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l'atmosphère, d'où une durée presque illimitée; sa dureté rend malheureusement sa taille d'un prix très-élevé.

Sa force portante instantanée, est de 650 à 707 kilog. (granits de Bretagne et de Normandie).

Il existe en gisements nombreux, desquels on extrait des variétés colorées diversement par la présence des oxydes de fer et de manganèse.

On le trouve en France dans la Normandie, la Bretagne, la Bourgogne, l'Auvergne, les Vosges, les Pyrénées, les Alpes, etc., et en Angleterre dans les Cornouailles.

En France et en Angleterre, on a employé le granit pour trottoirs et marches d'escaliers très-fréquentés, ainsi que pour la construction de plusieurs grands ponts, entre autres ceux de Waterloo et de Westminster.

Pour les blocs à employer dans les constructions, le prix du mètre cube, rendu à Bruxelles, serait de 200 à 270 fr., et pour les dalles à un parement, de 180 à 210 fr.

Le porphyre, roche à base feldspathique, renfermant des cristaux de feldspath, est d'une telle dureté qu'on n'a pu guères l'employer qu'en moëllons et pavés, ou pour objets d'ornementation. Sa force portante instantanée est de 2,470 kilog. par centimètre carré. Le porphyre de Lessines et de Quenast n'est guères utilisé que pour l'exécution des pavages.

Le grès est une roche formée de grains quartzeux, de formes diverses, simplement soudés ou plus souvent cimentés par une pâte quartzeuse, calcaire ou argileuse.

Les grès siliceux forment souvent des pierres dures résistant très-bien aux intempéries, susceptibles de recevoir la taille et même la sculpture. Ceux à ciment calcaire varient de qualité, d'après la nature du ciment. Les grès argileux sont d'une qualité très-inférieure.

On peut citer comme exemple d'un emploi très-heureux du grès, la cathédrale de Cologne formée de grès siliceux du Wurtemberg.

Le grès bigarré des environs de Phalsbourg à grains

agglomérés, a servi à former le soubassement du palais de l'Industrie, à Paris. On paraît avoir renoncé à l'employer -dans cette capitale, à cause de la variabilité de sa qualité. Enfin on a construit en grès du Grand-Duché de Luxembourg (Bollendorf, Dellingen, Girst, etc.), le soubassement de la Banque nationale de Bruxelles, des monuments publics du Grand-Duché et divers ponts, notamment le pont de Kontz, sur la Moselle, pour le passage du chemin de fer de Trèves. Ce grès de couleur gris-jaunâtre, à grains plus ou moins fins, est presque entièrement siliceux. Il y a trop peu de temps que la Banque nationale est construite pour qu'on puisse se prononcer sur la qualité de la pierre; quant aux autres cas cités, l'expérience paraît lui avoir été favorable.

Si mes renseignements sont exacts, le couvent des Bénédictins à Echternach, bâti en 1733, et la basilique de cette ville, construits en grès du Grand-Duché de Luxembourg, seraient dans un état de conservation très-remarquable.

On peut ajouter encore à ce qui précède, qu'il existe à Écaussines des grès jaunâtres qui ont été employés avec succès dans divers hôtels du Quartier-Léopold et à l'église du Béguinage, à Bruxelles. Mais les gisements de ces pierres sont malheureusement d'une importance fort limitée.

Enfin le grès d'Hertzogenrath (près d'Aix-la-Chapelle), a été employé pour l'érection de la colonne du Congrès. Le résultat n'est pas de nature à le faire recommander.

La seconde des divisions, qui a été établie ci-dessus, est formée par les roches calcaires; elle est de beaucoup la plus importante.

Ces roches, comme le nom l'indique, sont principalement formées par le carbonate de chaux; elles font effervescence avec les acides et se décomposent sous l'action du feu. Il en existe, dans presque tous les terrains de sédiment, de nombreuses et très-diverses espèces.

Notre pays renferme les espèces suivantes :

1o Le petit granit, calcaire carbonifère, homogène, de

couleur gris-bleuâtre, à texture cristalline et compacte, à cassure droite et raboteuse, devant son nom à une infinité de petits cristaux blancs, formés par des débris de fossiles, qui sont renfermés dans sa pâte. Le petit granit n'est ni hygrométrique, ni gélif, et résiste généralement très-bien aux intempéries; sa teinte notamment ne s'altère pas sous l'action solaire ou celle des éléments atmosphériques. Il est susceptible de recevoir le poli, ainsi que les moulures et les sculptures les plus délicates, et il garde la netteté de ses arêtes. Sa force portante varie de 658 à 844 kilog. par centimètre carré; on peut presque toujours le poser en délit. Il existe dans la nature en gisements nombreux, dans lesquels on trouve des bancs d'épaisseur variant de 0m30 à 300, pouvant fournir des monolithes très-considérables, tels que les colonnes du Palais royal à Bruxelles, hautes de 10m00.

Les carrières dans lesquelles on l'exploite, se trouvent principalement à Soignies, aux Écaussines, à Feluy, à Arquennes, à Maffles, à Ligny, à Yvoir, à Purnode et à Spontin (Namur), et le long de l'Ourthe. Il est employé sur une immense échelle pour la construction des monuments, des maisons particulières, des ouvrages d'art, etc. Entre autres exemples de cet emploi, l'on peut citer à Bruxelles l'église Saint-Joseph, une maison de commerce, rue de l'Écuyer, presque vis-à-vis les galeries Saint-Hubert, les ponts de la Boverie et des Arches à Liége, etc., etc.

Les défauts que présente parfois le petit granit ne sont pas nombreux, et ils peuvent être aperçus facilement. Ces défauts sont les suivants :

1o Le bousin. Ce défaut provient de la présence de croûtes terreuses, sans consistance, qu'il faut enlever avec soin;

2o Les géodes. Ce sont des cavités, vides ou tapissées de cristaux, qui altèrent plus ou moins la solidité, d'après leur étendue et leur voisinage des arêtes de la pierre;

3o Les limés blancs. Ce sont de minces lames de roche,

souvent cristalline, traversant la pierre. Si ces filets offrent la même résistance que la masse, ils sont peu dangereux;

4o Les limés noirs. Ce sont encore des filets traversant la pierre, mais formés de substances de peu de dûreté et d'adhérence, et par suite assez dangereux pour qu'il faille rebuter toujours les matériaux qui en renferment;

5o Les clous. On appelle ainsi des corps étrangers durs et peu volumineux, parfois susceptibles de se décomposer à l'air, comme certaines pyrites, et dont la présence rend impossible ou très-difficile la taille ou le polissage des pierres. Le prix du mètre cube de petit granit, rendu en gare à Bruxelles, varie de 85 à 100 francs.

Ce sont

2o Les pierres dites de la Meuse et de Namur. des calcaires à texture schistoïde, d'une couleur grisbleuâtre assez variable, très-souvent gélifs. Ils s'altèrent sous l'action des intempéries, à tel point qu'après avoir subi l'action de quelques gelées, ils éclatent très-souvent sous un choc assez léger et ne peuvent être retaillés. En outre, il s'en détache des éclats et les arêtes deviennent frustes.

Des exemples frappants de ces altérations se trouvent au pont de Chênée, construit depuis moins d'un demi-siècle. et déjà entièrement détérioré, et à l'église de Saint-Loup, à Namur. La façade de ce dernier édifice, quoique datant de la fin du XVIIe siècle seulement, est dans un état de ruine complète.

Ce qui précède suffit pour établir, à l'évidence, que les calcaires schistoïdes dont il s'agit, doivent être proscrits de la construction des édifices de quelque importance.

3o Les pierres de Tournai.- Les pierres de Tournai sont des calcaires à texture schisto-compacte, à cassure conchoïdale et lisse, d'un bleu noirâtre, et gélifs comme ceux de Namur. Bien que la force portante de ces calcaires soit assez considérable, le défaut de résistance qu'ils présentent à l'action des intempéries, ne permet. pas non plus de les utiliser dans la construction des monuments.

TOME XXV.

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4o Les calcaires des bords de la Sambre. Ces calcaires sont d'un gris pâle, traversés par de nombreux limés, d'un aspect peu agréable à l'œil, se taillant mal et se décolorant à l'air. A cause de ces défauts, ils ne sont guères employés, même dans les édifices privés.

5o Les pierres de Gobertange. Ce sont des calcaires appartenant à la formation tertiaire, de couleur blanc-grisâtre, non gélifs, et dont la force portante instantanée, varie de 294 à 648 kilog. par centimètre carré. Ils sont d'un aspect très-agréable et gardent la netteté de leurs arêtes. Malheureusement ils sont aujourd'hui presque épuisés, et en tous cas, ils ne peuvent être fournis que sur des épaisseurs de 20 à 25 centimètres. Sans ces fàcheuses circonstances, il n'est pas douteux que leur emploi serait général en Belgique. On emploie les calcaires de Gobertange pour la restauration des façades de l'hôtel de ville de Bruxelles, et de l'église Sainte-Gudule. Le prix du mètre cube de pierre de Gobertange, rendu à Bruxelles, est de 80 à 90 francs.

La France est, comme la Belgique, riche en pierres calcaires, propres à entrer dans les constructions. Les couches tertiaires du bassin de Paris, surtout le calcaire grossier, ont fourni, jusqu'en ces derniers temps, la plus grande partie de ces matériaux.

Au point de vue de cette notice, on peut admettre avec M. l'ingénieur en chef Michelot (1) la subdivision suivante : 1° Les marbres;

2o Les liais et cliquards;

3o Les roches et pierres dures;

4o Les bancs-francs;

5o Les bancs-royals;

6o Les vergelés et lambourdes;

7o Le Saint-Leu et les pierres grasses.

1o Les marbres. Cette désignation générique s'appli

(1) Expériences sur la résistance des matériaux à l'écrasement. (Paris, 1863).

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