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P. ALFARIC, J. CAPART, J.-B. CHABOT, FR. CUMONT, E. DE FAYE, G. FOUCART,
A. FOUCHER, COMTE GOBLET D'ALVIELLA, MAURICE GOGUEL, H. HUBERT,
ISRAEL LEVI, SYLVAIN LEVI, AD. LODS, FR. MACLER, M. MAUSS, A. MEILLET,
P. MONCEAUX, ED. MONTET, A. MORET, P. OLTRAMARE, C. PIEPENBRING,
A REBELLIAU, SALOMON REINACH, P. SAINTYVES, J. TOUTAIN, A. VAN GENNEP,
ETC., ETC.

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S. REINACH: Un mythe de sacrifice.

P. ALFARIC: La préparation évangélique.

M. GOGUEL: La relation des évangiles de Matthieu et de Luc.

J. MARTY: Contribution à l'étude des problèmes johanniques.

II. GALLERAND: La rédemption dans les écrits d'Anselme et d'Abélard,

REVUE DES LIVRES

I. — Analyses et comptes-rendus

1° Baron Descamps. Le génie des religions. (A. Koyré).

20 J. Van der Leeuw. Einleitung in die Phaenomenologie der Religion in Christentum und Fremdreligionen. (A. K.).

30 H. Dubois. De Kant à Ritchl. (A. K.).

4o A. Ed. F. Blunt. Israel before Christ. (Ad. Lods).

50 Meyer Abraham. Légendes juives apocryphes sur la vie de Moise. (Ad. Lods).

6o D. D. Jannin, Puyade et Lassalle. Mélodies liturgiques syriennes et chaldéennes. (Fr. Macter).

7° J. Baruzzi. Aphorismes de Saint Jean de la Croix (Pr. Alfaric). 8° J. Baruzzi. Saint Jean de la Croix et le problème de l'expérience mystique. (Pr. A.).

9 A. Houtin. Une grande mystique, Madame Bruyère. (Pr. A.). AC P. Oltramare. La religion et la vie de l'esprit. (Pr. A.).

II. - Notices bibliographiques.

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A. Bouyssonie. Batailles d'idées sur les problèmes de Dieu, du bien, du vrai. D. Baudot. Dictionnaire d'hagiographie. L. Lavaud. Saint Thomas guide des études. J Schnitzer. Savonarola. M. R. Jeune. Une mystique dominicaine. La venerable Agnès de Langeac. Fr. Duval. De la paix de Dieu à la paix de fer. V. Macchioro. Lutero. ·M. M. Gorse. L'abbé Joseph Roux.

CHRONIQUE

La REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS paraît tous les deux mois, par fascicules in-8o raisin, de 8 à 10 feuilles d'impression. Prix de l'abonnement 1925: Paris

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La Revue est purement historique; elle exclut tout travail présentant un caractère polémique ou dogmatique

Prière d'adresser tous les ouvrages destinés à la Revue à : la Direction de la Revue de l'Histoire des Religions, aux ÉDITIONS ERNEST LEROUX, 28, rue Bonaparte, PARIS (VI).

AVIS A MM. LES ABONNÉS: Passé le délai de trois mois, aucune réclamation pour numéros manquants ne sera admise.

Un mythe de sacrifice

ne

Bien que le livre consacré par Pausanias à l'Achaïe contienne guère que 10 chapitres sur 27 qui soient relatifs à la description du pays, les autres étant consacrés à son histoire, on a remarqué que ces 10 chapitres renferment, à eux seuls, plus de légendes amoureuses que tout le reste de l'œuvre du Périégète (1). Il y est question de Sostratos, qui fut aimé d'Héraklès, et à qui le héros fit élever un tombeau, sur lequel il offrit lui-même comme les prémices de sa chevelure; de Coresos, victime célèbre de l'amour, qui fut épris de Callirhoé et ne sut se faire aimer d'elle qu'après sa mort; de la nymphe Argyra, amoureuse de Selemnos, qui le fit mourir de chagrin en se détournant ensuite de lui; de Bolina, aimée d'Apollon, qui se jeta dans les flots pour échapper à la poursuite du dieu; enfin et surtout (c. XVII), de Mélanippos et de Komaithô, dont la tragique histoire va présentement nous occuper.

Non seulement Pausanias se montre ici très friand de fables érotiques, mais, contrairement à son usage, il les commente par ses réflexions. Exprimées en vers élégants, ces réflexions pourraient avoir leur charme, mais elles semblent quelque peu banales et plates dans sa prose. Nous apprenons de lui, par exemple, qu'il est, on ne sait pourquoi, dans la nature des vieilles gens de faire obstacle aux désirs de la jeunesse, de rester

(1) Kalkmann, Pausanias, p. 132.

indifférents aux peines que leur cause l'amour; que, pourtant, l'amour est plus fort que les lois des hommes et même que le respect dû aux dieux; que si la mort de deux amants est une triste chose, la souffrance n'est cependant pas pour eux, car, seul de tous les êtres, l'homme sacrifie volontiers sa vie à son amour. Tout cela pourrait se lire dans les Héroïdes d'Ovide; les poètes alexandrins, dont Ovide est l'écho, ont dû développer à satiété ces lieux communs. On croira donc volontiers, a priori, que Pausanias s'est inspiré ici de ces poètes, et il se trouve heureusement qu'on peut même désigner avec vraisemblance celui qu'il venait de lire ou de relire quand il écrivit ses Akhaika. Ce poète est Rhianos, auteur lui-même d'un poème épique intitulé précisément Akhaika, qui comprenait au moins quatre livres, d'après une citation qui nous reste du quatrième.

Contemporain, nous dit-on, d'Eratosthènes, Rhianos serait né en Crète; mais le nom qu'il porte fait songer à l'Achaïe, où se trouve le célèbre promontoire de Rhion. Il nous reste de lui onze épigrammes et un assez long fragment qui ne suffisent pas à justifier, mais ne contredisent pas non plus, les éloges que lui décernent les anciens et le goût que, suivant Suétone, sa poésie, où l'amour tenait une grande place, inspirait à l'empereur Tibère. Les sujets qu'il traita étaient empruntés à la mythologie et aux légendes locales: on cite de lui une Héracléide en quatorze livres, les Akhaika, dont il a déjà été question, des Héliaka en plus de trois livres, des Thessalika en seize livres au moins, des Messéniaka en plus de six livres, dont Aristomène était le héros et où l'on a reconnu depuis longtemps une des sources du long exposé légendaire que fait Pausanias lequel cite, d'ailleurs, Rhianos de la grande guerre de Messénie. Nous avons le droit de supposer que Rhianos ne dut pas seulement son succès à sa science des mythes locaux, qui intéressaient l'érudition des Alexandrins, mais aussi aux histoires d'amour qu'il égrenait dans ces poèmes dont les titres purement géographiques ne doivent pas faire illusion. Admet

tons donc comme une hypothèse très vraisemblable que ce que nous aprend le Périégète touchant la mythologie amoureuse de l'Achaïe dérive de Rhianos, et que là où nous croyons surprendre dans sa prose falote comme une lueur de poésie, c'est encore un peu de Rhianos qui survit dans le radotage de Pausanias.

Cela dit, passons au récit de la légende dont nous nous proposons, après l'avoir racontée à notre tour, d'exposer les explications qu'on a tentées, pour les rejeter et en offrir une nouvelle. Mais disons tout de suite que nous ne prétendons pas faire remonter notre interprétation à Rhianos: le poète prenait la légende telle qu'on la racontait dans le pays, telle peut-être qu'il la trouvait dans des poètes plus anciens; c'est par l'emploi de la méthode comparative, ignorée des anciens, que nous prétendons y voir plus clair qu'aucun d'eux

Tout près de Patrae était l'enceinte et le temple d'Artémis surnommée Triclaria (1), où les Ioniens des trois bourgades d'Aroé, d'Antheia et de Mesatis, qui possédaient en commun le sanctuaire, célébraient tous les ans une fête et une pannychis, c'est-à-dire une veillée. Le sacerdoce de la déesse était confié à une jeune fille qui l'exerçait jusqu'à son mariage. Au temps jadis, une vierge d'une beauté accomplie, nommée Komaithô, était revêtue de cette prêtrise. Il arriva que Melanippos, le plus beau jeune homme de la contrée, devint amoureux d'elle. Comme les sentiments de Komaithô répondaient à ceux de Melanippos, celui-ci la demanda en mariage à son père, et elle-même tenta d'obtenir de ses parents la permission d'épouser Melanippos. Hélas! les vieillards jugent sévèrement les passions qu'ils n'éprouvent plus des deux côtés, on se heurta à des refus. Alors il se passa une chose horrible dans le temple même de la chaste déesse, qui ne voulait être servie que par

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(1) Voir J. Herbillon, Artémis Triclaria, dans le Musée Belge, XXVIII, 1924, p. 13 et suiv. L'auteur fait de cette déesse (Triclaria, desse des trois xapo κώμαι) 1a « grande divinité féminine pré-aryenne », divinité surtout fluviale et tellurique à laquelle on offrait des sacrifices humains.

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