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l'assemblée étudia également l'état présent du mouvement unioniste dans les divers pays, différents problèmes de liturgie et de dogmatique, etc. Un beau volume qui nous est parvenu renferme les actes du congrès de Velehrad et tous les documents afférents à cette importante réunion où l'histoire du passé religieux trouva son profit. (Acta V. Conventus Velehradensis Anno MCMXXVII. Olmütz 1927 Un volume 8 de 322 pages. Nombreuses photographies).

M. Jacques Marty, à qui nous devons une belle et émouvante biographie d'Albert Réville, nous donne une étude, qu'il intitule trop modestement « simple esquisse », << sur la personne et l'œuvre de J. Emile Roberty. Le pasteur Roberty fut une des figures les plus nobles et les plus attirantes de l'Eglise réformée de France au cours du dernier demi-siècle. Il est encore trop tôt pour mesurer l'influence qu'il exerça à l'intérieur et aussi au dehors du protestantisme. M. Marty analyse la pensée religieuse de J. E. Roberty avec une délicatesse et une sûreté que goûteront même les lecteurs peu familiers avec les questions de dogmatique. Il montre notamment en termes sans ambiguité combien J. E. Roberty se montra peu porté à suivre ceux qui taxaient les positions prises par Auguste Sabatier et Eugène Menegoz d'« indifférentisme doctrinal ». D'ailleurs, s'il ne fut pas à proprement parler un chercheur original », Roberty fut toujours un vulgarisateur d'une rare sagacité et d'une délicatesse extrême dans l'assimilation personnelle et dans l'exposition des vues des théologiens modernes avec lesquels il vibrait à l'unisson.

P. A.

PUY-EN-VELAY

IMPRIMERIE << LA HAUTE-LOIRE >>

LE STYLE RYTHMÉ

DANS

L'ÉPÎTRE DE SAINT PAUL A PHILÉMON

Dans une des conférences qu'il a faites à l'Institut Biblique de Rome, en janvier et février 1927, pour exposer ses théories sur le style oral et les nouvelles armes qu'elles doivent fournir aux exégètes orthodoxes, le R. P. Marcel Jousse s'est exprimé ainsi au sujet de saint Paul (d'après le compte-rendu de la Croix du 3 février 1927):

« L'échevelé et, au dire de quelques rationalistes, l'incohérent des Epitres pauliniennes trouve son explication si l'on remet le grec en araméen. On est alors en présence d'une parole magnifiquement balancée et ordonnée selon toutes les règles si caractéristiques du style oral araméen. Saint Paul, comme tous les autres auteurs des Epitres de notre Nouveau Testament improvisait donc en style oral araméen et était décalqué en grec selon les méthodes familières en Israël ».

Je voudrais vérifier cette assertion étonnante sur un exemple précis et essayer de répondre à ces trois questions:

1° Saint Paul pensait-il en araméen?

2o Improvisait-il en style oral araméen et était-il traduit en grec par un metoûrgemân?

3o Ses lettres sont-elles composées en style rythmé?

Je dirai tout de suite que je réponds non aux deux premières questions, oui à la troisième.

Elles reviennent à demander qu'est au juste saint Paul? Est-il un rabbi, récitant des sentences balancées, destinées à être apprises par cœur, comme le présente le P. Jousse? Est-il au contraire un argumentateur grec, et, pour employer sans mauvaise part le terme courant à son époque, un sophiste, à la façon de Dion de Pruse? Est-il, comme il le fait entendre lui-même, un prophète soumis à l'Esprit, à l'occasion un glossolale, en proie au langage automatique et inarticulé; dans ce cas quels sont ses rapports avec les nabi de l'Ancien Testament? Est-il un poète; dans ce cas quel est son art poétique, si manifestement différent de tout ce que nous savons de la prosodie grecque?

L'étude de la forme littéraire dans laquelle se présentent les récits des évangiles a beaucoup éclairé l'interprétation de ces récits. Pour l'intelligence de saint Paul il n'est pas moins important de déterminer aussi exactement que possible la forme litté raire dans laquelle il coule sa pensée.

Je prendrai pour exemple la petite épître à Philémon. Elle me paraît bien convenir à l'examen que je veux faire.

D'abord elle est, de toutes, celle où l'on s'attend le moins à trouver le style rythmé. C'est presque un simple billet adressé à un bourgeois de Colosses ou de Laodicée pour obtenir de lui l'affranchissement d'un esclave. Si nous trouvons dans ce billet les indices non équivoques d'un style rythmé, il y aura forte présomption que le même style s'étend aux grandes épîtres dont l'objet est plus élevé et, l'on peut dire, plus lyrique.

Elle est aussi la plus courte de toutes. C'est aussi un avantage Quand on extrait un fragment des grandes épîtres pour en surprendre le rythme, on ne sait pas avec certitude si les deux coupures qu'on a faites pour isoler le fragment ne sont pas arbitraires, si le rythme qu'on saisit se marque déjà avant le fragment considéré et se poursuit après lui. Ici nous avons

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