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rieur de 19mm,5 en passant par le chaton, de 23 millimètres dans l'autre sens L'épaisseur du métal, à la partie de l'orbiculus opposée au chaton, où ses deux faces extérieures sont légèrement aplaties, est de 2mm,5, elle diminue graduellement jusqu'à n'être plus que fort peu supérieure à 1 millimètre. Le chaton est une lame plate, fusiforme. épaisse de 1 millimètre environ, large de 8 et longue de 18.

« La gravure, en creux naturellement. marque plus d'habileté de main que de sentiment artistique. ce qui est la caractéristique générale des œuvres carthaginoises. Elle nous montre un masque humain ou plutôt divin, sans cou, entre deux palmettes couchées opposées par la base et reliées au moyen d'un filet qui remonte pour contourner la tête du personnage, lui faisant comme une auréole; ces palmettes, à neuf digitations dont deux en volute, sont de forme grecque et non phenicienne'. En haut, de chaque côté, le croissant renversé sur le disque, qu'il ne touche pas; en bas. deux souris à longues oreilles, opposées, et dont les queues, relevées du bout, se croisent sous le menton du dieu.

« L'aspect du personnage est grotesque et bestial crâne absolument chauve, front assez bas et rétréci d'une façon invraisemblable, oreilles d'animal, hautes et pointues, face très large et très pleine, joues bouffies, gros yeux saillants, nez fort, lèvres charnues, sourcils épais se rejoignant, moustache fournie et tombante, barbe rude taillée en rond, figurée par des traits droits rayonnants.

«La tête me paraît avoir quelque ressemblance avec celle d'une statuette phénicienne du Musée du Louvre, représentant, d'après Perrot, le dieu Poumaj'. »

J'ajouterai que la forme de l'anneau en question est très semblable à celle de trois autres de la nécropole des rabs

1) Sur la palmette, voir E. Vassel, La littérature populaire des Israelites tunisiens, p. 192, Six stèles à Tanit, RT., t. XVI, 1909, p. 341-343 [5-7]. 2) HA., t. III, fig. 22, p. 65.

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Ive et siècle) dont il est certainement contemporain'. Il a été trouvé à Ed-Dimas (Thapsus) un vase en forme de rat', mais je crois me souvenir qu'il est d'époque romaine. Chez les Carthaginois, Akbar 4940 (Souris ou Mulot) est un nom d'homme très usité, je le relève vingt-deux fois dans ce qui a paru du Corpus; les deux variantes habituelles, 4940 et 44940, existeni également.

'Akbar est un nom cananéen fort ancien; la Genèse le donne, sous la forme, au père d'un roi du pays d'Edom. C'était aussi, en l'an-623, le nom d'un familier de Josias, roi de Juda. De nos jours, l'Arabe choisit volontiers pour son enfant un nom d'animal. Quoi qu'il en soit, on ne peut guère douter que les Carthaginois n'aient attribué au nom de 'Akbar le caractère religieux que présente toute leur onomastique.

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Est-ce à des rites phéniciens infiltrés en Judée (où la souris était un des nombreux animaux impurs') que fait allusion le prophète Isaïe vers l'an-400, c'est-à-dire précisément vers l'époque qui nous intéresse, quand il tonne contre « ceux qui se sanctifient et se purifient au milieu des jardins l'un après l'autre, qui mangent de la chair de pourceau, et des choses abominables, et des souris »? Cela en a tout l'air.

9

En restituant aux Hébreux l'arche d'alliance, les Philistins

1 Delattre, Les grands sarcophages anthropoïdes, fig. 32, p. 15, La nécropole des rabs, 3 année, fig. 20, p. 13, p. 29 et fig. 59, p. 28.

2) Poinssot, Céramique figurée, no 322, dans Catalogue du Musée Alaoui, Supplément, p. 169.

3) CIS. 1, 178, 239, 247, 344, 510, 513, 514, 672, 695, 982, 1003, 1029, 1124, 1224, 1494, 2180, 2240, 2419, 2617 (?), 2820, 3088, 3206 (?); RES., 1231. 4) CIS. I, 395; 236, 600, 1391, 2630, 3014; RES., 6, 17.

5) Genèse, xxxvi, 38; II Rois, xx11, 12, 14; Jérémie, xxvi, 22, xxxvi, 12. 6) René Dussaud, Introduction à l'histoire des religions, 1914, p. 23.

7) Lévitique, x1, 29.

8) M. Vernes, art. Isaïe, GE., t. XX, p. 984 a.

9) Isaïe, LXVI, 17, traduction Ostervald.

l'accompagnent. à titre d'indemnité religieuse, de cinq cônes et cinq souris d'or1.

En Égypte, d'après Guigniaut, la souris était consacrée à Hathor, cependant, à en croire Philippe Berger, les Egyptiens reprochaient aux Assyriens d'adorer ce rongeur'; d'autre part, M. Vellay affirme qu'il était en horreur aux Mages'; qui a raison?

En Grèce, la souris était consacrée à Apollon; elle figure sur les monnaies de Métaponte, d'Alexandrie de Troade, sur des médailles d'Alexandre frappées en Grèce. Le rat et la souris ont été au nombre des animaux mantiques'.

Quelle conclusion tirer des renseignements rassemblés ici? Certainement, que la souris, dont la présence sur une stèle offusquait Renan non moins que celle du lièvre, y est comme celui-ci le symbole d'une divinité, peut-être du dieu rébarbatif de la bague. On ne voit pas, il est vrai. ce que ce personnage a de commun avec Tanit ou Baal-Hammon, mais rien ne dit que le cas ne soit pas analogue à celui, fréquent chez les anciens, de la statue d'un dieu consacrée dans le temple d'un autre".

1) 1 Samuel, vi, 4 suiv.

2, Creuzer-Guigniaut, t. II, p. 99.

3) Ph. Berger, Les ex-voto du temple de Tanit, p. 19.

4) Charles Vellay, Le culte et les fêtes d'Adonis-Thammuz dans l'Orient antique, p. 250.

5) H. W. Stoll, art. Apollo, RE., t. I, 2o éd., p. 1258-1259; R. Gädechens, ibid., p. 1297; L. de Ronchaud, art. Apollo, DA., t. I, part. I, p. 313 a, 317 a, 320 a; Lang, Mythes, cultes et religions, p. 506.

6) Müller, Numismatique, t. 1, p. 137.

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7) Art. Divination, GE., t. XIV, p. 720 6. Au Japon, le rat est consacré au dieu de la richesse (René Dussaud, Introduction à l'histoire des religions, p. 24).

8) CIS. 1, t. I, p. 453.

9) Par exemple, l'Apollon de Gela prisonnier à Tyr dans le temple de Melqart (Plutarque, Alexander, 24, Vitae, éd. Theod. Doehner, 1862, t. II, p. 809; Diodore, XIII, cvin, 4, éd. Dindorf-Müller, t. I, p. 541; Quinte-Curce, IV, 4, à la suite de Cornelius Nepos, éd. Nisard, 1879, p. 171 a-b); la foule de dieux et de héros oúvvao qui faisaient un panthéon du temple de la Déesse

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Une des stèles que j'ai publiées en 1918 présentait un quadru. pède dont la tête avait disparu et dont le corps me parut celui

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d'un cheval'. Les contours de l'animal étaient indiqués par des creux assez larges et le torse piqueté de ces entailles au moyen

Syrienne (Pseudo-Lucien, De Dea Syra je ne puis préciser davantage, faute du livre); Poseidon, qui a eu longtemps un autel dans le temple d'Apollon à Delphes (F. Durrbach, art. Neptunus, DA., t. IV, part 1, p. 65 b.); etc.

1) Etudes puniques, VIII, stèle ane, igraphe i, B, RT., t. XXV, 1918, p. 192-193 [10-11] et fig. 6. Lire jambe gauche au lieu de jambe droite.

desquelles les lapicides carthaginois figuraient d'habitude les mèches de laine.

Il m'avait paru utile de compléter mes descriptions par des figures, mais à cette époque, la photogravure n'existait plus à Tunis et les communications avec la métropole étaient des plus précaires; un praticien du crû tailla des bois. et dans son zèle artistique, il disposa les mèches de la bête acéphale en zones régulières qui n'existaient pas plus dans mon dessin que sur le monument; cette copie infidèle a fait définir celui-ci par M. Salomon Reinach « une stèle anépigraphe où figure, marchant à gauche, un quadrupède qui pourrait être un zèbre, vu les mèches qui hérissent bizarrement tout le corps », opinion dont je me suis fait l'écho.

Mais en visitant une dernière fois (hélas !) le Musée de Carthage, j'y ai vu sur une stèle un bélier conformé comme mon animal décapité, et je ne doute pas aujourd'hui qu'il ne faille ajouter mon anépigraphe i, sous le n° 19 bis, aux stèles au bélier que j'ai présentées dans Etudes puniques, IX2.

CONCLUSION

En résumé, les animaux dont je considère comme établie la représentation sur les stèles puniques de Carthage sont au nombre de quinze, dont cinq que j'appelle usuels et dix exceptionnels; je réunis sous un même chef, à la façon des anciens, le dauphin et les différents poissons, dont plusieurs. peut-être, seraient déterminables.

A. Animaux usuels.

Si nous mettons à part l'uraeus, très fréquent, mais constituant à lui seul une catégorie bien distincte, l'animal le plus

1) S. R., Le cheval à Carthage, RA., 5° série, t. VII, p. 313.

2) RT., t. XXVI, 1919, p. 185 [12].

3) Vassel, Les animaux des stèles de Carthage Le naja hoje p. 73 [1].

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