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divergentes. Le résumé en français dont M. K. fait suivre son mémoire est utile pour les personnes à qui le polonais n'est pas familier, mais il ne permet pas de se rendre compte de ses recherches sur le terrain de la linguistique et sur celui du folk-lore.

Notons en passant que 'arakdjyn est traduit à tort par « espèce de bonnet de femme », alors que la véritable signification (bonnet de coton porté sous le fez, arabe tâqiyè) est pourtant donnée par les dictionnaires de Kélékian et de Redhouse cités au même endroit (p. 59). Kabak n'est pas le melon (kawun), mais la courge (p. 64).

Cl. HUART.

CHRONIQUE

MAURICE VERNES.

NÉCROLOGIE

Le nom de M. Maurice Vernes reste attaché aux débuts de la Revue de l'Histoire des Religions. C'est lui qui la fonda en 1880 et l'impulsion qu'il lui donna, surtout le plan qu'elle lui doit, sont pour beaucoup dans la vitalité de cette Revue qui va entrer dans sa quarante-cinquième année d'existence.

Maurice Vernes qui vient de s'éteindre, le 29 juillet dernier, était âgé de près de soixante-dix-huit ans et avait fourni une très laborieuse carrière. Après de solides études classiques, poursuivies dans l'ordre des sciences comme dans celui des lettres, il avait préparé à la Faculté de Théologie de Montauban, puis à celle de Strasbourg, son baccalauréat en théologie. Sitôt gradué, il avait parcouru les Universités allemandes et avait fait ensuite un voyage d'études dans l'Orient biblique où le surprit, en 1870, la déclaration de guerre. Rentré en France, il se battit à Buzenval, puis reprit ses études théologiques, obtint à Strasbourg ses grades de licencié et de docteur (ce dernier avec une thèse sur les Idées messianiques jusqu'à l'empereur Adrien (1874). Avant d'entrer dans la carrière de l'enseignement théologique, il voyagea et compléta pratiquement son instruction sur les grandes questions religieuses et politiques de la France, de l'Angleterre, de la Belgique et de la Hollande. De cette époque de sa vie datent de nombreux articles où il prit position dans un sens nettement libéral parfois assez voisin du radicalisme religieux. Chargé en 1877 du cours d'histoire de la philosophie à la Faculté de Théologie protestante de Paris, il dut donner sa démission à la fin de 1882 à la suite d'un discours prononcé à la séance de rentrée sur le Protestantisme et la philosophie expérimentale, discours où l'on vit, non sans quelque parti-pris, une négation pure et simple de la Providence divine. Mais en 1880, il avait réalisé, avec le concours de M. Guimet, un de ses projets scientifiques et moraux les plus chers : la Revue de l'Histoire des Religions où il parvint à grouper bientôt des savants comme Barth, Bouché-Leclercq, James Darmesteter, Stanislas Guyard, ClermontGanneau, Maspero, Tiele, etc., était bien l'organe de libres recherches sur le passé religieux qui, dans son esprit, devait avoir sur le public éclairé, en France et à l'étranger, une action sans cesse grandissante, accoutumer notre pays et notre temps à envisager sous un angle scientifique ces questions qui se posaient plus que jamais à la conscience individuelle et au sens politique des citoyens. Parallèlement l'enseignement objectif de l'histoire des religions se créait chez nous : Albert Réville le fondait dignement au vieux Collège de France, et en 1886, s'ouvrait à la Sorbonne la Section des sciences religieuses de l'Ecole des Hautes-Etudes. Maurice Vernes y occupa tout de suite la chaire d'exégèse biblique et d'histoire de la religion d'Israël; pendant 37 ans il y donna un enseignement actif, aux conclusions souvent hardies, parfois quelque peu téméraires (on n'ignore pas combien fut critiquée, dans le camp des exégètes, la date récente qu'il attribuait aux textes prophétiques de la Bible), mais que ne lui dictait aucun esprit d'école, chapelle savante, qui étaient à lui seul, dont il revendiquait la pleine

de

responsabilité. et dont, au surplus, il avait fini par abandonner les positions extrêmes. La précieuse notice qui lui a été consacrée par M. Toutain (en tête de l'Annuaire de l'Ecole des Hautes-Etudes, sciences religieuses, 1923-1924) renferme sur l'œuvre de Maurice Vernes des précisions bibliographiques auxquelles se reporteront utilement nos lecteurs. Ses principaux livres restent ses Mélanges de critique religieuse parus l'année où il fondait la Revue et où se retrouvent les premières idées directrices; un Précis d'histoire juive (1889); Les résultats de l'exégèse biblique; Du prétendu polythéisme des Hébreux (1891, 2 vol.); Essais bibliques (1891); le premier volume (seul paru) d'une Histoire sociale des religions (1911); les emprunts de la Bible hébraïque au grec et au latin (1914), etc. Mais sa production apparaît comme infiniment plus dense lorsqu'on y fait rentrer certains travaux accessoires comme sa très utile traduction du Manuel de Tiele (1880), et surtout sa collaboration à nombre de revues, Revue criiique, Revue des Idées. Journal asiatique, Revue des Etudes juives, Revue de l'Enseignement. etc. 'A la fin de 1883, Maurice Vernes avait, pour des raisons de convenances personnelles, abandonné la direction de la Revue de l'Histoire des Religions, mais il lui conserva sa sympathie et lui donna à plusieurs reprises d'importants articles. Son labeur incessant était rendu plus lourd encore par les enseignements temporaires dont il avait, à plusieurs reprises, accepté de se charger : quelque temps il fut suppléant de Philippe Berger au Collège de France, professa à l'Ecole d'Anthropologie, au Collège des Sciences sociales, donna de nombreuses conférences d'histoire, de philosophie, de politique. Caractère d'une droiture et d'un désintéressement rigoureux, ardent aux nobles causes, curieux de toutes les nouveautés dans le domaine de l'action et de la pensée, il n'a peut-être pas toujcurs suffisamment discerné l'idée de liberté spirituelle ou politique de ses apparences ou de ses contrefaçons, mais il se donnait tout entier et ne se reprenait jamais.

La Revue de l'Histoire des Religions salue avec émotion la mémoire de son fondateur. Nos études n'ont pas encore cause gagnée, il s'en faut de beaucoup; elles peuvent, d'un instant à l'autre, avoir à lutter contre d'angoissantes difficultés matérielles, ou, ce qui est plus grave, contre des modes passagères, des défaveurs plus ou moins durables: il serait aussi maladroit qu'injuste d'oublier ceux qui, les premiers, tentèrent de leur faire donner la place qui leur revient dans la culture

moderne.

P. A.

L'ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS A PARIS EN 1923-1924 Ecole des Hautes-Etudes (Section des Sciences religieuses) :

M. Mauss: Les origines de la poésie religieuse, le lundi, à 10 heures 3/4. Les rapports entre les faits économiques, religieux et juridiques en Mélanésie. le mardi à 10 heures 3/4.

M. G. Raynaud : Le théâtre et la poésie au Pérou, au Mexique et au Guatémala. Evolution de l'architecture et de la sculpture mexicaine, le vendredi à 4 heures. Histoire du Pérou et du Yucatan; ethnographie de la Bolivie. Rites agraires, le vendredi à 5 heures.

M. Zeitlin Les Chibchas. - Mme Tolila: La magie au Mexique.

M. Granet : Les rites matrimoniaux dans la Chine ancienne, le mercredi à 9 heures 1/2. - Textes relatifs au deuil, lé mercredi à 10 heures 1/2. M. P. Masson-Oursel : Le vocabulaire logique chinois traduit du sanscrit,

le mardi à 2 heures. le mardi à 3 heures.

L'influence des cultes solaires sur la philosophie de l'Inde

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M. A. Moret: Textes relatifs aux principes élémentaires de la vie religieuse chez les Egyptiens, le mardi à 2 heures 1 /4. - Textes des Pyramides et exercices pratiques, le mardi à 3 heures 1/4.

M. C. Fossey: Explication d'hymnes babyloniens, le mardi et le jeudi à 5 heures. M. Liber: Un conflit entre la tradition et la philosophie au XIe siècle : les polémiques pour et contre Maimonide, le lundi à 10 heures. L'exégèse rabbinique du Cantique des Cantiques; explications du Midrash Ihir ha- Ihirim rabba et des textes parallèles, le lundi à 11 heures.

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M. Cl. Huart: Explication du Coran (chap. VIII) à l'aide du Commentaire de Tabari, le lundi à 4 heures 1/2. - La mystique persane d'après le Methnewi de Djelal-eddin Roumi (3o livre), le mercredi à 4 heures 1/2.

M. J. Toutain: Les religions et les cultes du Latium et de l'Italie centrale, le jeudi à 3 heures. Les divinités du ciel et de l'atmosphère dans la religion grecque, le vendredi à 5 heures.

M. H. Hubert: Etude comparative des religions celtiques, le jeudi à 10 heures. - Traces de religion celtique dans les romans du Cycle d'Arthur, le jeudi à 11 h. M. E. de Faye: Explication et commentaire du De Oratione d'Origène, le lundi à 4 heures 1/2. - La philosophie grecque du 11° siècle et son influence sur la théologie de Clément et d'Origène, le jeudi à 9 heures 1 /4.

M. P. Monceaux: Le troisième dialogue de Sulpice-Sévère, le lundi à 2 heures 1 /2. Etudes pratiques d'épigraphie chrétienne de la Grande-Bretagne, le mercredi à 3 heures 1/4.

M. G. Millet : Histoire de la peinture religieuse byzantine et slave, le jeudi à 2 heures 1/2. - Etudes pratiques d'archéologie byzantine et slave, d'épigra

phie et de diplomatique byzantines, le samedi à 9 heures 1 /2.

M. P. Alphandéry: Etudes sur la science des religions d'Erasme à François Bacon, le lundi à 3 heures 1/2. Les théories sur la divination dans le moyen âge latin, le vendredi à 3 heures 3/4.

M. Et. Gilson: Etudes sur la doctrine d'Albert le Grand, le mardi à 4 heures. Etudes sur la philosophie de Duns Scot, le mercredi à 2 heures 1 /4.

-

M. H. Gouhier: La vision en Dieu chez Malebranche, le mercredi à 3 heures 1 /2. M. R. Génestal : Le mariage en droit canonique, le vendredi à 1 heure 3/4. Explication du Registre civil de l'Officialité de Paris, 1384-1387, le vendredi à 2 heures 3/4.

M. Em. Sevestre Les sources du droit ecclésiatique français au XVIIIe siècle le jeudi à 10 heures 1/2.

- Les sources

M. A. Bayet: La morale des Gaulois, le mercredi à 10 heures 1 /2. de l'histoire de la morale. Examen critique, le mardi à 5 heures. M. A. Koyré Le mysticisme spéculatif en Allemagne Boehme et Baader, le jeudi à 4 heures 1/4.

Ecole des Hautes-Etudes (Sciences historiques et philosophiques).

M. Mayer-Lambert : Explication du livre du Pentateuque, le mardi à 15 heures 15 Explication des Petits prophètes, le jeudi à 16 heures.

Collège de France :

M. Capitan Les caractéristiques des civilisations de l'Amérique centrale, le mercredi à 17 heures.

M. Przyluski: Les religions indo-chinoises, le vendredi à 15 heures.

M. A. Loisy : La prophétie dans le judaïsme protexilien, le lundi et le samedi à 10 heures 30.

M. Casanova: Explication et étude critique des parties les plus anciennes du Coran, le jeudi à 16 heures.

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M. Lods: La littérature hébraïque depuis le viie siècle, le mercredi à 15 h. 30. M. Granet Etude de textes relatifs à la mythologie chinoise et au culte des ancêtres, le mercredi à 14 heures.

- Lecture du

M. Guignebert: Les temps apostoliques, le vendredi à 17 heures. Nouveau Testament: Le IVe Evangile, le mardi à 14 heures. M. Et. Gilson : La philosophie patristique, le mercredi à 15 heures. — La morale de saint Thomas d'Aquin, le mardi à 9 heures 30.

Ecole des Chartes :

M. R. Grand Histoire du droit canonique, le mardi et le mercredi à 14 h. 30.

CONGRÈS INTERNATIONAL D'HISTOIRE DES RELIGIONS A PARIS

Ce Congrès organisé sur l'initiative de la Société Ernest Renan en l'honneur du centenaire de Renan s'est tenu à Paris, dans les locaux de la Faculté des Lettres (Sorbonne) du 8 au 13 octobre. Environ 340 savants français et étrangers y ont pris part. Nous reviendrons plus à loisir sur cette manifestation scientifique, ses détails de réalisation, son sens et sa portée. Bornons-nous à donner ici une énumération des travaux qui ont été présentés aux différentes sections : Sections I et XII (Méthodes. Anthropologie, Ethnographei, Démographie Enseignement de l'histoire des religions)

religieuses. Psychologie religieuse.

Présidents: MM. H. Delacroix et H. Berr.

M. Puglisi (Florence) : La méthode en histoire des religions.

M. L. Dorison (Dijon) : L'objet de l'histoire des religions et la méthode des

ciences naturelles.

M. A. Van Gennep (Paris): De l'application de la méthode cartographique en folklore.

M. F. Sartiaux (Paris) : L'origine et l'évolution de la métaphysique et l'histoire des religions.

M. R. Kreglinger (Bruxelles) : Les principes fondamentaux de la mentalité primitive et les cadres généraux de la pensée religieuse.

M. C. A. Bernoulli (Bâle) : J.-J. Bachofen et le « Natursymbol ».

M. P. Teissonnière (Bruxelles): L'animisme dans la poésie et la philosophie contemporaines.

M. C. Schuwver (Naples) : Le réalisme mystique dans l'art religieux.

M. P. Saintyves (Paris): Le miracle de Josué arrêtant le soleil et la méthode comparative.

M. le Dr V. Bugiel (Paris): Le folklore flamand contemporain : les successeurs du féticheur primitif.

M. G. Poisson (Paris) : Les influences ethniques dans les religions anciennes. M. G. Berguer (Genève) : Le mysticisme et les Règles de foi.

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