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mettre en scène, indiquons quelles étaient, au moment de la première grève, les grandes associations ouvrières en Hollande. Qu'on veuille remarquer que nous n'étudions ici ces associations qu'au point de vue spécial des grèves et du rôle que ces associations y ont joué. Si on se rappelle que les grèves furent l'œuvre de syndicats <«< neutres »>, on comprendra les raisons qui nous ont obligé de pénétrer plus avant dans l'histoire et l'organisation de ces syndicats. Par ce que nous dirons ici de la manière dont les ouvriers des chemins de fer étaient organisés, on pourra déjà entrevoir certaines causes de la grève et discerner les circonstances qui ont activé son développement.

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Parmi celles-ci, la plus importante est le NEDERLANDSCH WERKLIEDEN VERBOND « PATRIMONIUM ». Cette association qui est répandue par toute la Hollande, compte environ 15.000 membres appartenant en majorité à la Doceerende Kerk. Elle a pour chefs le D' Kuyper et le pasteur Talma, membres de la Seconde Chambre, et pour organe Patrimonium, journal hebdomadaire. Le N. W. V. Patrimonium n'est pas un parti politique. Son activité porte uniquement sur le terrain religieux et économique. Pendant ces dernières années, les chefs de cette association ont travaillé activement à déve

lopper le mouvement syndical. D'après l'annuaire de 1905, Patrimonium compte 485 membres à Amsterdam et 275 à Rotterdam. Dans ce chiffre total de ses membres, les ouvriers du chemin de fer n'interviennent que pour une quantité minime. D'ailleurs, les membres de Patrimonium recherchent peu et même évitent, quand ils peuvent, l'emploi au service des compagnies de chemin de fer, parce que la sévérité de leurs principes religieux se trouverait atteinte par l'obligation de violer le repos dominical.

Le CHRISTELIJK NATIONALE WERKMANSBOND compte environ 10.000 membres dont 1500 à Amsterdam et 2000 à Rotterdam. Ce Bond, qui a pour organe De Voorzorg, publication bimensuelle, fut fondé en 1890 par le pasteur D' De Visser, député d'Amsterdam, qui appartient au groupe des chrétiens historiques, hostiles à toute espèce d'alliance entre protestants et catholiques sur le terrain politique. Le Christelijk Nationale Werkmansbond repose sur des bases religieuses. Il a pour objet, disent ses statuts, d'inculquer et de développer << l'amour pour l'Évangile et l'Église réformée ». Il cherche à améliorer la situation matérielle et morale de ses membres par la création de mutualités, l'organisation de cours et de conférences, etc.

La CHRISTELIJKE WERKLIEDEN-VEREENIGING « MAARTEN LUTHER » est une association du même genre que les précédentes, mais beaucoup moins importante. Elle se compose d'ouvriers luthériens et compte à Amsterdam environ 400 membres.

En dehors de ces associations, il existe encore plusieurs syndicats protestants qu'il est inutile de mentionner.

Signalons encore le CHRISTELIJK ARBEIDS SECRETARIAAT qui est une espèce de bureau central d'information pour toutes les associations ouvrières protestantes. Il existe de même un NATIONAAL ARBEIDS-SECRETARIAAT auquel sont affiliés un grand nombre de syndicats neutres.

B. CATHOLIQUES.

Les catholiques possèdent en Hollande de nombreuses et puissantes organisations. Sans parler des St Jozefs Gezellen Vereenigingen qui s'adressent aux ouvriers catholiques exerçant un métier de la petite industrie, des grandes associations ouvrières qui existent dans le Limbourg, dans la Gueldre, dans le Brabant septentrional, dans l'archevêché d'Utrecht etc., le NEDERLANDSCH ROOMSCH KATHOLIEKE VOLKSBOND compte dans le diocèse d'Haarlem 15.000 membres, répartis en une multitude de sections et de sous-sections. Il a pour Président, le député M. Passtoors, et pour organe : De Volksbanier, journal hebdomadaire. Le N. R. K. Volksbond n'est pas exclusivement composé d'ouvriers; il englobe aussi un certain nombre de petits bourgeois.

Au moment où la première grève éclata, il existait dans la section Amsterdam du Volksbond, une sous-section pour les ouvriers employés dans les usines gazières de la ville. Très faible, cette sous-section ne comptait

qu'une quarantaine de membres. C'était tout comme organisation catholique des ouvriers communaux.

La situation était encore moins favorable en ce qui concerne les ouvriers du chemin de fer. Autrefois, au sein du Volksbond, avait existé une association pour les ouvriers et employés du chemin de fer, mais cette association s'était lentement étiolée et avait fini par disparaître en fait, elle n'avait plus d'existence que sur le papier. Peut-être l'avait-on un peu négligée dans l'idée qu'elle faisait double emploi avec le groupe Recht en Plicht qui se trouvait sous la direction du Père Weijers. Fondé en 1895, Recht en Plicht se composait au commencement de cette année d'une vingtaine d'associations locales, réunies par le lien d'une fédération, et comprenant en tout un millier de membres environ. Cette association avait été créée dans le but de faire bloc contre la propagande socialiste. Ses portes étaient ouvertes à tous les ouvriers, quelle que fût la religion à laquelle ils appartinssent. Elle publiait un journal Vooruit, qui portait en sous-titre : organe démocrate chrétien de la Fédération antisocialiste d'ouvriers des chemins de fer hollandais RECHT EN PLICHT. Enfin elle avait fondé au profit de ses membres ou de leur famille des mutualités et des caisses de secours en cas de maladie, d'accident ou de décès. En compulsant la liste des donateurs et protecteurs de Recht en Plicht, on trouve des preuves non équivoques de la faveur avec laquelle la Fédération était regardée par les directions des compagnies de chemin de fer.

Lors de la première grève, Recht en Plicht était donc le principal et pour ainsi dire l'unique groupement d'ouvriers du chemin de fer organisés sur des bases chrétiennes. Or, lorsqu'on se demande quelle résistance cette association pouvait opposer à un mouvement général de grève, on lui découvre aussitôt deux causes de faiblesse d'une part, le chiffre restreint de ses membres, éparpillés dans un nombre considérable de localités; d'autre part, le manque de cohésion résultant de la diversité des idées religieuses et des conceptions morales.

II. Syndicats neutres.

Par SYNDICATS NEUTRES (neutrale vakvereenigingen), il faut entendre des associations ouvrières professionnelles, qui prétendent travailler à l'amélioration des conditions matérielles et morales de leurs membres, en dehors de toute action ou préoccupation religieuse et politique. Signalons parmi ces syndicats le Nederlandsche Bond van Landarbeiders (ouvriers agricoles; 42 sections, 2,200 membres); le Bond van GemeenteWerklieden (ouvriers municipaux; 3,200 membres); l'Algemeene Nederlandsche Timmerliedenbond (ouvriers menuisiers; 36 sections et 2,200 membres); le Nederlandsche Internationale Sigarenmakers- en Tabakbewerkersbond (ouvriers employés dans l'industrie du tabac; 59 sections et 3000 membres); le Nederlandsche Scheeps- en Bootwerkersbond (dockers et ouvriers des

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