiques et celle de la valeur historique des sources de la Vie de Jésus qui s'y rattache étroitement, ont été remises en discussion avec une nouvelle ardeur. Le nombre des «< Vie de Jésus » s'est multiplié à l'infini; on a voulu vulgariser les résultats de la critique biblique; à cette fin il a fallu clarifier les travaux techniques, dans lesquels le souci du détail fait souvent perdre de vue les grandes lignes de l'histoire. De nouvelles générations ont surgi, qui prétendent reprendre à nouveaux frais un problème délicat entre tous.

Depuis une cinquantaine d'années, depuis les travaux de M. Holtzmann, en Allemagne, et d'Albert Réville, en France, sur l'Évangile de Matthieu, il semblait acquis à la critique et à l'histoire, que les deux éléments constitutifs des évangiles synoptiques - notre source historique à peu près unique pour la reconstitution de la vie et de l'enseignement de Jésus, à partir du moment où le IV. Évangile est écarté sont d'une part un recueil de Logia (discours ou plutôt dires, dicta Jesu) utilisé par Matthieu et Luc, d'autre part un recueil de récits (gesta Jesu) que l'on retrouve dans l'Évangile de Marc. On n'était pas d'accord sur l'identité plus ou moins complète de cet évangile avec le recueil de récits: pour les uns ils se confondaient; l'Évangile de Marc devait être considéré comme le recueil des souvenirs recueillis par Marc, disciple de l'apôtre Pierre, et plus ou moins librement reproduits par lui, conformément au témoignage du vieil évêque Papias conservé par l'historien Eusèbe pour les autres notre Évangile de Marc était une rédaction ultérieure d'un écrit plus ancien que l'on appelait le Proto-Marc (Ur-Marcus) et c'était alors ce Proto-Marc que l'on identifiait avec le recueil de gesta Jesu. Dans ce second groupe on considérait notre Évangile de Marc tantôt comme une réduction, tantôt comme un développement du Proto-Marc, mais la discussion sur ce point n'avait pas été poussée bien avant, puisqu'aussi bien les différences supposées entre les deux éditions de Marc n'étaient pas très considérables et ne modifiaient pas sensiblement la trame générale du récit ni, par conséquent, le dessin général du ministère de Jésus qui en ressort.

On vivait sur ces assurances, sans se tourmenter outre mesure des divergences très nombreuses entre les critiques sur des points secondaires des relations entre les trois évangiles synoptiques, quand au cours des toutes dernières années quelques nouveaux critiques ont fait entendre d'énergiques protestations contre cette estimation à leur sens très exagérée de l'Évangile de Marc, dont ils ont dénoncé le caractère secondaire, ecclésiastique, apologétique, au détriment de sa valeur comme document historique. Et comme, d'autre part, ils ne contestaient pas ce qui n'est d'ailleurs guère possible la dépendance des Évangiles de Matthieu et de Luc à l'égard de celui de Marc dans leurs parties narratives (du moins dans une notable proportion de ces parties), il en résulte que c'est la valeur historique des évangiles synoptiques dans leur ensemble qui est mise en cause, c'est-à-dire la valeur historique des seuls documents qui permettent de reconstituer une histoire de Jésus. C'est là ce qui fait la gravité de leurs attaques contre les thèses généralement admises. Notre collaborateur, M. Goguel, a déjà signalé la plus retentissante, sinon la plus forte, de ces attaques dans l'ouvrage de M. A. Schweitzer: Von Reimarus zu Wrede (voir t. LIV, p. 276 et suiv., 1906).

Parmi les autres je me bornerai à rappeler Das Messiasgeheimniss in den Evangelien, de Wrede, en 1901; Das älteste Evangelium, de Johannes Weisz (1903); Die Geschichtlichkeit des Marcusevangeliums (1905), de Bernhard Weisz. A côté de ces travaux composés par des théologiens se place celui d'un philologue, Dr Emil Wendling, intitulé UrMarcus, un essai de reconstitution des plus anciens renseignements sur la vie de Jésus. Après avoir reconnu que dans Marc, IV, 1-34 (paraboles du semeur, de la semence, du grain de moutarde) il y a certainement une part de rédaction littéraire appartenant en propre à l'auteur et étrangère au document utilisé par celui-ci, M. Wendling en a déduit que cet élément personnel du rédacteur devait se retrouver aussi dans d'autres parties du second évangile. Son opuscule est destiné à établir ce triage; une publication ultérieure, dont je n'ai pas encore connaissance, contiendra la justification détaillée de cette décomposition critique. Le mélange de récits simples et francs avec d'autres qui reflètent des préoccupations doctrinales et un schématisme littéraire, prouve que nous n'avons pas affaire à un auteur qui se borne à combiner des documents déjà tendancieux par eux-mêmes, mais à un écrivain qui remanie suivant les besoins de sa cause des documents primitifs. Il se propose notamment de faire ressortir le sens intime des récits (il est :

<< der eigentliche Geheimnistheoretiker », p. 9). M. W. distingue ainsi dans l'Évangile de Marc des apophtegmes de Jésus encadrés dans un récit vivant et sommaire (M1); des histoires plus détaillées et parfois poétiques de miracles accomplis par Jésus (M); enfin des additions de l'évangéliste inspirées par des préoccupations doctrinales et dont les éléments narratifs sont maigres et sans netteté (Ev.). La combinaison M+M reconstituée par M. Wendling représente le document utilisé par l'évangéliste. D'après ces principes il dispose le texte, suivant la provenance, en trois colonnes parallèles et le réimprime en caractères de calibre différent.

tantôt parallèles, tantôt au condans les trois synoptiques, sans

On lit avec profit cette dissertation, mais il en reste l'impression qu'il y a une bien large part d'appréciation subjective, purement littéraire, dans cette analyse du texte. On ne voit pas notamment pourquoi les additions attribuées au rédacteur ne proviendraient pas elles-mêmes d'autres sources. Pourquoi n'y aurait-il qu'un seul recueil de récits (M)? Le discours eschatologique du ch. xIII est un autre document, simple ou composite. Il est, à mon sens, fâcheux de faire la dissection de l'Évangile de Marc sans tenir compte des évangiles de Matthieu et de Luc, qui ont eu Marc à leur disposition, mais qui ont eu aussi d'autres sources, en partie de même nature que celles dont Marc a pu se servir. Les groupements de récits traire intervertis ou interrompus qu'il y ait à ces différences de raisons plausibles, nous amènent, ce me semble, à supposer que la couche première, sans doute araméenne, de consignations écrites de souvenirs de Jésus a dû consister en recueils (au pluriel) de Logia et de récits, de Dicta et de Gesta Jesu, groupés d'après des analogies de sujet ou de forme (recueils de miracles, de paraboles, de béatitudes, etc.), qui furent traduits en grec pour les besoins de la première mission parmi les Gentils, probablement de très bonne heure. Notre Évangile de Marc est la rédaction d'ensemble la plus ancienne, à notre connaissance, de ces traductions grecques et, par le fait même, il fut un document capital pour les deux autres évangélistes. Mais ils eurent aussi d'autres de ces recueils à leur disposition, et ils en usèrent toutes les fois que cela leur parut préférable, soit pour compléter, soit pour corriger ce document, qui bien entendu ne faisait pas autorité pour eux.

M. H. Holtzmann, le vénérable doyen de ces études, toujours vaillant dans sa retraite de Baden-Baden, est intervenu à son tour dans le débat en deux articles très substantiels de l'Archiv für Religionswissenschaft

sur la controverse actuelle relative à Marc. Il fait observer d'abord que le second évangéliste n'est pas un historien, ni au sens moderne, ni au sens antique; il poursuit un but d'édification et d'apologétique et s'adresse à des lecteurs d'origine païenne ou tout au moins gréco-romaine. En second lieu l'Évangile de Marc ne saurait être considéré comme la consignation première des souvenirs de Jésus; il a derrière lui une tradition orale qui les a marqués de son empreinte. Troisièmement il faut admettre que durant la première période de leur existence les évangiles synoptiques ont subi des modifications bien plus considėrables que plus tard, par suggestion des textes parallèles ou par influence des idées courantes dans les communautés chrétiennes. Quatrièmement il y a dans l'Évangile de Marc des groupements incontestables par ordre de matière, c'est-à-dire des combinaisons de récits qui ne sont pas groupés selon l'ordre historique. Enfin, cinquièmement, il y a dans notre second évangile des traces indéniables d'influences pauliniennes. J'accorderais, pour ma part, une plus grande valeur à la quatrième observation, soit à l'existence de groupements schématiques dans l'Évangile de Marc, une moindre à la troisième qui est purement hypothétique et incontrôlable et à la cinquième qui me paraît peu fondée en fait.

Dans le second article M. H. Holtzmann montre la valeur historique de la disposition générale du récit de Marc, d'abord pour le début et la fin du ministère de Jésus, ensuite dans la distinction de deux phases du ministère avant et après la reconnaissance de la messianité de Jésus par Pierre. Enfin, il signale la présence, dans l'Évangile de Marc, d'une série de passages qui vont à l'encontre de la tendance apologétique de l'auteur et qui doivent, par conséquent, être considérés comme des témoignages de l'utilisation d'une tradition historique trop fortement établie pour que l'auteur ait pu l'écarter. Il y a dans ce second article une solide réfutation des exagérations du scepticisme de M. Albert Schweitzer.

La conclusion, c'est que l'Évangile de Marc doit être utilisé avec une judicieuse critique, mais qu'il garde néanmoins une valeur positive comme document historique. Cette conclusion modérée parait juste, à la condition que l'on ne prétende pas étendre au détail la fidélité historique qu'un document composé d'après des traditions antérieures, déjà elles-mèmes influencées par la subjectivité des intermédiaires anonymes, ne peut revendiquer que pour les lignes générales du récit. Il faut nous résigner à ne jamais savoir l'histoire détaillée de Jésus. En pareille ma

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