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PUBLICATIONS NOUVELLES

La Revue d'Histoire de la Philosophie vient de publier son premier numéro (Paris, P. Gamber, février-mars 1927) et tout, programme, sommaire de ce premier fascicule, direction et comité de rédaction, autorise à augurer excellemment de l'œuvre de ce périodique. La déclaration liminale, tout en étant très simple, laisse entendre que le champ de travail sera, dans l'espace et dans le temps, fort étendu, puisque ce périodique étudiera dans toute ampleur le rapport du philosophe à son passé ». « C'est l'intime parenté entre la philosophie et son histoire qui est la véritable raison d'être de cette Revue: elle ne considère pas que le Voyage dans le passé satisfait une simple curiosité, elle a été fondée dans la conviction qu'il est indispensable au philosophe; la Revue d'Histoire de la Philosophie prétend être aussi une revue philosophique. » Sa méthode est définie dans de très heureuses formules: les savants et penseurs groupés par M. E. Bréhier ne sont pas réunis dans le but d'apporter de l'histoire-commentaire qui glose sur une doctrine du passé « avec l'assurance qu'elle nous donne une vérité définitive qu'il n'y aurait qu'à expliquer et à faire comprendre »; pas davantage de l'histoire doctrinaire « qui vise à tirer de la connaissance du passé un tableau systématique de toutes les doctrines possibles, comme si l'histoire de la pensée philosophique était close, et comme s'il he nous restait plus, à nous autres épigones, que le droit de choisir entre des directions déjà parcourues jusqu'au bout ou de prendre, comme les éclectiques, ce qu'il y a de nouveau dans chaque système ». C'est M. Emile Bréhier, nous l'avons dit, qui a assumé la charge de diriger cette Revue; le Comité de rédaction réunit les noms de MM. Ch. Andler, L. Brunchwicg, A. Diès, E. Gilson, Xavier Léon, L. Lévy-Bruhl, A. Rivaux, L. Robin. M. Henry Margueritte est secrétaire de la rédaction. La revue paraîtra par fascicules trimestriels. Le premier contient des articles de MM. A. Diès (Le Problème de l'Un et du Multiple avant Platon), II. Gouhier (La première polémique

de Malebranche), L. Lévy-Bruhl (Les tendances générales de Bayle et de Fontenelle), Ch. Andler (Quelques sources de la philosophic intellectualiste de Nietzsche) et une importante revue des livres et des revues. Notre Revue adresse à la jeune Revue d'Histoire de la Philosophie un salut et des vœux cordiaux.

L'Archiv für Religionswissenschaft dont le tome XXIV vient de paraître (avril 1927), s'est enrichi, depuis le tome XXII, d'un important contingent d'articles qui lui viennent de la Société de Science des Religions de Stockholm. Les mémoires présentés à cette Société paraîtront désormais dans l'Archiv dont l'aspect extérieur ne se trouve cependant en rien modifié de ce fait, sauf que le nombre des pages en sera plus considérable. De telles fusions ou << adoptions » tendent à simplifier notablement le travail d'information scientifique. Dans le même esprit, notre Revue a, depuis 1920, donné asile au Bulletin de la Société Ernest Renan dont l'objet est sensiblement analogue à celui de la Société de Stockholm.

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Nous apprenons par la Revue des Etudes juives (avril 1927, p. 214) la création relativement récente d'une nouvelle revue intéressant l'histoire religieuse: M. Mayer Abraham Halévy, qui s'est fait connaître du public français par des travaux relatifs à la légende de Moïse, édite à Jassy depuis janvier 1926, sous le titre de Sinaï, une Revue d'études juives bimensuelle, en langue roumaine. Les premiers numéros contiennent des articles d'histoire juive locale et de critique par MM. M. A. Halévy, E. Schwarzfeld, J. Haufmann, Niemirower, etc. Parmi les noms des collaborateurs, nous sommes heureux de trouver celui de M. Ad. Lods, l'éminent hébraïsant de la Sorbonne qui est l'un des plus fidèles amis de notre Revue.

-Les Vorträge de la Bibliothek Warburg renferment, dans leur volume de 1923-1924, les huit mémoires suivants : U. Wilamowitz-Möllendorf: Zeus; E. Hoffmann: Platonismus und Mittelalter H. Liebeschütz: Kosmologische Motive in der Bildungswelt der Frühscholastik (le plus étendu de ces mémoires. Il apporte un nombre considérable de notions très neuves sur la théorie de la connaissance dans le Moyen âge antérieur à Roger Bacon); R. Reitzenstein: Die nordischen, persischen und christlichen Vorstellungen vom Weltuntergang: H. Gressmann: Die Umwandlung der orientalischen Religionen unter dem Einfluss hellenischen Geistes Fr. J. Dölger: Gladiatorenblut und Martyrerblut. Eine Szene der Passio Perpetuae in Kultur-und Religionsgeschichtlicher Beleuchtung; A. Goldschmidt: Frühmittelalterliche illustrierte Enzyklopädien; C. Borchling: Rechtsymbolik in germanischen und römischen Recht. Le volume est complété par un précieux index dressé

par Mme Gertrude Bing. (Leipzig, Teubner, 1926. Un volume in-8° de 277 pages avec 61 figures.

- Dans la Revue d'Histoire ecclésiastique publiée par l'Université catholique de Louvain (avril 1927, pp. 254-259) paraît un article de M. Fr. Callaey sur Lambert li Beges et les Béguines. Il serait regrettable que cet excellent travail, bref mais plein de substance, passât inaperçu, car il apporte des précisions sur un des problèmes les plus controversés et les plus importants de l'histoire des communautés de pénitence au moyen âge. Le P. Van Mierlo avait, en 1926, cherché à démontrer dans un mémoire présenté à l'Académie royale flamande, qu'il ne saurait exister aucun rapport entre Lambert li Beges et l'origine des béguinages. M. Callaey établit au contraire que c'est bien Lambert, et non pas Marie d'Oignies ou Jean de Nivelles, qui a été l'initiateur du mouvement religieux féminin qui se manifesta si puissamment au début du XIIIe siècle. Avant l'un et l'autre, Lambert, « tant par sa prédication orale que par sa vie de Ste Agnès et ses exhortations écrites, a donné un modèle ligne de conduite aux personnes dirigées par lui et désireuses de vivre dans la virginité; par sa traduction commentée des Actes des Apôtres, il a mis ceux de ses auditeurs qui étaient avides de perfection évangélique en contact avec l'exemple de la communauté chrétienne primitive, dont s'inspirèrent les béguinages. » L'œuvre originale de Jean de Nivelles, c'est l'organisation des béguines en communauté régulière.

et une

-La Revue de l'Histoire des Religions s'incline respectueusement devant le deuil qui frappe les études catholiques d'histoire religieuse en la personne du P. Léonce de Grandmaison, tout récemment décédé. Le P. de Grandmaison avait fondé en 1910 les Recherches de Science religieuse, et si diverses incompatibilités de doctrine historique séparent notre effort de celui que poursuit cette revue, nous avons toujours proclamé sa remarquable activité et la mesure qu'elle sait conserver dans la polémique savante. Le dernier article du P. de Grandmaison dans les Recherches (avril 1927, pp. 97, 126) se déclare contre des essais d'explications dont plusieurs ont été présentés et loués ici mème, mais sa critique s'exprime en termes toujours courtois, et rien n'est plus éloigné du ton de polémique vitupérante ou railleuse qu'ont tendance à adopter aujourd'hui bien des laïcs lorsqu'ils font de l'histoire ad probandum. Le P. de Grandmaison avait consacré cet article à la question considérable des dieur morts et ressuscités. Certes, sur ce sujet, il tient que nombre d'assimilations qui vont jusqu'au blasphème doivent être tenues pour simplement négligeables, issues qu'elles sont d'un « arsenal »* où les puise le sectarisme; mais il y a << des savants qualifiés

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qui n'hésitent pas à « employer un vocabulaire et à formuler des analogies générales qui font rentrer, sans plus, le mystère chrétien dans la plèbe obscure des mystères païens ». Ces savants, seraient notamment MM. A. Moret (La Passion d'Osiris). R. Pettazzoni (1 Misteri), A. Loisy (Les Mystères païens et le Mystère chrétien), Zielinski (La religion de la Grèce antique) et surtout Sir J. G. Fraser (Golden Bough, et en particulier The dying God et The Scapegoat). Le P. de Grandmaison discute les rapprochements qu'ils ont proposés entre la passion et la résurrection du Christ et celle d'Osiris, de Dionysos Zagreus, d'Adonis (Eschmoun, Tammous), Attis etc. Les conclusions de cet article sont prévues: « Profondément étrangers par leur esprit aux doctrines chrétiennes, les mythes que nous avons brièvement recensés ne sont pas moins éloignés, par leur lettre, du message pascal. La carrière de ces demi-dieux « morts et ressuscités » ne comporte, en effet, ni passion ni résurrection, au sens reçu de ces mots. Brisée par un accident tragique et involontaire, elle est suivie d'un redressement durable: là s'arrête l'analogie; dès qu'on veut en presser l'un ou l'autre terme, tout se dérobe ». Si visible que soit l'a priori qui pèse sur toute la démonstration, cette étude n'en témoigne pas moins d'une remarquable entente des points forts et faibles du raisonnement adverse. Au surplus, le P. de Grandmaison appelle à témoigner en sa faveur des savants indépendants comme Ed. Meyer et A. Boulanger.

M. Elie Daniel a écrit une « étude sur les prophéties » qui pose la question Serait-ce vraiment la fin des temps ?... (Paris, Téqui, 1927, un volume in-12, 448 pages.)

« Ce travail, nous dit l'auteur, est dû à un événement tout fortuit... Un bibliographe distingué, historien apprécié et archéologue averti..., un soir d'automne de l'année 1924, après une conversation animée sur les événements politiques contemporains, nous ouvrit sa bibliothèque, en tira de précieux volumes et nous permit de découvrir, par l'étude des livres du passé, les principaux faits de l'avenir. » Nous ne mettons pas en doute la richesse ni la variété de la documentation fournie à M. Elie Daniel (le beau pseudonyme !) par le bibliophile distingué : nous nous demandons seulement ce qui, de cette documentation, ne se trouvait pas déjà dans les deux volumes de l'abbé Curique (Voix prophétiques), 5e éd. Paris 1872, in-12, qui, depuis, ont servi d'arsenal à tous les auteurs de livrets à tendances politiques sous couleur d'apocalypses.

P. A.

Fouilles à Trêves: La Revue Archéologique, janvier-mars 1927, p. 238-239, donne les détails suivants sur des fouilles poursuivies actuellement à Trêves et qui sont particulièrement fructueuses pour

l'histoire des religions: « Sous la direction du professeur Siegfried Læschcke, les fouilles commencées à Trêves il y a deux ans, dans l'Altbachthal, entre les Thermes (Palais impérial) et l'Amphithéâtre, prennent les proportions d'un grand événement archéologique. On a découvert là les fondations de tout un ensemble de temples et de petits sanctuaires, au nombre de plus de vingt, détruits au Ive siècle lors du triomphe du christianisme, mais dont des inscriptions et des débris de statues ont permis de reconnaître la destination. Ce ne sont pas des monuments élevés aux divinités de Rome, mais à des divinités indigènes et à Mithra. Le nouveau Mithraeum, sans être aussi bien conservé que celui de Dieburg, près de Darmstadt, récemment découvert, a laissé d'importants vestiges. Les autres divinités dont on a pu constater le culte en cet endroit sont le dieu céleste à cheval; un dieu taureau (fluvial); Pisintios (nom nouveau, analogue à Vertumne); Grannus (Apollon); Mercure (Mercurius peregrinorum); une déesse-mère assise (statue bien conservée sauf la tête); des déesses locales de la fécondité, nommées Aveta, Icovellanna, Nitona, Epona (restes d'une image). On a encore recueilli de nombreuses statuettes d'argile, quelques-unes de types nouveaux. Les sanctuaires, grands et petits, sont généralement rectangulaires, quelques-uns circulaires; il y a des traces de polychromie et une alternance de pierres blanches et rouges dans les murs.

Les fouilles continuent sur une surface de près de 30.000 mètres

carrés.

SOCIÉTÉ ERNEST RENAN

Séance du 29 mai 1926.

La séance est ouverte à 4 h. 1/2. M. Théodore Reinach préside. Présents: Mmes Dussaud, Renan, Sartiaux; Mlle Brunot; MM. Théodore Reinach, Alba, Alphandéry, Berr, A. Cahen, Choublier, Couchoud, Dujardin, R: Dussaud, Aegerter, Eisler, de Faye, Girard, Goguel, Guignebert, Kindberg, Lanson, Lebègue, Lods, Logaridès, Macler, Michaux, Pottier, de Pulligny, Roman, Sartiaux, Serouya, Sidersky.

Le secrétaire des séances donne lecture du procès-verbal de la dernière séance. Il est adopté sans observations.

Le secrétaire général fait part de la mort de l'un des membres de la Société, M. Lucien Herr, bibliothécaire de l'Ecole normale supérieure. Il salue la personne et l'œuvre de ce savant auprès duquel des générations de travailleurs vinrent chercher d'admirables conseils

de méthode.

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