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Dans un autre article (p. 169-172), M. Passemard étudie la station chelléenne de Khillalé près Latakieh, par lui découverte en février 1926.

M. G. Contenau fait connaître (p. 193-200) six idoles entrées au Musée du Louvre en 1923. Elles proviennent très vraisemblablement du Kul Tépé près de Césarée de Cappadoce et semblent devoir être attribuées à la population asianique de ce lieu. Il en est qui portent deux ou même trois têtes sur un seul corps; M. Contenau constate la même particularité dans des bronzes moins anciens, trouvés en Syrie. A ce Kul Tépé, M. F. Hrozny a fait des fouilles en 1925; dans son Rapport préliminaire (p. 1-12) il raconte comment il eu l'heureuse fortune de retrouver, en dehors de la ville antique, l'emplacement de la colonie assyrienne d'où proviennent les tablettes cunéiformes dites << cappadociennes », datées de la fin du 3e millénaire av. J.-C.

a

M. P. Montet a recherché le mobilier funéraire de cette tombe royale de Byblos visitée en 1851 par des fouilleurs clandestins; les scarabées 254 et 2671 de la collection De Clercq proviennent certainement de cet hypogée (p. 85-92): celui-ci donne le nom du prince qui était de race égyptienne, et l'autre le nom de son épouse. Ils semblent avoir vécu vers la fin de la XIe dynastie pharaonique, ou au début de la XIIe, à une époque où les Egyptiens, émus des événements qui se passaient en Asie, écrivaient sur des vases de terre les noms des villes et des princes de Canaan et d'Amourrou, pour les vouer par anathème à la destruction, suivant des rites magiques, si ces villes et leurs princes attaquaient l'Egypte. Des fragments de tels vases ont été recueillis dans une tombe thébaine; M. Dussaud tente d'identifier les cités asiatiques dont les noms y sont inscrits (p. 216-231).

La cinquième campagne de fouilles, à Byblos a eu lieu en 1926; M. M. Dunand en a conduit les travaux ; il a dégagé le temple en majeurc partie et a fixé la date du dallage de l'enceinte sacrée (p. 93-104); M. M. Pillet a dressé le plan (p. 105-112) et M. R. Dussaud commente les données archéologiques (p. 113-125) en s'appuyant sur la stèle de Yehaumilk, la monnaie impériale de Macrin et le récit du voyageur juif Benjamin de Tudèle.

Le comte du Mesnil du Buisson achève, dans un second article (p. 13-33) l'exposé de sa première campagne de fouilles à Mishrifé,

:

en 1924; les deux articles ont ensuite été réunis en une brochure d'une soixantaine de pages. Les recherches se sont poursuivies en 1927 avec le plus grand succès (p. 277-301) le site antique a été identifié à Qatna des tablettes d'El Amarna, par la découverte d'inventaires provenant d'un temple d'origine sumérienne dédié à la déesse Nin-Egal, vraisemblablement édifié au temps de la troisième dynastie d'Our; inventaires et ruines du temple sont des documents extrêmement précieux pour l'histoire des religions; autour de ces trouvailles sensationnelles, M. Dussaud a groupé des objets antérieurement connus et a pu commencer une esquisse de la civilisation syrienne dans la première moitié du deuxième millénaire avant notre ère.

La plus ancienne histoire d'Alep (p. 34-41) est racontée par le P. Dhorme, d'après le traité en langue babylonienne, dans la seconde moitié du XIVe siècle av. J.-C., entre le roi des Hittites Moursil II et son neveu, le roi d'Alep Rimisharma. Cette étude est suivie d'une communication de M. L. Speelers sur les tépés hittites en Syrie du Nord (p. 42-45) et sur un bronze hittite (p. 46-48).

M. E. Cuq étudie la condition juridique de la Colé-Syrie au temps de Ptolémée V Epiphane (p. 143-162). M. F. Cumont présente deux autels de Phénicie, actuellement au Musée de Beyrouth, et récemment découverts dans le grand Liban, l'un près de Tyr, l'autre à Aqoura (p. 143-162). Il commente deux anses d'amphores rhodiennes trouvées à Suse (p. 49-52). Il constate par l'étude des Actes des saintes Juste et Rufine, martyrisées probablement en 287 (p. 330341) que les Syriens établis à Séville, en Espagne, au temps de l'Empire romain, y célèbraient les Adonies; le Bréviaire d'Ebora et les Passionnaires permettent de reconstituer une partie du rituel de ces fêtes, célébrées du 17 au 19 juillet, fêtes pendant lesquelles on portait en procession une statue de la déesse Salambo.

M. A. Gabriel a visité en 1925 les ruines de Kasr el Heir (p. 302329), à mi-chemin entre Palmyre et l'Euphrate; il y a là deux châteaux; le plus petit paraît remonter au VIe siècle, l'autre date de l'an 110 de l'Hégire (728-29 ap. J.-C.). Ce dernier « monument peut être considéré, d'une part, comme l'une des étapes qui marquent la diffusion vers l'Orient de formes structurales et décoratives propres à la Syrie et, d'autre part, comme un exemple instructif où l'architecture syrienne s'enrichit de procédés ingénieux, économiques et rapides empruntés à l'Orient. »

Le regretté C. Enlart a commenté deux inscriptions françaises trouvées à Chypre (p. 234-238), deux épitaphes du XIe siècle.

Le P. Poidebard donne les premiers résultats d'observations faits en avion, au mois de mai 1925, au cours d'une mission effectuée pour la Société de géographie; il a reconnu les routes anciennes en HauteDjezireh (p. 55-65); les archéologues pourront tirer grand profit de cette exploration.

Le Ct Vivielle raconte Comment fut transporté le thonte (p. 239-247), en 1865, du Pyrée en France.

vase d'Ama

Enfin, avec M. R. Dussaud nous constatons l'intérêt considérable que peuvent présenter pour des archéologues les tableaux modernes en suivant la Mission du peintre Jean Ch. Duval en Syrie il était, en 1924, pensionnaire à l'Institut d'art musulman de Damas. L. DELAPORTE.

HENRY A. SANDERS et CARL SCHMIDT, The Minor Prophets in the Freer Collection and the Berlin Fragment of Genesis (University of Michigan, humanistic series, vol. XXI), New-York, Macmillan, 1927, in-8, x-436 pages et 7 planches hors texte,

3 doll. 50.

Cette publication, d'une exécution typographique très soignée, constitue une importante contribution à l'histoire de la version grecque de l'Ancien Testament, dite de Septante. Elle fait connaître deux papyrus achetés en Egypte et contenant l'un les Petits Prophètes presque au complet (il ne reste toutefois que des fragments du livre d'Osée), l'autre Genèse 1,16-22 et 2,5-35,8 (à part quelques lacunes). Le fac-simile des documents a été publié d'autre part. Ici on trouvera une transcription, aussi minutieusement fidèle que possible, du texte des manuscrits, avec de copiéuses introductions et des notes.

Le papyrus contenant les Petits Prophètes a été acheté au Caire en 1916 pour M. Charles Freer et la Pierpont Morgan Library. Transporté à l'université de Michigan en 1920 seulement, après la fin de la guerre, il a été déchiffré par M. Sanders. Il est actuellement conservé à la Smithsonian Institution, à Washington, à la Freer Gallery. On le désigne par la lettre W.

C'est M. le professeur Carl Schmidt qui a acheté en 1906 à un

antiquaire d'Akhmîm (Haute Egypte) le manuscrit contenant une partie de la Genèse. Il le donna à la Bibliothèque royale aujourd'hui nationale de Berlin, où il est inscrit sous la cote Graec. Fol. 66 I, II. Les éditeurs préfèrent cependant le désigner par le n° 911 que M. Alfred Rahlfs lui a attribué dans ses listes, SeptuagintaUnternehmen, Bd 2. M. Carl Schmidt, en remettant le manuscrit, s'était réservé le droit d'en assurer la publication. Empêché de réaliser à lui seul ce travail, il s'est adjoint comme collaborateur M. Sanders. Dans l'œuvre commune, M. Carl Schmidt déclare prendre la responsabilité du chapitre sur l'histoire du manuscrit, et du déchiffrement du texte ; M. Sanders, celle du reste de l'introduction et des notes. Le Freer Research and Publication Fund a couvert les frais de l'entreprise.

En raison des longs retards subis par la publication du fragment de Berlin, M. Rahlfs, à qui des photographies avaient été communiquées, a cru pouvoir, sans solliciter d'autorisation, en donner une édition qui a paru avant celle de MM. Sanders et Schmidt. Ceux-ci protestent contre ce procédé, assurément peu confraternel.

Ce qui fait le grand intérêt de ces deux papyrus, c'est d'abord leur âge. A en juger par les particularités paléographiques qu'ils présentent, il doivent être l'un le manuscrit W, qui est d'une

onciale tendant à la cursive de la seconde moitié du Ie siècle
de notre ère, l'autre, dont l'écriture est une cursive ancienne, de la
fin du même siècle. Ces papyrus sont donc plus anciens que
les plus
vieux parchemins en onciale qui nous aient été conservés.

Ces manuscrits sont intéressants, en second lieu, parce que nulle part on n'y constate sûrement l'influence de la revision à laquelle Origène soumit la version des Septante, dans sa fameuse édition hexaplaire. Ces papyrus sont donc des témoins de l'état de la Bible grecque avant Origène.

Un des points les plus curieux qu'ils mettent en lumière, c'est que, déjà avant cet illustre critique, on s'efforçait de corriger la version grecque traditionnelle d'après l'hébreu. Les deux manuscrits, en effet, surtout celui des Petits Prophètes, présentent des variantes, parfois sous forme de doublets ou de corrections ajoutées entre les lignes, qui ne coïncident avec les leçons d'aucune des versions grecques connues et doivent provenir d'une collation directe avec

hébreu.

un texte

1

D'autre part le témoignage des nouveaux papyrus confirme la grande valeur documentaire de certains de nos manuscrits minuscules, plus récents que les majuscules, mais copiés sur des archétypes moins profondément revisés. Le manuscrit W est apparenté surtout avec les minuscules 407 et 410 ainsi qu'avec la version copte en dialecte d'Akhmîm (1); le fragment de Berlin, avec les groupes b-w-108, f-i-r et d-p (de Brooke et Mac Lean) et avec la version arménienne. Adolphe LoDs.

Texte und Untersuchungen zur vormasoretischen Grammatik des Hebraischen. Herausgegeben von Paul Kahlc. I. Masoreten des Westens, von Paul Kahle. Mit Beiträgen von Israel Robin und 30 Lichtdrucktafeln. Stuttgart, W. Kohlhammer, 1927 in-8°, XI +89+66 +27 p. Prix: 16 Mk.

C'est par une notice du Mahzor Vitry, recueil de prières composé vers la fin du xre siècle, qu'on a su, pour la première fois, l'existence de trois systèmes différents de vocalisation de l'hébreu, à savoir: le système tibérien, le système babylonien et le système palestinien.

Le système tibérien est le plus connu, puisqu'il est celui que nous trouvons dans nos éditions courantes de l'A. T. Le système babylonien ou superlinéaire est employé surtout dans les manuscrits provenant du Yémen et qui contiennent les parties du Targoum. Des textes vocalisés à la manière palestinienne ont été publiés par Neubauer, C. Levias, Kahle et autres.

Ce dernier système présente des analogies avec la vocalisation usitée chez les Samaritains. Il est superlinéaire comme le système babylonien, qui selon l'opinion de M. K. serait issu du système palestinien. Celui-ci était très simple. On se contentait d'ajouter par-ci par-là un point diacritique au texte consonantique, surtout là où une

(1) Signalons que M. Walter Till vient de publier une réédition, plus correcte que l'editio princeps de Carl Wessely (1915), de l'unique manuscrit connu de la version des Petits Prophètes en dialecte d'Akhmim (Die achminische Version der zwölf kleinen Propheten (Coptica IV), Hauniae, Gyldendal, 1927), du moins de la partie de ce document qui se trouve à Vienne (Codex Rainerianus); d'autres fragments du même manuscrit, publiés autrefois par M. Bouriant, sont conservés au musée du Caire.

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