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le calendrier égyptien. Ils sont au nombre de dix, auxquels les éditeurs ont joint un texte analogue, moins bien conservé, déjà publié en 1903 par M. Cowley dans les « Proceedings of the Society of biblical archaeology >> (xxv, p. 202-208). Ce qui fait la grande valeur de ces textes c'est leur antiquité et leur chronologie précise. Ils datent des rois Xerxès, Artaxerxès et Darius, entre 471 et 411, du temps de la domination perse en Égypte. Il est très intéressant de constater qu'il y a à cette épopue des Juifs établis comme colons militaires, semble-t-il, aux extrêmes limites de la Haute-Égypte. Leurs noms sont des composés de Jahu, nom de leur dieu; ils habitent près d'un autel de Jahu; ils y forment, ce semble, une communauté et cependant Mibtachja, la Juive, n'éprouve aucun scrupule à jurer par la déesse égyptienne Sati. On a vu plus haut, dans le compte rendu des séances de l'Académie des Inscriptions et BellesLettres (séance du 17 avril) les découvertes de M. Clermont-Ganneau qui ont permis de déterminer le quartier habité à Éléphantine par cette colonie juive.

ALLEMAGNE

Revue de publications non mentionnées dans les Comptes rendus et les Notices: 1° B. Baentsch. Altorientalischer und israelistischer Monotheismus (Tubingue, Mohr; in-8° de xii et 120 p.; prix : 2 m. 40). L'auteur appartient à l'école de Winckler. Il admet le monothéisme astral babylonien et y voit le terrain sur lequel Moïse a planté le monothéisme moral du Judaïsme. C'est, de l'aveu même de l'auteur, un essai de révision de la thèse évolutionniste appliquée par l'école critique à la religion d'Israël. On en garde l'impression que celui qui veut trop prouver ne prouve rien.

20 H. Appel. Die Komposition des äthiopischen Henochbuches (Gütersloh, Bertelsmann; in-8° de 101 p.; prix : 1 m. 80). Cette étude fait partie de la collection des « Beiträge zur Förderung christlicher Theologie », éditée par MM. Schlatter et Lütgert. L'auteur reprend à nouveaux frais la question des sources du Livre d'llénoch, déjà brillamment traitée par l'Anglais Charles et par l'Allemand Beer, dans les Apokryphen und Pseudepigraphen de Kautzsch. Il aboutit à distinguer un très grand nombre de sources différentes, car dès qu'il aperçoit quelque part des expressions ou des images qui lui paraissent inconciliables, il en conclut à l'existence de documents originairement distincts, oubliant peut-être un peu trop que la logique et l'esprit de suite ne sont pas les qualités maîtresses des apocalypticiens. Cette étude mérite cependant d'ètre lue. L'auteur ne pense pas qu'il y ait des éléments chrétiens dans cette Apocalypse. Le plus ancien morceau (ch. 1 à 36), lui-même composé de deux éléments distincts, est postérieur au livre de Daniel; les plus récents dateraient des années après la mort d'Hérode. Que l'on est heureux de savoir si bien ces choses-là ! 20 Paul Kölbing. Die geistige Einwirkung der Person Jesu auf Paulus (Göttingen, Vandenhoeck et Ruprecht; in-8° de vin et 114 p. ; prix : 2 m, 80). Cet

ouvrage, bien écrit, d'une lecture attrayante, est cependant un exemple de plus de l'anarchie qui règne parmi les historiens de l'origine du Christianisme, depuis que Wrede et Wellhausen ont démoli la conception tout eschatologique et messianique de la personne et de l'œuvre de Jésus que leurs prédécesseurs avaient tenté de faire prévaloir. Aujourd'hui on tombe d'un extrême dans l'autre. Ou plutôt, par de nouveaux moyens, on cherche à revenir à la conception de l'ancien christianisme libéral, représentée jadis chez nous en France par Colani, qui éliminait de la prédication proprement dite de Jésus, pour l'imputer tout entier aux premières communautés de ses disciples, tout le messianisme juif. M. Kölbing nous présente un Jésus qui est un prophète de l'amour pour les malheureux et les pécheurs, un réformateur moral et social, le créateur d'une âme nouvelle et qui se prête ainsi beaucoup mieux à devenir le Christ de saint Paul, incarnation de l'amour divin et de l'esprit nouveau. Mais en reliant Jésus à l'apôtre Paul, M. K. le sépare singulièrement des premiers chrétiens de Jérusalem, c'est-à-dire de ses disciples proprement dits.

— 4o M. Paul Krüger a consacré une étude intéressante à l'apologétique du Judaïsme dans la société gréco-romaine, surtout par Philon et Josèphe. Pour lui Philon est toujours grec par l'intelligence, mais il est resté juif par le cœur tandis que Josèphe est resté juif de croyances et s'est borné à recouvrir son judaïsme d'un léger vernis philosophique pour le présenter plus avantageusement à la société cultivée de son temps. La psychologie des deux personnages aurait pu être creusée davantage, mais l'essai est à lire : Philo und Josephus als Apologeten des Judentums (Liepzig, Durrsche Buchhandlung; in-8° de iv et 82 p. ; 2 m.).

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- 5o M. H. L. Strack annonce dans la «< Theologische Literaturzeitung du 2 mars qu'une partie de la cinquième section du Talmud palestinien a été retrouvée entre Constantinople et Andrinople et que le rabbin Salomon Friedländer, en Hongrie, en a publié les deux traités Chullin et Bekhoroth. On sait que le Talmud de Babylone comprend six sections. Déjà M. W. H. Lowe avait publié en 1883, d'après un manuscrit de Cambridge, la Mishna complète selon la recension palestinienne; mais on ne possédait de la Gemara que les quatre premières sections. Cette lacune serait ainsi en partie comblée.

— 6o M. H. von Soden a publié le second fascicule de la première partie de sa grandiose édition du N. T., dont nous avons annoncé la première partie et décrit le plan (cf. Revue, t. XLVIII, p. 130): Die Schriften des Neuen Testaments in ihrer ältesten erreichbaren Textgestalt hergestellt auf Grund ihrer Textgeschichte (Berlin, Duncker, in-8° de ix et p. 705 à 1520; prix des deux parties : 60 m.). Le travail présenté ici est gigantesque. Ce qui le distingue des éditions critiques antérieures du N. T., c'est que M. von Soden a utilisé et classé les légions des manuscrits minuscules, qu'il a dégagé ceux de ces manuscrits qui ont véritablement une valeur comme témoins du texte et qu'il a pu ainsi leur accorder leur part d'autorité pour l'établissement des différentes familles de textes. M. Bousset a publié dans la Theologische Literaturzeitung (2 février

1907) un résumé des résultats acquis par M. v. S. Nous nous bornerons ici à signaler qu'il arrive à reconnaître à la base de tous les manuscrits grecs trois recensions grecques du texte des Évangiles; une xov d'Égypte, provenant d'Alexandrie et due à Hesychius (H), une xovn de Palestine, provenant de Césarée ou de Jérusalem (I), enfin celle d'Antioche, œuvre de Lucien (K), qui prévalut à Byzance et qui dès lors se répandit le plus généralement. - L'énorme apparat critique réuni dans cette seconde partie du premier volume ne porte que sur les évangiles et sur les manuscrits grecs. L'auteur aura encore à étudier le rapport du texte grec ainsi déterminé avec les versions syriaques et latines les plus anciennes. C'est là que se posera pour lui la question tant discutée aujourd'hui de la valeur de ces traductions antérieures aux recensions du texte grec, pour la reconstitution du texte la plus ancien du N. T.

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70 M. X. Funk a publié en 1906, chez Schoeningh, à Paderborn, la grande édition critique, depuis longtemps promise, des Constitutions apostoliques : Didaskalia et Constitutiones apostolorum (2 vol.; prix : 34 m.). Le second volume contient sous le titre de « Testimonia et scripturae propinquae » tous les passages de l'ancienne littérature chrétienne relatifs à la Didache, la Didaskalia, les Constitutions elles-mêmes, les Canones ecclesiastici, et en outre les fragments Anastasiens, l'Épitome du livre VIII des Constitutions, les Constitutions égyptiennes, des morceaux de la Didaskalia arabe en traduction latine et quelques autres textes. Les critiques ont ainsi sous la main tous les éléments du problème si compliqué de la formation de cette littérature. Le grec est partout accompagné de traduction latine. L'Introduction reproduit les thèses déjà développées ailleurs par M. Funk. Les Constitutions apostoliques lui paraissent dater de 400 environ, la Didaskalia de la seconde moitié du Ie siècle et la Didaché de la fin du jer siècle. M. Funk se refuse à reconnaître avec M. Harnack dans les Canons arabes d'Hippolyte un substratum provenant effectivement de S. Ilippolyte.

·8o Des heiligen Irenäus Schrift zum Erweise der apostolischen Verkündigung (Texte u. Unters. z. Geschichte der altchristlichen Literatur, IIIa série, I, 1; Leipzig. Hinrichs; in-8 de vin, 69 et 68 p., 1907; prix: 6 m.). Ce n'est ici rien moins que la première édition d'une œuvre de saint Irénée, mentionnée par Eusèbe, mais jusqu'à présent perdue: Ei midεitiv тoû àпoσтoλxo xηрúуμatos. Elle a été retrouvée en version arménienne par Karapet Ter-Mekerttschian, archimandrite d'Etchmiadzin. Il en publia le texte arménien accompagné d'une traduction allemande, avec le concours de Erwand Ter-Minassiantz, et M. Ad. Harnack y a joint un épilogue et des notes. Le manuscrit est de la fin du XIe siècle et contient aussi les livres IV et V de l'Adversus haereses. Les éditeurs pensent que la traduction en arménien doit remonter à la fin du vne ou au début du viie siècle, soit qu'elle ait été faite directement sur le grec, soit qu'il y ait eu un intermédiaire syriaque. Le grand intérêt de cet écrit (97 chapitres), c'est que nous y trouvons un exposé complet et suivi de la foi chrétienne telle que la professait saint Irénée. C'est en quelque sorte, comme

lobserve M. Harnack, un catéchisme. Nous n'avions pas d'exposé didactique aussi ancien de la foi de la première église catholique. On y trouve, sans doute, les mêmes idées que dans le grand ouvrage d'Irénée contre les hérésies, mais sans une forme didactique et ordonnée. Il y a ici une des plus importantes découvertes contemporaines dans le domaine de l'antique littérature chrétienne.

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Annonces de publications récentes: 1. M. Nestle, dont l'édition à bon marché du texte grec du Nouveau Testament est devenue si populaire, a publié récemment, toujours à la Wurtembergische Bibelanstalt (Stuttgart), dans les mêmes conditions, une édition de la Vulgate suivant le texte officiel de l'Église catholique, avec notes, Novum Testamentum latine (xx, 657 p. et 5 cartes; prix : 2 marks; en reliure souple: 3,50), et une édition à la fois grecque et latine du N. T.: Novum Testamentum graece et latine (in-12° de xxx et 665 pages, dont 657 doubles; prix: 3 m., en reliure souple : 4 m. 50). -2° 0. Seeck. Die Briefe des Libanius zeitlich geordnet 'in-80 de v et 196 p.; prix: 15 m.). C'est au prix d'un immense labeur que M. Seeck est parvenu à établir l'ordre chronologique de l'immense correspondance de Libanius. Il donne aussi de précieuses références sur les personnes et les événements mentionnés dans ces lettres et qui lui servent justement à les classer. Ce volume forme les fasc. 1 et 2 du XVe tome de la Nouvelle Série des Texte und Uutersuchungen z. Gesch. d. altchristl. Literatur.

- 3° L'éditeur Hinrichs annonce les deux publications suivantes qui sont de nature à rendre service aux historiens des religions: Die Literatur der Babylonier und Assyrer, Ein Ueberblick, par Otto Weber, in-8° de xvi et 312 p., prix: m. 50 (relié : 5 m.); Babylonisch-Astrales im Weltbilde des Thalmud und Midrasch, par Erich Bischoff, 1 vol. in-8° de vir et 172 p.; prix : 4 m. 50 (relié : 5 m. 40).

4. Dans la « Sammlung wissenschaftlicher Kommentare zu griechischen und römischen Schriftstellern » publiée à Leipzig par l'éditeur Teubner, le professeur J. Geffcken, de Hambourg, commence la publication d'une série d'éditions critiques d'écrits apologétiques du christianisme antique par celle intitulée : Zwei griechische Apologeten (in-8 de XLIII et 833 p.; prix: 10 m.; relié : 11 m.). Il s'agit des apologies d'Aristide et d'Athénagore.

J. R.

Le Handbuch der Christlichen Archeologie, de A. C. R. Kaufmann (in-8°, XVIII-632 pages av. 239 illustrations) forme le cinquième volume de la Wissenschaftliche Bibliothek que publie la librairie F. Schöningh, à Paderborn. Ce manuel est bien le résumé consciencieux, l'exposé systématique, le guide avisé qui manquaient depuis si longtemps au théologien, à l'historien, à l'artiste curieux d'archéologie chrétienne. Sans méconnaître la place absolument

à part qui appartient aux monuments romains, l'auteur, par ses travaux en Égypte, était mieux à même que personne de tenir compte des monuments de l'Orient. Il rappelle à plusieurs reprises que les trésors ensevelis sous les ruines qui jalonnent le Nil et la contrée située au delà du Jourdain, ont été trop négligés et restent trop peu connus. Qui nous donnera une étude complète des églises de Bosra, Salchad Kanawat, Soueida, etc., de toute la région du Hauran? Les travaux de la mission allemande de Baalbek contribueront à cet heureux résultat, il est permis de l'espérer. La Vita S. Melaniæ jointe à la Peregrinatio Etheriae (Silviae) ne manquera pas de fixer particulièrement l'attention des archéologues sur la Palestine.

Le concept, le rôle, l'histoire, les sources de l'archéologie chrétienne sont étudiés dans un livre préliminaire que termine un tableau synoptique de la topographie des monuments anciens distribués selon les pays et par ordre alphabétique. L'architecture, les tombeaux, les catacombes, les cimetières à ciel ouvert, les boutiques et les édifices profanes font l'objet d'un second livre. C'est à l'épigraphie, épitaphes, inscriptions, graffites, qu'est consacré le livre suivant. Une table chronologique, qui va de l'an 67 à 604, établit le synchronisme des papes, des empereurs et des consuls. Le quatrième livre est le plus étendu il traite des peintures et des symboles. Après avoir décrit les symboles relevés sur les tombeaux, l'auteur fixe leur date et passe à l'étude des scènes de l'Ancien et du Nouveau-Testament. Une table générale permet de se rendre compte immédiatement de l'antiquité et de la fréquence de ces scènes bibliques. Les arts plastiques, reliefs, statues, gravures sur bois, sur ivoire, sur métal sont l'objet du livre cinq et le dernier livre nous initie aux tissus, aux vêtements, aux objets liturgiques, à la numismatique (Rev. de Fribourg, mai 1907, 394-396).

Nous empruntons à la Revue Biblique Internationale (no 7, 1907) ce compte rendu de l'Archæologiæ biblicæ Summarium prælectionibus academicis accommodatum, publié par M. F. X. Kortleitner à Innsbruck (Wagner, 1906, un vol. 8o de xx-411 pp.). « L'Archéologie biblique de M. Kortleitner est conçue sur un excellent plan et pourra rendre des services dans l'enseignement. Première partie: Antiquités sacrées lieux sacrés, ministres, temps sacrés, culte — avec trois appendices: les synagogues, les sectes religieuses, le culte superstitieux et idolâtrique. Deuxième partie : Antiquités sociales-domestiques et politiques. Dans ce cadre se rangent toutes les matières qui paraissent dans la Bible. La bibliographie est assez riche. Quelques illustrations. D'une façon générale, l'érudition de l'auteur est très complète en ce qui regarde les livres, beaucoup moins en ce qui regarde les monuments anciens, les usages de l'Orient, etc. L'esprit du livre est strictement conservateur. Le temple a été bâti « ad figuram tentorii mosaici et potissimum ex ingentibus thesauris hunc in finem jam a Davide collectis »... Salomon « haud pauca ex architectura Aegyptorum et

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