La fortune de Pascal en France au dix-huitième siècle

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Voltaire Foundation, 1997 - 524 strani
Avant la parution des Lettres philosophiques de Voltaire, chaque grande famille intellectuelle examine la production pascalienne selon une perspective traditionelle. Apr s la XXV Lettre, o s'affrontent deux morales, deux pist mologies, deux conceptions de Dieu, le regard sur Pascal perd de son unit . Certes, parmi les crivains des Lumi res, l'anthropologie pascalienne est condamn e: la valorisation de l'amour propre, la croyance en l'id e de nature, le souci, le souci de bienfaisance, l'esprit de tol rance, le concept d'utilit , la foi dans le progr s et l' fficacit de l'action politique s'opposent au tragique pascalien. Mais certains auteurs, tel Vauvenargues, sont sensibles l'esth tique de Pascal, tandis que d'autres, comme d'Alembert, vantent ses m rites scientifiques. Le paradoxe de la fortune pascalienne est surtout entretenu, dans le parti des Lumi res, par l'orientation sceptique donn e aux fragments sur la coutume ou sur le d senchantement du monde. Cons quence du progr s de l'esprit 'philosophique', les apologistes, chez qui le sens du p ch s'est att nu , d fendent avec ti deur Pascal, en oubliant progressivement la dimension th ologique des Pens es et en orientant ce livre vers une interpr tation profane: les preuves historiques tendent passer au second plan. L'apologie traditionnelle reconna t un r le social au christianisme, parall lement au concept d'utilit et de progr s qui impr gnent les consciences religieuses. Dans ce contexte, peu favorable une bonne compr hension de la th ologie pascalienne, les j suites att nuent leurs critiques envers l'auteur des Provinciales, tandis que les jans nistes, l'exemple de Louis Racine, se r v lent des disciples infid les: les preuves m taphysiques, naturelles ou morales ne s'inscrivent pas dans la filiation pascalienne. Les d fenseurs de la religion chr tienne restent trangers au message pascalien. Condorcet, premier diteur des Pens es depuis Port-Royal, op re une fracture saisissante entre le moraliste et l'apologiste jusqu' enr ler Pascal dans le camps des ath es. La fin du XVIIIe si cle est marqu e par le renouveau d'une sensibilit religieuse, mais celle-ci reste loign e de la th matique pascalienne. Seule la litt rature, avec l' loge de la m lancolie, la fascination pour la subjectivit , la reconnaissance du fragment, offre l'amorce d'une transformation du regard sur Pascal. En conclusion, il semble que l'auteur du dix-septi me si cle ne soit compris ni par les philosophes ni par les apologistes, dont l'horizon intellectuelle est paradoxalement r uni par les crit res de raison ou d'utilit . Leur rapport l'oeuvre pascalienne ne se lit que sous la forme d'une strat gie des 'morceaux choisis'. Ce sujet a aussi soulign l'int r t d'un d bat toujours recommenc le XX r sonne encore de l'affrontement entre le doute et l'optimisme, entre une interrogation sur les valeurs et la foi dans le progr s, entre la d nonciation de la perte des sens et le pari sur l'histoire. Le dialogue entre l'humanisme et l'anti-humanisme est de tous les si cles.

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Vsebina

controverses pascaliennes
9
linfluence des Pensées
50
Pascal à lère
75
Avtorske pravice

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