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nant l'interprétation du texte sacré avaient obligé les uns et les autres à s'appliquer à l'étude de la langue hébraïque. En effet, en scrutant le texte biblique, afin d'y découvrir la justification de leur propre thèse, rabbaniques et caraïtes se sont aperçus aussitôt de l'insuffisance de leurs connaissances hébraïques, dont l'étude méthodique devenait pour eux une nécessité impérieuse. C'est alors que R. Saadia de Fayoum, le célèbre Gaon de Soura et l'adversaire le plus acharné des Caraïtes, composa la première grammaire et le premier lexique hebraïques, en ouvrant ainsi une voie nouvelle qui fut suivie avec beaucoup de succès, aux siècles suivants, par toute une phalange d'hébraïsants remarquables, tels que Juda ben Kareisch, Menahem ben Sarouk, Juda Hayyoug, Jona ben Ganah, AbenEzrah, David Kimhi, et bien d'autres, dont le P. Morin avait dressé un catalogue de 38 noms (mentionnés tous par Richard Simon dans son Histoire Critique du Vieux Testament, livre I, chapitre xxx).

En même temps que les grammaires et les lexiques facilitaient l'étude de la langue des prophètes, la poésie hébraïque renaissait de ses cendres avec Menahem ben Sarouk, Dounasch ben Labrat (x siècle) Samuel Ha-Naguid, Salomon 1bn Gabirol (x1° siècle), Moise Aben Ezrah, Juda Ha-Lévi (x1° siècle) jusqu'à Al-Harizi (xin siècle). En dehors des belles compositions liturgiques, ces auteurs avaient composé de nombreux poèmes lyriques d'une remarquable richesse de style, rappelant souvent celui des Psaumes ou de certaines prophéties, et dont un intéressant recueil vient d'être édité, il y a quelques années, par MM. H. Brody et K. Albrecht.

Cette renaissance de la langue hébraïque au xe siècle est bien la conséquence indirecte du schisme caraïte, créé par Anan-ben-David, et des polémiques échangées par ses disciples avec les défenseurs du judaïsme traditionnel. En effet, depuis la clôture du Canon biblique, l'hébreu ayant cessé d'être une langue vivante et, à partir du n° siècle après J.-C. aucune œuvre littéraire n'ayant été produite, cette langue aurait été entièrement oubliée, si le schisme des Caraïtes n'avait donné l'impulsion aux études grammaticales et si les poètes de la période hispano-arabe n'avaient réussi d'insuffler l'esprit vivifiant dans ses os desséchés.

De petites causes produisent parfois de grands effets!

M. MACLER a la parole pour une communication sur les Anciennes églises d'Arménie. Cette lecture, dont le résume suit, est accompagnée de nombreuses projections.

Après avoir signalé que l'archéologie de l'Arménie n'embrasse pas seulement les temps païens, mais que l'étude des monuments et des ruines de l'époque chrétienne constitue une des branches les plus importantes de l'archéologie, M. Macler rappelle les différentes recherches qui ont été faites dans ce domaine depuis le milieu du XIXe siècle environ. Il évoque successivement les noms de Dubois de Montpéreux, de Brosset, de Victor Langlois, pour arriver aux contemporains qui, par la variété de leurs études, ont mis en pleine lumière l'intérêt et l'importance des anciennes églises de l'Arménie.

Celles-ci forment un bloc à part et un canton nettement délimité dans l'art chrétien de l'Orient.

Se référant aux travaux de ses devanciers et à l'étude des monuments, M. Macler distingue, dans l'état actuel de nos connaissances, trois types principaux dans ces vieilles églises, s'étageant sur une période allant du vie au XIe siècle ne notre ère.

C'est d'abord le type de la basilique, représenté par les monuments de Tékor et de Erérouk ou Kizil-Koulé. Ce type rappelle celui de la basilique syrienne, telle qu'on la trouve à Tourmanin, à Kal'at Seman et ailleurs.

Le deuxième type est constitué par la rotonde, reposant sur une base circulaire ou polygonale. Les représentants classiques de ce genre architectural sont l'église, actuellement en ruines, de Zwarthnots ou Saint-Grégoire, sur la route allant d'Etchmiadzin à Erivan, l'église de Saint-Grégoire à Ani, et la chapelle de Saint-Grégoire des Aboughamrents, également à Ani.

Enfin, le troisième type, peut-être le plus fréquent en Arménie, est celui du carré ou du rectangle presque carré, flanqué ou non de quatre absides demicirculaires, faisant saillie à l'extérieur. Les meilleurs témoins de ce type sont la cathédrale d'Etchmiadzin, la chapelle de Ripsimê près d'Etchmiadzin, l'église des Saints Apôtres à Ani, et la cathédrale d'Api.

Un certain nombre de projections illustraient cette communication, permettant à l'auditoire de se familiariser plus aisément avec les représentants classiques de ces trois types architecturaux.

Diverses observations sont présentées par MM. Sidersky, Danon, Dussaud, Choublier, Guignebert.

La séance est levée à 5 heures 45.

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TABLE DES MATIÈRES

DU TOME QUATRE-VINGT-TROISIÈME

ARTICLES DE FOND

Pages.

P. Saintyves. L'origine de Barbe-Bleue .

1

W. Deonna. La légende d'Octave-Auguste, dieu, sauveur et maître du
monde

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M. Goguel, Notes d'histoire évangélique. III. La venue de Jésus à Jéru-
salem pour la fête des Tabernacles .

122

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Bible du Centenaire : Les Psaumes (R. Dussaud).
Coptic Version of the New Testament (The) (L. Delaporte).

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Basset (H.) Essai sur la littérature des Berbères (R. Dussaud)
Basset (H.) Le culte des grottes au Maroc (R. Dussaud).
Beer (G.) Pesachim (Ostern) (Ad. Lods.).

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89

Granet (M.) Fêtes et chansons anciennes de la Chine (P. Masson-
Oursel).

96

Granet (M.) La polygynie sororale et le sororat dans la Chine féodale
(P. Musson-Oursel)

Holtzmann (0.) Der Tosephtatraktat Berakot (Ad Lods)
Holtzmann (0). Berakot ((iebete) (Ad. Lods).

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Houtin (A.) Le P. Hyacinthe dans l'Église romaine (P. Alphan lery)
Loisy (A). Les Actes des Apôtres (R. Kreglinger).

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Ren lel Harris (J.). Origin and Meaning of Apple cults (1. Toutain)

196

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Vallis (A.). To The Romans, a Commentary (H. Pernot)
Volz (P.). Der Geist Gottes im Alten Testament (Ad. Lods)

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II. -Notices bibliographiques.

Almanach catholique français pour 1921 (A. Houtin).

Beaufreton (M.) Anthologie franciscaine du Moyen-Age (P. Alphandéry).
Bel (A.). Inscriptions arabes de Fès (F. Macler).

Giraud (abbé M.). Essai sur l'histoire religieuse de la Sarthe (A. Houtin).
Herwegen (1). Taufe und Firmung nach dem römischen Missale
(A. Houtin).

.

225

222

103

223

105

Lielzmann (H.). Einführung in das römischen Brevier (A. Houtin)
Mac Cabe (J.). A biographical Dictionary of Modern Rationalists
(A. Houtin)

105

222

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Maspero (H.). Le dialecte de Tch'ang-ngan sous les T'ang (P. Masson-
Oursel).

101

Mortier (R. P.). Histoire abrégée de l'ordre de Saint-Dominique (P. Alphandéry).

104

102

100

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Papazian (V.). Santho (J. Ebersolt)

Péri (Noel). Etudes sur le drame lyrique japonais (P. Masson-Oursel)

Récalde (J. de). Ecrits des curés de Paris contre la politique et la morale
des Jésuites (A. Houtin) . .

Roaocanachi (E.). La réforme en Italie. II (P. Alphandéry)
Seure (G.). Archéologie thrace (J. Ebersolt)

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Syria. Revue d'Art oriental et d'Archéologie, tome I (L. Delaporte).
Smith (L. M.). The early History of the Monastery of Cluny (P. Alphan-

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Wall (0. A.). Sex and Sex Worship (P. Masson-Oursel)

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CHRONIQUES par MM. R. Dussaud et P. Alphandery.

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Nécrologie Max van Berchem, p. 106; Fr. Picavet, p. 226; A. de Ridder, p. 229.

Enseignement de l'Histoire des Religions: Conférences du dimanche au Musée Guimet, p. 108.

Publications récentes: Revue d'histoire et de philosophie religieuses, p. 107; Gnosis, p. 108; Bulletin archéologique du Musée Guimet, p. 230.

Généralités R Dussaud, A propos de la méthode comparative, p. 120.

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