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que du Nord entière une propagande étrangère des plus perfides, quand les partisans du « Destour » tunisien et ceux de « l'Etoile de l'Afrique du Nord » cherchent à convaincre les Indigènes de la nécessité de secouer la tutelle française ?

de ce pays

2o) Est-ce vraiment faire œuvre utile que de fixer dans un code cette législation musulmane dont nous arrêterions l'évolution, alors que nous reconnaissons qu'en sanctionnant par là le constitution de la famille (dans la polygamie, avec la répudiation de la femme au gré du mari, etc.), nous maintenons et sanctionnons le principal obstacle à l'assimilation totale des Indigènes, à leur fusion dans la famille française?

Il serait, au surplus, parfaitement injuste de ne pas reconnaitre que la première commission de codification a fait dans son long et consciencieux travail, une œuvre utile. Elle ne s'est pas bornée à présenter avec ordre et méthode les règles auxquelles elle s'est arrêtée; elle a bien souvent, et pour les parties importantes de son code, donné un commentaire précieux, inspiré ou tiré des ouvrages principaux des écoles orthodoxes et des travaux des juristes et des islamisants français sur la matière. Sans doute la seconde commission de codification en remettant sur le chantier l'œuvre de sa devancière, voudra-t-elle conserver et étendre un si utile commentaire appuyé d'excellentes références. Ainsi conçue, l'oeuvre des deux commissions se fondrait en un ouvrage qui, une fois imprimé, en français et en arabe, et mis à la disposition des Cadis, des Juges de paix et de tous les magistrats algériens, serait pour eux un guide, clair et commode, leur permettant d'orienter rapidement leurs recherches dans les ouvrages de droit, pour éclairer leur religion sur tel point déterminé du droit malékite qu'ils ont à appliquer.

Mais nous ne voulons voir dans cette œuvre de codification qu'un guide pratique et méthodique, non un code définitif et rendu obligatoire, à l'exclusion des traités malékites, seuls admis jusqu'ici par les Indigènes algériens (exception faite bien entendu, d'un très petit nombre de hanéfites, des schismatiques du Mzab et des populations Kabyles qui sont régies partiellement par leurs qanouns pour le droit civil).

Les commissions de codification du droit musulman auraient, par là, rendu un très grand service à tous ceux, magistrats et justiciables, qui ont le légitime désir, autant que l'impérieuse nécessité, d'être conduits avec sûreté dans les textes diffus des manuels, si abondamment commentés et glosés, du droit civil en vigueur chez les Musulmans de l'Algérie.

Alfred BEL.

LA MESSE LA PLUS ANCIENNE

RECHERCHES SUR LES ORIGINES DU CHRISTIANISME

Ήσαν προσκαρτερούντες τῇ διδαχῇ τῶν ἀποστόλων καὶ τῇ κοινωνίς, τῇ κλάσει τοῦ ἄρτου καὶ ταῖς προσευχαίς.

Par cette étude je désire soumettre au jugement des historiens des religions quelques recherches pour résoudre la question de savoir quel a été originairement le culte chrétien, ou, comme on pourrait dire aussi, comment il a été avant d'avoir subi l'influence des idées de Paul. Il faut que les matériaux de mes observations soient pris, non seulement dans l'âge le plus ancien du christianisme, mais aussi dans les époques postérieures; car, en premier lieu, il sera de grande importance pour la reconstruction du culte le plus ancien qu'on puise des renseignements dans les détails de la pratique cultuelle postérieure, qui sont évidemment des restes des temps anciens; et deuxièmement, il sera utile de vérifier à la fin si la pratique du culte des époques postérieures, prise dans son ensemble, se laisse expliquer comme le résultat de certaines modifications naturelles, apportées au cours des années, au culte qui, d'après la reconstruction entreprise à l'aide de détails épars, pourrait être présumé avoir été le culte primitif.

Je commencerai par un aveu qui fournira au lecteur des rensei

gnements préliminaires sur le résultat de mes recherches. Je considère la vie de communauté qui se concentrait souvent dans des réunions intimes, et qui constituait la vie cultuelle du temps des apôtres, comme une création datant déjà de l'époque de Jésus, et j'estime que la raison principale du fait que les traces de vie cultuelle ne sont qu'assez rares dans les récits qui nous sont parvenus, est que ces récits, rédigés plusieurs années après la « résurrection »>, ont dû représenter Jésus uniquement en qualité de Christ, et que, par conséquent, à leur rédaction, les récits plus anciens dans lesquels Jésus a été représenté comme un prophète annonçant le royaume de Dieu, n'ont pu être employés que dans des extraits assez pauvres.

En émettant cette opinion je montre en outre que j'ai accepté toutes les conséquences de ce qu'a enseigné William Wrede dans son livre de 1901 sur le « Secret du Messie ». Il me semble que la supposition suivant laquelle Jésus n'a jamais cru être le Christ, et n'a jamais été considéré comme tel de son vivant, fait que toutes les dates historiques et d'histoire littéraire s'accordent parfaitement et rend possible une intelligence naturelle et satisfaisante de la personnalité de Jésus. Il faut se rappeler que toutes les tentatives, faites jusqu'à présent, pour représenter, avec une exactitude psychologique, Jésus comme ayant quelque conception messianique de lui-même, ont échoué. Je ne doute pas que ce ne soit tout d'abord la résurrection de Jésus et les expériences des disciples qui s'y rattachent, qui aient fourni la base à cette conviction que le Christ s'était manifesté dans l'homme Jésus. Des témoignages directs prouvant que c'est précisément de cette manière que s'est établie la conception mentionnée, ont été conservés dans les sermons qui, dans les Actes des apôtres, sont attribués à Pierre. Nous lisons dans 2, 36 : « γινωσκέτω πᾶς οἶκος Ἰσραὴλ ὅτι καὶ κύριον αὐτὸν καὶ χριστὸν ἐποίησεν ὁ θεός, τοῦτον τὸν Ἰησοῦν ὃν ὑμεῖς ἐσταυρώσατε », et dans 5, 3o s. : « ὁ θεὸς τῶν πατέρων ἡμῶν ἤγειρεν Ἰησοῦν, ὃν ὑμεῖς διεχειρίσασθε κρεμάσαντες ἐπὶ ξύλου · τοῦτον ὁ θεὸς ἀρχηγὸν καὶ σωτῆρα ὕψωσεν τῇ δεξιᾷ

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αὐτοῦ τοῦ δοῦναι μετάνοιαν τῷ Ἰσραὴλ καὶ ἄφεσιν ἁμαρτιῶν Sur le premier passage, Wrede s'est exprimé comme suit (Das Messiasgeheimnis, p. 214): « Dies Wort würde ganz allein beweisen, dass es im Urchristentum eine Anschauung gegeben hat, nach der Jesus in seinem irdischen Leben nicht der Messias war ». Je citerai également le récit qui figure dans les Actes des apôtres, 18, 24-28, comme étant un témoignage que la doctrine de la messianité de Jésus s'est ajoutée après sa mort à la doctrine du Christ déjà pleinement achevée et se propageant. Il y est raconté qu'Apollos, ἐπιστάμενος μόνον τὸ βάπτισμα Ἰωάνου, enseignait À Ephèse ἀκριβῶς τὰ περὶ τοῦ κυρίου (r), mais que Priscille et Aquilas le reçurent chez eux et lui expliquèrent ἀκριβέστερον τὴν ὁδὸν τοῦ θεοῦ et que par la suite il rendit de grands services aux croyants d'Achaïe, en réfutant publiquement les Juifs, et en prouvant par les paroles de l'Écriture que « le Christ », c'est Jésus (εἶναι τὸν Χριστὸν Ἰησοῦν). Apollos est probablement un représentant du mouvement religieux primitif partant de Jean. On constate ici une rencontre entre le christianisme le plus ancien et le christianisme des apôtres, dans lequel Jésus avait été élevé à la dignité du Christ. Cependant, il n'est pas vraisemblable que cette rencontre soit précisément typique; ce n'est sans doute que dans un petit nombre de cas que les adhérents instruits de la doctrine ancienne ont cédé. Néanmoins, ce fut le parti nouveau, pour lequel Jésus était devenu le Christ, qui se maintint au cours des siècles.

Le Christ prêché par Jean, c'est le Christ étant dans le ciel, celui qui par sa venue mettra fin au processus de création du royaume de Dieu sur la terre, qui engrangera le blé moissonné : οὗ τὸ πτύον ἐν τῇ χειρὶ αὐτοῦ, καὶ διακαθαριεῖ τὴν ἅλωνα αὐτοῦ, καὶ συνάξει τὸν σίτον αὐτοῦ εἰς τὴν ἀποθήκην, τὸ δὲ ἄγυρον κατακαύσει Tupi dobés (Mt. 3, 12). De ce même Christ, Jésus dit: no

(1) La plupart des éditeurs des Actes maintiennent la leçon fortement τὰ περὶ τοῦ Ἰησοῦ » qui rend le texte entièrement incompré

attestée hensible.

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