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d'Hénoch, publié en 1892 par M. Bouriant, sur les extraits conservés par Georges le Syncelle et même sur la traduction éthiopienne.

Fort intéressante aussi l'hypothèse de M. Burkitt sur l'origine des Testaments des XII Patriarches: l'auteur aurait visé les habitants de Galaad et de la Galilée convertis de force,au judaïsme par les Maccabées; considérant ces Israélites de fraîche date comme des descendants des dix tribus, il aurait assez naturellement imaginé de les faire exhorter par les premiers ancêtres de ces tribus. Cela expliquerait le but de l'ouvrage qui est d'appeler ses lecteurs à se grouper autour de Lévi et à observer la loi morale et sociale du judaïsme.

Je suis moins séduit par l'interprétation que M. Burkitt propose d'Hén. 22, 12-13. Je ne crois pas que l'auteur réserve une des quatre vallées dont se compose le séjour provisoire des morts à une classe d'hommes intermédiaire entre les pieux et les impies, et une autre à ceux qui n'ont pas été ensevelis selon les rites. Il semble plutôt qu'il ait attribué deux des sections de l'Hadès aux âmes bonnes et mauvaises - qui ont reçu sur cette terre la rémunération de leur conduite, et les deux autres aux esprits qui ne recevront leur récom. pense ou leur châtiment que lors du jugement final.

Signalons encore la répartition des productions apocalyptiques chrétiennes en trois catégories: 1° Écrits à tendance juive, ayant pour centre l'idée du jugement et ne différant de leurs modèles israélites que par le fait que les chrétiens savent qui sera le Messie (évangiles, Didache); 2° Apocalypses d'inspiration païenne, destinées aux pagano-chrétiens, qui n'avaient pas une claire attente d'une catastrophe générale, mais espéraient une immortalité bienheureuse pour les âmes vertueuses délivrées de la chair (Apocalypse de Pierre, par ex.); 3° Ouvrages partant de l'idée spécifiquement chrétienne que la venue de Jésus-Christ a formé le véritable début de l'âge nouveau (tel l'Ascension d'Esaïe).

ADOLPHE LODS.

I. La Guerre Allemande et le Catholicisme (Paris, Bloud et Gay, 1915, in-8, x1-298 p.). Prix: 2 fr. 40.

II. L'Allemagne et les Alliés devant la conscience chrétienne (Ibid., 1916, in-8, xn-400 p.). Prix : 3 fr. 60.

III. La France, les catholiques et la guerre. Réponse à quelques objections, par Msr Baudrillart (Ibid., 1916, in-16, 71 p.). Prix: 0 fr. 60.

IV. Une Campagne française, par Mer Baudrillart; préface de Frédéric Masson (Ibid., 1918, in-16, 272 p.). Prix: 3 fr. 50. V. La Guerre Allemande et le Catholicisme. Albums no 1, 2, et 3 (Ibid., 1915 et 1918, 3 albums, in-4o de 32 p. chacun). Prix: 1 fr. 20, 1 fr. 20 et 1 fr. 80.

Les Allemands ayant mené contre la France parmi les catholiques. du monde entier une propagande acharnée, des catholiques français, Mer Alfred Baudrillart à leur tête, ont constitué, pour leur répondre, un « Comité catholique de propagande française à l'étranger», dont le livre Une campagne française raconte l'histoire et l'activité.

Les deux premiers volumes publiés par le Comité s'adressent surtout aux catholiques des pays neutres. Ce sont des recueils d'études et de documents. Voici le sujet des principales études du premier volume:

<< Les lois chrétiennes de la guerre », par le chaneine Gaudeau; « La culture germanique et le catholicisme » par M. Georges Goyau; « Le rôle catholique de la France dans le monde », par un missionnaire; « La guerre aux églises et aux prêtres », par M. François Veuillot; « L'aumônerie militaire et la situation canonique du prêtre à l'armée », par le chanoine Couget; « La religion de nos soldats, par le chanoine Ardant; « La profondeur du mouvement religieux dans l'armée française », par Mg" Baudrillart. Mer Baudrillart cite et s'efforce de prouver la parole d'un cardinal: <«< Votre armée est la plus religieuse de l'Europe et peut être de toutes celles que l'on a vues au cours de l'histoire. >>

Le second volume contient les études suivantes : « La France et l'Allemagne devant la conscience chrétienne », par Mg Chapon; « Les origines de la guerre », par M. de Lanzac de Laborie; « La

violation de la neutralité belge », par M. Denys Cochin ; « Droits et devoirs des belligérants », par le R. P. Janvier; « Les Alliés et le Catholicisme », par Ms Batiffol; « Le régime des prisonniers de guerre en France et en Allemagne », par le baron d'Anthouard; << Le Nouveau Centre et le Catholicisme », par M. Edmond Bloud; « Le livre La Guerre allemande et le Catholicisme devant l'opinion »>, par M. François Veuillot.

Dans sa petite brochure, Mer Baudrillart examine ces questions : « Un prêtre catholique peut-il vouloir la continuation de la guerre?»> - « Le prêtre catholique a-t-il le droit d'obéir à la loi civile qui l'oblige à combattre ?»« Le clergé français a-t-il péché par excès de nationalisme? >> « La victoire de la France ne serait-elle pas la victoire de l'athéisme? >> « La France est-elle encore une nation catholique?» « Si la France est catholique, comment son gouvernement ne l'est-il pas ?»« L'intérêt de l'Église serait-il une raison suffisante de prendre parti contre le droit? »

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Les trois albums prétendent fournir des « documents photographiques illustrant la conduite respective des armées allemande et française à l'égard de l'Église catholique ». N'a-t-on point dépassé ce programme en donnant à certaines images le titre d'« Interventions providentielies »? Ce titre ne tend-il pas à illustrer la conduite de Dieu lui-mêmé? Conduite impénétrable. Sous ce titre audacieux, on nous montre « sur le parvis de Reims, la statue de Jeanne d'Arc, patronne des Français, malgré les obus et l'incendie, toujours debout! >> (Le point d'admiration est dans l'album). Ladite statue était encore debout, au temps où il fut édité; depuis, elle a été mutilée et on l'a prudemment enlevée, dans la crainte d'un nouvel et plus grave accident...

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On peut regretter dans la plupart de ces publications un certain manque de critique, trop de précipitation dans le jugement, des allégations insuffisamment justifiées, et l'affirmation de quelques thèses des plus contestables, comme « une guerre de religion1», <«< l'équation entre protestantisme et germanisme » D'autre part ces publications apportent-elles à l'Église catholique autant de gloire que semblent le croire leurs auteurs? Les catholiques alle

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mands y sont mis en fâcheuse posture et quand on sait, par ailleurs, la conduite des catholiques irlandais et des catholiques canadiens, celle de plusieurs hauts dignitaires ecclésiastiques en divers pays neutres, le catholicisme n'apparaît pas dans cette guerre aussi manifestement glorieux qu'on voudrait le faire croire

Quelles que soient les observations et même les réserves qu'on puisse exprimer au sujet de ces publications, elles ont eu du moins le mérite de répondre à la propagande catholique allemande auprès des catholiques des pays neutres. Espérons que ceux-ci auront acquis dans toutes ces polémiques des informations dont ils avaient. grand besoin, comme l'a prouvé leur attitude du commencement ou même des trois premières années de la guerre.

A. HOUTIN.

Ronald A. KNOX. A Spiritual Aeneid. - Londres,
Longmans, in-8, 1918, 263 p.

L'auteur, né en 1888, fils d'un évêque (anglican) de Manchester, vient de se convertir au catholicisme romain et il a éprouvé le besoin de raconter immédiatement les péripéties qui, nouvel Enée, l'ont conduit à Rome. Il nous a obligeamment résumé lui-même, dans son épilogue (pages 239-240), son évolution spirituelle. Voici une partie du morceau :

Jusqu'à quinze ans, j'ai cru (sans beaucoup me tracasser de spéculations théologiques) dans la sainte Trinité, la vie, la mort, la résurrection et l'ascension de notre Sauveur, dans le ciel et l'enfer, dans le pardon de nos péchés par les seuls mérites expiatoires du Précieux Sang. Je n'ai jamais cessé de croire à cela. Plus tard, j'ai eu des tentations générales contre la foi, mais j'ai trouvé le moyen de les combattre.

«< A Eton, j'appris, en outre, à apprécier l'idée d'un ministère continu unifiant les longues séries de l'histoire ecclésiastique, l'idée de grâces spéciales attachées aux divers sacrements et aux sacramentaux. J'appris à considérer les traditions de l'Église comme possédant des titres particuliers à l'obéissance du chrétien ; à considérer la beauté et le mystère des manifestations cultuelles comme une partie de l'atmosphère naturelle dans laquelle l'homme adore son Dieu. Je n'ai jamais cessé de croire à cela.

« A Oxford, j'appris plus définitivement à attacher au sacrement de la sainte

Eucharistie une efficacité miraculeuse (les incrédules disent magique); j'appris à approcher et à demander l'aide des saints de Dieu, en qualité d'amis et de patrons; à affirmer que sa Mère a été comblée de dons particuliers et excellents; à voir dans les évêques de Rome les héritiers de la position que tenait Pierre parmi les apôtres, ses compagnons, et comme premier évêque de la chrétienté,

<«< Plus tard j'arrivai à regarder l'évêque de Rome non plus simplement comme le primat, mais comme le chef administratif naturel et le maître doctrinal des chrétiens, bien que beaucoup de circonstances historiques aient pu me retrancher de sa communion. Je n'ai jamais cessé de croire à cela.

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« En matière de religion, je ne sais si j'ai jamais cessé de croire quelque chose que j'ai cru. >>

Voilà certes un beau tempérament de crédulité. Que l'auteur ait abouti à Rome, rien d'étonnant ces lignes seules l'expliquent parfaitement. Point n'était besoin d'un livre. On peut toutefois regretter que M. Knox n'ait pas donné quelques détails sur les moyens qu'il employa pour combattre victorieusement ses « tentations générales contre la foi ». Il y aurait sans doute eu là, également, des indications intéressantes pour les psychologues.

Il ne faut cependant pas reprocher à M. Knox d'avoir écrit un volume pour raconter une évolution qu'il a lui-même fort bien esquissée en deux pages. La inanière très vivante dont il peint les milieux universitaires et ecclésiastiques qu'il a traversés fait oublier ses longueurs. Elle porte même à souhaiter qu'il décrive un jour l'arche de Noé dans laquelle il vient de se réfugier, devant ce qu'il appelle « la désagrégation du monde ».

A. HOUTIN.

ANGIOLO GAMBARO. Primi scritti religiosi di Raffaello Lambruschini, con lettere di Lui, di Mons. Morichini, di Mons. Minucci e del Card. Luigi Lambruschini. (Florence, 1918, in-12, CXI-339 pages. Prix: 6 lires.

Pédagogue, agronome, sénateur, président des académies de la Crusca et des Georgophiles, surintendant de l'Institut des études supérieure, l'abbé Raphaël Lambruschini a joui dans sa patrie d'une notoriété et d'une influence bien méritées. Ce qu'on connaissait

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