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aeui scriptoribus, litteris commendata (éd. BONGARS)..... (Hanoviae, 1611) in-fol., t. I. Dans ce même tome, on trouvera des renseignements intéressant l'Arménie et les Arméniens, entre autres aux pp. 882, 883, 1021, 1035, 1193.

Guillaume de Boldensele (vers 1330), dans son Hodoeporicon ad Terram sanctam, chap. 6, note les sectes chrétiennes suivantes :

« Sectae multae sunt christianorum undique in his ultra<< marinis partibus, ritibus et diversis nominibus discrepantes. <<< Sunt enim ibi Graeci, Syriani, Nestorini, Jacobitae Christiani, « Decentuani, Nubiani, Ethiopes, Indi, Presbyteri Joannis << fidem tenentes, et Georgiani, quorum fidem modumque « vivendi ac errores describere, longum est ».

Jean de Hildesheim (xIVe siècle), dans son de vita trium regum, essaie de montrer que les rois mages sont honorés par tous les chrétiens, même par les hérétiques, qu'il énumère au chap. 41, auxquels il consacre une notice, et qui sont: Nubyani, Soldini, Nestorini, Latini, Indi, Armeni, Greci, Siriani, Georgiani, Jacobite, Nicolaite, Cópti, Ysini, Maronini et Mandopolos.

C'est plus qu'il n'en faut, semble-t-il, pour situer les Notes latines de Caen dans leur véritable milieu. Si elles ont déjà été publiées, je regretterai vivement ce double emploi que j'en fais. Si elles ne l'ont pas été, je me féliciterai d'apporter un élément d'information nouveau dans un domaine déjà si riche, et suffisamment connu par ailleurs.

Frédéric MACLER.

Fait à Palaiseau, en l'hôtel de l'Ecu de France,
Où descendit, dit-on, Charles VII, roi de France.

1) Cf. Thesaurus monumentorum ecclesiasticorum et historicorum siue Henrici CANISII lectiones antiquae ad saeculorum ordinem digestae... (éd. Bashage)... (Antverpiae, 1725), in-fol., t. IV, p. 348.

LES GROTTES DANS LES CULTES MAGICO-RELIGIEUX

Lettre ouverte à M. René Dussaud.

CHER MONSIEUR,

Très absorbé par votre commandement, vous avez bien voulu accepter d'analyser mon livre sur Les Grottes dant les Cultes magicoreligieux et dans la symbolique primitive'. Je suis très heureux de vous en remercier dans cette revue à laquelle vous n'avez cessé de collaborer au milieu des dangers de ces années terribles.

J'ai pensé que je ne saurais mieux vous témoigner ma gratitude qu'en apportant à vos lecteurs quelques éclaircissements sur des points qui vous ont paru obscurs, peut-être même contradictoires.

Il y a deux phases dans l'étude des faits religieux d'un même ordre; il faut d'abord les réunir, les collectionner, c'est ce qu'a fait par exemple M. Toutain pour les cavernes sacrées de l'antiquité grecque; on peut ensuite, nul d'ailleurs n'est obligé d'entrer dans cette voie et il y a des gens qui l'ont en horreur, essayer d'en saisir les traits communs et de noter, outre leurs ressemblances, les liens qui les rattachent effectivement les uns aux autres. C'est ce que j'ai essayé de faire pour le culte des grottes.

Chacun sait que les temples ne sont pas seulement des abris pour le matériel du culte, mais des lieux sacrés qui, par leur orientation, leurs divers dispositifs, leur consécration, sont destinés à mettre un groupe déterminé : assemblée, clan ou paroisse et le sol dont il vit, en rapport avec les forces cosmiques ou les puissances surnaturelles qui les dirigent'. Les grottes n'ont pas plus échappé à cette desti

1) Revue de l'Hist. des Religions (1918) LXXVII, 366-368. Je n'ai reçu qu'à la fin de novembre le numéro mai-juin qui contient cette analyse.

2) Permettez-moi de signaler en passant au lecteur les pages de votre Introduction à l'Histoire des Religions, p. 100-104, où vous parlez de la force divine ui emplit l'enceinte sa crée.

nation que les hauts-lieux ou les aires sacrées qui couronnentles sommets des monts. L'établissement d'un temple sous terre ou sur terre a toujours eu pour but de créer un centre de force et de puissance qui permette d'attirer sur les fidèles qui l'entretiennent et le fréquentent les bénédictions matérielles et spirituelles dont ils pensent avoir besoin.

La construction d'un lieu sacré est soumise à certaines règles qui découlent « de la constitution même de l'esprit humain ». On y observe des rites, commandés eux-mêmes par les lois de la magie et de la religion, et tout particulièrement de la magie imitative. La forme que l'on donne au sanctuaire chez les Primitifs le met nécessairement en relation effective avec les formes semblables de la nature. C'est pourquoi les temples du ciel en Chine et dans d'autres lieux ont une forme circulaire et que les peuples qui se représentent la terre comme une sorte de cube massif donnent une forme carrée aux sanctuaires de la terre, tels encore les Chinois. La combinaison des deux formes, par exemple l'accolement du rectangle et du cercle (nef et choeur) met l'église en rapport avec les forces invisibles de la terre et des cieux. La forme cruciale, grecque ou latine établit un lien entré le temple et les puissances des quatre points de l'horizon. Les primitifs conçoivent ordinairement le monde comme une boîte ou comme un œuf et la forme des grottes qui évoque celle d'un vase clos devait tout naturellement les faire considérer comme une réduction, un abrégé du cosmos.

Est-il vrai qu'une telle conception, parce qu'elle découle des lois de la magie imitative et par suite de la constitution de notre esprit, devrait se répéter automatiquement sans nécessiter d'emprunt? Ce serait contraire aux lois-mêmes de la vie et de la pensée. L'évolution du type vertébré ne saurait continuer sans la génération, de même celle de la pensée. Chaque forme, chaque pensée sort d'une autre en la modifiant, mais emprunte beaucoup plus qu'elle n'innove. Le type général de vertébré a produit un nombre d'espèces fort respectable tant en poissons et reptiles, qu'en oiseaux et mammifères; elles formeraient une procession effarante. L'esprit de l'homme ne dispose pas de toutes les ressources de la nature, mais, de la grotte considérée comme une image du cosmos, il a pu cependant tirer un nombre considérable de variantes : elle a pu être circulaire, ovale, carrée, losangée, rectangulaire, être modifiée par des niches, des

retraits, des piliers, des cloisons, des ornements et devenir ainsi susceptible de s'accommoder à toutes les représentations du Cosmos. Aussi bien, même en admettant que la grotte ait toujours symbolisé ou représenté le monde, point sur lequel j'ai fait des réserves (p. 47), il ne s'en suit pas que tous ceux qui ont prié ou officié dans des grottes aient dû automatiquement adopter le même type ou la même conception. La grotte de Mithra différait de l'antre de Dionysios et ne ressemblait pas plus à la caverne d'Attis ou à la grotte chrétienne que la cosmologie ou la foi mithriaque, à la foi de Bacchus, à celle de Cybèle ou à celle du Christ. Les cavernes cultuelles ayant présenté de nombreuses variétés tout en relevant d'une même. conception générale, il n'était pas contradictoire, mais nécessaire de mettre en lumière les emprunts que les dévols de Mithra, d'Attis ou d'Adonis avaient pu faire à ceux de Déméter ou de Dionysios. L'érudit s'intéresse aux différences et aux détails précis, le savant aux ensembles et aux liaisons, aux idées directrices, à cette chaîne d'or que la nature ne laisse jamais se rompre. En fait l'érudit et le savant relèvent de deux tempéraments; mais l'idéal est de les posséder tous les deux ou de s'y efforcer. S'intéresser autant à la synthèse qu'à l'analyse n'entraîne pas plus de contradiction que n'en comportent la vie et la pensée elles-mêmes. Décrire une à une les grottes de la Grèce ou de l'Asie est un sport dont je ne méconnais pas le charme, mais je m'intéresse davantage, s'il est possible, aux idées générales: image cosmique et matrice qui ont présidé à la consécration des temples souterrains du monde méditéranéen. Je suis sensible aux différences de la carpe, du merle et du lapin, mais je m'émerveille lorsqu'on me découvre les constantes du type ver

tébré.

Vous vous demandez en quoi le symbolisme réaliste et concret que j'attribue aux primitifs diffère du symbolisme des philosophes? J'avais cru l'avoir indiqué avec une grande clarté; peut-être y réussirai-je mieux en donnant un autre tour à ma pensée. Pour le primitif, comme pour le philosophe, le temple est une image du monde ou de l'une quelconque de ses parties; mais tandis que le premier lui attribue une puissance magique, un véritable pouvoir condensateur des forces cachées, le second n'y voit qu'une image bonne tout au plus pour illustrer un enseignement dogmatique. Le prêtre ou le magicien qui attribue une influence magico-religieuse à

la forme du temple, considère la chose en physicien; le prêtre ou le philosophe qui y voit un symbole résumant sa conception du Cosmos ou de ses parties s'apparente au métaphysicien. Primitifs et philosophes se servent les uns et les autres des mêmes images architectoniques, mais les uns pour agir sur la nature ou sur les forces qu'elle recèle, les autres pour enseigner comment ils conçoivent cette même nature. Le symbolisme des premiers est un symbo. lisme de praticiens ou de thaumaturges, celui des seconds un symbolisme de pédagogues, une algèbre dogmatique. Les Creuzer et lés Lenormant n'ont conçu que la seconde forme du symbolisme; mais il ne s'en suit pas qu'elle soit la seule possible, nous venons de le voir, et d'ailleurs, il faut bien admettre que le symbolisme qu'ils ont mis en lumière n'est pas de leur invention et a véritablement joué un rôle parmi des hommes comme les Alexandrins qui, pour être des esprits philosophiques, n'en étaient pas moins des âmes religieuses.

Mais devrons-nous en conclure qu'il nous est interdit de rappro cher le symbolisme des philosophes, en particulier l'exégèse d'un ́ Porphyre, des conceptions magico-symboliques des primitifs en raison de leurs différences. Certes on ne doit pas méconnaître qu'ils diffèrent, mais on accordera qu'il est non seulement légitime mais d'une curiosité toute scientifique d'examiner si les symboles philosophiques ne dérivent pas des symboles magiques? Les exégèses de Porphyre, de Plutarque, de Celse, de Julien, sur la caverne de Déméter, de Dionysios, de Mithra ou d'Attis ont entre elles une parenté indéniable. On m'a loué d'avoir rapproché ces textes des monuments auxquels il se rapportent et de les avoir du même coup rapprochés entre eux. Mais pour quelles raisons me serais-je interdit de conférer ces exégèses avec les conceptions magico-symboliques des primitifs et pourquoi n'aurais-je pas tenté d'éclairer par les uns et les autres certains textes plus obscurs de Platon et d'Homère? Ici encore, la vie et la pensée déroulent leurs chaînes sans interruption. La magie n'opère pas sans image, et sans image la pensée s'évanouit. Il était presque inévitable que les images cosmoarchitecturales qui avaient servi aux primitifs dans leurs liturgies. servent encore à illustrer les spéculations cosmo-dogmatiques des philosophes. Que l'on ne s'imagine pas d'ailleurs que les conceptions cosmologiques des Alexandrins ou des premiers chrétiens étaient si

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