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Notices Bibliographiques

EMILE BESSON.

Les Logia agrapha. Paroles du Christ qui ne se trouvent pas dans les Evangiles canoniques. Bihorel-lez-Rouen, A.-L. Legrand, 1923, in-8°, de 183 p. (Bibliothèque des Amitiés Spirituelles, no 23).

Il s'agit d'une traduction, précédée d'une introduction générale et accompagnée de notes, des paroles attribuées à Jésus par les auteurs de tous les écrits autres que les quatre Evangiles canoniques. M. Besson nous prévient dès l'abord que son travail n'a aucune prétention scientifique, qu'il ne s'adresse pas aux professionnels de la critique et de l'exégèse, mais à tous ceux qu'intéressent les questions évangéliques. C'est essentiellement dans un « sentiment de piété » qu'il a composé ce recueil. Il est néanmoins visible qu'il l'a préparé avec soin et s'est bien informé de son sujet et des alentours avant de se mettre directement à la besogne. Comme ce qui paraît l'intéresser surtout, c'est la critique d'authenticité de chaque logion, il a écarté préjudiciellement toutes les sentences et les discours inauthentiques de par leur origine et il n'a gardé que ce qui pouvait au moins se discuter.

Son introduction où il définit et classe les apocryphes est très claire et de bonne doctrine; elle instruira certainement quiconque la lira. Les Agrapha retenus sont rangés comme il suit : ceux qui sont conservés dans le Nouveau Testament, hormis les Evangiles; ceux qui proviennent des manuscrits du N. T., c'est-à-dire y paraissant en variante du texte communément accepté et ceux que les papyrus nous ont rendus ; ceux qui se rencontrent dans les Evangiles Apocryphes, cette expression s'entendant seulement ici des livrets evangéliques vraiment anciens, tels l'Evangile des Nazaréens et l'Evangile selon les Hébreux; ceux qui donnent les Actes apocryphes des Apôtres, puis le Talmud, puis les écrits des Pères. Chacun d'eux se présente accompagné des références qui aident à le comprendre ou à

le situer.

Je trouve dans la conclusion une proposition bien inquiétante, savoir

<< que la sollicitude divine qui a présidé à la composition de nos Evangiles n'a laissé échapper aucune donnée importante sur la vie et l'enseignement du maître. » Je doute qu'il se trouve beaucoup d'exégètes pour ratifier ce jugement-là; mais, enfin, à chacun son opinion. Celle-là offre l'avantage de permettre à M. Besson de se consoler du petit nombre et de la médiocrité des Agrapha d'origine patristique. Deux appendices, l'un sur le Christ dans le Talmud et l'autre sur le Christ dans la tradition musulmane, rassemblent des textes curieux et qu'on retrouve toujours avec intérêt. Le livre est imprimé avec beaucoup de soin et se présente sous un aspect très élégant: les matières dont il traite n'ont point accoutumé d'être si bien parées. Ch. G.

ERNESTO BUonaiuti. Lettera a Diogneto, 1921, 59 p. in-160; GIUSEPPE SOLA. La Passione delle SS. Perpetua et Felicita, 1921, 59 p.; Du même. Frammenti gnostici, 1923, 163 p. ; — Du même. Detti extracanonici di Jesu, 1925, 128 p. ; MARIA MONACHESI. Il Pastore di Erma, 1923, 139 p.; UBALDI FALDATI. S. Ireneo. Esposizione della predicatione apostolica, 1923, 170 p. ; FRANCISCO SCIVITTARO. Lattanzio. La morte dei persecutori, 1923, MARIA FERMI. Taziano. Discorso ai Greci, 1924, 116 p. ; MARIA ZAPPALA. La Didache (Dottrina dei dodici Apostoli), 1924, 58 p.; AGOSTINO FAGGIOTTO. L'eresia dei Frigi, 1924,

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P.;

146 p., Roma, Libreria di Cultura.

Tous ces petits livres se rangent dans une même collection, intitulée Scrittori Antichi Cristiani et dont l'intention est de mettre à la portée de tout homme qui veut remonter aux sources, étudiant ou penseur, des textes bien présentés et aisément accessibles. L'intention est excellente en effet, mais je regrette que son exécution ne se subordonne pas, dans tous les cas, à un plan uniforme et bien établi. Il faudrait, par exemple, décider une bonne fois si on donnera l'original grec ou latin, ou seulement une traduction; les éditeurs ont hésité entre les deux procédés et adopté tantôt l'un tantôt l'autre. Il est trop clair que le premier est de beaucoup préférable. D'autre part, on se demande pourquoi le travail de M. Faggiotto, qui est une étude de critique et d'histoire, mais nullement une publication de textes, de même que celui de M. Buonaiuti, sur les Fragments gnostiques, qui n'est nullement ce que son titre ferait attendre, prennent place dans la collection. Pourtant, telle qu'elle est, elle rendra des services fort appréciables. Elle se présente bien : ses introductions sont substantielles et sages, ses bibliographies bien au courant, ses traductions faciles et correctes. Il y a, naturellement, quelque irrégularité d'un ouvrage à l'autre, mais l'ensemble répond de façon satisfaisante aux souhaits des auteurs, qui ont visé l'utilité

immédiate des débutants et des travailleurs plus que les satisfactions étroites de l'érudition. Peut-être serait-il désirable cependant que les notes explicatives fussent plus nombreuses et plus explicites ces vieux documents cachent beaucoup de pièges, que le lecteur inexpérimenté a du mal à repérer et à éviter.

Je n'insisterai quelque peu que sur trois des numéros de la collection parce que leur titre ne dit pas clairement au premier abord ce qu'ils renferment. Les Frammenti gnostici de M. Buonaiuti contiennent une Introduction nourrie sur les sources gnostiques et les antignostiques, suivie d'une étude sur la nature du gnosticisme et d'une petite bibliographie. Vient à la suite une série d'exposés sur les grands maitres de la gnose: Basilide et Isidore, Carpocrate et Epiphane, Valentin, etc. Les fragments annoncés sont traduits et incorporés à la narration. Etant donné la grande compétence de l'auteur sur le mouvement gnostique, ces notices demeurent suggestives et, dans tous les cas, utiles, mais elles ne dispensent pas d'un ouvrage d'ensemble et elles sont autre chose que ce qu'on attendait. Il en va un peu de mème des Detti extracanonici du même Buonaiuti. Ils seraient, je pense, plus correctement intitulés apocrifi e extracanonici, car c'est à rassembler les logia répandus dans les Apocryphes que l'auteur s'attache d'abord. Du reste, il ne cherche pas à faire un recueil vraiment complet, car il laisse de côté les logia isolés des papyrus. En revanche, il groupe ceux qui sont disposés dans l'ensemble de la littérature chrétienne, en les accompagnant des explications nécessaires: travail excellent et de grande utilité. Quant à l'Ereria dei Frigi de M. Faggiotto, elle ne rappelle de près ni de loin les Sources de l'histoire du Montanisme de M. de Labriolle, où sont rassemblés tous les témoignages antiques relatifs au mouvement phrygien: c'est un examen critique du récit qui a été fait de cette crise montaniste et qui n'a pas toujours été conduit, pense l'auteur, suivant une bonne méthode : on n'a pas assez tenu compte de la chronologie des documents, et, par suite, on a brouillé les étapes successives de l'opinion chrétienne sur les hérétiques phrygiens. On plus pris assez exactement garde au caractère particulier de ces divers documents par exemple tout en sachant bien que Tertullien était un polémiste, on l'a trop oublié en interprétant ses écrits. En sorte qu'au total on a construit une représentation passablement fausse du phénomène en cause. C'est cette représentation que M. Faggiotto s'efforce de rectifier par une étude personnelle des sources. Il arrive, en effet, à des conclusions assez différentes de celles qui semblaient communément admises jusqu'à présent. Elles dérivent toutes, plus ou moins, de l'idée que l'hérésie phrygienne n'a pas été constituée du premier jour et que le tableau que l'orthodoxie s'en est tracé s'est peu à peu chargé. La nouvelle prophétie serait, dans son principe, une suite du songe millénaire, apparentée à l'Apocalypse

n'a pas non

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et d'esprit relativement orthodoxe. Son installation dans l'hérésie serait un phénomène de la seconde heure, postérieur à Montanus, à Priscille et Maximilla, et une conséquence du rejet définitif de l'espérance millénaire par les Eglises d'Asie. La prétention de réaliser la venue du Paraclet serait plus tardive encore. Les observations de M. Faggiotto sont souvent pénétrantes et méritent, dans tous les cas, d'être prises en sérieuse considération.

ALB. PINCHERLE.

Ch. GUIGNEBERT.

Gli Oracoli sibillini giudaici (Orac. Sibyl. LL. III-IV-V), 1922, in-8° de XLIII-133 p. ; A. FAGGIOTTO. La Diaspora catafrigia, 1924, in-8o de 184 p. (Collection гPAÞН, sous la direction de MM. AGOSTINO BIAMONTI et ALBERTO PINCHERLE, Rome, Libreria di Cultura).

Je ne vois pas très bien ce qui doit distinguer cette collection de celle des Scrittori antichi cristiani puisque ce livre de M. Faggiotto y figure. Dans le principe, il s'agissait d'un recueil parallèle consacré aux religions juive et profanes. L'étude de M. Pincherle, limitée volontairement à des fragments, du reste de particulière importance, est très poussée et très solide. Je regrette l'absence du texte grec en face de la traduction; mais, du moins, les notes sont-elles abondantes et utiles. C'est là un bon instrument de travail. Le titre choisi Bpar M. Faggiotto répond mal au contenu de son livre qui est, en réalité, la suite de celui qu'il a donné à la collection des Scrittori antichi cristiani. Il tourne autour de quatre développements: 1o) Les sources de l'histoire montaniste datant du Ie siècle; 2o) les sources d'Epiphane; 3) l'essence de l'hérésie des Phrygiens; 4) Tertullien et l'hérésie des Phrygiens. L'idée fondamentale qui l'inspire est celle que j'ai signalée dans le premier volume, savoir qu'il y a lieu de reprendre l'étude critique des sources de notre information sur le montanisme et de réformer plus d'une de nos opinions à son endroit. Dans sa première enquête, M. Faggiotto s'était appliqué à l'étude des sources eusébiennes; maintenant il fait le même travail sur les sources datant du me siècle. Au total, il s'agit d'une collection de notes critiques, souvent très pénétrantes et toujours utiles, sur une large tranche de notre documentation relative aux Cataphrygiens.

En définitive ce qui est arrivé à ces gens-là se place dans la ligne de ce qui s'est produit pour les premiers grands docteurs de la Gnose et pour Marcion : il a fallu du temps pour repérer le péril qu'ils pouvaient faire courir à la foi commune et on les a peut-être plus construits qu'exactement observés, en les combattant, dans la Grande Eglise.

Ch. G.

JEAN BRÉMOND. Les Pères du Désert. Introduction par H. Brémond. Paris, Lecoffre-Gabalda, 1927, 2 vol. in-12 de la Collection Les Moralistes Chrétiens », IX-582.

Dans l'introduction, M. l'abbé Brémond nous raconte, avec l'élégance très séduisante qui lui est propre, comment il a fait la connaissance des Pères du Désert, et conjointement des critiques qui se sont occupés d'eux. Il se réjouit de voir Reitzenstein « fervent et docile » à ses côtés et aux côtés du P. Lebreton « dans la cellule de Paphnuce ou de Poimen ». Il admire car c'est là de véritable admiration les jets soudains, multiples, continus de flammes de bengale >> qu'ont projetés les travaux de M. Bousset jusqu'aux dernières profondeurs du sujet. Maintenant que la critique est unanime

-

ou le

paraît à reconnaître l'authenticité des maximes des Pères du Désert, M. B. s'abandonne et engage ses lecteurs à s'abandonner au plaisir de la découverte dans le trésor spirituel que nous ouvrent la vie et la parole des solitaires de Nitrie. Que le lecteur ne s'y trompe pas: ce livre n'est aucunement un manuel d'ascétisme. M. Jean Brémond a fait la plus harmonieuse mosaïque des écrits d'Athanase, de Pallade, de Théodoret, de Cassien, de Dorothée, de Jean Climmaque et les couleurs en sont constamment tempérées par une teinte de « discrétion», au sens théologique aussi bien qu'esthétique du mot. Mesure, opportunité, ce sont des idées qui reviennent souvent au cours de ce guide de vie intérieure, d'ascèse morale. Le merveilleux, surtout le satanisme oriental, sont éliminés pour laisser à la narration et à la doctrine une valeur constante de méthode psychologique. Les « rigueurs corporelles » ne pouvaient être passées sous silence, mais, les relatant avec toute sincérité, le commentateur invite le lecteur à tenir compte, dans les jugements qu'il portera sur ces excès de l'ascétisme nous sommes étrangers (p. 155); on ne saurait mieux dire. Une note de l'introduction nous annonce que M. André Brémond prépare un parallèle entre les Pères du Désert et les Stoïciens (p. XLVII). Souhaitons et tout porte à croire que nous serons que son livre présente autant d'agrément que celui de ses frères et soit écrit dans un ton aussi voisin de l'objectivité.

exaucés

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P. A.

P. SABATIER, A. MASSERON, H. HAUVETTE, H. FOCILLON, ET. GILSON, ED. JORDAN. L'Influence de S. François d'Assise sur la civilisation italienne. Paris, Leroux, 1926, un vol. in-8° de 128 pages, illustrée de 12 planches.

Ces conférences faites à la Sorbonne sous le patronage de l'Union intellectuelle franco-italienne présentent un ensemble fort heureux. Chacun des savants conviés à cette manifestation a apporté sur l'action de S. François dans le monde et non pas seulement dans l'Italie

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