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de la personnalité »? Parfois le verbalisme de l'auteur s'excite à un tel degré que, dans certaines phrases, la plupart des mots, substantifs, adjectifs. commencent par des majuscules.

pronoms,

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A. HOUTIN.

Miss M. D. PETRE, Modernism. - Its Failure and its Fruits. London, Jack, 1918. Un vol, in-12, xiv-249 p. L'objet de cet ouvrage n'est pas une histoire, mais une étude du modernisme... L'histoire est une chose et la réflexion en est une autre. » (p. 4-5). « Nous allons procéder à l'analyse du mouvement. Certains peuvent assister à cette analyse avec autant de calme et de détachement qu'à la dissection d'un organisme inanimé. Pour eux la tragédie est finie. Elle fut insensée ou elle fut héroïque, mais, en tout cas, elle fut désespérée et il n'en reste rien, si ce n'est des ossements. Tels ne sont pas les sentiments de l'auteur... Pour elle, c'est beaucoup plus un travail de vivisection que de dissection. Chaque page est pleine de vie, de douleur, de crainte, d'amour et d'espoir. >>

Après avoir ainsi marqué sa position au sujet du drame dans laquelle elle a pris une part grande, honorable et douloureuse, Miss Petre livre ses méditations sur les thèmes suivants: « Ce qu'est le modernisme. — Le modernisme inconscient et le modernisme conscient. Histoire et christologie. - Les modernismes catholique et protestant. L'Église officielle et le modernisme. Le modernisme et l'autorité. L'échec du modernisme. du catholicisme. >>

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L'avenir

Pour l'exposé des faits, Miss Petre renvoie à mon Histoire du modernisme catholique. Elle l'appelle <<< une excellente histoire documentaire »; mais elle la juge<< insuffisante dans l'appréciation de la vie et de l'esprit du mouvement ». L'étude du livre de Miss Petre n'a pas modifié mes opinions.

A. HOUTIN

!

CHRONIQUE

Correspondance.

Mer P. Batiffol nous adresse la lettre suivante, à propos de l'article de M. Toutain: Les Lupercales romaines et la fête chrétienne de la purification de la Vierge ou de la Chandeleur, paru dans notre numéro de Janvier-Février 1919 :

L'origine de la fête de la Chandeleur.

M. Toutain, dont j'ai lu avec un vif intérêt la note sur « Les Lupercales romaines et la fête chrétienne de la purification de la Vierge ou de la Chandeleur », voudra bien me permettre d'ajouter deux mots à la communication que j'ai faite sur ce sujet à la Société nationale des Antiquaires de France (23 février 1916), et que l'on trouvera reproduite avec quelques retouches, p. 193-215 de mes Etudes de liturgie et d'archéologie chrétiennes (1919).

Quelles que soient les apparences qui ont suggéré à Bède de voir un rapprochement entre les lustrations du mois de février et la fête de la purification de la Vierge, il est acquis que cette fête de la purification de la Vierge n'est pas d'origine romaine.

1o Les quatre fêtes de la Vierge (2 février, 25 mars, 15 août, 8 septembre), sont à Rome des fêtes d'importation byzantine, introduites à Rome entre le pontificat de saint Grégoire, qui ne les connaît pas et celui du pape Sergius (687-701), qui a donné à ces quatre fêtes une procession ou letania. Ainsi la procession de la fête de la Purification lui était commune avec les trois autres fêtes de la Vierge, celle du 25 mars, celle du 15 août, celle du 8 septembre.

2o La fête du 2 février était une création liturgique de l'Église de Jérusalem. Elle est attestée par la Peregrinatio d'Etheria, à la fin du iv siècle. J'ai écrit (Etudes, p. 199): « Etheria observe que ce jour-là l'usage veut que le sermon soit fait sur la présentation du Sauveur au Temple et sur les paroles prononcées par le vieillard Siméon ». La rencontre de l'enfant et du vieillard est le sujet de la fête, et de là lui vient le nom qui lui sera donné d'Ypapanti. J'ai écrit encore (ibid.) que la Peregrinatio ne mentionne pas que, à pareil jour, le luminaire joue un rôle dans la solennité, tandis que, au cours du v• siècle, le luminaire est devenu un trait caractéristique de l'Ypapanti, et qu'il est l'illustration de la parole de Siméon: Lumen ad revelationem gentium etc.

Or voici, non pas pour confirmer l'origine Jérusalémite de la fête de l'Ypapanti, qui n'est pas contestée, mais pour déterminer la date de l'introduction,

des cierges et donner la signification de ces cierges, voici un fait nouveau, qui m'est amicalement signalé par le P. Abel. de l'École biblique de Jérusalem, et dont je lui suis très reconnaissant. Le fait est mentionné par Cyrille de Scythopolis dans sa vie de saint Théodose (H. Usener, Der heilige Theodosios, Leipzig, 1890, p. 106). Longin, spoudaeos de l'Anastasis, envoie le jeune Théodose, fraîchement débarqué à Jérusalem, à la fondation d'Hikelia, au Kathisme, ou église du « repos de la Vierge », entre Jérusalem et Bethleem. (Voyez Vincent et Abel, Bethleem, Paris, 1914, p. 3, note). Et à ce propos l'hagiographe nous apprend que la pieuse diaconesse Hikelia a été la première à introduire l'usage des cierges à la fête de l'Ypapanti. Cela se passait vers 450. Citons le texte : Αὕτη δὲ τότε ἡ μακαρία Ικελία πᾶσαν εὐσεβείας ὁδὸν ἐξασκήσασα κατέδειξεν ἐν πρώτ τοις μετὰ κηρίων γίνεσθαι τὴν ὑπαπάντησιν τοῦ σωτῆρος ἡμῶν θεοῦ. Hikelia a donné l'exemple la première ou parmi les premiers à célébrer l'Ypapanti avec des cierges.

On concluera de là que la fête de l'Ypapanti, avec sa signification de commémoration de la présentation du Sauveur au Temple et conjointement de la purification de Marie, avec son rite caractéristique de la chandeleur, est née bien loin de Rome et - par ses origines et par sa signification native en dehors de la perspective des lupercales.

est Ce qui n'est pas dit pour déprécier l'ingéniosité et l'érudition toujours considérables de Bède. Pierre BATIFFOL.

Paris, mai 1919

-

Nous avons éprouvé un sincère regret en apprenant que notre éminent collaborateur M. le comte Goblet d'Alviella, encore en pleine activité, . il en a donné les plus nobles preuves dans les fonctions délicates qu'il a exercées dans le Gouvernement belge au cours de la guerre était atteint par la limite d'âge imposée par les règlements de l'Université de Bruxelles et avait dû cesser son enseignement. L'article ci-dessous de l'Indépendance Belge du 28 mars 1919 exprime le déférent hommage de tous ceux qui, de près ou de loin, ont connu l'œuvre parlée ou écrite de ce maître excellent, l'un de ceux qui ont fait le plus et le plus tôt pour faire entrer les études d'histoire des religions dans la vie de la pensée de ce temps:

1

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<< Il y a près de trente-cinq ans, au mois d'octobre 1884, M. Goblet d'Alviella faisait, à l'Université de Bruxelles, la première leçon du cours d'histoire des religions qui ne figurait alors, si nous ne nous trompons, qu'au programme d'un seul établissement d'enseignement supérieur, à Genève [en dehors du cours d'Histoire générale des Religions inauguré au Collège de France par Albert Réville]. Après plus de trente années d'un enseignement appuyé par de nombreux et savants travaux qui lui ont conféré une réputation scientifique universelle, M. Goblet d'Alviella, atteint par la limite d'âge, est descendu de sa chaire, Le Conseil d'administration, pour lui témoigner sa reconnaissance,

l'a appelé à siéger dans son sein comme membre permanent. Il vient de lui donner comme successeur, sur la proposition de la Faculté de philosophie et lettres, un de ses meilleurs élèves, M. Richard Kreglinger, docteur en droit de l'Université de Bruxelles, qui depuis longtemps déjà se consacre à l'examen des questions d'histoire religieuse.

Le cours sur les « principes généraux de l'évolution religieuse » (tel est son titre actuel) est obligatoire pour les étudiants du doctorat en philosophie et de la licence en sciences sociales; mais il est accessible aux étudiants de toutes les facultés ét, sous certaines conditions, à des auditeurs non inscrits dans les facultés. La première leçon de M. Kreglinger est fixée au mardi 1er avril, à 2 heures. Elle aura pour sujet : les Origines. »

M. Richard Kreglinger a fait paraître, cette année même, le premier volume d'un ouvrage intitulé: Études sur l'Origine et le Développement de la Vie religieuse (Bruxelles, Lamertin, 1 vol. de 365 pages), où il entreprend de rechercher la base psychologique des croyances et des rites principaux, d'abord chez les non-civilisės, ensuite dans les grandes religions historiques de l'Égypte, de l'Inde, de la Perse, ctc. L'Introduction qui occupe la majeure partie de ce volume, établit le caractère réaliste de la mentalité primitive qui fait concevoir sous la forme du mana la puissance mystérieuse dont la spécialisation donnera naissance à la conception des esprits, des âmes, des dieux, ainsi qu'à l'élaboration des rites magiques et religieux. La tâche entreprise par M. Kreglinger est de vaste ampleur, mais, à en juger par son premier volume, il est de taille à la mener à bonne fin.

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Nos lecteurs n'ignorent pas que les Empires centraux, dans les dernières années de la guerre, ont eu recours à des pratiques empruntées au plus ancien folklore, pour ranimer l'ardeur patriotique de leurs populations. Les «< statues à clous », le mannequin d'Hindenburg à Berlin, le Wehrmann in Eisen à Vienne ont permis un instant aux états-majors de Prusse et d'Autriche de croire que la guerre avait en pays germanique un regain de popularité. Notre collaborateur et ami M. J. Toutain étudie le Rite de la plantation du clou, principalement dans l'antiquité romaine en des pages solides et d'agréable lecture publiées dans les Mémoires de la Société Nationale des antiquaires de France, t. LXXV (tir. à part, Paris, 1919). M. Frazer avait fourri (The Scapegoat, VI. partie du Golden Bough, 3' éd.) un certain nombre d'exemples surtout empruntés au folklore germanique d'où il ressortait que cette coutume était pratiquée pour écarter les maladies et les soucis ou pour s'assurer la protection des puissances surnaturelles. M. Toutain institue une comparaison curieuse entre cette coutume et les plantations de clous dans l'un des murs du Temple Capitolin de Rome. Dès l'antiquité, le véritable sens du rite avait été altéré, on attribuait une importance capitale à la périodicité de la cérémonie et les érudits modernes sont tombés dans la même erreur ou plutôt l'ont aggravée en voyant dans ce rite un procédé simple et naïf pour compter les années,

M. Toutain reprend la question, classe les témoignages et les faits et arrive d'abord à écarter l'hypothèse de Mommsen d'après laquelle cette cérémonie aurait eu une périodicilé séculaire. Lorsqu'au début de la République, ce rite qui était pratiqué en Étrurie fut introduit dans le culte romain en même temps que la Triade capitoline, il était annuel et la charge de le pratiquer incombait au premier magistrat de la République, le jour même de son entrée en fonction, au début de l'année civile. Lorsque plus tard il cessa d'être annuel et qu'on n'y eut plus recours que dans des cas extraordinaires, le souvenir de la périodicité primitive survécut dans des expressions telles que clavus annalis, clavus anni. D'après les documents antiques il est incontestable que la plantation du clou fut à Rome une cérémonie expiatoire, un piaculum tout chargé de magie. Comme celui du ver sacrum et comme celui des sacrifices humains, ce rite d'abord périodique est devenu exceptionnel. Le souvenir de ces opérations magiques' ne disparut jamais complètement de la liturgie essentiellement conservatrice des Romains: «< Quand il se présentait des cas où les rites accoutumés paraissaient inefficaces, on avait recours à ces antiques piacula, auxquels leur âge et leur rareté donnaient un grand prestige. »>

P. A.

M. l'abbé Nicola Turchi, maître de conférences d'histoire des religions à l'Université de Rome et auteur d'un manuel d'histoire des religions qui a été loué ici même, commence la publication d'une revue bimestrielle d'histoire des religions, intitulée Religio. Le prix de l'abonnement pour l'étranger est de 24 lires. Administration: Tipographia del Senato, Via Dogana Vecchia, 27; Roma 19.

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Le premier numéro janvier-février 1919 (64 pages) contient un article. de M. L. Allevi, « La religion de l'ancien Picenum, et trois articles de M. Turchi « Les méthodes historique et ethnologique dans l'étude de l'histoire des religions », « Introduction générale à l'histoire des religions » et un compte rendu du livre de M. Franz Cumont, Etudes syriennes.

Nous faisons les meilleurs vœux pour l'avenir de cette nouvelle revue, qui semble fort bien partie au point de vue scientifique. Quoi qu'elle soit publiee «< con l'approvazione dell' autorità ecclesiastica », les précédents ne sont pas

rassurants".

A. HOUTIN,

1) Revue, n° de mars-avril 1914, p. 272-273, compte rendu de M. Toutain. 2) Cf. Revue, no de mai-juin 1917, p. 388, note.

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